Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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mollusque du genre des Sèches, qu'on nomme autrement Calmar.

CORNETTE. s. f. Sorte de coiffure dont les femmes se servent dans leur déshabillé. Cornette à dentelle. Cornette de nuit. Elle était en cornette.

CORNETTE se dit aussi d'Une longue et large bande de taffetas, que les conseillers au parlement portaient autrefois au cou, comme marque d'honneur, et que François Ier accorda aux professeurs du collége royal de Paris.

CORNETTE en termes de Marine, Sorte de long pavillon à deux pointes ou cornes, qui est la marque distinctive du capitaine de frégate, du lieutenant de vaisseau ou de frégate, commandant une division de trois bâtiments au moins. La cornette se hisse à la tête d'un mât comme une flamme.

CORNETTE se disait pareillement autrefois de L'étendard d'une compagnie de cavalerie ou de chevau-légers; et par extension, mais plus rarement, de La troupe même.

Cornette blanche, Le premier régiment de cavalerie de France, qui était le régiment du colonel général de la cavalerie. Il était lieutenant, il était capitaine dans la cornette blanche. La cornette blanche eut ordre de marcher.

CORNETTE s'emploie aussi comme substantif masculin, et signifie, L'officier d'une compagnie de cavalerie ou de dragons, qui était chargé de porter l'étendard. Cornette du mestre de camp de la cavalerie. Il était le plus ancien cornette du régiment.

Il s'est dit également d'Un officier de certains corps de la maison du roi, mais qui ne portait point l'étendard. Il était cornette dans la première compagnie des mousquetaires.

Il se disait aussi de L'emploi de cornette dans la maison du roi; et, en ce sens, il est féminin. Acheter une cornette dans les chevau-légers.

CORNEUR. s. m. Celui qui corne. Il est familier.

En termes d'Art vétérinaire, Cheval corneur, Cheval qui fait entendre en respirant une espèce de sifflement. Dans cette locution, Corneur est adjectif.

CORNICHE. s. f. Partie essentielle de l'architecture, composée de moulures en saillie l'une au-dessus de l'autre: elle sert de couronnement à toute sorte d'ouvrages, principalement dans les ordres d'architecture, où elle est placée sur la frise de l'entablement. Corniche dorique, ionique, corinthienne. La corniche du palais, de la maison.

Il se dit aussi de Tout ornement saillant qui règne au-dessous d'un plafond, au-dessus des portes, des armoires, etc. Corniche de plâtre, de marbre, de bois, etc.

CORNICHON. s. m. Petite corne. Les cornichons d'un chevreau.

CORNICHON se dit aussi Des petits concombres propres à confire dans le vinaigre. Une salade de cornichons. Confire des cornichons.

CORNIER. adj. Qui est à la corne ou à l'angle de quelque chose. Il se dit particulièrement Des pilastres, des poteaux qui sont à l'encoignure d'un bâtiment, et Des gros arbres qui marquent les bornes des ventes et des coupes de bois. Pilastre cornier. Poteau cornier. Pied cornier.

CORNIÈRE. s. f. Canal de tuiles ou de plomb, qui est à la jointure de deux pentes de toit et qui en reçoit les eaux. Il est aussi adjectif. Une jointure cornière.

CORNIÈRES. s. f. pl. Équerres de fer qui sont attachées aux angles du marbre d'une presse d'imprimerie, et qui servent à maintenir la forme.

CORNILLAS. s. m. Le petit d'une corneille.

CORNOUILLE. s. f. Le fruit du cornouiller.

CORNOUILLER. s. m. Arbre dont le bois est très-dur, et qui porte un fruit rouge de la forme et de la grosseur d'une olive. Cornouiller mâle. Cornouiller femelle.

CORNU, UE. adj. Qui a des cornes. Bête cornue. Satyre cornu.

Il se dit, figurément, De certaines choses qui ont plusieurs angles, plusieurs pointes. Cette pièce de terre est cornue. Un pain cornu.

Prov. et fig., À mal enfourner, on fait les pains cornus, Le mauvais succès d'une affaire, d'une entreprise, vient ordinairement de ce qu'on s'y est mal pris d'abord.

Fig. et fam., Raisons cornues, raisonnements cornus, Mauvaises raisons, raisonnements qui ne concluent pas. Visions cornues, Idées folles, extravagantes.

CORNUE. s. f. Vaisseau distillatoire, de verre, de terre ou de métal, renflé, arrondi et se terminant à sa partie supérieure par un tuyau recourbé que l'on nomme Col. Le ventre ou la panse d'une cornue. Le col d'une cornue. La cornue sert, en chimie, à distiller, à dissoudre et à décomposer les corps.

COROLLAIRE. s. m. T. didactique. Ce qu'on ajoute par surabondance, afin de fortifier encore les raisons dont on s'est servi pour prouver une proposition. À ce qui a été dit, on peut ajouter pour corollaire, comme corollaire...

Il se dit, en Mathématique, d'Une conséquence qui découle de quelque proposition déjà démontrée, et dont la déduction n'exige pas de démonstration spéciale, n'ayant besoin que d'être énoncée pour être établie évidemment.

COROLLE. s. f. T. de Botan. La partie d'une fleur complète qui enveloppe immédiatement les organes de la fécondation, et qui est ordinairement colorée. Les pétales d'une corolle. Corolle monopétale. Corolle polypétale. Le limbe, la gorge, le fond d'une corolle. Corolle régulière. Corolle irrégulière. Corolle caduque. Corolle papilionacée, campanulée, etc.

CORONAIRE. adj. T. d'Anat. Il se dit De deux artères qui prennent leur origine de l'aorte, et qui portent le sang dans le coeur. Artère coronaire.

CORONAL, ALE. adj. T. d'Anat. Il s'emploie principalement dans cette dénomination, L'os coronal, ou substantivement, Le coronal, L'os qui forme la partie antérieure du crâne ou le front, d'où il est aussi nommé Frontal. On dit également, Fosses coronales, suture coronale, etc.

CORONER. s. m. (On fait sentir l'R finale. ) Nom qu'on donne, en Angleterre, à un officier de justice chargé de faire, au nom de la couronne et avec l'assistance d'un jury, des informations sur les causes de toute espèce de mort violente.

CORONILLE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes légumineuses, contenant un assez grand nombre d'espèces, dont plusieurs sont cultivées dans les jardins d'agrément. Dans les coronilles, les fleurs sont ordinairement disposées en couronne.

CORONOÏDE. adj. f. T. d'Anat. Il se dit De deux apophyses qui ont quelque ressemblance avec le bec d'une corneille. Apophyse coronoïde.

CORPORAL. s. m. T. du Culte catholique. Linge bénit que le prêtre étend sur l'autel pour mettre le calice dessus, et ensuite l'hostie. Blanchir, empeser les corporaux.

CORPORATION. s. f. Association autorisée par la puissance publique, et formée de plusieurs personnes qui vivent sous une police commune relativement à leur profession. Les arts et métiers forment, dans quelques pays, des corporations distinctes. Les membres d'une corporation. Entrer dans une corporation. Les statuts d'une corporation. On dit dans un sens analogue, Corporation religieuse.

CORPOREL, ELLE. adj. Qui a un corps. Dieu n'est point corporel. Les êtres corporels.

Il signifie aussi, Qui appartient au corps, qui concerne le corps. Plaisir corporel. Vous ne songez qu'aux choses corporelles. Peine corporelle. Punition corporelle.

CORPORELLEMENT. adv. D'une manière corporelle, qui a rapport au corps. Punir corporellement.

Il est aussi opposé à Spirituellement. Manger, recevoir le corps de Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST réellement et corporellement.

CORPORIFIER. v. a. T. didactique. Donner, supposer un corps à ce qui n'en a point. Il y a eu des hérétiques qui corporifiaient les anges.

Il signifie aussi, Mettre, fixer en corps les parties éparses d'une substance. Corporifier des globules de mercure. Ce verbe est peu usité.

CORPORIFIÉ, ÉE. participe

CORPS. s. m. Portion de matière qui forme un tout individuel et distinct. Tout corps a trois dimensions, longueur, largeur, et profondeur. Corps solide. Corps naturel. Corps physique. Corps simple. Corps mixte. Corps vivant. Corps composé. Corps organique. Corps inorganique. Corps aérien, léger, pesant, diaphane, transparent, opaque, compacte, dense, spongieux. Corps sphérique. Les corps célestes. Les corps sublunaires. Les corps élémentaires. Le mélange des corps. Les corps ne peuvent se pénétrer les uns les autres. L'impénétrabilité des corps. L'extension des corps. Les corps sont corruptibles. Les êtres ayant corps, qui ont corps, qui ont un corps, qui n'ont point de corps.

Fig., Prendre l'ombre pour le corps, Prendre l'apparence pour la réalité.

Prov., L'envie suit la vertu, le talent, le génie, etc., comme l'ombre suit le corps.

En Chirur., Corps étranger. Voyez ÉTRANGER.

CORPS signifie aussi, dans un sens particulier,

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