Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 574

& dans laquelle le burin n'a pas travaillé. Une belle eau-forte.

EAU signifie Suc, en parlant de quelques fruits, particulièrement de la pêche & de la poire. Cette pêche, cette poire a une bonne eau, une eau fort agréable, a bien de l'eau.

EAU se dit aussi Du lustre, du brillant qu'ont les perles, les diamans & quelques autres pierreries. Ces perles sont d'une belle eau. Ces diamans sont de la première eau.

On dit aussi, Donner eau à un drap, à un chapeau, pour dire, Lui donner du lustre.

On appelle Couleur d'eau, Une certaine couleur qu'on donne au fer poli, laquelle le rend bleuâtre. Il faut mettre ces pistolets, ces éperons en couleur d'eau.

EAUX ET FORÊTS. s. f. pl. Juridiction qui connoît de la chasse, de la pêche, des bois & rivières, tant au civil qu'au criminel.

ÉBAHIR, S'ÉBAHIR. v. récipr. S'étonner, être surpris. Il vieillit.

ÉBAHI, IE, participe .

ÉBAHISSEMENT. s.m. Étonnement, surprise. Il vieillit.

ÉBARBER. v.a. Ôter les parties excédentes & superflues de quelque chose. Ébarber du papier, des plumes, des pièces de monnoie.

ÉBARBER Terme de Gravure en taille douce. Enlever avec le ventre du burin ou avec l'ébarboir, la petite lèvre ou barbe qui reste au bord de la taille, afin que le trait paroisse net.

ÉBARBÉ, ÉE, participe .

ÉBARBOIR. s.m. Outil qui sert à ébarber quelque chose.

ÉBAROUI, IE. adj. Terme de Marine. Desséché. Il se dit d'un vaisseau dont le bordage est desséché par le soleil ou par le vent.

ÉBAT. s.m. Passe-temps, divertissement. Prendre ses ébats. Il n'est plus que du style familier, & ne se dit guère qu'au pluriel.

ÉBATTEMENT. s.m. Signifie la même chose, & ne se dit guère qu'en raillant. S'il veut plaider, je lui en donnerai l'ébattement. Il est vieux.

ÉBATTRE, S'ÉBATTRE. v. récipr. (Il se conjugue comme Battre.) Se réjouir, se divertir. Allez vous ébattre dans la campagne, à la campagne. Il ne se dit qu'avec le pronom personnel, & il est vieux.

ÉBAUBI, IE. adj. Étonné, surpris d'admiration. Il est populaire, & ne s'emploie qu'en plaisantant. Vous voilà bien ébaubi.

ÉBAUCHE. s.f. Ouvrage de Peinture & de Sculpture, qui n'est que grossièrement commencé. Ce n'est qu'une légère ébauche, que la première ébauche.

Il se dit figurément Des ouvrages d'esprit. Cette pièce n'est pas achevée, elle n'a pas la dernière main, ce n'est qu'une ébauche.

ÉBAUCHER. v.a. Terme de Peinture & de Sculpture. Commencer grossièrement un ouvrage, lui donner les premiers traits. Ébaucher une statue, un tableau.

Il se dit figurément Des ouvrages d'esprit. Cet Auteur n'a pas mis la dernière main à son ouvrage, il ne l'a qu'ébauché.

ÉBAUCHÉ, ÉE, participe .

ÉBAUCHOIR. s.m. Outil de bois ou d'ivoire, dont les Sculpteurs se servent pour ébaucher.

ÉBAUDISSEMENT. s.m. Action de s'ébaudir.

ÉBAUDIR, S'ÉBAUDIR. v. réc. Se réjouir avec excès, & témoigner sa joie en dansant, sautant, ou de quelque autre manière semblable. Il est vieux, & ne s'emploie qu'en plaisantant.

EBE. s.f. Terme de Marine, qui se dit en plusieurs Provinces du reflux de la mer.

ÉBÈNE. s.f. Le bois de l'Ébenier. Ébène noire. Cabinet d'ébène. Bordure d'ébène. Travailler en ébène. Il y a diverses sortes d'ébène. De l'ébène verte. De l'ébène grise.

ÉBENIER. s.m. Espèce d'arbre qui vient dans les Indes & en Afrique, & dont le bois est fort dur, & ordinairement noir. Il y a des forêts d'Ébeniers en ces pays-là.

ÉBENISTE. s.m. Ouvrier qui travaille en ébène, & en autre sorte de bois précieux, ou en ouvrage de marqueterie.

ÉBLOUÎR. v.a. Empêcher l'usage de la vue par une trop grande lumière. Le soleil éblouit la vue, éblouit les yeux, nous éblouit. La grande blancheur, la neige éblouit.

On dit figurément, C'est une beauté qui éblouit.

Il signifie figurément, Surprendre l'esprit par quelque chose de vif, de brillant, de spécieux. Il m'a allégué tant de raisons, qu'il m'a ébloui. On se laisse souvent éblouir par l'éloquence.

Il signifie aussi, Tenter, séduire. Les grandeurs l'ont ébloui. Il s'est laissé [alt p. 455] éblouir à l'or. Il a été ébloui de l'éclat des richesses, par les richesses. Les promesses qu'on lui a faites l'ont ébloui.

ÉBLOUI, IE, participe .

ÉBLOUISSANT, ANTE. adj. Il a les significations de son verbe, au propre & au figuré. Éclat éblouissant. Couleur éblouissante. Beauté éblouissante. La neige est éblouissante.

ÉBLOUISSEMENT. s.m. Difficulté de voir, causée par trop de lumière. Il est impossible de regarder le soleil sans éblouissement.

Il signifie aussi Une difficulté de voir, occasionnée par quelque vapeur, ou par quelque autre cause intérieure. Il m'a pris un tel éblouissement que je ne voyois goutte. Les vapeurs sont souvent accompagnées de vertiges & d'éblouissemens.

ÉBORGNER. v.a. Rendre borgne. Une branche d'arbre l'a éborgné à la chasse.

On dit très-souvent par exagération, Éborgner quelqu'un, pour dire, Lui faire grand mal à l'oeil.

On dit fig. qu'Un mur, qu'un arbre éborgne une chambre, un appartement, pour dire, qu'Il lui ôte une partie de la vue, de son jour.

ÉBORGNÉ, ÉE, participe .

ÉBOUILLIR. v.n. (Il se conjugueroit comme Bouillir, mais il ne s'emploie guère qu'à l'infinitif & au participe.) ' [alt p. 402] Diminuer à force de bouillir. Ne laissez point tant ébouillir le pot.

ÉBOUILLI, IE, participe Le pot est trop ébouilli. Cette sausse est trop ébouillie.

ÉBOULEMENT. s.m. Chute de la chose qui

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