Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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les règles de la syntaxe. La concordance des
modes. La concordance des temps.

CONCORDANT, ANTE. adj. Qui concorde.
Pour entraîner la conviction, les témoignages
doivent être graves, précis, concordants.

CONCORDAT. n. m. Transaction, accord,
convention.

Il se dit, en termes de Commerce, de l'Acte
d'accommodement, d'atermoiement passé
entre un failli et ses créanciers. Consentir,
s'opposer à un concordat. Accorder un concordat.
Un concordat est intervenu. L'homologation d'un
concordat.

Il s'emploie particulièrement en parlant de
l'Accord fait entre le Pape et un État souverain
pour régler les rapports entre cet État
et l'Église. Le Concordat passé entre Léon X
et François Ier. Le Concordat de 1801.

CONCORDATAIRE. adj. des deux genres.
T. de Commerce. Qui a obtenu un concordat.
Failli concordataire.

Il signifiait aussi Qui existait en vertu du
Concordat de 1801, entre la France et le Pape.
Évêché concordataire, Évêché créé par application
du Concordat. Fête concordataire, Fête
stipulée par le Concordat.

CONCORDE. n. f. Union de coeurs et de
volontés entre des personnes. Entretenir la
concorde. Maintenir la concorde. Rétablir la
concorde. Ils vivent dans une grande concorde,
dans une parfaite concorde. Cela pourrait
altérer la concorde qui règne entre eux.

CONCORDER. v. intr. Être en concordance.
Leurs témoignages ne concordent guère. Cela
ne concorde pas avec ce que vous aviez dit.
Faire concorder une chose avec une autre. Faire
concorder deux articles d'une loi.

CONCOURANT, ANTE. adj. T. didactique.
Qui converge avec une autre chose vers un
même point. Lignes concourantes.

CONCOURIR. (Il se conjugue comme
COURIR.) v. intr. Tendre ensemble au même
but, coopérer. Il se dit des Personnes et des
choses. Diverses causes ont concouru à cet
effet. Vous avez concouru avec moi au succès
de cette affaire. Il concourut à le perdre. Il n'a
concouru à cela ni directement ni indirectement.
Concourir au bien public. Tout semblait
concourir à son bonheur, à son élévation, à
sa perte.

Il signifie, en termes de Physique et de
Géométrie, Se diriger vers le même point, se
rencontrer. Deux forces qui concourent vers un
même point. Deux lignes qui concourent en un
point.

Il signifie aussi figurément Entrer ou être
en concurrence pour obtenir un prix, un emploi,
un titre, etc., promis au plus capable,
au plus digne. Concourir pour le prix d'éloquence,
de peinture, etc. Être admis à concourir.
Il a concouru avec un tel pour... Concourir
pour une chaire de droit, de médecine, etc.
On
le dit aussi des Ouvrages mêmes faits par les
concurrents. Les ouvrages envoyés après telle
époque ne pourront concourir.

Il signifie encore Avoir les mêmes droits,
pouvoir prétendre à la même situation. Tous
les officiers de l'armée concourent pour l'avancement.

On dit, en termes de Droit, Des créanciers
concourent,
quand leur hypothèque est
de même date.

CONCOURS. n. m. Action de tendre vers
un même but, de coopérer. L'humidité ne
favorise la végétation que par le concours de la
chaleur. Le concours des deux Chambres est
nécessaire à la confection des lois. Cette mesure
exige le concours de l'autorité civile et de l'autorité
militaire. Le concours de l'État dans les
travaux faits par les communes.

Il se prend aussi pour Réunion, rencontre.
Selon le système d'Épicure, l'univers aurait été
formé par le concours fortuit des atomes. Un
concours de circonstances favorables. Le concours
d'événements si extraordinaires ne peut

aisément s'expliquer. Ce résultat dépendait du
concours de deux choses.

Il signifie encore Affluence de monde en
quelque endroit. Grand concours de peuple.
Un immense concours de spectateurs.

Il se dit également, en parlant de la Lutte de
plusieurs personnes qui se disputent un prix,
une place, etc. Ouvrir un concours. Mettre au
concours l'exécution d'un monument, d'une statue,
etc. Se présenter au concours. Être admis
au concours. Concours de peinture, etc. Concours
universitaires. Le programme du concours
ouvert par une académie. Les ouvrages envoyés,
présentés au concours. Le concours restera
ouvert jusqu'à telle époque, sera fermé à telle
époque.

Concours général ou Grand concours, Lutte
par classes respectives entre les meilleurs
élèves des lycées de Paris et ceux des départements.
Les compositions du concours. Il
obtint le prix d'honneur de philosophie au
Concours général. La distribution des prix du
Grand concours.

Concours agricoles généraux, régionaux ou
départementaux,
Exposition des produits de
l'agriculture ou de l'élevage, à la suite de
laquelle ces produits sont primés et les producteurs
récompensés.

CONCRET, ÈTE. adj. T. de Logique. Qui
représente quelque chose de réel, par opposition
à Abstrait. Terme concret, Terme qui
désigne une qualité considérée dans un sujet
et faisant corps avec lui. Pieux, savant,
rond,
unis à des noms, comme dans Femme
pieuse, homme savant, chapeau rond,
sont des
termes concrets ; et Piété, science, rondeur
sont des termes abstraits. On dit de même Idée,
image concrète.

Voir, dire les choses de façon concrète, Les
voir, les dire sous une forme qui les rend
sensibles.

On dit aussi comme nom masculin L'abstrait
et le concret.

En termes d'Arithmétique, Nombre concret
se dit, par opposition à Nombre abstrait, d'un
Nombre qu'on exprime en indiquant l'espèce
de ses unités. Dix hommes, cent chevaux, trente
livres
sont des nombres concrets ; et Dix,
cent, trente
sont des nombres abstraits.

En termes de Chimie, il se dit, par opposition
à Fluide, des Substances épaissies et
solidifiées. Le camphre est une huile concrète.
L'acide benzoïque est un acide concret.

CONCRÉTER (SE). v. pron. T. de Chimie.
S'épaissir, se solidifier.

CONCRÉTION. n. f. T. didactique. Action
de s'épaissir. La concrétion du lait, de l'huile.

Il désigne plus ordinairement la Réunion de
plusieurs parties en un corps solide. Concrétion
saline. Concrétion pierreuse.

Il se dit, en termes de Médecine, des Productions
qui se forment dans l'épaisseur des
tissus, dans les articulations, dans les conduits.
Concrétions arthritiques, biliaires.

CONCUBINAGE. n. m. État d'un homme et
d'une femme qui vivent ensemble comme
s'ils étaient mariés.

CONCUBINAIRE. n. m. Celui qui vit avec
une femme en état de concubinage.

CONCUBINAT. n. m. T. de Droit romain.
Sorte de mariage d'une qualité inférieure et
qui ne produisait pas tous les effets de ce
qu'on appelait les justes noces.

CONCUBINE. n. f. Celle qui vit avec un
homme en état de concubinage.

CONCUPISCENCE. n. f. Inclination violente
aux plaisirs qui sont défendus, surtout aux
plaisirs des sens. La concupiscence de la chair.
Regarder avec des yeux de concupiscence.

CONCURREMMENT. adv. En concurrence.
Ils briguaient concurremment cette charge.

Il signifie aussi Conjointement, ensemble.
Agir concurremment avec quelqu'un. Nous tendons
concurremment au même but.

En termes de Procédure, Ces créanciers viennent
en ordre concurremment,
Ils sont en même
rang.

CONCURRENCE. n. f. Compétition de plusieurs
personnes qui recherchent un même
objet, une même chose. Entrer en concurrence
avec quelqu'un. Être, se trouver en concurrence.

Il signifie particulièrement, en termes de
Commerce, Rivalité qui s'établit entre fabricants,
marchands ou entrepreneurs, etc.
Redouter la concurrence. Soutenir la concurrence.

Il se dit, en termes de Jurisprudence, d'une
Égalité de droit, de privilège, d'hypothèque
entre plusieurs personnes, sur une même
chose. Exercer une hypothèque en concurrence.
Venir en concurrence.

Jusqu'à concurrence de, Jusqu'à ce que certain
chiffre soit atteint, jusqu'à ce qu'une
certaine somme soit entièrement acquittée. Il
sera obligé de lui fournir en argent, en terres
ou en meubles, jusqu'à concurrence de ce qui
lui est dû pour sa dot, pour sa part.
Absolument,
Jusqu'à due concurrence.

CONCURRENT, ENTE. adj. Qui se rencontre
avec. Forces concurrentes.

Il s'emploie le plus souvent comme nom
et désigne Celui, celle qui poursuit une même
chose, et en même temps qu'un autre. Il a
éloigné, écarté tous ses concurrents. Il ne peut
souffrir de concurrents.

CONCUSSION. n. f. Profit illicite que l'on
fait dans l'exercice d'une fonction publique.
Il est accusé, il est convaincu de concussion.
Exercer des concussions. Le crime de concussion.

Il a vieilli ; on dit plutôt aujourd'hui
MALVERSATION.

CONCUSSIONNAIRE. n. m. Celui qui commet
des concussions. Adjectivement, Un
ministre concussionnaire.

CONDAMNABLE. (Dans ce mot et dans les
deux suivants, on ne prononce pas l'M.) adj.
des deux genres
. Qui mérite d'être condamné.
Action, opinion, maxime condamnable. Il est
condamnable dans sa conduite.

CONDAMNATION. n. f. Action de condamner ;
jugement qui condamne, ou par lequel on est
condamné. Il y a eu condamnation contre lui.
Prononcer condamnation. Condamnation à une
peine infamante. Condamnation par défaut.

Passer condamnation, Consentir que la partie
adverse obtienne jugement à son avantage.
Il signifie figurément Avouer qu'on a tort.
Je passe condamnation.

Accepter, subir condamnation, Subir, sans
interjeter appel, la peine à laquelle on a été
condamné.

Il s'emploie au figuré pour signifier que
Quelqu'un ou quelque chose est digne de
blâme. La condamnation des abus. La conduite
de ce ministre est la condamnation de celle
qu'ont tenue ses prédécesseurs.

Il se dit quelquefois des Choses mêmes
auxquelles on est condamné, comme une
somme d'argent, des dommages et intérêts.
Faire, subir sa condamnation. Spécialement,
au pluriel. Payer le montant des condamnations.
Acquitter le montant des condamnations.

CONDAMNER. v. tr. Déclarer par un jugement
que quelqu'un est coupable d'un crime,
d'un délit. Condamner un criminel, Condamner
quelqu'un à mort, à la mort, aux travaux forcés,
à la réclusion, au bannissement. Condamner
aux dépens, à l'amende. Il fut condamné à
lui payer telle somme.
Fig., Voilà des preuves
qui vous condamnent. Condamner quelqu'un au
silence.

Par analogie, Condamner un malade, Déclarer
qu'il ne guérira point, que sa maladie est
mortelle. C'est un homme perdu, il a été
condamné par tous les médecins qui l'ont vu.
Un malade condamné.

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