Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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Il se dit plus ordinairement d'Un amaigrissement progressif qui précède la mort dans la plupart des maladies chroniques, et surtout dans la phthisie pulmonaire. Tomber en consomption. État de consomption. Consomption dorsale. Fièvre de consomption.

Être malade de consomption, se dit abusivement D'une personne qui dépérit.

CONSONNANCE. s. f. T. de Musiq. Accord de deux sons entendus simultanément, et dont l'union plaît à l'oreille. Il y a des consonnances parfaites et des consonnances imparfaites: les parfaites sont l'unisson, la quinte et l'octave; les imparfaites sont la tierce et la sixte.

Il signifie aussi, Uniformité, ressemblance de son dans la terminaison des mots. Les rimes sont des consonnances. Dans la prose, on évite les consonnances de mots. Une consonnance choquante.

CONSONNANT, ANTE. adj. T. de Musiq. Qui donne, qui produit une consonnance; ou Qui est formé par des consonnances. Intervalle consonnant. Accord consonnant.

Mots consonnants, Mots qui ont une terminaison semblable. On dit aussi, Terminaisons consonnantes.

CONSONNE. adj. des deux genres Il se dit De toutes les lettres de l'alphabet qui n'ont point de son par elles-mêmes, et qui ne peuvent se prononcer qu'étant jointes à des voyelles. L'alphabet est composé de lettres voyelles et de lettres consonnes. Le j se nommait autrefois i consonne.

Il est beaucoup plus usité comme substantif féminin. Les voyelles et les consonnes. B, c, d, sont des consonnes. L'x est une consonne double qui équivaut à ks. Quand une consonne est redoublée au milieu d'un mot, on n'en prononce ordinairement qu'une seule, comme dans Abbé, connaître, dictionnaire.

CONSORTS. s. m. pl. T. de Pratique. Ceux qui ont intérêt avec quelqu'un dans un procès, dans une affaire civile, etc. On l'a condamné lui et ses consorts à payer solidairement.

Il se dit quelquefois, dans le langage ordinaire, de Ceux qui sont liés à un chef de parti, de cabale; et alors il se prend toujours en mauvaise part. Un tel et consorts.

CONSOUDE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes, dont une espèce, la Grande consoude ou Consoude officinale, est employée en médecine contre les hémorragies et les diarrhées. Sirop de grande consoude.

CONSPIRANT, ANTE. adj. On appelle, en Mécanique, Puissances conspirantes, Celles qui agissent sous la même direction, et qui concourent à produire le même effet.

CONSPIRATEUR. s. m. Celui qui conspire pour quelque mauvais dessein. Il ne se dit guère que de Celui qui conspire contre le prince, contre l'État, contre les personnes publiques. C'était un des conspirateurs. C'est un conspirateur.

CONSPIRATION. s. f. Conjuration, dessein formé secrètement par plusieurs personnes contre l'État, contre les puissances auxquelles on doit obéir. Grande, dangereuse, horrible conspiration. Conspiration contre l'État, contre la vie du prince. Ourdir, tramer, faire, machiner, former une conspiration. Il est le chef, l'auteur, l'âme de la conspiration. Découvrir une conspiration.

Il se dit aussi De quelques affaires particulières, et se prend presque toujours en mauvaise part. Il y a une conspiration contre vous. On a fait une conspiration pour lui enlever cette place, pour le porter à cette place.

CONSPIRER. v. n. Être unis d'esprit et de volonté pour quelque dessein bon ou mauvais. Conspirer unanimement. Ils conspirent tous à même fin. Ils conspirent au bien public. Ils conspirent ensemble pour rétablir l'ordre et la justice. Tout le monde conspire à l'élévation, à la ruine, à la destruction de... Ils conspirèrent ensemble pour s'opposer à ses progrès. Ils ont conspiré contre le prince, contre l'État.

Il se dit figurément Des choses qui contribuent au même effet. Tout conspirait à la gloire du monarque, à la félicité de l'État. Tous les événements de cette année ont conspiré au bonheur de l'empire. Tout conspire à mon bonheur. Tout conspirait à me nuire. Tout conspire contre lui, contre ses intérêts. Tout conspire en sa faveur, tout conspire pour lui. Mes désirs conspiraient avec les vôtres.

Il est aussi verbe actif. Ils ont conspiré la ruine de l'État. Il a conspiré ma mort, conspiré ma perte.

CONSPIRER quand il est dit absolument, signifie toujours, Faire une conspiration contre l'État ou contre le prince. Le gouvernement eut avis que l'on conspirait dans cette ville.

CONSPIRÉ, ÉE. participe

CONSPUER. v. a. Cracher sur quelque chose. Il ne s'emploie qu'au figuré, pour dire, Mépriser d'une façon marquée. On le conspua partout où il osa se montrer. Cet ouvrage a été honni et conspué. Il est familier.

CONSPUÉ, ÉE. participe Un auteur conspué.

CONSTABLE. s. m. C'est, en Angleterre, le titre de certains officiers publics qui ont des attributions analogues à celles de nos commissaires de police. Le constable d'une paroisse.

CONSTAMMENT. adv. Avec constance, fermeté, persévérance. Souffrir constamment. Aimer constamment. S'attacher constamment à quelque chose. Suivre constamment un dessein. Nier constamment un fait. Soutenir constamment ce qu'on a avancé.

Il signifie aussi, Invariablement, toujours. Les astres suivent constamment la route qui leur fut tracée. Il a été constamment heureux. On l'a vu constamment se dévouer au bien public.

Il signifie encore, Certainement, indubitablement, assurément. Je ne sais pas s'il a fait telle chose, mais constamment il a dit... Cette nouvelle est constamment vraie. Ce sens vieillit.

CONSTANCE. s. f. Vertu par laquelle l'âme est affermie contre les choses qui sont capables de l'ébranler, telles que la douleur, l'adversité, les tourments, etc. Grande, belle, rare, admirable, merveilleuse, invincible, inébranlable constance. Montrer, témoigner, faire paraître sa constance, de la constance. S'armer de constance. Opposer sa constance à la douleur, à la fortune, etc. Souffrir, endurer avec constance. Il a eu bien de la constance. Rien ne peut lasser, ébranler sa constance. La fortune a exercé, a éprouvé la constance de ce philosophe. La constance affermit l'homme, soutient l'homme contre les adversités.

Il signifie quelquefois, Persévérance. Il a poursuivi ce dessein avec beaucoup de constance. Il faut qu'il ait eu bien de la constance pour ne point se lasser pendant un si long temps. Travailler avec constance. Sa constance dans le mal me désespère. Aimer avec constance. La constance de son amour, de son amitié. Il n'a point de constance en amour. La constance d'un amant.

Il se dit quelquefois, familièrement, en parlant D'une personne qui supporte un désagrément avec beaucoup de patience, ou qui met une persévérance opiniâtre à ce qu'elle fait. Il faut que vous ayez bien de la constance pour supporter tant de caprices. Il attend depuis ce matin à cette porte, quelle constance! C'est la sixième fois que vous recommencez! vous avez de la constance.

CONSTANT, ANTE. adj. Qui a de la constance, de la fermeté dans le malheur, dans les douleurs. Il a montré une âme constante dans les plus grands revers. Constant dans les tourments. Constant dans ses maux. Il est ferme et constant dans l'adversité.

Il signifie encore, Persévérant, qui ne change pas. Il est constant dans ses desseins, dans son travail. Constant dans la foi. Constant en amour, dans son amour. Un coeur constant. Une constante volonté. Une ferme et constante résolution. Il a l'esprit très-constant.

Il se dit figurément Des choses qui demeurent toujours ou longtemps en même état. Fortune fixe et constante. Bonheur constant. Constante prospérité. État constant et immuable. Tout change en ce monde, il n'y a rien de constant. Santé constante. Tradition constante.

Vents constants, Vents qui soufflent toujours dans la même direction, tels que les vents alizés et les moussons.

En Géom., Quantités constantes, Quantités qui demeurent toujours les mêmes; par opposition Aux quantités variables, qui changent continuellement.

CONSTANT signifie aussi, Certain, indubitable. Il n'en faut pas douter, la chose est constante, très-constante. Le fait est constant. Il demeure constant que... Il est très-constant que... Cela est constant, passe pour constant. On me l'a donné pour constant. C'est une vérité constante parmi les philosophes, parmi les publicistes, etc.

CONSTATER. v. a. Établir la vérité d'un fait par des preuves certaines, s'en assurer. Il faut constater ce fait avant que d'en tirer aucune induction. Je veux constater le fait.

Il signifie aussi, Recueillir, consigner une chose dans un acte fait avec solennité. Constater une chose par procès-verbal. Les changements qu'on fait à un contrat de mariage doivent être constatés par acte notarié.

Il se dit également Des actes, des écrits qui font foi de quelque chose. Toutes les pièces de la procédure constatent que...

CONSTATÉ, ÉE. participe C'est un fait bien constaté. Il est constaté par un grand nombre de pièces, de preuves, d'expériences.

CONSTELLATION. s. f. (On prononce les deux L.) Assemblage d'un certain nombre d'étoiles fixes, auquel on a supposé une

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