Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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Fig., Passer condamnation, Avouer qu'on a tort. Je passe condamnation.

CONDAMNATION s'emploie quelquefois au figuré. La conduite de ce ministre est la condamnation de celle qu'ont tenue ses prédécesseurs.

CONDAMNATIONS au pluriel, se dit quelquefois Des choses mêmes auxquelles on est condamné, comme une somme d'argent, des dommages et intérêts. Payer le montant des condamnations. Acquitter le montant des condamnations.

CONDAMNER. v. a. Prononcer un jugement contre quelqu'un. Condamner un criminel. Condamner quelqu'un à mort, à la mort, aux travaux forcés, à la réclusion, au bannissement. Condamner aux dépens, à l'amende. Il fut condamné à lui payer telle somme. Être condamné par un tribunal.

Il se dit aussi figurément. Voilà des preuves qui vous condamnent. Les grands sont condamnés à tous les ennuis de l'étiquette. Condamner quelqu'un au silence. Condamner un ouvrage à l'oubli. Pour lire d'aussi mauvais ouvrages, il faut y être condamné. La nature semble avoir condamné ces tristes campagnes à une éternelle stérilité. On l'emploie quelquefois avec le pronom personnel. Se condamner à des travaux pénibles.

Condamner un malade, Déclarer qu'il ne guérira point, que sa maladie est mortelle. C'est un homme perdu, il a été condamné par tous les médecins qui l'ont vu.

Condamner une porte, une fenêtre, etc., Fermer une porte, une fenêtre, etc., de telle sorte qu'elle ne puisse plus s'ouvrir; en empêcher, en interdire l'usage.

CONDAMNER signifie aussi, Blâmer, désapprouver, rejeter. Il condamne tout ce que les autres font. Je condamne cette opinion. Cette façon de parler est condamnée par tous les gens de goût. Son livre fut condamné par la Sorbonne. Cette maxime est condamnée de tout homme sage. Il ne faut pas le condamner sans l'entendre. On l'emploie également, dans ce sens, avec le pronom personnel. Il se condamna lui-même en avouant ses torts. On dit aussi simplement, Se condamner, Reconnaître, avouer qu'on à tort. N'en dites pas davantage, je me condamne.

CONDAMNÉ, ÉE. participe Il se dit substantivement, en Matière criminelle, de Celui contre lequel une peine afflictive ou infamante a été prononcée. Le condamné s'est pourvu en cassation. Un condamné à mort.

CONDENSATEUR. s. m. T. de Physique. Instrument disposé de manière que l'électricité s'y accumule et s'y condense beaucoup plus qu'elle ne le ferait, dans le même espace et sous la même pression de l'air extérieur, si elle était libre. Le condensateur électrique sert à rendre sensibles de très-petites quantités d'électricité.

En Mécanique, Condensateur de forces, se dit de Tout appareil qui accumule les efforts successifs d'un moteur, pour les dépenser ensuite selon le besoin.

CONDENSATION. s. f. T. de Physique, qui se dit par opposition à Raréfaction, et qui signifie, L'action par laquelle un corps qui occupe actuellement un certain espace, est réduit à un espace moindre. La condensation de l'air s'opère par la pression.

CONDENSER. v. a. Resserrer dans un moindre espace. Le chaud raréfie les corps, le froid les condense. Il y a des instruments avec lesquels on condense l'air.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel. L'air se condense aisément. L'eau ne saurait se condenser que sous l'effort d'une grande pression. Des vapeurs qui se condensent.

CONDENSÉ, ÉE. participe

CONDESCENDANCE. s. f. Complaisance qui fait qu'on se rend aux sentiments, aux volontés de quelqu'un. Lâche, molle condescendance. Sage condescendance. Il faut de la condescendance dans le commerce du monde. Vous avez trop de condescendance pour lui. J'ai fait cela par condescendance pour elle.

CONDESCENDANT, ANTE. adj. Qui condescend aux volontés de quelqu'un. Caractère condescendant. Il est peu usité.

CONDESCENDRE. v. n. Se rendre, céder complaisamment aux sentiments, à la volonté de quelqu'un. Je ne puis condescendre à ce que vous souhaitez de moi. C'est une chose à laquelle il ne condescendra jamais. Il a condescendu à tout ce qu'on a voulu de lui.

Condescendre aux faiblesses, aux besoins de quelqu'un, Accorder quelque chose à ses faiblesses, à ses besoins. Une mère tendre condescend quelquefois aux fantaisies de ses enfants. On dit dans un sens analogue, Condescendre aux goûts, aux désirs, etc., de quelqu'un.

CONDIMENT. s. m. Vieux mot qui signifie, Assaisonnement, et qui est encore assez usité en termes d'Hygiène. Le poivre, le sel, l'ail, etc., sont des condiments.

CONDISCIPLE. s. m. Compagnon d'étude, celui avec qui on étudie dans la même école, dans la même classe. Il a été mon condisciple. Nous étions condisciples, votre père et moi.

CONDITION. s. f. La nature, l'état et la qualité d'une chose ou d'une personne. La condition des choses humaines est d'être périssables. La condition des princes les oblige à plus de devoirs que les autres hommes. La condition de cet homme est bien malheureuse. La condition humaine. Les misères de notre condition. Améliorer sa condition.

Il se dit quelquefois Des qualités d'un objet par rapport à sa destination. Cet ouvrage n'a pas les conditions requises, exigées, demandées.

CONDITION signifie aussi, L'état d'une personne considérée par rapport à sa naissance; et, en ce sens, on l'emploie ordinairement avec la préposition de. Être de grande condition, de condition relevée, de médiocre condition, d'honnête condition, de basse condition, de condition servile. Il fait trop de dépense pour sa condition. Cela est au-dessus de sa condition. Il est de condition à pouvoir aspirer à cette charge. L'inégalité des conditions. La mort égale toutes les conditions.

Absol., Personne de condition, De naissance. Il est homme de condition. Il sent bien son homme de condition.

CONDITION signifie encore, La profession, l'état dont on est. Chacun doit vivre selon sa condition. Toutes les conditions ont leurs désagréments.

Il se prend aussi pour Domesticité; et, en ce sens, on le dit souvent absolument. Bonne condition. Mauvaise condition. Il est dans une bonne condition. Il est en condition. Il cherche condition. Je lui ai trouvé condition. Entrer en condition. Il a changé de condition. Ce domestique est hors de condition.

CONDITION signifie en outre, Le parti avantageux ou désavantageux que l'on fait à quelqu'un dans une affaire. Bonne condition. Condition avantageuse. Je vous ferai votre condition si bonne, que... Dans cette affaire, votre condition est la meilleure, la mienne est la pire. Il est en meilleure, en pire condition.

N'être pas de pire condition qu'un autre, Être en droit de prétendre les mêmes choses que lui, d'être traité aussi favorablement que lui.

CONDITION se dit encore Des clauses, charges, obligations, moyennant lesquelles on fait quelque chose. Condition avantageuse. Condition onéreuse. Condition nécessaire. Condition impossible. Condition tacite. Condition expresse. Condition résolutoire; etc. Accorder des conditions. Accepter des conditions. Obtenir des conditions. Les conditions d'un marché, d'un engagement. Cahier des charges, clauses et conditions auxquelles aura lieu la vente de... Les conditions d'une capitulation. Il voulait les obliger à se rendre sans condition. Ils se sont rendus à des conditions honorables, à des conditions raisonnables. Vous lui imposez une condition bien dure. C'est une condition sans laquelle l'acte n'aurait pas été fait. Les conditions de leur traité sont... Les conditions du programme d'un concours. Satisfaire aux conditions imposées. Il y avait cette condition. Cette condition était portée dans le contrat, dans le testament, dans la capitulation. Apposer une condition à un contrat, à un marché. Je ferai ce que vous demandez, mais à une condition, c'est que, etc. Je vous ai accordé cela à telle condition. Faire ses conditions avant d'accorder une chose.

Vendre une chose sous condition, la donner sous condition, La garantir, s'engager à la reprendre, si elle n'est pas de la qualité qu'il faut.

Baptiser sous condition, se dit De la manière d'administrer le baptême à un enfant, lorsqu'on doute s'il a été baptisé, s'il est vivant, ou lorsque sa conformation est tellement monstrueuse, qu'on ne sait pas s'il est homme.

Fig. et fam., Il a été baptisé sous condition, se dit, par plaisanterie, D'un homme extrêmement laid, ou dépourvu d'esprit.

Condition sine quâ non. Formule latine qui s'emploie en parlant d'Une condition sans laquelle rien ne se fera, ou ne sera considéré comme ayant été fait. C'est la condition sine quâ non.

À CONDITION QUE. loc. conjonctive Pourvu que. Je ferai ce voyage, à condition que vous viendrez avec moi.

CONDITIONNEL, ELLE. adj. Soumis à certaines conditions, subordonné à quelque événement incertain. Cette promesse n'est pas pure et simple, elle est conditionnelle. Notre traité, notre contrat est conditionnel. Clause conditionnelle.

CONDITIONNEL en Grammaire et en Logique,

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