Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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qui sortent de la gueule du sanglier, & dont il se sert pour se défendre. Les défenses du sanglier.

DÉFENSEUR. s.m. Celui qui défend, qui soutient, qui protége. Défenseur de la Foi, de la Justice. Vous avez en lui un bon défenseur.

DÉFENSIF, IVE. adj. Fait pour la défense. Armes défensives. Ligue défensive & offensive. Il n'a guère d'usage qu'au féminin & dans ces phrases.

Il s'emploie quelquefois substantivement. Être sur la défensive, se tenir sur la défensive, pour dire, Ne faire simplement que se défendre.

DÉFENSIF se dit encore de certains remèdes topiques qu'on applique pour empêcher une inflammation.

DÉFÉQUER. v.a. Terme de Chimie. Ôter les féces, les impuretés d'une liqueur.

DÉFÉQUÉ, ÉE, participe .

DÉFÉRANT, ANTE. adj. Qui défére, qui céde. Il n'est guère en usage que dans ces phrases. Esprit doux & déférant. Humeur douce & déférante.

DÉFÉRENCE. s.f. Condescendance. Avoir de la déférence pour l'âge, pour le mérite, pour la dignité de quelqu'un, lui rendre de grandes déférences.

DÉFÉRENT. adj. On appelle dans le Systême de Ptolomée, Cercles déférens, Ceux qui portent la Planète avec son Épicycle. On appelle aussi en Anatomie, Vaisseaux déférens, Ceux qui portent la semence dans les testicules.

DÉFÉRENT se dit substantivement en termes de Monnoies, des marques qui indiquent le lieu de la fabrication, le Directeur & le Graveur.

DÉFÉRER. v.n. Céder, condescendre. Déférer à quelqu'un. Déférer à l'âge, à la dignité, à la qualité, au mérite de quelqu'un, au sentiment, au jugement, à l'avis, à l'opinion des autres.

DÉFÉRER. v.a. Donner, décerner. Les Romains ont déféré les honneurs divins à la plupart de leurs Empereurs. Le peuple Romain déféra le Consulat à Scipion, & l'honneur du Triomphe à Pompée avant l'âge. Les Cardinaux lui déférèrent le Pontificat. Les Sénateurs & la Noblesse de Pologne lui déférèrent la Couronne. Il n'a guère d'usage qu'en parlant des dignités, des honneurs, dont une multitude dispose en faveur d'un particulier.

On dit aussi, Déférer le serment à quelqu'un, pour dire, S'en rapporter à son serment.

Il signifie aussi Dénoncer. Déférer quelqu'un en Justice, déférer à l'Inquisition.

DÉFÉRÉ, ÉE, participe .

DÉFERLER. v.a. Terme de Marine. Déployer les voiles.

DÉFERLÉ, ÉE, participe .

DÉFERRER. v.a. Il n'a guère d'usage au propre que pour signifier, Ôter le fer du pied d'un cheval, ou d'une autre bête de monture. Déferrer un cheval des quatre pieds.

On dit figur. & famil. Déferrer, pour dire, Rendre muet, confus, interdit. Il m'a voulu déferrer, mais je l'ai déferré lui-même.

DÉFERRER est aussi réciproque, & se dit tant des fers d'un cheval, lorsqu'ils tombent, que de la ferrure d'un lacet, d'une aiguillette, lorsqu'elle vient à se détacher, à se défaire. Si ce cheval vient à se déferrer en chemin, il se perdra le pied. Un lacet qui se déferre.

On dit figurément, Se déferrer, pour dire, Se déconcerter, demeurer interdit. Il se déferre aisément.

DÉFERRÉ, ÉE, participe .

DÉFET. s.m. Terme de Librairie. Il ne se dit guère qu'au pluriel, des feuilles superflues & dépareillées d'une édition, dont on ne peut pas former un exemplaire complet.

DÉFI. s.m. Appel, provocation au combat, & qui se fait, soit de vive voix, soit par écrit, soit par gestes. Un cartel de défi. Envoyer un défi à quelqu'un. Il lui fit un défi.

On le dit aussi par extension de toute sorte de provocation. Je lui ai fait un défi à la paume, aux échecs. Accepter le défi.

DÉFIANCE. s.f. Soupçon, crainte d'être trompé. Être dans la défiance. Entrer en défiance. Avoir de la défiance. Concevoir de la défiance.

On dit prov. que La défiance est mère de sureté, pour dire, Que pour n'être pas trompé, il ne faut pas se confier trop légèrement.

DÉFIANCE signifie aussi Le doute, la crainte que quelque chose n'ait pas toutes les qualités nécessaires pour un certain effet. Avoir une juste défiance de ses propres forces.

DÉFIANT, ANTE. adj. Soupçonneux, qui craint toujours qu'on ne le trompe. C'est un homme défiant, une femme fort défiante.

DÉFICIT. s.m. Mot emprunté du Latin, pour signifier ce qui manque. Il y a plusieurs déficit dans cet inventaire. Il n'a point de pluriel.

DÉFIER. v.a. Provoquer quelqu'un au combat. Il l'envoya défier par un Gentilhomme. Autrefois, quand il s'agissoit de déclaration de guerre entre Princes & États Souverains, le Prince qui déclaroit la guerre envoyoit défier l'autre par un Héraut.

DÉFIER se dit aussi de toute autre sorte de provocation entre deux personnes. Ainsi on dit de deux joueurs, qu'Ils se sont défiés au trictrac, au piquet, &c. Que deux hommes se sont défiés à qui courra mieux, à qui sautera le mieux. Défier quelqu'un à boire, à la paume.

DÉFIER signifie aussi, Mettre quelqu'un à pis faire, lui déclarer qu'on ne le craint point. Vous dites que vous me ferez un procès, je vous en défie, je vous défie de le faire.

Proverbialement, lorsqu'un homme propose de faire quelque chose d'extravagant, & qu'il demande si on l'en défie, on dit, qu'Il ne faut jamais défier un fou.

DÉFIER se prend aussi dans un sens plus doux. Ainsi on dit, Je vous défie de deviner qui m'a dit telle chose, pour dire, Vous ne sauriez jamais deviner, &c. Je le défie d'être plus votre serviteur que moi, pour dire, Il ne sauroit être plus votre serviteur que je le suis.

DÉFIER est aussi réciproque, & signifie, Se donner de garde de quelqu'un, ne se pas fier à ce qu'il dit, à ce qu'il fait paroître, parce qu'on le soupçonne de peu de fidélité, de peu de sincérité. C'est un homme dont il se faut défier. Je me défie de ses caresses.

On dit, Se défier de ses forces, se défier de son esprit, pour dire, N'avoir pas grande confiance en ses propres forces, en sa capacité.

SE DÉFIER signifie aussi, Se douter, prévoir. Je ne me serois jamais défié que vous dussiez me manquer au besoin.

DÉFIÉ, ÉE, participe .

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