Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 479

DÉFAILLANCE. s.f. Foiblesse, évanouissement, pamoison. Tomber en défaillance. Il lui a pris une défaillance. Avoir de fréquentes défaillances.

On appelle Défaillance de nature, L'état où est une personne qui vient à s'affoiblir par vieillesse ou autrement. Ce n'est point maladie, c'est défaillance de nature.

DÉFAILLANCE en Chimie, se dit d'Un corps solide que l'humidité de l'air rend liquide. On dit, De l'huile de tartre par défaillance, c'est du sel de tartre devenu liquide à la cave.

DÉFAILLANT, ANTE. s. Terme de Pratique. Qui manque à comparoître, à se trouver à l'assignation donnée en Justice. Le défaillant a été condamné.

DÉFAILLIR. v.n. Il n'est plus guère usité qu'au pluriel du présent, Nous défaillons; à l'imparfait, Je défaillois; au prétérit, Je défaillis, j'ai défailli; & à l'infinitif, Défaillir. Manquer. Cette race a défailli en un tel. Ils craignoient que le jour ne vînt à leur défaillir avant qu'ils pussent arriver. Toutes choses commençoient à leur défaillir. Il vieillit dans tous ces sens.

Il signifie aussi, Dépérir, s'affoiblir. Les forces lui défaillent tous les jours. La vie commence à lui défaillir. En ce sens on dit, qu'Un homme se sent défaillir, pour dire, qu'Il se sent tomber en foiblesse, ou seulement, qu'Il sent que ses forces diminuent.

DÉFAIRE. v.a. (Il se conjugue comme Faire.) Détruire ce qui est fait. Faire qu'une chose ne soit plus ce qu'elle étoit. Ce que l'un fait, l'autre le défait. Un noeud qu'on ne peut défaire.

Il signifie aussi, Faire mourir. Cette malheureuse a défait son fruit, son enfant. Se défaire soi-même.

DÉFAIRE en parlant de Troupes, de gens de Guerre, signifie, Mettre en déroute, tailler en pièces. On défit les Ennemis à plate couture. Après avoir défait les Ennemis. La flotte des Ennemis fut défaite.

On dit figurément, qu'Une personne en défait une autre, pour dire, qu'Elle l'obscurcit par plus d'éclat, par plus de beauté, par plus de mérite. Quand elle arrivoit au bal, elle défaisoit toutes les autres. Ce Prince avoit si bonne mine, qu'il défaisoit tout le reste de la Cour. L'écarlate défait toutes les autres couleurs. Le diamant défait toutes les autres pierres précieuses. Cet homme défait tous les autres par la supériorité de son esprit.

On dit aussi, qu'Une maladie a bien [alt p. 335] défait un homme, pour dire, qu'Elle l'a bien atténué, bien amaigri. Et on dit, que Du vin se défait, pour dire, qu'Il s'affoiblit, qu'il n'est plus de la même bonté qu'il étoit. Ces sortes de vins-là ne sont pas de garde, ils se défont aisément.

DÉFAIRE signifie aussi, Délivrer, dégager. Défaites-moi de cet importun. Se défaire d'un fâcheux. On a eu bien de la peine à s'en défaire. Je me suis défait de cette compagnie. Se défaire d'une méchante habitude, d'une passion, d'une fausse opinion. Il a bien eu de la peine à se défaire de sa fièvre.

On dit, Se défaire d'un domestique, pour dire, Le mettre dehors, le congédier: Et, Se défaire de son ennemi, pour dire, Le faire mourir.

On dit à peu près en ce sens, Défaites-vous de cela, défaites-vous de ce mot-là, défaites-vous de ces manières-là, de ces façons-là, pour dire, Désaccoutumez-vous d'agir, de parler ainsi.

On dit aussi, Se défaire d'une chose, pour dire, L'aliéner, & en transporter le droit & la possession à un autre. Un Marchand qui se défait de sa marchandise. Se défaire d'un cheval, d'un carrosse. Il veut se défaire de sa maison, de sa charge. On dit aussi, Se défaire d'un bénéfice, pour dire, Le résigner, ou s'en démettre.

DÉFAIT, AITE, participe .

Il signifie aussi, Amaigri, atténué, abattu. Je l'ai vu avec un visage fort défait. Depuis sa maladie il est tout défait. Je l'ai vue maigre, pâle & défaite.

DÉFAITE. s.f. Déroute d'une armée, ou de quelques troupes. Après la défaite des ennemis. Défaite entière. Sanglante défaite.

DÉFAITE signifie aussi, Débit, facilité de se défaire de quelque chose. Ces marchandises-là sont de défaite.

On dit, qu'Un cheval est de belle défaite, pour dire, qu'Il est bien fait, & qu'il sera aisé de le bien vendre.

DÉFAITE signifie aussi, Excuse artificieuse. Il m'a donné une défaite. Il a toujours des défaites prêtes. Voilà une mauvaise défaite.

DÉFALQUER. v.a. Rabattre d'une somme, déduire. Il lui doit cent écus, il en faut défalquer ce qu'il a payé pour lui.

DÉFALQUÉ, ÉE, participe .

DÉFAVEUR. s.f. Cessation de faveur. Depuis sa défaveur. La défaveur des effets de banque.

DÉFAVORABLE. adj. de t. g. Qui n'est point favorable. Ce Juge m'a été défavorable dans mon procès. Ce cas est défavorable. Le Jugement lui fut défavorable.

DÉFAUT. s.m. Imperfection. Défaut léger. Défaut incorrigible. Défaut naturel. Défaut qui vient d'accident. Avoir un défaut. Chacun a ses défauts. Connoître, avouer ses défauts. Corriger ses défauts. C'est un défaut personnel. Il n'y a personne sans défaut. Cet homme-là a bien des défauts. Il y a bien des défauts dans cet ouvrage.

DÉFAUT se dit aussi pour signifier Absence, manque, privation de quelque personne, de quelque chose. En ce sens il ne se dit guère qu'en cette phrase adverbiale. Au défaut, pour dire, Au lieu, à la place. Se servir d'un postillon au défaut d'un cocher. Prendre de nouveaux ouvriers pour suppléer au défaut des anciens. Si à son défaut je vous puis servir, vous n'avez qu'à dire. Écrire d'une mauvaise plume au défaut d'une meilleure.

Il signifie en termes de Pratique, Manquement à l'assignation donnée. Faire défaut. Donner un défaut. Juger un défaut. Condamner par défaut. Faire rabattre un défaut.

On appelle Le défaut des côtes, L'endroit où se terminent les côtes. Il a été blessé au défaut des côtes.

On appelle Le défaut de la cuirasse, L'intervalle qui est entre la cuirasse & les autres pièces de l'armure qui s'y joignent. Et on dit figur. & famil. Le défaut de la cuirasse, pour dire, Le foible d'un homme, l'endroit par lequel on peut venir plus aisément à bout de lui.

DÉFAUT est aussi un terme de Chasse. On dit, que Les chiens sont en défaut, pour dire qu'Ils

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