Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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animaux qui reste après qu'on en a ôté le
bout le plus proche de la tête.

Il se dit aussi, par analogie, en termes de
Botanique, de la Partie de la plante où finit
la racine et où commence la tige.

En termes d'Anatomie, Le collet d'une dent,
La partie d'une dent qui est entre la couronne
et la racine.

On dit aussi Le collet d'une bouteille, d'une
raquette, d'une pioche,
etc.

Il désigne aussi une Sorte de noeud coulant
qui sert à prendre par le cou.

Il signifie encore une Sorte de lacs à prendre
des lièvres, des lapins, etc. Tendre un collet.

COLLETER. (Je collette; nous colletons.)
v. tr. Prendre quelqu'un au collet pour lui
faire violence. Il l'a colleté. Il le colleta et
voulut le jeter par terre. Ils se colletèrent. Ils
se sont colletés.

Il signifie intransitivement Tendre des collets
pour prendre des lièvres, des lapins, etc.
Passer son temps à colleter.

COLLETEUR. n. m. Celui qui tend des
collets pour prendre du gibier.

COLLEUR. n. m. Celui qui colle du papier
peint sur les parois d'un appartement ou
des affiches sur les murailles.

Dans l'argot des écoliers, il désigne Celui
qui les interroge en vue des examens.

COLLIER. n. m. Ornement qui fait le tour
du cou.

Il désigne ordinairement une Rangée de
perles ou de pierres précieuses que les femmes
portent au cou pour se parer. Collier de
perles, de diamants. Enfiler un collier.

Il se dit aussi de la Chaîne d'or que portent
les chevaliers de certains ordres, les jours
de cérémonie, et à laquelle est suspendu le
signe de l'ordre. Le collier de l'ordre de la
Toison d'or.
On dit également, par ellipse,
Le collier de la Toison.

Il se dit encore d'un Cercle de fer, d'argent
ou de quelque autre matière que l'on met
autour du cou de quelques animaux. Collier
de chien. Mettre à un dogue un collier garni
de clous, de pointes de clous, pour lui servir
de défense contre le loup. Un collier de cuir.
Collier de force,
Collier garni de pointes
tournées en dedans, dont on se sert pour
dresser les chiens d'arrêt.

Il se dit par analogie d'une Marque naturelle
en forme de cercle, qui se voit quelquefois
autour du cou des quadrupèdes, des
oiseaux, et qui est différente par sa couleur
du reste de leur poil ou de leur plumage.
Un chien noir qui a un collier blanc.

Il signifie aussi la Partie du harnais des
chevaux d'attelage qui est faite de bois ou
de cuir et rembourrée et à laquelle les traits
sont attachés.

Cheval de collier, et quelquefois, par ellipse,
Collier, Cheval propre à tirer.

Cheval franc du collier, Cheval qui tire de
lui-même, sans qu'il soit besoin de lui donner
des coups de fouet. Fig., Être franc du collier,
Être franc, hardi, indépendant.

Fig. et fam., Donner un coup de collier,
Faire un nouvel effort pour réussir dans quelque
entreprise.

Fig. et fam., Donner à plein collier, Se
lancer vivement dans une entreprise, dans
une opinion. Il donna à plein collier dans la
révolution.

Fig. et fam., Collier de misère, se dit d'un
Travail pénible qu'on ne peut interrompre
que pour le reprendre bientôt. Voilà les
vacances finies, il faut reprendre le collier de
misère.

En termes d'Architecture, il se dit d'un
Astragale taillé en perles, en olives qui entoure
le fût d'une colonne.

COLLIGER. v. tr. Faire des extraits d'endroits
notables d'un livre. Il a colligé bien des
passages.

COLLINE. n. f. Petite montagne qui s'élève
en pente douce au-dessus de la plaine. Longue
colline. Petite colline. Belle colline. Le
haut de la colline. Le pied, le bas de la colline,
le penchant de la colline. Monter sur une colline.
Monter une colline. Colline plantée de
vignes.

Poétiq., La double colline, Le Parnasse.

COLLISION. n. m. Choc de deux corps. Les
physiciens expliquent plusieurs phénomènes par
la collision des corps. Il y a souvent en mer
des collisions de navires. Collision de deux
trains de chemin de fer.

Il se dit, par extension, de la Rencontre
violente, du choc de deux partis. On craignait
une collision entre les soldats et le peuple.

Fig., La collision des intérêts.

COLLOCATION. n. f. T. de Procédure.
Action par laquelle on range des créanciers
dans l'ordre suivant lequel ils doivent être
payés. On a fait la collocation de ses créanciers.
Procès-verbal de collocation. État de collocation.

Il désigne aussi l'Ordre, le rang dans
lequel chaque créancier est colloqué. Demande
en collocation. Bordereau de collocation.
Collocation contestée. Il a été payé
suivant sa collocation.

Il se dit également de la Somme qu'un
créancier utilement colloqué a droit de toucher.
Recevoir le montant de sa collocation.

Collocation utile, Collocation pour le paiement
de laquelle il y a suffisamment de
deniers.

COLLODION. n. m. T. de Chimie. Produit
de la dissolution de la poudre-coton dans un
mélange d'alcool et d'éther.

COLLOQUE. n. m. Conférence entre deux
rois ou entre deux chefs d'État, en vue de
s'entendre sur des matières politiques, religieuses,
etc. Le colloque de Poissy.

Il se dit aussi familièrement d'un Entretien
plus ou moins mystérieux entre deux ou
plusieurs personnes. Leur colloque a duré
longtemps. On n'a pas osé troubler leur colloque.

COLLOQUER. v. tr. T. de Procédure.
Ranger des créanciers dans l'ordre suivant
lequel ils doivent être payés sur le prix de la
vente, faite en justice, d'un objet qui appartenait
à leur débiteur commun. Il a été colloqué
utilement, en rang utile. On l'a colloqué selon
l'ordre de son hypothèque. Il a été colloqué par
préférence.

Il signifie par extension Placer une personne,
une chose dont on veut se débarrasser.
Il m'a colloqué un objet sans valeur.

COLLUDER. v. intr. T. de Procédure. S'entendre
dans un procès avec sa partie adverse
au préjudice d'un tiers. Il a vieilli.

COLLUSION. n. f. Intelligence secrète entre
deux ou plusieurs parties au préjudice d'un
tiers.

COLLUSOIRE. adj. des deux genres. Qui
se fait par collusion.

COLLUSOIREMENT. adv. D'une manière
collusoire.

COLLYRE. n. m. T. de Pharmacie. Médicament
qui, sous la forme d'un liquide ou
d'une pommade, s'applique sur la conjonctive
de l'oeil.

COLMATAGE. n. m. T. d'Agriculture.
Action de colmater.

COLMATER. v. tr. T. d'Agriculture.
Exhausser un bas-fond, habituellement immergé,
au moyen de terres prises dans des
lieux plus élevés et que l'on fait charrier et
déposer par les eaux elles-mêmes.

COLOMBAGE. n. m. T. de Charpenterie.
Rang de solives posées à plomb pour former la
charpente d'une cloison, d'un pan de mur.

COLOMBE. n. f. Pigeon. Ce mot est consacré
à la poésie. La tendre colombe. La fidèle
colombe. Jupiter fut nourri par des colombes.
La colombe était l'oiseau de Vénus.

Il s'emploie également, au lieu de Pigeon,
dans toutes les phrases tirées ou imitées de
l'Écriture sainte. Les femmes juives présentaient
au temple, le jour de leur purification,
une paire de tourterelles ou de colombes. La
simplicité de la colombe.

COLOMBIER. n. m. Bâtiment en forme de
tour ronde ou carrée, où l'on loge et nourrit
des pigeons. Colombier bien garni. Peupler un
colombier L'échelle, les boulins d'un colombier.

Colombier militaire, Celui où l'on élève des
pigeons voyageurs.

Colombier à pied, Colombier qui a des boulins
ou trous, depuis le sommet jusqu'au rez-
de-chaussée. Autrefois il n'était permis qu'aux
seigneurs hauts justiciers d'avoir des colombiers
à pied.

COLOMBIER. n. m. T. de Papeterie et d'Imprimerie.
Sorte de papier d'un grand format.
Grand colombier.

COLOMBIN, INE. adj. Qui a rapport au
pigeon.

Il se disait de Ce qui est d'une couleur changeante
et qui varie entre le rouge et le violet.
On dit aujourd'hui Gorge de pigeon.

Comme nom féminin, COLOMBINE désigne
la Fiente du pigeon et, par extension, Celle
des volailles. La colombine est un très bon
engrais.

COLOMBIN. n. m. Minerai dont on tire
le plomb.

COLOMBOPHILE. adj. des deux genres.
Qui s'occupe d'élever et de dresser des pigeons
voyageurs. Société colombophile.

COLOMBOPHILIE. n. f. Art d'élever les
pigeons voyageurs.

COLON. n. m. Celui qui fait partie d'une
colonie, qui habite une colonie. Un riche colon.
De nombreux colons.

Il s'emploie spécialement comme synonyme
de MÉTAYER.

Il se disait aussi chez les Romains et au
moyen âge de Tout occupant d'une terre.

COLON. n. m. T. d'Anatomie. Portion du
gros intestin qui suit le cæcum.

COLONAGE. n. m. Exploitation des terres
par un colon ou un métayer. On dit aussi
MÉTAYAGE.

COLONAT. n. m. Condition qu'avaient sous
la loi romaine les agriculteurs qui, sans être
esclaves, étaient attachés à la glèbe.

COLONEL. n. m. Celui qui commande un
régiment. Colonel d'infanterie, de cavalerie,
d'artillerie. Colonel de hussards.

Il se dit aussi de Certains officiers qui, sans
avoir de régiment, ont le grade de colonel.
Colonel d'état-major.

On lui donne quelquefois un féminin pour
désigner la Femme d'un colonel. Madame
la Colonelle.

COLONIAL, ALE. adj. Qui a rapport aux
colonies. Régime colonial. Règlements coloniaux.
Législation coloniale. Armée coloniale.
Troupes coloniales. Marchandises, denrées
coloniales. École coloniale.

Il s'emploie quelquefois comme nom masculin
pour désigner un Soldat faisant partie
du contingent colonial. Un colonial. Il a été
versé dans les coloniaux.

Le féminin s'emploie aussi comme nom
pour désigner ce Contingent. Il a servi quinze
ans dans la coloniale.

COLONIE. n. f. Réunion d'hommes sortis
d'un pays pour aller en habiter un autre : et,
par extension, Population qui s'est formée et
qui se perpétue dans le lieu de leur établissement.
Envoyer une colonie. Établir, fonder
une colonie. Les Romains envoyaient des colonies
de vétérans dans les villes qu'ils avaient conquises.

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