Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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acception a vieilli; on dit aujourd'hui, Cartonnier.

COLLIER. s. m. Rangée de perles ou d'autres choses de même nature, que l'on porte au cou pour se parer: cet ornement n'est, parmi nous, qu'à l'usage des femmes. Collier de grand prix. Collier de perles, de pierreries, etc. Enfiler un collier. Son collier est défilé.

Il se dit aussi de La chaîne d'or que portent les chevaliers de certains ordres, les jours de cérémonie, et à laquelle est suspendu le signe de l'ordre. Le collier de l'ordre du Saint-Esprit. Le collier de l'ordre de la Toison d'or. Il porte le collier de l'ordre de l'Annonciade. Le roi lui envoya le collier de tel ordre. On dit également, par ellipse, Le collier de Saint-Michel, du Saint-Esprit, de la Toison, etc.

Prov. et fig., C'est un des grands colliers, un des gros colliers de la compagnie, se dit De celui qui a une grande autorité, un grand pouvoir dans une compagnie.

COLLIER se dit encore d'Un cercle de fer, d'argent ou de quelque autre matière, que l'on met autour du cou des esclaves, et de quelques animaux. Collier de chien. Mettre à un dogue un collier garni de clous, de pointes de clous, pour lui servir de défense contre le loup. Un collier de cuir. Il mit un collier au cou de son esclave. Il lui ôta son collier, et lui rendit la liberté.

Collier de force, Collier garni de pointes tournées en dedans, dont on se sert pour dresser les chiens d'arrêt.

COLLIER se dit, par analogie, d'Une marque naturelle en forme de cercle, qui se voit quelquefois autour du cou des quadrupèdes, des oiseaux, et qui est différente par sa couleur du reste de leur poil ou de leur plumage. Un merle au collier. Un chien noir qui a un collier blanc.

COLLIER signifie aussi, La partie du harnais des chevaux de charrette ou de labour, qui est faite de bois et rembourrée, et à laquelle les traits sont attachés.

Fig. et fam., Collier de misère, se dit D'un travail pénible qu'on ne peut interrompre que pour le reprendre bientôt. Voilà les vacances finies, il faut reprendre le collier de misère.

Cheval de collier, Cheval propre à tirer.

Cheval franc du collier, Cheval qui tire de lui-même, sans qu'il soit besoin de lui donner des coups de fouet.

Prov. et fig., Être franc du collier, se dit De celui qui est toujours prêt à faire les choses que son devoir, son honneur, etc., exigent de lui. Il se dit aussi D'un homme brave et qui est toujours prêt à marcher au combat.

Fig. et fam., Donner un coup de collier, Faire un nouvel effort pour réussir dans quelque entreprise.

COLLIER en termes d'Architecture, se dit d'Un astragale taillé en perles, en olives, ou en patenôtres.

COLLIGER. v. a. (On prononce les deux L.) Faire des collections des endroits notables d'un livre. Il a colligé bien des passages. Il est vieux.

COLLIGÉ, ÉE. participe

COLLINE. s. f. Petite montagne qui s'élève en pente douce au-dessus de la plaine. Longue colline. Petite colline. Belle colline. Le haut de la colline. Le pied, le bas de la colline, le penchant de la colline. Monter sur une colline. Monter une colline. Colline plantée de vignes.

Poétiq., La double colline, Le Parnasse.

COLLIQUATIF, IVE. adj. (Dans ce mot et le suivant, on fait sentir les deux L, et qua se prononce coua.) T. de Médec. Qui accompagne la colliquation, qui en résulte. Sueur colliquative. Dévoiement colliquatif.

COLLIQUATION. s. f. T. de Médec. ancienne. Amoindrissement des parties solides, avec excrétion abondante et diminution de cohésion des liquides.

COLLISION. s. f. (On prononce les deux L.) T. didactique. Le choc de deux corps. Les physiciens expliquent plusieurs phénomènes par la collision des corps.

COLLOCATION. s. f. (On prononce les deux L.) T. de Pratique. Action par laquelle on range des créanciers dans l'ordre suivant lequel ils doivent être payés. On a fait la collocation de ses créanciers. Procès-verbal de collocation. État de collocation.

Il signifie aussi, L'ordre, le rang dans lequel chaque créancier est colloque. Demande en collocation. Bordereau de collocation. Collocation contestée. Il a été payé suivant sa collocation.

Il se dit également de La somme qu'un créancier utilement colloqué a droit de toucher. Recevoir le montant de sa collocation. Payement de collocation.

Collocation utile, Collocation pour le payement de laquelle il y a suffisamment de deniers.

Collocation de l'argent, L'emploi qu'on fait de l'argent en le plaçant.

COLLOQUE. s. m. (On prononce les deux L.) Dialogue, entretien de deux ou de plusieurs personnes. Ils ont ensemble de fréquents colloques. Ils ont tenu un long colloque. Il est familier.

Le colloque de Poissy, Conférence célèbre qui fut tenue à Poissy entre les catholiques et les réformés.

COLLOQUES au pluriel, est Le titre de certains ouvrages qui contiennent des dialogues sur diverses matières. Les Colloques d'Érasme.

COLLOQUER. v. a. (On prononce les deux L.) Placer, mettre quelqu'un en une place. Ils m'ont assez mal colloqué. Ce sens est familier.

Il s'emploie plus ordinairement dans la Pratique, et se dit en parlant Des créanciers que l'on range dans l'ordre suivant lequel ils doivent être payés sur le prix de la vente, faite en justice, d'un objet qui appartenait à leur débiteur commun. Il à été colloqué utilement, en rang utile. On l'a colloqué selon l'ordre de son hypothèque. Il a été colloqué par préférence.

COLLOQUÉ, ÉE. participe Un créancier colloqué.

COLLUDER. v. n. (Dans ce mot et dans les trois suivants, on prononce les deux L.) T. de Palais. S'entendre avec sa partie adverse au préjudice d'un tiers.

COLLUSION. s. f. Intelligence secrète entre deux ou plusieurs parties au préjudice d'un tiers. Collusion secrète. Collusion visible, manifeste. On voit bien qu'il y a collusion entre eux, qu'il y a de la collusion.

Il se dit aussi de Toute intelligence secrète dans les affaires pour tromper un tiers. On disait qu'il y avait collusion entre les chefs des partis contraires.

COLLUSOIRE. adj. des deux genres T. de Palais. Qui se fait par collusion. Cela est collusoire. Acte collusoire. Disposition collusoire. Arrêt collusoire.

COLLUSOIREMENT. adv. D'une manière collusoire. Cet arrêt a été rendu collusoirement.

COLLYRE. s. m. T. de Médec. Remède extérieur qui s'applique sur les yeux. Collyre sec. Collyre liquide.

COLOMBAGE. s. m. T. de Charpent. Rang de solives posées à plomb dans une cloison de charpente, dans un pan de bois.

COLOMBE. s. f. Pigeon. Ce mot est consacré à la poésie et au style soutenu. La tendre colombe. La fidèle colombe. Jupiter fut nourri par des colombes. La colombe était l'oiseau de Vénus.

Il s'emploie également, au lieu de Pigeon, dans toutes les phrases tirées ou imitées de l'Écriture sainte. Le Saint-Esprit descendit en forme de colombe sur Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST. Les femmes présentaient au temple, le jour de leur purification, une paire de tourterelles ou de colombes. La simplicité de la colombe. Notre-Seigneur a dit: Soyez prudents comme les serpents, et simples comme les colombes. L'Église est comparée à une chaste colombe.

COLOMBIER. s. m. Bâtiment en forme de tour ronde ou carrée, où l'on retire et nourrit des pigeons. Colombier bien garni. Peupler un colombier. L'échelle, les boulins d'un colombier.

Colombier à pied, Colombier qui a des boulins depuis le sommet jusqu'au rez-de-chaussée. Autrefois il n'était permis qu'aux seigneurs hauts justiciers d'avoir des colombiers à pied. Un colombier de cinq cents boulins, de mille boulins ou trous.

Prov. et fig., Faire venir, attirer les pigeons au colombier, Attirer des chalands, des personnes qui apportent du profit; et, dans le sens contraire, Chasser les pigeons du colombier.

COLOMBIER. s. m. T. de Papeterie et d'Impr. Sorte de papier d'un grand format. Grand colombier.

COLOMBIN, INE. adj. Qui est d'une couleur mélangée entre le rouge et le violet, approchant du gris de lin. Taffetas colombin. Soie colombine. Couleur colombine. Il est vieux: on dit aujourd'hui, Gorge de pigeon.

COLOMBINE. s. f. T. d'Agricult. Il se dit de La fiente de pigeon; et, par extension, de Celle des volailles. La colombine est un très-bon engrais.

COLON. s. m. Celui qui cultive une terre, dans quelque pays que ce soit. Le pays manque de colons.

En Jurispr., Colon partiaire, Cultivateur qui rend au propriétaire une portion convenue des récoltes et des autres produits de sa ferme.

COLON se dit plus ordinairement de Celui qui fait partie d'une colonie, qui habite une colonie. Un riche colon. De nombreux colons.

CÔLON. s. m. T. d'Anat. L'un des gros intestins, qui suit le coecum. Le côlon est ordinairement le siége de la colique.

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