Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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Se cogner contre quelque chose. Absolument,
Cogner contre la muraille, sur le plancher.
Cogner à la porte.

Fig. et fam., Se cogner la tête contre le
mur,
Entreprendre une chose impossible
ou dont on n'est pas capable.

COHABITATION. n. f. Action de cohabiter.

Il se dit spécialement, en termes de Jurisprudence,
d'un Mari et d'une Femme qui
vivent ensemble, en remplissant les devoirs du
mariage, et, par extension, du Commerce
charnel de deux personnes libres.

COHABITER. v. intr. Habiter avec un ou
plusieurs autres.

En termes de Jurisprudence, il signifie spécialement
Vivre ensemble comme mari et
femme. Ils ont cohabité longtemps.

COHÉRENCE. n. f. Union complète entre
eux des divers éléments d'un corps.

Il se dit aussi figurément d'Idées qui
s'accordent entre elles.

COHÉRENT, ENTE. adj. Qui présente de
la cohérence. Les grains du grès sont très
cohérents. Les molécules du fer sont plus cohérentes
que celles du plomb.
Fig., Ce raisonnement
est cohérent dans toutes ses parties.

COHÉREUR. n. m. T. de Physique. Récepteur
où se rassemblent les ondes sonores.

COHÉRITIER, IÈRE. n. T. de Jurisprudence.
Celui, celle qui hérite avec un ou
plusieurs autres. Partage entre cohéritiers.
Elles sont cohéritières.

COHÉSION. n. f. T. de Physique. Force
par laquelle les parties d'un corps adhèrent
entre elles. La cohésion est plus forte dans les
corps solides que dans les corps liquides.
Fig.,
Les parties de cet Empire manquent de cohésion.

COHORTE. n. f. Corps d'infanterie chez
les Romains. La cohorte était de cinq à six
cents hommes. Les cohortes prétoriennes étaient
plus fortes que les cohortes des légions.

Il se dit par extension, en termes de Poésie,
et surtout au pluriel, de Toutes sortes de
troupes. De vaillantes cohortes. Il rallia ses
cohortes.

Il se dit également des Anges et des bienheureux.
Les saintes cohortes. Les célestes
cohortes.

COHUE. n. f. Réunion de personnes où
règnent le tumulte et la confusion. Je ne
veux point aller à cette assemblée, c'est une cohue,
ce n'est qu'une cohue. Il y avait trop de cohue
à ce bal.

COI, TE. adj. Qui se tient immobile et
silencieux. Il n'est guère usité que dans ces
phrases familières : Se tenir coi, coite. Demeurer,
rester coi.

COIFFE. n. f. Ajustement destiné à couvrir
la tête, et spécialement la tête des femmes
et variant suivant les provinces. C'est grand
dommage que les femmes de la campagne renoncent
aux coiffes si pittoresques de leurs aïeules.

Coiffe de chapeau, Coiffe de soie dont on
garnit le dedans des chapeaux.

En termes d'Anatomie, il se dit, par analogie,
d'une Membrane que quelques enfants
ont sur la tête en venant au monde.

En termes de Botanique, il se dit d'une
Enveloppe membraneuse qui recouvre l'urne
des mousses.

Il se dit également, en termes d'Arts, de
Toute sorte d'enveloppe qu'on applique à
l'extrémité d'un objet. La coiffe d'une bouteille,
d'un mât.

COIFFER. v. tr. Couvrir la tête. Il me jeta
un manteau sur les épaules et me coiffa d'un
grand chapeau. Les Turcs se coiffent d'un fez
ou d'un turban.
Par analogie, Le sculpteur a
coiffé d'un casque cette statue de femme.

Fam. et par plaisanterie, Coiffer quelqu'un
de quelque chose, Le lui jeter, le lui appliquer
sur la tête. Il le coiffa d'un seau d'eau.

Fig. et pop., Cette femme coiffe son mari,
Elle lui est infidèle.

Fig. et fam., Se coiffer de quelqu'un, S'engouer,
s'entêter de quelqu'un. Il s'est allé
coiffer de cette femme. Elle s'est coiffée de lui.

On dit dans le même sens, Se coiffer d'une
opinion.

Il signifie aussi Arranger les cheveux de
telle ou telle façon. Elle se fit coiffer par sa
femme de chambre. Ce valet de chambre était
occupé à coiffer son maître. Se coiffer à la
mode.
Absolument, Ce perruquier coiffe bien.

Il peut se dire aussi des Ornements de tête
qui sont seyants. Ce chapeau, ce bonnet vous
coiffe bien,
ou absolument Ces chapeaux coiffent
bien.

Par extension, Être bien coiffé, Avoir un
chapeau qui sied bien.

Par analogie, Ce chien est bien coiffé, Il a
les oreilles longues, pendantes et de la même
couleur.

Un cheval bien coiffé, Qui a les oreilles
petites, mobiles et droites. Un cheval mal
coiffé,
Qui a les oreilles longues, inertes et
pendantes.

En termes de jeu d'Échecs, Un pion coiffé,
Un pion auquel on attache un signe et qui,
d'après les règles du jeu, a un emploi particulier.

Coiffer une bouteille, Mettre une enveloppe
par-dessus le bouchon pour empêcher que
le liquide qu'elle contient ne s'évente.

Prov. et fig., Coiffer sainte Catherine, Rester
fille, ne pas trouver à se marier.

En termes de Chasse, Les chiens ont coiffé
le sanglier,
Ils l'ont pris aux oreilles.

En termes de Marine, on dit qu'Un bâtiment
coiffe
lorsque, par une manoeuvre ou
un changement de vent subit, le vent frappe
sur l'avant des voiles. Il fit une fausse manoeuvre
et le vaisseau coiffa.

Cet enfant est né coiffé, se dit d'un Enfant
qui est venu au monde avec une sorte de
membrane qu'on appelle Coiffe et que le
peuple regarde comme un présage de bonheur :
c'est de là que vient l'expression : Il est né
coiffé,
Il a de la chance dans tout ce qui
lui arrive et réussit dans tout ce qu'il entreprend.

Fig. et fam., Il serait amoureux d'une
chèvre coiffée.
Voyez AMOUREUX.

COIFFEUR, EUSE. n. Celui, celle qui fait
métier de couper, de friser, d'arranger les
cheveux et aussi de tailler et de raser la
barbe. C'est le coiffeur à la mode. Boutique
de coiffeur. Coiffeur pour dames. Une bonne
coiffeuse.

COIFFURE. n. f. Ce qui sert à couvrir et
à orner la tête. Le turban est la coiffure des
Turcs.

Il se prend aussi pour la Manière dont on
arrange les cheveux selon le pays et la mode.
Coiffure à la mode. Coiffure à boucles. Coiffure
à la Ninon, à la Titus.

COIN. n. m. Endroit où se fait la rencontre
de deux surfaces, soit en dedans, soit en
dehors. Coin saillant, coin rentrant. Coin
sombre, obscur. Le coin d'une rue. Le coin
d'une maison, d'une chambre, d'un jardin. Le
coin d'une cheminée. Le coin d'un champ. Le
coin d'un bois. Serrer quelque chose dans un
coin. Les coins d'un mouchoir, d'une nappe, etc.

Il se dit quelquefois absolument et familièrement
pour le Coin de la rue où l'on se
trouve, où l'on habite. Le marchand de vin
du coin.

Les coins de la bouche, Les extrémités de la
bouche. On dit de même Le coin de l'oeil.
Regarder du coin de l'oeil,
Regarder à la
dérobée et sans faire semblant de rien. On
dit aussi Faire signe du coin de l'oeil.

Fig., Les quatre coins de la Terre, les quatre
coins du monde, les quatre coins de la France,

les quatre coins de la ville, etc., Les extrémités
de la terre, de la France, de la ville, etc., les
plus éloignées entre elles.

Les quatre coins, Jeu dans lequel quatre
personnes vont d'un coin à un autre d'un
espace carré, tandis qu'une cinquième, placée
au milieu, tâche de s'emparer de l'un des
coins lorsqu'il reste vide. Jouer aux quatre
coins.

Fig., Mourir au coin d'un bois, d'une haie,
Mourir sans secours et sans assistance.

Prov., Cet homme a la mine de demander
l'aumône au coin d'un bois,
se dit de Quelqu'un
qui a l'aspect d'un bandit.

Le coin du feu, Un des deux côtés de la
cheminée où l'on s'assied ordinairement pour
se chauffer. Fig. et fam., Ne bouger du coin
du feu, du coin de son feu,
Garder presque
toujours la maison. N'aimer que le coin de son
feu,
Aimer la vie retirée. Fig. et fam., Cela
ne se dit, ne se fait qu'au coin du feu,
Ce sont
de ces choses qu'il ne faut dire, qu'il ne faut
faire qu'en famille, qu'entre amis.

Il se dit aussi, en termes de Menuiserie,
de Certains meubles en forme de petites
armoires qui se placent dans les angles des
appartements. Meuble de coin. Étagère de
coin.

Il se prend quelquefois pour une Petite
partie ou portion d'une maison ou d'un appartement
ou aussi d'un champ, d'un domaine.
Donnez-moi quelque coin où je puisse me retirer.
Il est logé dans un petit coin. Un petit coin de
terre.

Il se dit aussi d'un Endroit qui n'est pas
exposé à la vue. Jetez cela dans un coin. Je
les aperçus qui riaient dans un coin. Il s'en
alla se cacher dans un coin. On chercha par
tous les coins du logis.

Il se dit, par extension, d'un Endroit quelconque,
mais plus ordinairement d'un Lieu
retiré et peu fréquenté. Dans tous les coins
du monde. Il s'est logé dans un coin du faubourg.
Il vit tranquille dans un coin de sa province.
Quel coin de la terre n'a-t-il pas visité?

Il se dit, en termes d'Arts, d'une Pièce de
fer ou de bois ou de toute autre matière
dure, de forme prismatique triangulaire, dont
on se sert principalement pour fendre du
bois, des pierres, en la faisant entrer de force
avec un maillet ou un marteau. Coins de fer.
Coins de bois. Mettre, piquer, planter le coin.
Faire entrer le coin, les coins dans une pièce
de bois pour la fendre. On se sert de coins pour
serrer, pour assujettir certaines choses.

En termes de Monnayage, il se dit d'un
Morceau d'acier gravé en creux dont on se
sert pour frapper de la monnaie, des médailles.
Cette monnaie est à tel coin, marquée
au coin de...

Cette médaille est à fleur de coin, Elle est
parfaitement conservée.

Fig., Cela est frappé, est marqué à tel coin,
Cela porte tel cachet, on y reconnaît tel caractère.
Cet ouvrage est frappé au coin du génie.
Cette chose est marquée au bon coin,
Elle est
une des meilleures dans son genre.

Il se dit aussi du Poinçon qui sert à marquer
de la vaisselle, des bijoux d'or et d'argent.
De la vaisselle marquée au coin de Paris.

En termes de Reliure, il se dit des Pièces
de parchemin, de cuir ou de métal dont on
garnit les angles d'un livre, d'un registre.

Il se disait, chez les Anciens, d'une Troupe
d'infanterie formant un bataillon triangulaire
dont une pointe était tournée vers l'ennemi.

En termes d'Art vétérinaire, il désigne
Celles des dents incisives qui sont le plus
près des crocs, de chaque côté de la bouche
du cheval. Il y a deux coins à chaque mâchoire.

COINÇAGE. n. m. Action de coincer.

COINCEMENT. n. m. Résultat du coinçage.

COINCER. v. tr. Fixer avec des coins.
Coincer des rails.

Par extension, il signifie Serrer, mettre

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