Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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formés de cette préposition, que l'usage a autorisés.

DE PAR Espèce de formule, pour dire, Au nom de, par l'autorité de. De par le Roi. De par Monseigneur.

DÉ. s.m. Petit morceau d'os ou d'ivoire, de figure cubique, ou à six faces, dont chacune est marquée d'un différent nombre de points, depuis un jusqu'à six, & qui sert à jouer. Des dés bien marqués. Des dés écornés. Une balle de dés. Jouer aux dés, à trois dés. Perdre son argent à trois dés. Piper les dés. Dés chargés.

On dit, Avoir le dé, pour dire, Jouer le premier. Flatter le dé, pour dire, Pousser le dé doucement, dans l'espérance d'amener moins de points. Rompre le dé, pour dire, Arrêter les dés quand ils sortent du cornet, afin d'en rendre le coup nul. Faire quitter le dé, pour dire, Faire abandonner le dé.

On dit fig. & fam. Flatter le dé, pour dire, Déguiser, adoucir quelque chose de fâcheux par des termes qui en cachent une partie, ou qui font le mal moins grand. En lui annonçant cette nouvelle, il a flatté le dé. Ne flattez point le dé.

On dit fig. & fam. Tenir le dé dans une Compagnie, pour dire, Vouloir se rendre le maître de la conversation. Il veut toujours tenir le dé.

On dit aussi figur. & famil. Faire quitter le dé à quelqu'un, pour dire, L'obliger à céder, l'obliger à renoncer à quelque entreprise.

On dit famil. Je jeterois cela à trois dés, je jouerois cela à trois dés, pour marquer L'indifférence où l'on est du choix qu'on peut faire entre deux ou plusieurs choses.

On dit proverbialement & figurément, Le dé en est jeté, pour dire, qu'On a pris son parti, qu'on est résolu à faire telle chose. Et dans le même sens on dit, Le sort en est jeté.

On dit famil. À vous le dé, pour dire, C'est à vous à parler, à répondre, à agir.

en parlant d'Architecture, se dit d'un cube de pierre, de bois ou de marbre qui fait la partie du milieu d'un piédestal. Le piédestal est composé d'une base, d'un dé, & d'une corniche.

se dit aussi d'un petit cube de pierre sur lequel on met des vases. Mettre des dés de pierre autour d'un parterre.

s.m. Petit instrument de cuivre ou d'autre métal, dont on se garnit le bout du doigt, & quelquefois le milieu du doigt, pour empêcher qu'il ne soit blessé de l'aiguille en cousant. Dé d'or, d'argent, &c. Dé à coudre.

DÉBÂCLE. s.f. La rupture des glaces qui arrive tout-à-coup après qu'une rivière a été prise long-temps. La débâcle a fait périr bien des bateaux.

DÉBÂCLE se dit aussi du débarrassement d'un port, quand on retire les vaisseaux vides pour approcher du rivage ceux qui sont chargés. Il y a un temps précis & ordonné pour la débâcle du port.

DÉBÂCLEMENT. s.m. Se dit du moment de la débâcle des glaces, & de l'action de débâcler des vaisseaux, des bateaux. Il y a beaucoup de bateaux qui ont péri par le débâclement de la rivière.

DÉBÂCLER. v.a. Ouvrir, débarrasser. Débâcler des bateaux, une porte, une fenêtre. Ce mot est populaire.

Il est aussi neutre, & se dit d'Une rivière, quand les glaces viennent à se rompre & à suivre le cours de l'eau. La rivière a débâclé cette nuit.

DÉBÂCLÉ, ÉE, participe .

DÉBÂCLEUR. s.m. Officier de Ville, qui commande sur les ports quand il faut débâcler. Il faut demander au Débâcleur quand il sera temps de débâcler.

DÉBAGOULER. v.a. Dire indiscretement tout ce qui vient à la bouche. Il débagoula tout ce qu'il avoit sur le coeur. Il est bas.

DÉBAGOULÉ, ÉE, participe .

DÉBALLER. v.a. Défaire une balle, tirer quelques hardes d'une balle. On n'a pas encore déballé mes meubles.

DÉBANDADE. s.f. Ce mot n'a d'usage que dans cette façon de parler adverbiale, A la débandade, qui signifie Confusément & sans ordre. On dit, qu'Une armée, que des troupes s'en vont à la débandade, pour dire, qu'Elles s'en vont en confusion, sans garder aucun ordre.

On dit aussi figurément, Mettre tout à la débandade, laisser tout à la débandade, pour dire, Abandonner le soin de son bien ou de quelque affaire comme une chose désespérée.

DÉBANDEMENT. s.m. Action de se débander. Il se dit principalement des troupes. Il y eut un débandement général.

DÉBANDER. v.a. Détendre. Débander un arc, un pistolet.

On dit figurément, Se débander l'esprit, pour dire, Donner un peu de relâche à son esprit après une longue application. Et on dit, que Le temps se débande, Lorsqu'il commence à s'adoucir, à se relâcher après une forte gelée.

DÉBANDER signifie Ôter une bande. Débander une plaie.

On dit, Débander quelqu'un, pour dire, Lui ôter le bandeau qu'on lui a mis sur les yeux.

DÉBANDER est aussi réciproque. Il se dit en parlant Des armes dont le ressort se détend de lui-même. Son fusil se débanda. Son arbalète s'étoit débandée.

Il se dit aussi d'Une troupe de gens de guerre qui se sépare d'un Escadron ou d'un Bataillon confusément & sans ordre. Les fourageurs se débandèrent trop tôt. Les soldats se débandèrent pour aller piller.

Il se dit encore d'Un corps de gens de guerre qui se disperse sans ordre, pour s'enfuir ou pour se retirer. Toute l'armée se débanda. Ce Régiment se débanda.

DÉBANDÉ, ÉE, participe .

DÉBANQUER. v.a. Terme de jeu. Gagner tout l'argent qu'un Banquier a devant lui. Il fut débanqué au pharaon.

DÉBAPTISER. v.a. Il n'a guère d'usage qu'en cette phrase, Il se feroit plutôt débaptiser que de faire telle chose, pour dire, Il renonceroit plutôt à son Baptême. Il est du style familier.

DÉBAPTISÉ, ÉE, participe .

DÉBARBOUILLER. v.a. Nettoyer, ôter ce qui salit, ce qui rend sale. Il ne se dit guère que du visage. Débarbouiller un enfant. Se débarbouiller le visage. Allez vous débarbouiller.

DÉBARBOUILLÉ, ÉE, participe .

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