LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 331

qu'On lui a fait une injustice énorme, driante, etc.

On dit aussi: Il fait un vent de bise qui coupe le visage. Ses lèvres sont toutes coupées du froid.

Couper

Couper, signifie quelquefois Traverser, diviser. Une chaîne de montagnes coupe toute cette Province. Il y a quantité de canaux, de haies qui coupent ce Pays--là.

On dit, Couper l'éau, pour dire, Fendre l'eau en nageant.

Couper

Couper dans le vif, se dit Des Chirurgiens qui, en faisant leurs opérations, coupent jusque dans la chair vive. Il faut couper dans le vif.

Couper

Couper dans le vif, se dit aussi au figuré, pour dire, Toucher à ce qui est le plus sensible. Il a coupé dans le vif.

On dit en termes d'Escrime, Couper la mesure, pour dire, Dégager la mesure.

On dit, Couper du vin, pour dire, Mêler deux ou plusieurs vins ensemble; Couper son vin, pour dire, Le mêler avec de l'eau.

On dit, Couper chemin à quelqu'un, pour dire, Se mettre au devant de lui sur son chemin, pour l'empêcher de passer.

On dit figurément, Couper chemin à un mal, pour dire, En arrêter le cours, empêcher qu'il ne continue. Il faut couper chemin à cette fièvre, à cette hérésie, à ce procès. Il faut couper le mal dans sa racine. Il faut couper court à cette intrigue.

On dit aussi absolument, dans le même sens, Couper quelqu'un, pour dire, Le traverser, le passer, le devancer. Nous marchions, et son carrosse nous coupa.

On dit figurément et proverbialement, Couper l'herbe sous le pied à quelqu'un, pour dire, Le supplanter avec adresse.

On dit aussi en ce sens, Couper pied: Il faut couper pied à cet abus, pour dire, En arrêter le cours.

On dit, Couper par le plus court, par le plus court chemin, par ce sentier, pour dire, Aller par le chemin le plus court, etc.

On dit, Couper les vivres à une atmée, à une Ville assiégée, pour dire, Fermer les avenues, pour empêcher qu'on ne lui porte des vivres.

On dit figurément, Couper les vivres à quelqu'un, pour signifier, Lui retrancher l'argent, les moyens de subsister, etc.

On dit, Couper les eaux à une Place assiégée, pour signifier, qu'On coupe les canaux, les conduits des fontaines qui portent de l'eau à la Ville.

On dit en termes de Guerre, Couper les ennemis, pour dire, Se mettre entre une partie de leur armée et une autre partie, ou entre leur armée et la Place qu'ils couvroient. Les assiégés ayant fait une sortie, furent coupés par les nôtres. Leur avant--garde ayant passé la rivière, passé un tel défilé, nos gens la coupèrent.

On dit aussi dans le même sens, Couper la communication d'une Ville, d'un quartier, pour dire, Se poster de maniêre qu'on ne puisse y envoyer du secours.

On dit, Couper le feu, couper un incendie, pour dire, En arrêter la communication d'une maison à une autre; Couper les sons, en Musique, pour dire, Marquer un silence entre chaque son dans les expressions de douleur, d'abattement ou d'admiration.

On dit figurément et familièrement, Couper court, pour dire, Abréger un discours, faire une réponse en peu de mots. Je lui coupai court. Monsieur, point tant de discours, coupez court.

On dit aussi, Couper la parole à quelqu'un, pour dire, L'interrompre en prenant la parole, ou lui imposer silence.

On dit à la Paume, Couper un coup, pour dire, Pousser la balle de manière qu'elle ne fasse point de bond.

Couper

Couper, en termes de Chasse, se dit Des chiens qui abandonnent la voie pour devancer la bête; ce qui est un défaut.

Couper

Couper, à la Danse, C'est faire une certaine manière de pas. Coupez, coulez, etc.

On dit aussi, Couper, au jeu des Cartes, pour dire, Séparer un jeu de cartes en deux, avant que celui qui a la main, donne. J'ai battu les cartes, coupez, coupez net. Il n'est pas permis de ne couper qu'une carte.

On dit, Couper un cheval, pour dire, Le châtrer.

On dit, que Les sanglots, les soupirs coupent la voix, pour dire, qu'Ils tont perdre la parole.

On dit, qu'Un homme se coupe, pour dire, qu'Il se contredit et se dément lui--même dans ses discours. Il s'est coupé dans son interrogatoire, dans ses réponses. On se coupe aisément quand on ne dit pas la vérité.

On dit, qu'Un cheval se coupe, Quand il s'entre -- taille des pieds de devant, ou des pieds de derrière.

On dit, que Deux lignes, deux chemins se coupent, pour dire, qu'Ils se croisent, qu'ils se traversent.

Couper

Couper, se dit aussi au jeu du Lansquenet, pour dire, Prendre carte et se mettre au nombre des joueurs. Il coupoit. Il ne coupoit pas.

Coupé, ée

Coupé, ée. participe.

On appelle Pays coupé, Un Pays qui est traversé de fossés, de canaux, et de rivières.

Style coupé, est Un style dont les périodes sont courtes et peu liées.

On dit d'Une Stance, qu'Elle est bien ou mal coupée, selon que les repos y sont bien ou mal observés.

On appelle Lait coupé, Du lait mêlé avec de l'eau.

On dit, Carrosse coupé, pour, Un carrosse qui n'a qu'un fond sur le derrière; Un cheval coupé, pour, Un cheval hongre ou châtré.

On dit, en termes de Blason, Coupé, parti, tranché, etc.

COUPERET

COUPERET. subst. masc. Sorte de couteau de boucherie et de cuisine, fort large et propre pour couper de la viande. Il a coupé cette viande avec un couperet.

Couperet

Couperet, chez les Émailleurs, Qutil d'acier pour couper les filets d'émail.

COUPEROSE

COUPEROSE. sub. fém. Espèce de minéral synonyme de vitriol martial. Couperose verte. Couperose blanche.

COUPEROSÉ, ÉE

COUPEROSÉ, ÉE. adj. Il se dit d'Un visage gâté de bourgeons et de rougeurs. Il a le visage couperosé. Il est tout couperosé.

Il se dit aussi Des personnes. Cette femme est toute couperosée.

COUPE--T??ETE

COUPE--T??ETE. subst. masc. Sorte de jeu que jouent les enfans, en sautant de distance en distance les uns par -- dessus les autres. Ils jouent à coupe--tête.

COUPEUR, EUSE

COUPEUR, EUSE. s. Qui coupe. Il se dit De ceux qui coupent les grappes en vendange. Il a loué deux hotteurs et dix coupeurs.

Il se dit aussi De ceux qui jouent au Lansquenet. Il y avoit tant decoupeurs.

On appelle Coupeur de bourses, Un filou, qui coupe la bourse, ou qui dérobe subtilement l'argent et les autres choses qu'on peut avoir sur soi.

COUPLE

COUPLE. subst. fém. Deux choses de même espèce qu'on met ensemble. Une couple d'oeufs. Une couple de chapons. Une couple de boîtes de confitures. Donnez--m'en une couple.

Il ne se dit jamais Des choses qui vont nécessairement ensemble, comme les souliers, les bas, les gants, etc. mais alors on dit, Une paire.

Il signifie aussi Le lien dont on attache deux chiens de chasse ensemble. Où est la couple de ces chiens? Ils ont rompu leur couple. Ils vont bien en couple.

Il se dit aussi De deux personnes unies ensemble par amour ou par mariage; et alors il est masculin. Beau couple. Heureux couple. Couple fidèle. Voilà un beau couple d'amans. Ce seroit dommage de séparer un si beau couple.

COUPLER

COUPLER. verb. act. Attacher des chiens de chasse avec une couple pour les mener. Il faut coupler ces chiens. Ces épagneuls étoient couplés.

Il signifie aussi, Loger deux personnes ensemble, dans les occasions où les logemens sont marqués par des Maréchaux des logis. Il n'y avoit pas où loger tout le monde séparément, on coupla les Officiers de la Maison du Roi.

Couplé, ée

Couplé, ée. participe.

COUPLET

COUPLET. s. m. Certain nombre de vers, espèce de Stance qui fait le tout ou quelque partie d'une chanson. Un couplet de chanson. Cette chanson n'a qu'un couplet, est de quatre couplets.

Couplet

Couplet, en termes de Serrurerie, se dit De deux pates de fer à queue d'aronde, unies par deux charnières.

COUPLETER

COUPLETER. v. act. Faire une chanson, des couplets contre quelqu'un. Il est familier.

Coupleté, ée

Coupleté, ée. participe.

COUPOIR

COUPOIR. s. m. Instrument dont on se sert dans la fabrique des monnoies, et en différens arts et métiers, pour couper et rogner.

COUPOLE

COUPOLE. s. fém. L'intérieur, la partie concave d'un Dôme. La Coupole de cette Église est bien peinte. La Coupole de l'Église de Saint--Pierre.

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