LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 330

COUPABLE

COUPABLE. adj. des 2 g. Qui a commis quelque faute ou quelque crime. Extrèmement coupable. On l'a accusé de telle chose, il en est coupable. C'est le plus coupable de tous. Il est coupable d'un tel crime. On l'a trouvé, il s'est trouvé coupable. S'il s'enfuit, il se rendra coupable. Un accusé n'est coupable qu'au moment où il est convaincu du crime dont on l'accuse.

Il est aussi quelquefois substantif. Souvent l'innocent pâtit pour le coupable.

COUPÉ

COUPÉ. s. m. Pas de danse, mouvement de celui qui, en dausant, se jette sur un pied, et passe l'autre devant ou derrière.

COUPE

COUPE, s. f. se dit d'Un bois sur pied que l'on coupe, ou qui est destiné à être coupé. La coupe des bois, d'un bois taillis, d'un bois de haute futaie. La coupe s'en fait de neuf ans en neuf ans, de douze ans en douze ans, de cent ans en cent ans, etc. Il y a tant d'arpens à la coupe de cette année. Cette coupe est bonne, est meilleure que la précédente. J'ai vendu la coupe tant. Ce bois n'est pas en coupe.

Il se dit De certains fruits que l'on coupe, pour voir s'ils sont bons. Il m'a vendu ce melon à la coupe.

On le dit Des monnoies que l'on coupe, pour voir si elles sont bonnes. On n'a reconnu la fausseté de cette monnoie qu'à la coupe.

On dit, qu'Une étoffe est dure à la coupe, pour dire, qu'Elle résiste au ciseau, et qu'en la coupant on s'aperçoit qu'elle est dure.

Il se dit aussi De l'endroit par où l'étoffe est coupée. Ce drap est beau à la coupe. Voyez la coupe de ce drap. La coupe des cheveux.

Il se dit encore De la façon dont on taille l'étoffe, le cuir, etc. Ce justaucorps, cet habit ne va pas bien, la faute en vient de la coupe. Ce Tailleur a la coupe bonne. Ce Cordonnier a la coupe bonne.

On le dit aussi Des pierres; et il signifie, ou la façon ou l'art de les tailler: Il entend bien la coupe des pierres; il a fait un Traité de la coupe des pierres; ou l'action même par laquelle on les taille. La coupe de ces pierres est difficile.

Coupe

Coupe, en Architecture et en Charpenterie. Représentation d'un édifice, d'un bâtiment de terre ou de mer. Coupe perpendiculaire. Coupe horizontale d'un navire, d'un moulin.

On dit, Ia coupe d'un cintre, d'un dôme, la coupe d'un escalier, pour dire, L'inclinaison des joints, des voussoirs d'un arc.

Coupe

Coupe, se dit aussi au jeu des Cartes, pour La séparation qu'un des joueurs fait d'un jeu de cartes en deux parties, après que celui qui donne a mêlé. Je ne veux pas être sous sa coupe. Il a la coupe malheureuse.

On dit figurément et familièrement, Se trouver sous la coupe de quelqu'un, pour dire, Avoir affaire à quelqu'un, être sous sa dépendance, et exposé aux effets de son ressentiment. S'il tombe jamais sous ma coupe.

On dit figurément, La coupe d'un ouvrage, d'une pièce de théâtre, pour dire, Sa distribution. On dit d'Un Poëte, que La coupe de son vers est facile.

COUPE

COUPE. s. f. Tasse, sorte de vase ordinairement plus large que profond. Coupe d'argent. Coupe d'or, de vermeil doré. Coupe de cristal. Boire dans une coupe.

Il signifie dans le Dogmatique, La Communion sous l'espèce du vin. Les Laïques avoient autrefois l'usage de la coupe. On accorde la coupe aux Rois le jour de leur sacre. Le retranchement de la coupe.

On dit figurément, Boire la coupe jusqu'à la lie, pour dire, Essuyer une mortification toute entière, un malheur avec tous les dégoûts qui peuvent l'accompagner.

Coupe

Coupe, en Astronomie, est le nom d'Une constellation de l'hémisphère méridional.

COUPEAU

COUPEAU. s. m. Sommet, cime d'une montagne. Il étoit sur le coupeau d'une montagne.

On dit en Poésie, La montagne au double coupeau, pour dire, Le Parnasse. Il vieillit.

COUPE--CU

COUPE--CU. s. m. Il se dit au Lansquenet, quand celui qui donne ne fait pas une seule carte, et amène la sienne la première. Il vieillit. On dit présentement Coupe--gorge.

On dit, Jouer à coupe--cu, pour dire, Ne jouer qu'un coup, qu'une partie sans donner revanche. Jouons deux pistoles à coupe--cu.

COUPE--GORGE

COUPE--GORGE. s. m. Lieu où il est dangereux de passer à cause des voleurs. Ne passez pas dans ce bois, c'est un coupe--gorge, un vraicoupegorge.

On appelle figurément Coupe--gorge, Une Académie de jeu où l'on trompe. N'allez pas jouer en cet endroit, c'est un franc coupe--gorge.

Il se dit aussi De toutes sortes d'endroits où il se commet ordinairement quelque injustice ou quelque friponnerie. Cette Juridiction est un vrai coupegorge. Ce cabaretest un vrai coupe--gorge.

Coupe--gorge

Coupe--gorge, se dit aussi au jeu du Lansquenet, quand celui qui tient les cartes amène sa carte la première, ce qui lui fait perdre tout ce qu'il peut perdre de cette main--là. Un tel a coupé, il lui a donné un vilain coupe--gorge. J'ai fait un vilain coupe--gorge.

COUPE--JARRET

COUPE--JARRET. s. m. Brigand, assassin, qui ne porte l'épée qu'a dessein de se battre, de maltraiter, ou de faire insulte à ceux qu'il rencontre. Il a l'air d'un coupe--jarret. Il est toujours accompagné de coupe--jarrets.

COUPELLE

COUPELLE. s. f. Petit vaisseau en forme de tasse fait avec des cendres lavées, ou des os calcinés. On s'en sert pour purifier, par l'action du feu, l'or et l'argent des autres métaux avec lesquels ils sont alliés. La GrandeCoupelle sert à faire en grand ce qui se fait en petit dans la Petite Coupelle. Le fourneau qui sert à ces opérations s'appelle Fourneau de Coupelle. On dit, Coupeller et passer à la coupelle. La grande coupelle s'appelle Casse, et n'a de commun avec la petite que les matières dont elle est faite; sa couverture et son fourneau ne ressemblent point à ceux de la petite. Mettre de l'or à la coupelle. Cet or a passé par la coupelle. Cet argent a été mis à la coupelle.

On appelle L'or et l'argent du plus haut titre, Or de coupelle, àrgent de coupelle.

On dit sigurément, Mettre à la coupelle, passer à la coupelle, pour dire, Mettre à une rigoureuse épreuve, passer par un examen sévère.

COUPER

COUPER. v. a. Trancher, séparer, diviser un corps continu, avec quelque chose de tranchant. Couper en deux. Couper en morceaux. Couper par pièces. Couper du pain. Couper de la viande. Il s'est coupé jusqu'à l'os. On lui a coupé un bras, une jambe. Couper le cou. Couper la tête à quelqu'un. Couper le nez, les oreilles. Couper le poing. Couper les blés. Couper les bois. On coupe ce bois de nexf ans en neuf ans. Couper les cheveux, les ailes. Cette étoffe a été coupée à la pièce.

Il est aussi neutre. Voilà un couteau, un rasoir qui coupe bien.

Couper

Couper, signifie quelquefois, Tailler suivant les règles de l'art. Il entend bien à couper les pierres. Couper un habit, un manteau. Couper une robe.

On dit, Couper la bourse à quelqu'un, pour dire, Lui voler adroitement sa bourse, ou les autres choses qu'il avoit sur lui.

On dit figurément, Couper la bourse à quelqu'un, pour dire, Tirer de l'argent d'une personne qui n'a pas beaucoup d'envie d'en donner. Il s'est laissé couper la bourse pour avoir la paix. Il s'est laissé couper la bourse pour se délivrer des importunités de cette personne. Il est familier.

On dit, Couper la gorge, pour dire, Tuer, massacrer. Les voleurs lui coupèrent la gorge. Ce Valet coupa la gorge à son Maître dans son lit. Il coupoit la gorge aux passans, à ses Hótes. Ces Troupes entrèrent dans la Ville, et coupèrent la gorge à toute la garnison.

On dit dans le même sens, mais familièrement, Couper le sifflet.

On dit, que Des soldats se coupent la gorge l'un à l'autre, pour dire, qu'Ils s'entretuent. Si vous n'allez apaiser la querelle, ils se couperont la gorge.

On dit aussi, Se couper la gorge avec quelqu'un, pour dire, Se battre en duel avec lui. Je me veux couper la gorge avec mon ennemi.

On dit figurément, Couper la gorge à quelqu'un, pour dire, Faire quelque chose qui le perd. Si vous ne payez ce pauvre homme, si vous le mettez en prison, vous lui coupez la gorge. Ce procès, cette mauvaise affaire lui a coupé la gorge à lui et à ses enfans.

On dit figurément et familièrement d'Une raison, d'un pièce qui détruit les prétentions de quelqu'un, qu'Elle lui coupe la gorge. On dit dans le même sens, Vous vous coupez la gorge par cette pièce, par cette raison.

On dit en menaçant quelqu'un, qu'On lui coupera bras et jambes, qu'un lui coupera les jarrets, les oreilles, le nez.

On dit figurément, qu'On a coupé bras et jambes à quelqu'un, pour dire,

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