Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 1:320

ciel! Dans ce sens, il n'est guère d'usage au pluriel qu'en poésie.

Les mariages sont faits au ciel, Ils sont résolus par la Providence. Cela était écrit au ciel, La Providence avait résolu que cela serait. On dit de même, La destinée des hommes est écrite au ciel.

CIEL signifie aussi, Le dais sous lequel on porte le saint sacrement le jour de la Fête-Dieu. Porter le ciel. Ce sens a vieilli.

Il signifie également, Le haut d'un lit. Le ciel du lit. Le ciel de ce lit n'est pas assez haut. Dans cette acception et dans les deux suivantes, on dit Ciels, et non pas Cieux, au pluriel.

CIEL signifie aussi, Le haut, le plafond d'une carrière de pierre. Carrière à ciel ouvert, Celle qui s'exploite sans puits ni souterrain.

CIEL en termes de Peinture, signifie, La partie d'un tableau qui représente l'air; Toute décoration imitant le ciel. Ce peintre fait bien les ciels. Ses ciels sont légers, vaporeux. Les ciels dans les tapisseries réussissent mal, à cause du grenu des points. Il y a trop de ciel dans ces tapisseries. Faire peindre un ciel au plafond d'un cabinet.

CIERGE. s. m. Chandelle de cire à l'usage de l'église. Un gros cierge. Le cierge bénit. Le cierge pascal. Cierge blanc. Cierge jaune. Allumer un cierge.

Fam., Il est droit comme un cierge, se dit D'un homme qui est ou qui se tient extrêmement droit.

En Botan., Cierge du Pérou, Espèce de cactier, ainsi nommé parce que sa tige approche de la figure d'un cierge, ou plutôt d'un candélabre.

CIGALE. s. f. Insecte qui vole, et qui fait un bruit aigre et importun dans les champs pendant l'été. Petite cigale. Le chant de la cigale. J'ai entendu chanter les cigales.

CIGARE. s. m. Petit rouleau de feuilles de tabac, que l'on fume comme une pipe. Fumer un cigare. Avoir un cigare à la bouche. Un paquet de cigares. Cigares de la Havane.

Il se dit aussi Du tabac à fumer de l'île de Cuba.

CIGOGNE. s. f. Gros oiseau de passage, qui a le plumage blanc et noir, un long bec, de longues pattes, et qui fait son nid sur le haut des maisons. On conte des choses merveilleuses de la cigogne.

Prov. et fig., Contes de la cigogne, contes à la cigogne, Contes ridicules et dépourvus de toute vraisemblance.

CIGUÔ. s. f. Genre de plantes ombellifères, dont une espèce, la Grande ciguë, est très-vénéneuse.

Il se dit aussi Du poison extrait de la grande ciguë, dont les Athéniens se servaient pour donner la mort à ceux que l'aréopage avait condamnés. Socrate et Phocion furent condamnés à boire la ciguë.

CIL. s. m. (On mouille l'L.) Le poil des paupières. De longs cils. Les cils des paupières. Un cil m'est entré dans l'oeil.

CILICE. s. m. Espèce de large ceinture, qui est faite d'un tissu de poil de chèvre, de crin de cheval, ou de quelque autre poil rude et piquant, et que l'on porte sur la chair par mortification. Porter le cilice. Prendre le cilice. Se revêtir d'un cilice. Faire pénitence dans le cilice.

CILIÉ, ÉE. adj. T. de Botan. Qui est garni de poils rangés comme des cils. Les pétales de la capucine sont ciliés. Feuilles ciliées.

CILLEMENT. s. m. Action de ciller. Il ne se dit que Des yeux et des paupières. Il a un cillement d'yeux continuel.

CILLER. v. a. Il ne se dit qu'en parlant Des yeux et des paupières, et signifie, Les fermer et les rouvrir dans le moment. Il ne fait que ciller les yeux. Ciller les paupières.

Il se dit quelquefois absolument. On lui a tiré un coup de pistolet aux oreilles, et il n'a pas seulement cillé. On ne peut regarder le soleil sans ciller.

Fam., Personne n'ose ciller devant lui, Personne n'ose remuer.

CILLER est aussi verbe neutre; et alors il ne se dit que Des chevaux. Ce cheval cille, commence à ciller, Il commence à avoir quelques poils blancs aux paupières, au-dessus des yeux.

CILLÉ, ÉE. participe

CIMAISE. s. f. Voyez CYMAISE.

CIMBALAIRE. s. f. Voyez CYMBALAIRE.

CIME. s. f. Le sommet, la partie la plus haute d'une montagne, d'un rocher, d'un arbre, etc. La cime de la montagne était couverte de neige. La cime d'un roc. Les écureuils montent jusqu'à la cime des plus grands arbres. La cime d'un clocher.

Poétiq., Le mont à double cime, ou simplement, La double cime, Le Parnasse. Les nymphes de la double cime, Les Muses.

CIME ou CYME en Botanique, Assemblage de fleurs dont les pédoncules, nés d'un même point de la tige, se ramifient ensuite irrégulièrement, et se terminent tous à peu près à la même hauteur. Le sureau a des fleurs en cyme.

CIMENT. s. m. Toute matière gluante, tenace, propre à lier et à faire tenir ensemble des pierres, des briques, etc. Il se dit plus particulièrement Des briques ou des tuileaux pulvérisés dont on se sert pour faire du mortier. Faire du ciment. Bâtir à chaux et à ciment. Bassin de fontaine enduit de ciment. Mettre du ciment entre les pierres d'une muraille. Le ciment des Romains était d'une perfection qu'on a peine à égaler.

Prov. et fig., Cela est fait à chaux et à ciment, se dit D'une affaire qui est faite solidement, et avec toutes les précautions et les formalités nécessaires.

CIMENTER. v. a. Lier avec du ciment, enduire de ciment. Cimenter du pavé. Cimenter un bassin de fontaine.

Il signifie figurément, Confirmer, affermir. Cimenter la paix par des alliances. Les martyrs ont cimenté la foi par leur sang. Cimenter l'amitié.

CIMENTÉ, ÉE. participe

CIMETERRE. s. m. Espèce de sabre, qui est principalement en usage chez les Turcs, et qui a une lame très-large recourbée à son extrémité. Un coup de cimeterre. Porter le cimeterre. Être armé d'un cimeterre.

CIMETIÈRE. s. m. Lieu découvert et ordinairement clos de murs, dans lequel on enterre les morts. Porter un corps au cimetière, l'enterrer dans le cimetière. Un cimetière de village. Le cimetière d'une église. En France, il n'y a plus de cimetières dans l'enceinte des villes.

Fig., Ce pays est le cimetière des étrangers, L'air de ce pays est mortel pour les étrangers.

CIMIER. s. m. L'ornement qu'on porte au haut du casque. Il avait un sphinx, un lion pour cimier.

Il désigne, en termes de Blason, La figure de quelque animal, ou de quelque autre objet, qui se place au-dessus du timbre.

CIMIER signifie aussi, Une pièce de boeuf charnue, prise sur le quartier de derrière. Une pièce de cimier. Du cimier. On dit également, Du cimier de cerf.

CIMOLÉE. s. f. Espèce d'argile qui se trouve principalement à Cimolis, île de l'Archipel, et qui servait dans les temps anciens aux usages pour lesquels on emploie aujourd'hui la Terre sigillée.

Adjectiv., Matière cimolée ou cimolie, Dépôt qui se trouve sur les meules à aiguiser.

CINABRE. s. m. Minéral rouge fort pesant, qui résulte d'une combinaison naturelle ou artificielle du mercure avec le soufre. Cinabre naturel ou natif. Cinabre artificiel. Le vermillon n'est autre chose que du cinabre pulvérisé.

CINÉRAIRE. adj. Il se dit D'une urne qui renferme les cendres d'un corps brûlé après la mort. Urne cinéraire.

CINÉRAIRE. s. f. T. de Botan. Genre de plantes à fleurs composées, dont plusieurs espèces sont cultivées dans les jardins d'agrément.

CINGLAGE. s. m. T. de Marine. Le chemin qu'un bâtiment fait ou peut faire en vingt-quatre heures. Il a vieilli.

CINGLER. v. n. Naviguer. Cingler en haute mer. On ne le dit en termes de Marine qu'en parlant De la route sur laquelle on gouverne. Nous cinglâmes à l'est, à l'ouest.

Il est aussi verbe actif, et signifie, Frapper avec quelque chose de délié et de pliant. Cingler le visage d'un coup de fouet. Il lui a cinglé le visage d'une houssine.

Il se dit aussi D'un vent froid et perçant. Il fait un vent qui cingle le visage. Le vent cingle.

Il se dit encore, dans le même sens, De la grêle, de la neige, de la pluie.

CINGLÉ, ÉE. participe

CINNAMOME. s. m. Sorte d'aromate. On croit communément que la cannelle est le cinnamome des anciens.

CINQ. adj. numéral des deux genres Nombre impair qui est entre quatre et six. La lettre finale Q ne se prononce point quand Cinq est immédiatement suivi de son substantif commençant par une consonne. Cinq chevaux. Cinq cavaliers. Cinq garçons et cinq filles. Les cinq sens. Les cinq doigts

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.