LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 323

eu à gauche, et auprès. Se mettre à côté de quelqu'un. À côté du village, à côté du but. Il est aussi adv. Marcher à côté, être à côté. Quand vous serez arrivé en tel lieu, n'allez pas tout droit, mais prenez un peu à côté. Le coup passa à côté.

On dit, Donner à côté, pour dire, S'éloigner du but. Il se dit au propre et au figuré. En tirant, il a donné à côté. Il s'est trompé dans cette affaire, il a donné à cté. Il a passé à côté de la difficulté.

On dit figurément, qu'Un homme est à côté, ou marche à côté d'un autre, pour marquer L'égalité de naissance, de mérite, etc. Molière marche à côté de Plaute et de Térence.

De côté

De côté. adv. De biais, de travers, obliquement. Il regarde de côté, il marche de côté, il va de côté. Il faut vous tourner un peu plus de côté. Sa maison n'a qu'une vue de côté.

On dit figurément, Regarder de côté, pour dire, Regarder avec dédain, ou ressentiment, ou embarras. Je ne sais ce que je lui ai fait, mais il me regarde de côté.

On dit aussi, Mettre une chose de côté, pour dire, La mettre en réserve, et en dérober la connoissance aux autres. Et figurém. pour dire, Omettre d'en parler. Je mets de côté tous les reproches que j'aurois à vous faire.

On dit encore, Laisser une chose, un homme de côté, pour dire, Abandonner (au moins pour un temps) une chose, un homme, négliger de s'en occuper. J'ai laissé mon procès de côté pour venir ici. Peut--on laisser de côté un si bon Officier?

COTEAU

COTEAU. s. m. Penchant d'une colline. Agréable, fertile coteau. Coteau planté de vignes.

Il se dit aussi pour La colline même prise dans sa longueur. Les coteaux d'un tel pays. Le long du coteau. Sur le haut du coteau. Sur le coteau. La rivière passe au pied du coteau.

CÔTELETTE

CÔTELETTE. s. fém. Côte de certains animaux, comme moutons, veaux, agneaux, cochons, etc. Il ne se dit que lorsque l'endroit où sont les côtes est séparé de l'animal, et que les côtes sont séparées les unes des autres. Mettez -- nous des côtelettes sur le gril, à la poêle, en ragoût. Ces côtelettes sont tendres, dures.

COTER

COTER. v. actif. Marquer suivant l'ordre des lettres ou des nombres. Coter des pièces. Les Notaires ont coté et paraphé ces pièces.

On dit aussi, Coter un chapitre, un article, un verset, etc. pour dire, Marquer le numéro d'un chapitre, d'un article, d'un verset, etc. Coter à la marge.

Coté, ée

Coté, ée, participe. Il a cotéProcureur, pour dire, Il a déclaré par exploit que tel Procureur occuperoit pour lui.

COTERIE

COTERIE. s. f. Espèce de société, de compagnie. Il se dit particulièrement dans le style familier, De certaines compagnies de quartier, de famille, de parties de plaisir, etc. Tels et tels sont de même coterie. Faire coterie vec uelqu'un.

COTHURNE

COTHURNE. s. m. Sorte de chaussure dont les Acteurs se servoient anciennement pour jouer le tragique. Et c'est de là qu'on dit figurément, Chausser le cothurne, pour dire, Faire des Tragédies.

On dit aussi d'Un homme, qu'Il chausse le cothurne, pour dire, qu'Il prend un style, un ton élevé et pathétique dans un ouvrage, dans une occasion qui ne le demande pas.

CÔTIER

CÔTIER. adject. Qui a la connoissance, la pratique d'une côte. Pilote côtier. Il se prend aussi substantivement. Ce Pilote est bon côtier.

CÔTIÈRE

CÔTIÈRE. s. f. Suite de côtes de mer. Il croise sur cette côtière -- là. Ces côtières sont sujettes à un tel vent.

Côtière

Côtière, signifie aussi Une planche de jardinage, qui va un peu en talus, et qui es ordinairement adossée à une muraille. Cette côtière est propre pour des pois.

COTIGNAC

COTIGNAC. s. m. (On ne pron. pas le C final.) Sorte de confiture faite avec des coins. Boîte de cotignac. Cotignac d'Orléans.

COTILLON

COTILLON. s. m. Cotte de dessous. Cotillon de serge. Cotillon de flanelle, de basin.

On dit, qu'Un homme aime le cotillon, pour dire, qu'Il est adonné aux grisettes, qu'il aime les femmes. Il est populaire.

C'est aussi Une sorte de danse. Danser le cotillon.

COTIR

COTIR. v. a. Meurtrir. Il est populaire, et ne se dit qu'en parlant Des fruits. La gréle a coti ces poires, ces pommes.

Coti, ie.

Coti, ie. participe.

COTISATION

COTISATION. s. f. Action de cotiser, ou imposition faite par cote. Cotisation d'impôts. Cotisation d'aumônes pour les pauvres. Cotisation velontaire. Cotisation forcée. Cette cotisation a donné beaucoup de peine. Voilà une cotisation mal faite.

COTISER

COTISER. v. a. Taxer, imposer à quelqu'un, régler la part qu'il doit payer de quelque somme. On l'a cotisé à tant. Il faut que chacun se cotise selon ses facultés.

Cotisé, ée.

Cotisé, ée. participe.

COTISSURE

COTISSURE. s. f. Meurtrissure. Il ne se dit que Des fruits. La cotissure empêche que les fruits ne soient de garde.

COTON

COTON. s. m. Espèce de laine qui vient sur un arbuste qu'on nomme Cotonnier. Coton de Chypre. Coton des Indes. Coton fin. Coton délié. Coton filé. Coton cordé. Coton épluché. Balle de coton. Toile de coton. Bas de coton. Matelas de coton. Mettre du coton dans une écritoire. Papier de coton. Couverture de coton.

Il signifie aussi Une espèce de duvet qui vient sur de certains fruits, et même sur les boutons de la rose et de quelques plantes.

On appelle aussi Coton, Certaine bourre qui enveloppe le bourgeon de la vigne et de quelques autres arbres.

Il se dit figurément et poétiquement Du poil follet qui vient aux joues et au menton des jeunes gens. Son menton commençoit à se couvrir du premier coton.

On dit, qu'Une étoffe jette son coton, du coton, pour dire, qu'Elle jette une espèce de bourre, de duvet, qui ressemble à du coton.

On dit figurément et proverbialement, d'Un homme dont la réputation ou les affaires sont ruinées, qu'Il jette un vilain coton. Et ironiquement, Il jette--là un beau coton.

COTONNER

COTONNER. v. n. Il se joint toujours avec le pronom personnel, et se dit Des choses qui commencent à se couvrir d'un certain petit coton ou duvet. Ses joues commencent à se cotonner. Il est peu usité en ce sens.

Il se dit encore plus particulièrem. Des étoffes sur lesquelles s'élève certaine bourre. Le drap d'Espagne se cotonne. Cette toile s'est cotonnée.

On dit aussi, que Les artichauts, les raves, quelques fruits, comme les pommes, sè cotonnent, pour dire, que Leur substance devient mollasse et spongieuse comme du coton.

Cotonné, ée.

Cotonné, ée. participe. Il n'est guère d'usage que dans cette phrase, Cheveux cotonnés, pour dire, Trèscourts et très--frisés, comme ceux des Nègres.

COTONNEUX, EUSE

COTONNEUX, EUSE. adj. Qui est devenu mollasse et comme spongieux. Il se dit principalement Des raves, des artichauts, des pommes, et autres fruits. Raves cotonneuses. Pommes cotonneuses. Pêches cotonneuses. Poires cotonneuses.

COTONNIER

COTONNIER. s. m. Arbuste qui porte le coton. Il y a beaucoup de cotonniers aux Indes.

COTONNINE

COTONNINE. s. f. Sorte de toile faite de gros coton, de laquelle on fait des voiles pour les galères. Voile de cotonnine.

CÔTOYER

CÔTOYER. v. a. Aller côte à côte de quelqu'un. Il me côtoyoit. Ne souffrez pas qu'il vous côtoie à la procession. Un vassal ne doit pas côtoyer sonSeigneur.

Il signifie aussi, Aller tout le long de. Il faut eôtoyer toujours la forêt. Côtoyer la rivière. L'armée des ennemis côtoyoit la nôtre. Leurs galères côtoyoient un tel pays, côtoyoient les terres. Ils n'osèrent prendre le large, et ne firent que côtoyer.

COTRET

COTRET. sub. mas. Petit faisceau court, composé de morceaux de bois de médiocre grosseur, et lié par les deux bouts. Cotret de bois rond. Cotret de bois de hêtre. Cotret de chêneau, de bois blanc. Cotret relié. Une charge de cotrets. Un cent, un millier de cotrets. Bâton de cotret.

On dit, Châtrer des cotrets, pour dire, En ôter quelques bâtons.

On dit familièrement, qu'Un homme est sec comme un cotret, pour dire, qu'Il est fort maigre et décharné.

On appelle figurément et populairement, Des coups de bâton, De l'huile de cotret.

COTTE

COTTE. sub. f. Jupe. La partie de l'habillement des femmes, qui est plissée par le haut, et qui va depuis la ceinture jusqu'à terre. Il ne se dit plus que de l'habillement des femmes de basse condition. Cotte de paysanne. Cotte de drap, de serge, etc. Mettre sa cotte.

On dit proverbialement, Donner la

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