LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798
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eu à gauche, et auprès. Se mettre à
côté de quelqu'un. À côté du village, à
côté du but. Il est aussi adv. Marcher à
côté, être à côté. Quand vous serez arrivé
en tel lieu, n'allez pas tout droit, mais
prenez un peu à côté. Le coup passa à
côté.
On dit, Donner à côté, pour dire,
S'éloigner du but. Il se dit au propre
et au figuré. En tirant, il a donné à
côté. Il s'est trompé dans cette affaire,
il a donné à c>té. Il a passé à côté de la
difficulté.
On dit figurément, qu'Un homme est
à côté, ou marche à côté d'un autre,
pour marquer L'égalité de naissance,
de mérite, etc. Molière marche à côté
de Plaute et de Térence.
De côté
De côté. adv. De biais, de travers,
obliquement. Il regarde de côté, il
marche de côté, il va de côté. Il faut vous
tourner un peu plus de côté. Sa maison
n'a qu'une vue de côté.
On dit figurément, Regarder de côté,
pour dire, Regarder avec dédain, ou
ressentiment, ou embarras. Je ne sais
ce que je lui ai fait, mais il me regarde
de côté.
On dit aussi, Mettre une chose de
côté, pour dire, La mettre en réserve,
et en dérober la connoissance aux
autres. Et figurém. pour dire, Omettre
d'en parler. Je mets de côté tous les reproches
que j'aurois à vous faire.
On dit encore, Laisser une chose,
un homme de côté, pour dire, Abandonner
(au moins pour un temps) une
chose, un homme, négliger de s'en
occuper. J'ai laissé mon procès de côté
pour venir ici. Peut--on laisser de côté un
si bon Officier?
COTEAU
COTEAU. s. m. Penchant d'une colline.
Agréable, fertile coteau. Coteau
planté de vignes.
Il se dit aussi pour La colline même
prise dans sa longueur. Les coteaux
d'un tel pays. Le long du coteau. Sur le
haut du coteau. Sur le coteau. La rivière
passe au pied du coteau.
CÔTELETTE
CÔTELETTE. s. fém. Côte de certains
animaux, comme moutons, veaux,
agneaux, cochons, etc. Il ne se dit
que lorsque l'endroit où sont les côtes
est séparé de l'animal, et que les côtes
sont séparées les unes des autres.
Mettez -- nous des côtelettes sur le gril,
à la poêle, en ragoût. Ces côtelettes sont
tendres, dures.
COTER
COTER. v. actif. Marquer suivant
l'ordre des lettres ou des nombres.
Coter des pièces. Les Notaires ont coté et
paraphé ces pièces.
On dit aussi, Coter un chapitre, un
article, un verset, etc. pour dire, Marquer
le numéro d'un chapitre, d'un
article, d'un verset, etc. Coter à la
marge.
Coté, ée
Coté, ée, participe. Il a cotéProcureur,
pour dire, Il a déclaré par
exploit que tel Procureur occuperoit
pour lui.
COTERIE
COTERIE. s. f. Espèce de société,
de compagnie. Il se dit particulièrement
dans le style familier, De certaines
compagnies de quartier, de
famille, de parties de plaisir, etc. Tels
et tels sont de même coterie. Faire coterie
>vec >uelqu'un.
COTHURNE
COTHURNE. s. m. Sorte de chaussure
dont les Acteurs se servoient
anciennement pour jouer le tragique.
Et c'est de là qu'on dit figurément,
Chausser le cothurne, pour dire, Faire
des Tragédies.
On dit aussi d'Un homme, qu'Il
chausse le cothurne, pour dire, qu'Il
prend un style, un ton élevé et pathétique
dans un ouvrage, dans une occasion
qui ne le demande pas.
CÔTIER
CÔTIER. adject. Qui a la connoissance,
la pratique d'une côte. Pilote
côtier. Il se prend aussi substantivement.
Ce Pilote est bon côtier.
CÔTIÈRE
CÔTIÈRE. s. f. Suite de côtes de
mer. Il croise sur cette côtière -- là. Ces
côtières sont sujettes à un tel vent.
Côtière
Côtière, signifie aussi Une planche
de jardinage, qui va un peu en
talus, et qui es> ordinairement adossée
à une muraille. Cette côtière est propre
pour des pois.
COTIGNAC
COTIGNAC. s. m. (On ne pron. pas
le C final.) Sorte de confiture faite
avec des coins. Boîte de cotignac. Cotignac
d'Orléans.
COTILLON
COTILLON. s. m. Cotte de dessous.
Cotillon de serge. Cotillon de flanelle,
de basin.
On dit, qu'Un homme aime le cotillon,
pour dire, qu'Il est adonné aux
grisettes, qu'il aime les femmes. Il
est populaire.
C'est aussi Une sorte de danse.
Danser le cotillon.
COTIR
COTIR. v. a. Meurtrir. Il est populaire,
et ne se dit qu'en parlant Des
fruits. La gréle a coti ces poires, ces
pommes.
Coti, ie.
Coti, ie. participe.
COTISATION
COTISATION. s. f. Action de cotiser,
ou imposition faite par cote.
Cotisation d'impôts. Cotisation d'aumônes
pour les pauvres. Cotisation velontaire.
Cotisation forcée. Cette cotisation a
donné beaucoup de peine. Voilà une cotisation
mal faite.
COTISER
COTISER. v. a. Taxer, imposer à
quelqu'un, régler la part qu'il doit
payer de quelque somme. On l'a cotisé
à tant. Il faut que chacun se cotise selon
ses facultés.
Cotisé, ée.
Cotisé, ée. participe.
COTISSURE
COTISSURE. s. f. Meurtrissure. Il
ne se dit que Des fruits. La cotissure
empêche que les fruits ne soient de garde.
COTON
COTON. s. m. Espèce de laine qui
vient sur un arbuste qu'on nomme Cotonnier.
Coton de Chypre. Coton des
Indes. Coton fin. Coton délié. Coton filé.
Coton cordé. Coton épluché. Balle de coton.
Toile de coton. Bas de coton. Matelas
de coton. Mettre du coton dans une
écritoire. Papier de coton. Couverture de
coton.
Il signifie aussi Une espèce de duvet
qui vient sur de certains fruits, et
même sur les boutons de la rose et de
quelques plantes.
On appelle aussi Coton, Certaine
bourre qui enveloppe le bourgeon de
la vigne et de quelques autres arbres.
Il se dit figurément et poétiquement
Du poil follet qui vient aux joues et au
menton des jeunes gens. Son menton
commençoit à se couvrir du premier coton.
On dit, qu'Une étoffe jette son coton,
du coton, pour dire, qu'Elle jette une
espèce de bourre, de duvet, qui ressemble
à du coton.
On dit figurément et proverbialement,
d'Un homme dont la réputation
ou les affaires sont ruinées, qu'Il jette
un vilain coton. Et ironiquement, Il
jette--là un beau coton.
COTONNER
COTONNER. v. n. Il se joint toujours
avec le pronom personnel, et se
dit Des choses qui commencent à se
couvrir d'un certain petit coton ou duvet.
Ses joues commencent à se cotonner.
Il est peu usité en ce sens.
Il se dit encore plus particulièrem.
Des étoffes sur lesquelles s'élève certaine
bourre. Le drap d'Espagne se cotonne.
Cette toile s'est cotonnée.
On dit aussi, que Les artichauts, les
raves, quelques fruits, comme les pommes,
sè cotonnent, pour dire, que Leur
substance devient mollasse et spongieuse
comme du coton.
Cotonné, ée.
Cotonné, ée. participe. Il n'est
guère d'usage que dans cette phrase,
Cheveux cotonnés, pour dire, Trèscourts
et très--frisés, comme ceux des
Nègres.
COTONNEUX, EUSE
COTONNEUX, EUSE. adj. Qui
est devenu mollasse et comme spongieux.
Il se dit principalement Des
raves, des artichauts, des pommes,
et autres fruits. Raves cotonneuses.
Pommes cotonneuses. Pêches cotonneuses.
Poires cotonneuses.
COTONNIER
COTONNIER. s. m. Arbuste qui
porte le coton. Il y a beaucoup de cotonniers
aux Indes.
COTONNINE
COTONNINE. s. f. Sorte de toile
faite de gros coton, de laquelle on fait
des voiles pour les galères. Voile de
cotonnine.
CÔTOYER
CÔTOYER. v. a. Aller côte à côte
de quelqu'un. Il me côtoyoit. Ne souffrez
pas qu'il vous côtoie à la procession.
Un vassal ne doit pas côtoyer sonSeigneur.
Il signifie aussi, Aller tout le long
de. Il faut eôtoyer toujours la forêt. Côtoyer
la rivière. L'armée des ennemis côtoyoit
la nôtre. Leurs galères côtoyoient
un tel pays, côtoyoient les terres. Ils
n'osèrent prendre le large, et ne firent que
côtoyer.
COTRET
COTRET. sub. mas. Petit faisceau
court, composé de morceaux de bois
de médiocre grosseur, et lié par les
deux bouts. Cotret de bois rond. Cotret
de bois de hêtre. Cotret de chêneau, de
bois blanc. Cotret relié. Une charge de
cotrets. Un cent, un millier de cotrets.
Bâton de cotret.
On dit, Châtrer des cotrets, pour
dire, En ôter quelques bâtons.
On dit familièrement, qu'Un homme
est sec comme un cotret, pour dire, qu'Il
est fort maigre et décharné.
On appelle figurément et populairement,
Des coups de bâton, De l'huile
de cotret.
COTTE
COTTE. sub. f. Jupe. La partie de
l'habillement des femmes, qui est plissée
par le haut, et qui va depuis la
ceinture jusqu'à terre. Il ne se dit plus
que de l'habillement des femmes de
basse condition. Cotte de paysanne. Cotte
de drap, de serge, etc. Mettre sa cotte.
On dit proverbialement, Donner la
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