Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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là. Deux heures de chemin. Rebrousser chemin.
Rester en chemin. Nous l'avons rencontré
chemin faisant, en chemin. Le chemin est plus
long par eau que par terre.

Par extension, Chemin d'escalier, Bande
de tapis posée sur les marches d'un escalier.

Chemin de table, Bande d'étoffe ou de broderie
disposée sur la table pour y recevoir le
service de dessert.

Figurément, il signifie Moyen, conduite
qui mène à quelque fin. Il veut faire fortune,
mais il n'en prend pas le chemin. Il aspire
aux dignités, mais on n'y arrive pas par
ce chemin. La guérison de ce malade est en
très bon chemin. Mettre une affaire en bon
chemin. Ce jeune homme n'est pas dans le
bon chemin. Le chemin de la vertu, de la perfection.

Il a su trouver le chemin de son coeur, Il
a su toucher cette personne, il a su s'en faire
aimer.

Fig., Chemin de velours, Chemin sur une
pelouse. Il se dit familièrement, dans une
acception plus figurée, d'une Voie facile,
agréable pour parvenir à quelque chose. Il
est arrivé à la fortune par un chemin de velours.

Fam., Vieux comme les chemins, Fort
vieux.

Prov. et fig., À chemin battu il ne croît
point d'herbe,
Il n'y a point de profit à faire
dans un négoce dont trop de gens se mêlent.

Fig., Suivre le chemin battu, S'attacher
aux usages établis. Il n'y a rien de si sûr
que de suivre le chemin battu.

Prov., Tous chemins vont à Rome, ou
Tout chemin mène à Rome, Divers chemins
mènent au même endroit; et, figurément,
Divers moyens conduisent à la même fin.

Fig. et fam., Il ne faut pas y aller par quatre
chemins,
Il faut s'expliquer franchement,
il ne faut pas chercher tant de détours. Il n'y
va pas par quatre chemins,
Il tranche hardiment
la question.

Fig. et fam., Je le mènerai par un chemin
où il n'y aura pas de pierres,
Je le poursuivrai
vivement, je ne lui ferai point de
quartier. On dit aussi, dans le même sens,
Je lui ferai voir bien du chemin.

Prov. et fig., Trouver une pierre en son
chemin, des pierres dans son chemin.
Voyez
PIERRE.

Fig., Prendre le chemin de l'école, le chemin
des écoliers,
Prendre le chemin le plus long.

Fig., Montrer le chemin aux autres, Faire
quelque chose que les autres font ensuite;
ou Faire quelque chose à dessein que d'autres
le fassent.

Fig., S'arrêter en beau chemin, à mi-chemin,
Abandonner une entreprise dont la réussite
paraissait assurée. Ne vous arrêtez pas, il est
dommage de s'arrêter en si beau chemin.

Fig. et fam., Faire son chemin, Parvenir,
obtenir de l'avancement, s'enrichir, etc. Il
a su faire son chemin. Il a bien fait son chemin.

On dit de même Il a bien fait du chemin
en peu de temps.

Fig. et fam., Aller le droit chemin, Procéder
avec sincérité, avec loyauté, sans nul artifice.
Dans un sens opposé, Prendre des chemins
de traverse,
Agir d'une façon dissimulée,
prendre des moyens détournés.

Fig. et fam., Aller son grand chemin, N'entendre
point de finesse à ce qu'on fait, à ce
qu'on dit. Aller son chemin, aller toujours
son chemin. Aller son petit bonhomme de chemin,

Ne pas se détourner de la conduite qu'on
a commencé à tenir. Quelque chose qu'on lui
dise, il va toujours son chemin.

Fig. et par menace, Il me trouvera en son
chemin,
ou Qu'il ne se trouve pas dans mon
chemin, sur mon chemin,
Je le traverserai dans
ses desseins.

CHEMINEAU. n. m. Ouvrier qui parcourt
les campagnes, et, plus ordinairement, Vagabond,
rôdeur, qui vit de petites besognes,
d'aumônes ou de larcins. Cette région était
infestée de chemineaux.

CHEMINÉE. n. f. Construction abritant
un âtre, où l'on fait du feu, et comportant
un conduit pour donner issue à la fumée. Cheminée
étroite, large. L'âtre, le foyer d'une
cheminée. Tuyau de cheminée. Le coin de la
cheminée. Cheminée qui fume. Le feu prit à la
cheminée. Cheminée prussienne,
Sorte de poêle
qui s'adapte à la cheminée.

Il désigne aussi la Partie inférieure de la
Cheminée qui lui sert d'encadrement en
avançant dans une pièce. Cheminée de pierre,
de marbre. Manteau de cheminée. Chambranle
de cheminée. Mettre une pendule et des vases
sur une cheminée.

Il signifie encore Partie supérieure du
conduit en maçonnerie qui domine le toit. Il
fit un grand vent qui abattit plusieurs cheminées.

On dit par analogie La cheminée d'une
machine à vapeur, d'une locomotive.

Cheminée d'usine, Tuyau en maçonnerie
qui surmonte un four ou un foyer d'usine.

Fig. et fam., Faire un acte, un arrangement,
une affaire sous le manteau de la cheminée.

Voyez MANTEAU.

Prov. et pop., Il faut faire une croix à la
cheminée,
se dit quand on voit se passer quelque
chose d'extraordinaire.

Il se disait aussi de la Partie d'un fusil à
percussion où se mettait la capsule et qui
communiquait le feu à la charge.

CHEMINEMENT. n. m. Action de cheminer.
Il ne s'emploie guère qu'en termes d'Art
militaire pour désigner la Marche progressive
des travaux offensifs d'un siège. Le cheminement
des mineurs vers la place.

CHEMINER. v. intr. Marcher, aller, faire
du chemin pour arriver quelque part. Il y a
tant d'heures que nous cheminons. Ils cheminèrent
longtemps ensemble. Cheminer lentement.

Fig. et fam., Cheminer droit, Ne point
tomber en faute.

En termes d'Art militaire, en parlant des
mineurs, des artilleurs, du génie, il signifie
Pousser en avant les travaux d'attaque contre
une place assiégée.

CHEMINOT. n. m. Terme par lequel on
désigne familièrement les Employés de chemin
de fer.

CHEMISE. n. f. Vêtement en linge ou en
laine qu'on porte sur la chair. Chemise de
nuit. Chemise de jour. Grosse chemise. Chemise
fine. Chemise d'homme. Chemise de femme.
Chemise froncée. Mettre sa chemise. Passer sa
chemise. Prendre une chemise blanche. Changer
de chemise. Ôter sa chemise. Chemise de toile.
Manche de chemise. Col de chemise. Un devant
de chemise. Plastron de chemise.

Être en chemise, N'avoir que sa chemise
sur soi. Il se sauva en chemise. Être en manches
de chemise,
N'être revêtu que d'une chemise
et d'un pantalon.

Fig. et fam., N'avoir pas de chemise, Être
fort pauvre.

Fam., Vendre, engager, jouer, manger jusqu'à
sa dernière chemise,
Vendre, engager,
jouer, manger tout ce qu'on a.

Fig. et fam., Changer de quelque chose comme
de chemise,
En changer souvent et facilement.
Il change de domestiques comme de chemise.

Prov. et fig., Entre la chair et la chemise il
faut cacher le bien qu'on fait,
Il faut faire le
bien sans ostentation.

Il se dit aussi d'un Morceau de toile qui
sert d'enveloppe à certaines marchandises,
telles que la soie, le drap, etc. En termes de
Marine, Chemise de chargement se dit de la
Toile destinée à recevoir, dans la cale d'un
navire, certaines cargaisons, telles que du blé,
du sel, etc.

Il se dit encore d'une Feuille de papier qui
renferme et qui couvre d'autres papiers.
Mettez une chemise à cette liasse, à ce dossier.

Il se dit également, en termes de Maçonnerie,
d'un Crépi, d'un revêtement de maçonnerie,
d'une enveloppe de mortier, etc.

CHEMISETTE. n. f. Sorte de corsage ou de
guimpe que portent les femmes et les jeunes
filles. Chemisette de toile, de coton. Chemisette
de flanelle.

CHEMISIER, IÈRE. n. Celui, celle qui fait
ou qui vend des chemises.

Par extension, il se dit de Celui qui vend
des pièces du vêtement de dessous, telles que
caleçons, chaussettes, cravates, etc.

CHÊNAIE. n. f. Lieu planté de chênes.

CHENAL. n. m. Canal naturel ou artificiel
à l'entrée d'un port, ou Passe navigable qui
conduit à cette entrée. Chenal profond. Des
chenaux étroits.

Il désigne aussi l'Endroit le plus profond
d'un fleuve ou d'une rivière par où se
fait la navigation.

Il se dit aussi d'un Courant d'eau pratiqué
pour l'usage d'un moulin.

Pour CHENAL, terme de Charpenterie,
Voyez CHÉNEAU.

CHENAPAN. n. m. Vaurien. C'est un vrai
chenapan.
Il est populaire.

CHÊNE. n. m. Arbre forestier, de la famille
des Amentacées, qui porte le gland et dont
certaines espèces acquièrent une grosseur et
une hauteur considérables. Un chêne centenaire.
Un bois de chênes. Du bois de chêne.
Feuille de chêne. Fort comme un chêne.

Pomme de chêne. Voyez NOIX DE GALLE.

Chêne vert. Voyez YEUSE.

Chêne-liège, Chêne dont l'écorce fournit le
liège. Des chênes-lièges.

Il se dit aussi du Bois de chêne travaillé.
Une poutre de chêne. Un buffet de chêne. Une
bibliothèque de vieux chêne.

CHÊNEAU. n. m. Jeune chêne. Des cotrets
de chêneau.

CHÉNEAU. n. m. T. de Charpenterie. Conduit
de plomb, ou de bois, qui recueille les
eaux du toit et les porte de la gouttière
dans le tuyau de descente. On dit quelquefois
CHENAL.

CHENET. n. m. Ustensile qu'on place par
paire dans les cheminées pour élever le bois
et le faire brûler plus facilement. Chenets de fer.
Une paire de chenets. La pomme d'un chenet.
Chenets à pommes de cuivre. Chenets de cuivre,
d'argent, de bronze, etc.,
Chenets dont le devant
est de cuivre, d'argent, etc.

Fig., Vivre les pieds sur les chenets, Vivre
confortablement et paresseusement.

CHÈNEVIÈRE. n. f. Champ où croît le
chanvre.

CHÈNEVIS. n. m. Graine de chanvre.
Les oiseaux aiment le chènevis.

CHÈNEVOTTE. n. f. Brin, morceau de la
partie ligneuse du chanvre dépouillé de son
écorce.

CHÈNEVOTTER. v. intr. T. d'Agriculture.
Pousser du bois faible comme des chènevottes.
Les vignes n'ont fait que chènevotter cette année.

CHENIL. (On ne prononce pas l'L.) n. m.
Lieu où logent les chiens de chasse.

Fig. et fam., C'est un vrai chenil, se dit d'un
Logement fort sale et fort vilain.

CHENILLE. n. f. Nom générique des larves
de tous les papillons : elles ont le corps allongé,
cylindrique, formé de douze anneaux, et
rampent à l'aide de plusieurs pattes. La plupart
des chenilles rongent les feuilles et les
fleurs des plantes et des arbres. Grosse chenille.
Chenille velue. Chenille rase. Chenille grise,
jaune, verte. Paquet de chenilles.

Fam., Laid comme une chenille, Extrêmement
laid.

Par analogie, il se dit, en termes de Mécanique,

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