LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798
Previous page
Page 306
donné contre la muraille, et il a été blessé
du contre--coup.
Il signifie aussi, L'impression d'un
coup faite à une partie opposée à celle
qui a été frappée. Il fut blessé au front,
et mourut du contre--coup. Le contre--coup
est souvent plus dangereux que le coup.
Contre--coup
Contre--coup, se dit aussi figurément,
Lorsque le malheur de quelqu'un porte, retombe sur un autre. Si
on ruine cet homme--là, le contre--coup
portera, retombera sur vous. Vous en
sentirez le contre--coup. Cela reviendra sur
vous par contre--coup.
CONTRE--DANSE
CONTRE--DANSE. sub. f. Sorte de
danse vive et légère, qui a ses figures
propres, et où plusieurs personnes figurent
ensemble. On finit le bal par des
contre -- danses. Originairement les contre--danses sont des danses de village.
CONTREDIRE
CONTREDIRE. v. a. On dit à la
seconde personne du pluriel du présent
de l'indicatif, Vous contredisez.
A l'égard du reste, il se conjugue
comme Dire. Dire le contraire. Contredire
quelqu'un. Contredire une proposition.
Cet Auteur se contredit en beaucoup d'endroits.
Il se contredit lui--même. Vous
vous contredisez. Les hommes se contredisent
mutuellement, se contredisent les
uns les autres.
Il se dit absolument. Cet homme aime
à contredire. Il contredit éternellement.
Contredire
Contredire, en termes de Palais,
signifie, Faire des écritures, pour détruire
les moyens ou les raisons dont
la partie adverse se sert. Il n'y a qu'une
pièce à contredire dans ce procès. Ce moyenlà
ne mérite pas d'être contredit.
Contredit, ite
Contredit, ite. participe.
CONTREDISANT, ANTE
CONTREDISANT, ANTE. adject.
Qui aime à contredire. C'est un esprit
contredisant, une humeur contredisante.
CONTREDIT
CONTREDIT. s. m. Réponse que
l'on fait contre ce qui a été dit. Cela
est sans contredit.
Contredits
Contredits, au pluriel, terme de
Palais. Écriture servant de réponses à
la production de la partie adverse.
Fournir des contredits. Les dits etcontredits.
Sans contredit
Sans contredit. Manière de parler
adverbiale. Certainement, sans difficulté.
CONTRÉE
CONTRÉE. s. f. Certaine étendue
de Pays. La grêle n'a pas gâté toute la
Province, elle n'a été que par contrées. Ce
sont les meilleures terres de la contrée.
Il se prend aussi dans une acception
plus générale. Toutes les contrées de
l'Asie. Errer de contrée en contrée.
CONTRE--ÉCHANGE
CONTRE--ÉCHANGE. subs. masc.
Change mutuel. On m'a donné dix bouteilles
de vin, j'ai donné en contreéchange
trente bouteilles de cidre.
CONTRE--ENQUÊTE
CONTRE--ENQUÊTE. sub. f. Enquête
opposée à celle de la Partie
adverse.
CONTRE--ÉPREUVE
CONTRE--ÉPREUVE. subs. f. Estampe
ou dessin qu'on tire sur une estampe
fraîchement imprimée, ou sur
un dessin au crayon, et qui marque
les mêmes traits, mais à rebours, le
côté droit paroissant à gauche. Tirer
une contre--épreuve.
CONTRE--ÉPREUVER
CONTRE--ÉPREUVER. v. a. Faire
une contre--épreuve.
Contre--épreuyé, ée
Contre--épreuyé, ée. particip e.
CONTREFAÇON
CONTREFAÇON. s. f. Terme de
Négoce, qui se dit De la fraude qu'on
fait en contrefaisant ou l'impression
d'un livre, ou la manufacture d'une
étoffe, au préjudice de ceux qui en
ont le droit, le privilége. Il a été
condamné pour contrefaçon.
CONTREFACTEUR
CONTREFACTEUR. s. m. Celui
qui est coupable de contrefaction. Il
ne se dit guère que Des étoffes et des
livres. Il a été puni comme contrefacteur.
CONTREFACTION
CONTREFACTION. sub. f. Voyez
CONTREFAÇON.
Contrefaction
Contrefaction, se prend aussi
quelquefois dans le sens d'Imitation
plaisante, ou avec charge. Il a le talent
de la contrefaction.
CONTREFAIRE
CONTREFAIRE. v. a. (Il se conjugue
comme Faire.) Imiter, représenter
quelque personne, quelque chose.
Contrefaire quelqu'un. Contrefaire la voix,
l'écriture, le seing, les gestes d'un autre.
Contrefaire le chant du Rossignol.
Contrefaire
Contrefaire, se dit plus ordinairement
en mauvaise part, De celui qui
copie les autres, dans le dessein de
les tourner en ridicule. Cette femme se
rend odieuse, elle contrefait tout le monde.
L'habitude de contrefaire les autres est
dangereuse.
On dit, Contrefaire un livre, pour
dire, Le faire imprimer au préjudice
de celui qui en a le privilége, le droit.
On dit aussi, Contrefaire des draps,
des étoffes, pour dire, Imiter la fabrique
d'un autre ouvrier.
Contrefaire
Contrefaire, signifie aussi Déguiser.
Contrefaire son écriture. Contrefaire
sa voix. On dit aussi Se contrefaire,
pour, Déguiser son caractère. On ne
peut pas se contrefaire long temps.
Il signifie aussi, Rendre difforme et
défiguré. Il a eu des convulsions qui lui
ont contrefait tout le visage.
Contrefait, aite
Contrefait, aite. participe.
On dit, qu'Un homme est tout contrefait,
qu'il a la taille toute contrefaite,
pour dire, qu'Il a la taille toute difforme.
CONTREFAISEUR
CONTREFAISEUR. sub. m. Celui
qui contrefait. C'est un excellent contrefaiseur
d'animaux.
CONTRE--FINESSE
CONTRE--FINESSE. s. f. Finesse
opposée à une autre, dont on se sert
contre une personne qui use ellemême
de finesse. User de contre--finesse.
CONTRE--FORT
CONTRE--FORT. s. m. Mur contre--boutant, servant d'appui à un mur
chargé d'une terrasse ou d'une voûte.
CONTRE--FUGUE
CONTRE--FUGUE. s. f. Terme de
Musique. Fugue dont la marche est
contraire à celle d'une autre qu'on a
établie auparavant.
CONTRE--GARDE
CONTRE--GARDE. s. f. Espèce de
fortification au--devant d'un bastion,
d'une demi--lune, ou d'un autre ouvrage.
Attaquer une contre--garde, emporter
une contre--garde.
CONTRE--HÂTIER
CONTRE--HÂTIER. s. m. Hâtier,
ou grand chenet de cuisine, qui a des
crochets ou des chevilles de fer en dedans
comme en dehors.
CONTRE--INDICATION
CONTRE--INDICATION. sub. fém.
Terme de Médecine. Indication contraire
aux autres indications.
CONTRE--JOUR
CONTRE--JOUR. s. m. L'endroit
opposé au grand jour, où le jour ne
donne pas à plein. Les femmes aiment
d'ordinaire le contre--jour. Il s'emploie
plus ordinairement dans cette phrase
adverbiale, A contre jour. Se mettre à
contre--jour. Vous ne sauriez bien juger de
ce tableau, vous ne le voyez qu'à contrejour,
vous étes à contre--jour.
CONTRE--LATTE
CONTRE--LATTE. subst. f. Latte
qu'on pose perpendiculairement entre
deux chevrons, et qui est plus longue
et plus épaisse que les lattes ordinaires.
CONTRE--LATTER
CONTRE--LATTER. v. a. Garnir
de contre--lattes.
Contre--latté, ée
Contre--latté, ée. partícipe.
CONTRE--LETTRE
CONTRE--LETTRE. subst. f. Acte
secret, par lequel on déroge en tout
ou en partie à ce qui est porté par un
premier acte public. L'obligation est
simulée, il y a une contre--lettre. Donner
une contre--lettre. Le bail est de six mille
francs, mais il y a une contre--lettre de
cinq cents livres.
CONTRE--MAÎTRE
CONTRE--MAÎTRE. sub. m. Officier
Marinier, qui commande sous le
Maître.
Contre--maître
Contre--maître, dans les grandes
Manufactures, est Celui qui dirige les
ouvriers, qui a la vue sur eux.
CONTREMANDER
CONTREMANDER. v. act. Révoquer
l'ordre qu'on a donné. On le dit
Des personnes et des choses. Le Roi
avoit mandé cet Officier, il l'a contremandé.
Il avoit demandé son carrosse, il
l'a contremandé. Il avoit commandé un
dîner, il l'a contremandé.
Contre--mandé, ée
Contre--mandé, ée. participe.
CONTRE--MARCHE
CONTRE--MARCHE. s. f. Il se dit
en parlant d'Une armée qui fait une
marche contraire ou opposée à celle
qu'elle paroissoit vouloir faire. L'armée
avoit pris sa marche vers une telle
Place, et tout d'un coup on lui fit faire
une contre--marche; elle se rabattit sur une
autre Place.
CONTRE--MARÉE
CONTRE--MARÉE. sub. f. Marée
opposée à la marée ordinaire.
CONTRE--MARQUE
CONTRE--MARQUE. s. f. Seconde
marque apposée à un ballot de marchandises,
ou à de la vaisselle d'argent.
Faire une contre--marque à de la vaisselle
d'argent.
Il se dit aussi d'Un second billet
que donne le Portier d'un Spectacle.
CONTRE--MARQUER
CONTRE--MARQUER. v. a. Apposer
une seconde marque. Contre--marquer un ballot de marchandises. La vaisselle
d'argent où les O>févres mettent
leur marque, doit être contre--marquée du
poinçon de la Communauté.
Contre--marqué, ée
Contre--marqué, ée. participe.
CONTRE--MINE
CONTRE--MINE. s. f. Ouvrage sonterrain
que l'on fait pour éventer la
mine de l'ennemi, et pour en empêcher
l'effet. Les ennemis avoient fait une
contre--mine sous le bastion. Les mineurs
de la mine et de la contre--mine serencontrèrent.
Il se dit aussi d'Une mine pratiquée
sous les bastions et sous les dehors
d'une Place, pour faire sauter les ennemis,
en cas qu'ils vinssent à s'y loger.
En bâtissant la Place, on avoit fait une
contre--mine sous chaque bastion.
CONTRE--MINER
CONTRE--MINER. v. a. Faire des
contre--mines. Les assiégés avoient contre--miné ce bastion. Tous les dehors de la
Place avoient été contre--minés.
On dit figurément, Contre--miner les
Next page
PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.