Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 430

principalement de vin ou de chevaux, ou de faire prêter de l'argent sur la place. Maître Courtier. Courtier juré. Courtier de change. Courtier de vin. Courtier de chevaux. Je n'ai que faire de Courtiers. Je ne veux point passer par les mains des Courtiers.

On appelle par raillerie, Courtier, ou Courtière de mariage, Ceux qui se mêlent de faire des mariages.

COURTILIÈRE. s.f. Espèce d'insecte qui se forme dans le fumier, & qui fait beaucoup de dégât dans les jardins.

COURTINE. s.f. Rideau de lit. Courtine de damas. Fermer, tirer les courtines. En ce sens il vieillit.

COURTINE signifie en termes de Fortification, Le mur qui est entre deux bastions, & qui en joint les flancs. La courtine étoit trop longue, & ne pouvoit pas être bien défendue.

COURTISAN. s.m. Qui est attaché à la Cour, qui fréquente la Cour. Bon Courtisan. Vieux Courtisan. C'est un adroit, un habile, un fin, un rusé, un sage Courtisan. Mauvais Courtisan.

COURTISANE. s.f. On donnoit ce nom aux femmes publiques chez les Anciens, & on les appelle encore ainsi en Italie. Les Courtisanes de Venise. Les Courtisanes de Rome. Il fait l'amour à une Courtisane. Il entretient une Courtisane. Et par extension on le dit de toutes les femmes de mauvaise vie, qui sont un peu considérables, & au-dessus des coureuses.

COURTISER. v.a. Faire la cour à quelqu'un dans l'espérance d'en obtenir quelque chose. Cet homme vous courtise fort. Il n'est pas d'humeur à courtiser personne, s'il n'en a besoin. Il courtise ce vieillard pour avoir sa succession. Il ne se dit pas du sujet à l'égard du Souverain.

On dit, Courtiser les Dames, pour dire, Être assidu auprès des Dames, chercher à leur plaire. Il est galant, il courtise les Dames. Il y a longtemps qu'il courtise une telle. Il est du style familier.

On dit figurément, Courtiser les Muses, pour dire, Se plaire, s'adonner aux belles Lettres, particulièrement à la Poësie.

COURTISÉ, ÉE, participe .

COURTOIS, OISE. adj. Civil, gracieux, tant en ses discours qu'en son accueil, & en toutes ses actions. Fort courtois. Courtois aux Dames. Il n'est guère courtois. Il est peu courtois. Il vieillit.

On appeloit autrefois Armes courtoises, Les armes dont on se servoit dans les Tournois, parce que la pointe & le tranchant en étoient émoussés, & qu'elles n'étoient point meurtrières. Les armes de guerre étoient appelées Armes émoulues.

COURTOISEMENT. adv. D'une manière courtoise. Il le reçut fort courtoisement. Il vieillit.

COURTOISIE. s.f. Civilité, bon office qu'on rend à quelqu'un. Il l'a traité avec beaucoup de courtoisie. Je vous remercie de votre courtoisie. Il est familier.

COUSIN, INE. s. Il se dit de ceux qui sont issus, soit des deux frères, soit des deux soeurs, soit du frère ou de la soeur. Cousins germains. Les enfans de ceux-ci s'appellent Cousins issus de germain. Les autres qui sont plus éloignés s'appellent Cousins au troisième & au quatrième degré, &c. Bon cousin. Cher cousin. C'est mon cousin, ma cousine. Nous sommes cousins. De quel côté sont-ils cousins?

En France, le Roi dans ses Lettres traité de Cousins, non-seulement les Princes de son sang mais encore plusieurs Princes étrangers, les Cardinaux, les Pairs, les Ducs, les Maréchaux de France, les Grands d'Espagne, & quelques Seigneurs du Royaume.

On dit proverbialement, Tous Gentilshommes sont cousins, & tous vilains sont compères.

COUSIN se dit quelquefois figurément De ceux qui sont bons amis & en bonne intelligence. Si vous faites telle chose, nous ne serons pas cousins. Il est familier.

On dit proverbialement & dans le style familier, Si telle fortune m'arrivoit, le Roi ne seroit pas mon cousin, pour dire, Je m'estimerois plus heureux que le Roi.

On dit par raillerie & en burlesque, qu'Un homme est mangé de cousins, ou qu'il a toujours des cousins chez lui, Quand plusieurs Gentilshommes de campagne, sous prétexte de parenté ou d'amitié, viennent l'importuner & manger chez lui.

COUSIN. s.m. Sorte de moucheron piquant, & fort importun. Un cousin le vint piquer à la joue. Les cousins l'ont fort importuné, l'ont tourmenté toute la nuit. Mangé de cousins.

COUSINAGE. s.m. La parenté qui est entre cousins. Ils s'appellent cousins, je ne sai d'où vient ce cousinage. Il est entré dans cette maison sous prétexte de cousinage.

Il se prend aussi pour Toute l'assemblée des parens. Il pria tout le cousinage. Il est du style familier.

COUSINER. v.a. Appeler quelqu'un cousin. Il vous cousine, de quel côté est-il votre cousin? Je ne sai s'ils sont parens, mais ils se cousinent.

Il se dit aussi dans le style familier, Des petits Gentilshommes de campagne qui vont visiter les autres plus riches, pour vivre quelque temps chez eux. Comment peut-il vivre avec si peu de biens? Il va cousiner chez l'un, chez l'autre. Il s'est accoutumé à cousiner. En ce sens il est neutre.

COUSINÉ, ÉE, participe .

COUSINIÈRE. s.f. Sorte de gase dont on entoure un lit, pour se garantir des cousins.

COUSSIN. s.m. Sorte de sac cousu de tous les côtés, & rempli de plume, ou de bourre, ou de crin, &c. pour s'appuyer, ou pour s'asseoir dessus. Coussin de drap. Coussin de velours, &c. Coussin de carrosse. Coussin qu'on met sur la selle d'un cheval, pour y être assis plus mollement. Coussin qu'on met derrière la selle, pour porter quelqu'un en trousse, en croupe, ou pour y mettre une malle ou une valise.

COUSSINET. s.m. Petit coussin. Il faut mettre un coussinet derrière la selle pour porter la valise, la malle. Un coussinet de senteur. Coussinet qu'on met sous la cuirasse, &c.

COÛT. s.m. Ce qu'une chose coûte. Il n'est plus guère d'usage que dans cette phrase de Pratique, Les frais & loyaux coûts.

On dit proverbialement, que Le coût fait perdre le goût, pour dire, que La trop grande dépense qu'il faudroit faire pour avoir une chose, en ôte l'envie.

COÛTANT. adj. Qui n'a point de féminin, & n'est d'usage qu'en cette phrase, Le prix coûtant. Je vous le donne au prix coûtant, pour dire, Au prix qu'il m'a coûté.

COUTEAU. s.m. Instrument composé d'une lame & d'un manche, & qui sert à couper,

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.