RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
Page 5:717
Cette ensuple étoit, avant l'invention de cette
machine ingénieuse, garnie de petites pointes qui
passoient à - travers le velours, & qui le tenoient appliqué
sur l'ensuple. On étoit obligé d'employer ces
pointes aux velours, parce que si l'on eût enroulé
cette étoffe sur elle - même, comme les autres, son
poil se seroit écrasé, n'auroit pû se redresser, & l'étoffe
eût été gâtée; mais d'un autre côté les pointes
l'érailloient, la cribloient de petits trous, & nuisoient
beaucoup à sa qualité. Ce fut ce qui détermina
un ouvrier à chercher un remede à ces inconvéniens;
& il trouva l'entacage, qui consiste à faire
faire plusieurs tours au velours, sur des baguettes
auxquelles son envers est toûjours appliqué, & contre
lesquelles il est si fortement retenu par le seul
frotement, qu'on déchireroit plûtôt l'étoffe que de
l'en séparer. Entre ces baguettes il y en a à la vérité
une de fer assez large, & dont la surface est
toute hachée, afin d'augmenter le frotement par ces
inégalités. On trouvera à l'article
Entamer un cheval, ou commencer à lui faire comprendre les premieres leçons du Manége, expressions synonymes: ce cheval n'est qu'entamé.
Entamer une volte, un changement de main, se dit pour désigner l'instant où l'on commence cette volte ou ce changement de main: Vous n'avez pas saisi les tems justes par lesquels vous deviez entamer votre changement de main.
Entamer se dit encore en parlant du terrein que
l'animal embrasse, & de la jambe qui précede, ou
qui est la premiere à l'embrasser. Au galop à droite
la jambe de devant du hors - montoir, & au galop la
jambe de devant du montoir, doivent entamer. Voy.
Les anciens ont distingué cinq manieres de faire une entamure sur les parties dures; savoir en troüant ou trépanant, en raclant, en sciant, en limant, & en coupant.
On troue ou on trépane avec un instrument tranchant
en forme de scie ronde, appellée trépan. On
racle avec un instrument nommé rugine; cette opération
emporte la superficie des os corrompus, ce
qui rend plus prompt l'effet des remedes appliqués.
On scie les os des membres qu'on doit amputer. On
lime les dents pour les séparer, pour les rendre égales, & pour en emporter la carie. On coupe avec
des tenailles incisives les extrémités des os cassés,
dont les pointes peuvent piquer certaines parties.
On coupe les os mêmes dans leur continuité, lorsqu'on ne peut les scier, ou les séparer dans leur contiguite.
Voyez
Les anciens ont aussi distingué douze manieres de faire une entamure aux parties molles; l'aplotomie, la phlébotomie, l'artériotomie, l'oncotomie, le catacasmos, le périérèse, l'hypospatisme, le périscithisme, l'encopé, l'acrotériasme, l'angéïotomie, & la lithotomie. La définition de tous ces mots, que nous allons ajoûter ici contre notre coûtume, ne tiendra guere plus d'espace que la désignation des renvois.
L'aplotomie est une simple ouverture faite à une
partie molle; la phlébotomie est l'ouverture d'une
veine; l'artériotomie, celle d'une artere; & l'oncotomie,
celle d'un abcès. Le catacasmos est ce
qu'on appelle en françois scarification: il y en a de
trois sortes; savoir, la moucheture, qui ne va pas
au - delà de la peau; l'incision, qui pénetre jusqu'aux
muscles; & la taillade, qui va jusqu'aux os. La périerèse
est une espece d'incision que les anciens faisoient
autour des grands abcès; l'hypospatisme est
une incision qu'ils pratiquoient au - devant de la tête,
& qui pénétroit jusqu'à l'os; le périscithisme est une
incision circulaire qu'ils continuoient depuis une
tempe jusqu'à l'autre, & qui pénétroit jusqu'à l'os.
La cruauté de ces trois especes d'operations, & leur
peu de succès, les ont proscrites. L'encopé est l'amputation
d'une petite partie, par exemple, d'un
doigt; l'acrotériasme est l'amputation d'un membre
considérable, par exemple d'une jambe; l'angéïotomie
est l'ouverture d'un vaisseau; la lithotomie
est une ouverture qu'on fait à la vessie pour on
tirer une pierre. Principes de Chirurgie. Article de M.
le Chevalier
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.