ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 5:718

ENTE, ENTER, ENTURE

ENTE, ENTER, ENTURE, (Jardinage.) est la même chose que greffer. Voyez Greffe. (K)

ENTE

ENTE, adj. terme de Blason, qui se dit des partitions, & des faces ou bandes qui entrent les unes dans les autres à ondes rondement.

Maillé - Brezé en Normandie, fascé, enté, ondoyé d'or & de gueules.

ENTEES

ENTEES, s. f. (Venerie.) Ce sont des fumées de cerf ou de biche, dont deux ne font qu'une, & qui peuvent se séparer sans se rompre.

ENTER

ENTER, v. act. en Architecture, se dit de deux pieces de bois assemblées bout - à - bout, posées perpendiculairement comme des poteaux - corniers & autres. (P)

Enter

Enter, (Fauconn.) c'est lorsqu'un oiseau a une penne froissée, rompue, albrenée, la rejoindre à une autre. Il se dit aussi de la penne qu'on raccommode à l'aiguille ou au tuyau.

ENTES

ENTES, s. f. (Chasse.) peaux d'oiseaux remplies de foin ou de paille, qu on siche à un piquet planté en terre, pour servir d'appas aux autres oiseaux, & les attirer dans les rets qu'on leur a tendus.

ENTENDEMENT

ENTENDEMENT, s. m. (Logique.) n'est autre chose que notre ame même, en tant qu'elle conçoit ou reçoit des idées.

Quand je dis assirmation, négation, desir, contentement, ennui, approuver, &c. je ne prononce point des mots destitués de sens: cependant je ne me représente point ce dont je parle sous aucune forme corporelle. La puissance que nous avons de penser ainsi, s'appelle l'entendement, ou la faculté intellectuelle. A la vérité, dans le tems même que l'entendement pur s'exerce & s'applique sur ses idées, l'imagination présente aussi ses images & ses phantômes: mais bien loin de nous aider par ses soins, elle ne fait que nous retarder & nous troubler. Il faut donc mettre une grande différence entre les idées de l'entendement, & les phantômes de l'imagination. L'entendement conçoit avec netteté; mais dans ce que l'imagination présente, il n'y a le plus souvent que confusion. Je comprends fort bien ce que c'est qu'une figure formée de 120 ou de 124 côtés égaux; j'en démontrerai la génération & les propriétés: mais la peinture que l'imagination s'en fait, n'est point distincte. L'entendement détermine tous ces côtés, & les compte nettement; l'imagination n'oseroit l'entreprendre, elle n'en sauroit venir à bout. L'entendement & l'imagination ont l'un & l'autre des idées fort claires d'un triangle; mais celle de l'imagination est plus vive & plus frappante, parce qu'elle est accompagnée de sensations. Quant à une figure de 120 côtés, celle que l'imagination présente est confuse. Lorsque dans une histoire l'on me parle de 50 bataillons & de 53 escadrons, ces deux nombres sont très - précisément conçûs par mon entendement; mais l'imagination s'embrouille, & ce qu'elle conçoit, elle se le représenteroit de même, si ce détail avoit été composé d'autres nombres.

Non - seulement l'entendement se forme des idées précises de ce que l'imagination ne présente que très confusément, il en rectifie de plus les contradictions. L'imagination ne se représentera jamais les Antipodes que renversés; mais l'entendement se convainct qu'un homme n'a point cette situation, dès que ses piés sont plus près que sa tête du centre de la terre. Voyez Antipodes.

L'esprit a d'autant plus d'étendue, qu'il peut penser à un plus grand nombre de choses à la fois, passer plus rapidement d'une pensée à une autre, & en parcourir un grand nombre comme d'un seul coupd'oeil; de même qu'un bras est plus robuste, lorsqu'il agit avec plus de promptitude & qu'il soûtient une plus grande quantité de poids en même tems. Or il en est de la force de l'entendement, comme de celle du corps; elles croissent l'une & l'autre par l'exercice, mais par un exercice modéré, reglé, & dont les efforts s'augmentent insensiblement. Un esprit qui restera dans l'inaction, demeurera toûjours étroit; & celui qui entreprendra tout - à - la - fois un trop grand nombre de choses, & se portera d'abord aux plus difficiles, loin de redoubler ses forces, les affoiblira & courra risque de les perdre entierement. Il faut donc aller par ordre, c'est - à - dire commencer par le plus aisé, & des connoissances les plus simples ne passer jamais tout d'un coup aux plus difficiles, mais s'avancer par degrés des simples à celles qui ne sont que tant - soit - peu composées, & de - là s'élever à d'autres un peu plus difficiles à démêler, &c. Il n'en faut jamais quitter aucune sans l'avoir distinctement comprise, & se l'être rendue familiere. Quand on étudie les Mathématiques avec cette précaution, les démonstrations les plus compliquées ne sont guere plus de peine que les plus simples n'en saisoient au commencement. Un enfant n'attend pas six ans pour compter jusqu'à trois; qu'on lui apprenne à dire 3 & 1 c'est 4, 4 & 1 c'est 5; qu'un quart - d'heure apres on le lui fasse répéter, il n'a plus besoin d'effort pour compter jusqu'à cinq. Qu'on mette toûjours des intervalles entre les progrès qu'on lui fera faire; la seconde dixaine le fatiguera encore un peu: dès qu'il sera venu à 20, on lui rendra familiers peu - à - peu les noms des dixaines jusqu'à 100; & dès qu'il saura remplir l'intervalle de 20 à 30, il saura remplir les autres jusqu'à cent. Voy. les articles Evidence, Sensations, où l'on expose & l'on déduit par une méthode philosophique l'origine & le progrès de nos idées, c'est - à - dire des opérations de notre entendement. Cet article est tiré des papiers de M. Formey.

ENTENDRE LE NUMERO

ENTENDRE LE NUMERO, (Comm.) c'est en terme de Commerce, connoître le véritable prix d'une marchandise, caché sous la marque que le marchand a coûtume d'y mettre, & dont il n'y a que lui & ses garçons qui ayent la clé. Voyez Numero, Chiffre, & Marque. Dictionn. de Commerce, de Trévoux, & Chambers. (G)

Entendre les Talons

Entendre les Talons, (Manége.) Voy. Fuir les Talons.

ENTENNES

ENTENNES, s. f. (Marine.) Les entennes d'une machine à mâter sont trois mâts plantés sur le côté de la machine, où sont frappées les caliournes qui servent à élever les mâts. (Z)

ENTENTE

ENTENTE, s. f. On dit, en Peinture, ce tableau est bien entendu, est d'une belle entente; c'est - à - dire que l'ordonnance en est bien entendue, qu'il est conduit avec beaucoup d'entente, soit pour la disposition du sujet, soit pour les expressions, le contraste, ou la distribution de lumieres. Entente se dit aussi d'une partie d'un tableau seulement: ce grouppe, cette figure sont d'une belle entente de lumiere, de contraste, &c. Dictionn. de Peint. (R)

ENTER

ENTER, s. f. (Bas au métier.) c'est doubler le sil sur un certain nombre d'aiguilles. Voyez, à l'article Bas au Métier, comment l'enture se pratique. Les réglemens veulent que les entures ayent au moins six mailles, & soient doubles & bien nettes.

ENTERINEMENT

ENTERINEMENT, s. f. (Jurisprud.) signifie la disposition d'un jugement, qui donne un plein & entier effet à quelque acte qui ne pouvoit valoir autrement. Ce terme vient du mot gaulois enterin, qui signifioit entier, & entérinement qui signifioit entierement. On disoit sief entérin, pour sief entier. On demande en justice l'entérinement des lettres de rescision, & des lettres de requête civile; & lorsqu'elles paroissent bien fondées, le juge en ordonne l'entérinement, c'est - à - dire la pleine & entiere exécution. Ce terme paroît propre pour exprimer l'exécution qui est ordonnée de certaines lettres du prince, pour

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.