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Mais est - il certain, continue M. Senac, que les parois du ventricule soient des instrumens purement passifs dans la dilatation du coeur? elles sont entierement passives dans leur écartement, puisqu'elles cedent à une force étrangere qui les pousse du centre vers la circonférence; nul agent renfermé dans leur tissu ne les force à s'éloigner: car dans ces parois, il n'y a d'autre force que la force de la contraction musculaire; or la contraction doit nécessairement rapprocher du centre toutes les parties du coeur.
Bien loin d'avoir en elles - mêmes une force dont l'action les écarte, ces parois résistent à la dilatation par la contractilité naturelle aux fibres qui les composent; elles ont une force élastique que la mort même ne détruit pas: l'esprit vital qui met en mouvement les parties, leur donne encore une force supérieure qui les resserre dans le corps animé: or ces forces résistant à la force étrangere qui les dilate, une telle résistance augmente par gradation; il peut entrer une certaine quantité de sang dans les cavités du coeur, dont les parois laissent toûjours un espace entr'elles, parce qu'elles ne peuvent jamais se rapprocher au point de se toucher; mais cet espace n'étant jamais vuide, la puissance qui continue à pousser le sang, le détermine contre la surface intérieure du coeur; la résistance commence, elle augmente ensuite à proportion des divers degrés d'action contre les parois: la résistance est donc plus grande quand cet action finit que quand elle commence; le coeur est cependant dilaté en tous sens dans le même instant, c'est - à - dire que l'écartement de ses parois se fait en même tems de la base à la pointe comme dans toute la circonférence: c'est ce qu'on éprouve en injectant de l'eau dans la cavité de cet organe; l'effort se communique en même tems à toutes ses parties selon toutes ses dimensions.
On n'aura plus recours à la raréfaction du sang
imaginée par Descartes, ni à la copule explosive de
Willis, pour expliquer comment se fait la dilatation
du coeur, depuis que ces causes prétendues ont été
démenties par l'expérience: Lower les a combattues
avec succès; d'autres en ont démontré le ridicule
de maniere à en bannir l'idée de l'esprit de tous
les Philosophes sensés. Extrait du traité du coeur de
M. Senac. Voyez
Quand on ouvre un chien vivant, on voit dans le coeur de cet animal & dans les vaisseaux qui en dépendent, deux mouvemens principaux: les arteres se resserrent aussi - bien que les oreillettes: dans le tems que le coeur se dilate, celles - là poussent le sang vers le coeur de l'animal, celui - ci le reçoit: si l'on coupe la pointe du coeur de l'animal vivant, & que l'on le tienne élevé, on voit jaillir le sang dans le tems de sa dilatation, sans qu'il paroisse dans ce fluide aucune apparence d'ébullition, d'effervescence, ni d'explosion, mais il répand une fumée qui a une odeur desagréable, âcre; il s'y fige en se refroidissant dès qu'il est laissé en repos; & lorsque le coeur se contracte à son tour, on voit les arteres & les oreillettes se dilater en même tems, parce que celles - ci reçoivent plus de sang qui écarte leur parois à proportion de la quantité qui est poussée dans leur cavité par le coeur qui se vuide de celui qui est contenu dans les siennes.
Ces deux mouvemens opposés qui arrivent, l'un par la contraction, l'autre par la dilatation de ces organes, donnent lieu à ce qu'on appelle pulsation, parce que pendant que leurs parois s'écartent, ils se portent vers les corps contigus & les frappent: une
L'état naturel du coeur, s'il pouvoit rester en repos, livré à lui - même, à son élasticité, seroit bien approchant de celui de systole; mais tant qu'il se contracte par l'influence du fluide nerveux, il se resserre au - delà de ce qu'il pourroit faire par la seule contractilité de ses fibres; & tant qu'il reçoit le sang poussé par ses vaisseaux, il est dilaté au - delà de ce qu'il paroît être dans le relâchement, ainsi il est toûjours dans un état violent tant que la vie dure; il l'est même après la mort, parce que toutes les arteres par leur élasticité, aidées du poids de l'atmosphere, expriment le sang qu'elles contiennent & le poussent dans les veines & le coeur qui cede à ces forces combinées, & se laisse dilater plus que no ne comporte sa force de ressort naturel.
C'est le propre de tous les muscles de se contracter
sans le secours d'aucune puissance étrangere jusqu'à un certain point: jusqu'à ce qu'ils soient parvenus
à se raccourcir, à se resserrer à ce point, ils
peuvent être regardés comme dans un état violent:
le coeur étant dilaté après la mort au - delà de ce
qu'il seroit si le sang ne l'y forçoit pas, est donc ainsi
dans un état violent contre lequel il résiste autant
qu'il peut: ainsi dans quelque situation que soit le
coeur pendant la vie & après la mort, les systoles &
les diastoles sont toûjours violentes; il est toûjours
en - deçà ou en - delà de la situation qu'il affecteroit
selon sa tendance naturelle. Voyez
Les mouvemens de diastole, & par conséquent desystole du cerveau, sont connus depuis long - tems: les plus anciens Anatomistes ont observé que ce viscere paroît se resserrer & se dilater alternativement: les fractures du crane, les caries de cette boite osseuse, le trépan appliqué, même à dessein, leur ont fourni l'occasion de faire cette observation sur les hommes & sur les animaux.
Cette vérité n'a cependant pas été reçue généralement: il s'est trouvé des observateurs qui ont voulu la détruire par les mêmes moyens dont on s'étoit servi pour l'établir; d'autres en convenant de l'apparence des mouvemens du cerveau, ont soutenu qu'ilsne lui sont point propres, mais qu'ils dépendent de la pûlsation du sinus longitudinal ou de celle des arteres de la dure - mere, ou enfin du repos & de l'action alternative de cette membrane.
Les auteurs ne sont pas moins partagés au sujet
de l'ordre, que suivent ces mouvemens comparés
à ceux du coeur: plusieurs ont pensé que la
contraction du coeur & la dilatation du cerveau
se fait en même tems: quelques - uns ont prétendu
précisément le contraire. Voyez
D'autres, mais en petit nombre, jusqu'à présent,
ont cru remarquer quelque rapport entre les mouvemens
du cerveau & ceux de la respiration. M.
Schligting l'avoit soupçonné, & avoit érabli son
doute à cet égard dans un mémoire qu'il a donné sur
les mouvemens du cerveau, inséré dans le premier
volume des mémoires présentés à l'académie des
Sciences de Paris, par des savans étrangers. M.
Haller l'avoit simplement indiqué dans une lettre
à M. de Sauvages, célébre professeur en Medecine
de l'université de Montpellier, lorsque M. de la
Mure, aussi professeur très - distingué de la même
université, & directeur de la société royale des
Sciences de la même ville, à qui cette lettre de M.
Haller fut communiquée dans le tems, a entrepris
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