Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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nom de Dieu. Cet homme ne cesse de blasphémer Dieu et ses saints.

Prov. et fig., Il blasphème ce qu'il ignore, se dit D'un homme qui parle avec mépris d'une science ou d'un art qu'il ne connaît pas.

BLASPHÉMÉ, ÉE. participe

BLATIER. s. m. Marchand de blé. Il ne se dit guère que de Ceux qui transportent du blé sur des chevaux d'un marché à l'autre. Les blatiers achètent à des fermiers pour revendre en détail dans les marchés. Marchand blatier.

BLATTE. s. f. T. d'Entomologie. Genre d'insectes qui ne courent que la nuit, et qui vivent dans les maisons, où ils font beaucoup de dégât, en dévorant les aliments, le sucre, le cuir, les étoffes, etc.

BLAUDE. s. f. Voyez BLOUSE.

BLÉ. s. m. Plante qui produit le grain dont on fait le pain. Du blé en herbe, du blé en tuyau. Le blé est en épi. Terre à blé. Voilà une belle pièce de blé. Blé-froment. Bléseigle. Blé de mars. Blé d'hiver. Blé épais. Blés niellés, bruinés. Les blés sont beaux. Une gerbe de blé. Un épi de blé. Farine de blé. Couper les blés. Scier les blés. Battre le blé. Serrer le blé. Mettre le blé en grange.

Grands blés, Les blés-froment et les blésseigle. Blé méteil, Le blé moitié froment, moitié seigle. Petits blés, L'orge et l'avoine.

Prov. et fig., Manger son blé en vert ou en herbe, Dépenser son revenu d'avance.

BLÉ signifie quelquefois, Une pièce de blé. Se cacher dans un blé.

Prov., Être pris comme dans un blé, Être surpris, attrapé de manière qu'on ne puisse pas se sauver.

BLÉ se dit aussi Du grain seul. Il y a bien du blé dans ces greniers. Ces greniers sont pleins de blé. Un sac de blé. Un boisseau, un hectolitre de blé. Vendre du blé. Acheter du blé. Le blé est cher. Un grand amas de blé. Un marchand de blé. Enlever tout le blé d'un marché. Faire provision de blé. Serrer le blé. Semer du blé. Blé qui germe. Moudre du blé. Mesurer du blé. Vanner le blé. Un grain de blé. Un tas de blé. Un monceau de blé. Le commerce des blés. Halle aux blés. Permettre l'importation, l'exportation des blés.

Blé ergoté, se dit de Certains grains noirs qui, dans les épis du seigle, sont allongés en forme d'ergot ou de corne.

Prov. et fig., Crier famine sur un tas de blé, Se plaindre comme si l'on manquait de tout, quoiqu'on soit dans l'abondance.

Prov. et fig., C'est du blé en grenier, se dit en parlant Des choses dont la garde est bonne, et peut même être avantageuse.

Blé noir, ou Blé sarrasin, Espèce de renouée qui porte, par petites grappes, un grain noir et anguleux.

Blé de Turquie, Blé d'Espagne, ou Maïs, Plante dont la tige ressemble à celle de la canne à sucre, et dont le grain, qui a les mêmes noms, vient sur de longs et gros épis enveloppés de feuilles. Cultiver du blé de Turquie. Le blé d'Espagne ou maïs sert d'aliment chez tous les peuples des régions méridionales. Engraisser la volaille avec du blé d'Espagne. Farine de blé d'Espagne ou de maïs.

BLÊCHE. adj. des deux genres Terme d'injure, qui se dit familièrement D'un homme mou, faible de caractère, et sur la parole duquel on ne peut compter. On l'emploie aussi comme substantif. C'est un blêche, un vrai blêche. Il est très-peu usité.

BLÊCHIR. v. n. Devenir blêche. Il est très-peu usité.

BLÊME. adj. des deux genres Pâle. On ne le dit guère que Du visage, du teint. Avoir le visage blême. Avoir le teint blême. Sa maladie l'a rendu fort blême, tout blême. Il devint blême de frayeur.

BLÊMIR. v. n. Pâlir, devenir blême. Vous lui avez dit quelque chose qui l'a fait blêmir. C'est un comédien, il rougit, il blêmit quand il lui plaît. Il est peu usité.

BLESSER. v. a. Donner un coup qui fait une plaie, une fracture ou une contusion. Blesser quelqu'un; le blesser légèrement, dangereusement; le blesser à mort. Il a été blessé d'un coup d'épée, d'un coup de bâton, d'un coup de pierre, d'un coup de fusil. À la guerre, il ne se dit que Des coups qui font une plaie ou une fracture. Cet officier n'a point encore fait de campagne qu'il n'ait été blessé. Il n'a pas été blessé, il n'a reçu qu'une contusion.

Il se dit également De ce qui occasionne, par son choc, sa pression, ou son frottement, quelque plaie ou contusion. Il est tombé sur une pierre qui l'a blessé à la tête. Le joug peut blesser les jeunes boeufs. Cette selle blesse mon cheval.

Il se dit, par extension, De ce qui cause seulement quelque gêne, quelque douleur. Ces souliers me blessent.

Prov. et fig., Vous ne savez pas où le soulier le blesse, où le bât le blesse, se dit Pour donner à entendre que les gens les plus heureux en apparence, ont souvent des chagrins secrets.

BLESSER signifie, figurément, Causer une impression désagréable à la vue, à l'ouïe. Les couleurs trop éclatantes blessent la vue. Ces objets hideux blessent les regards. Ce son blesse l'oreille.

Il signifie, au sens moral, Offenser, choquer, déplaire. Qu'a donc ce discours qui vous blesse? Je ne vois rien là qui puisse blesser. Un tel procédé le blesserait, l'a blessé profondément, l'a blessé au vif. Son orgueil en fut blessé.

Fig., Blesser quelqu'un au coeur, L'offenser dans ses affections, dans ses sentiments les plus chers. L'ingratitude de son fils l'a blessé au coeur.

Ces nudités, ces paroles blessent la pudeur, Sont contraires à la pudeur.

Blesser les convenances, la vraisemblance, Faire ou dire quelque chose de contraire aux convenances, ou qui s'écarte de la vraisemblance. On dit de même, Blesser les usages, les règles, les principes, le goût, etc.

BLESSER signifie aussi, Faire tort, faire préjudice, porter dommage. Cela ne blesse personne. La clause de cette transaction, de ce contrat, blesse mes intérêts.

Blesser l'honneur, la réputation de quelqu'un; blesser l'amitié, blesser la bonne foi, la justice, etc., Faire quelque chose contre l'honneur, contre la réputation de quelqu'un, contre ce qu'on doit à l'amitié, à la bonne foi, à la justice, etc.

BLESSER avec le pronom personnel, signifie, Se faire du mal à soi-même par accident, par mégarde, ou à dessein. Il s'est blessé en tombant. Ne vous êtes-vous point blessé? Prenez garde de vous blesser en maniant cette arme. Ce poltron s'est blessé lui-même légèrement, pour faire croire qu'il a pris part au combat. Avec l'idée de réciprocité, Ils se sont blessés l'un l'autre.

Il se dit communément, dans un sens particulier, D'une femme grosse que quelque accident fait accoucher, ou met en danger d'accoucher avant terme. Elle garde le lit, parce qu'elle s'est blessée. On lui fait garder le lit de peur qu'elle ne se blesse.

BLESSER avec le pronom personnel, signifie aussi, figurément, S'offenser de quelque chose. C'est un homme qui se blesse d'un rien. C'est un homme qui se blesse aisément, qui se blesse de tout.

BLESSÉ, ÉE. participe Fig., Avoir le cerveau blessé, Avoir la tête dérangée, ou Avoir quelque travers dans l'esprit. C'est un cerveau blessé, C'est un esprit de travers.

BLESSÉ se prend aussi substantivement. Avoir soin des blessés. Les morts et les blessés.

BLESSURE. s. f. Plaie, impression que fait un coup lorsqu'il entame ou meurtrit les chairs. Grande blessure. Petite blessure. Blessure profonde, dangereuse, mortelle. Recevoir une blessure. Guérir une blessure. Mourir d'une blessure. Ses blessures se sont rouvertes. On ne le dit communément que Des blessures qui entament les chairs. Il n'a pas reçu de blessure, il a seulement une contusion.

Il se dit figurément, en parlant Des choses qui offensent l'honneur, la réputation, l'amour-propre. Les blessures faites à l'honneur, à l'amour-propre, sont plus sensibles que les autres. Dans le même sens, Rouvrir une blessure: cette phrase se dit aussi De tout ce qui renouvelle une douleur passée. Depuis que cette pauvre mère a perdu sa fille unique, chaque enfant qu'elle rencontre vient rouvrir ses blessures.

Il se dit aussi, figurément, Des douleurs morales que font éprouver certaines passions violentes. L'envie fait au coeur de ceux qui l'éprouvent de profondes blessures.

BLETTE ou BLÈTE. s. f. T. de Botan. Espèce d'amarante qui est fort commune, et qu'on emploie souvent comme plante potagère.

Il se dit aussi d'Un genre de plantes dont les fruits ont, dans leur maturité, quelque ressemblance avec la fraise.

BLETTE. adj. f. Il s'emploie le plus souvent dans cette locution, Poire blette, Poire molle, qui n'est pas encore gâtée.

Il se dit aussi De quelques autres fruits qui s'amollissent sans se gâter. On ne mange les nèfles que lorsqu'elles sont blettes.

BLEU, EUE. adj. Qui est de couleur d'azur, de la couleur du ciel. Satin bleu. Robe bleue. Avoir les yeux bleus.

Il se dit quelquefois De la couleur que certains épanchements de sang, ou certaines contusions font prendre à la peau. Quand le sang lui porte à la tête, il devient tout bleu. L'endroit de la contusion est encore bleu.

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