Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 1:256

Des personnes, Qui a de l'aptitude, des dispositions à quelque chose: on le dit soit en bien, soit en mal. C'est un homme capable de gouverner. C'est un homme capable des plus grandes choses. Il n'est capable de rien. Votre fils est capable d'affaires. Seriez-vous capable d'une telle action? Il est capable de vous desservir auprès d'elle. Cet homme est capable d'amitié, de reconnaissance. Une âme ambitieuse est rarement capable de modération. Il n'est pas capable de manquer à sa parole.

Il est capable de tout, Il peut s'acquitter très-bien de toutes sortes d'emplois. Cela se dit plus ordinairement D'un homme téméraire, furieux, ou D'un homme méchant, et signifie alors, Il peut se porter aux plus grands excès, aux actions les plus noires.

Il n'est pas capable de raison, il n'est pas capable d'entendre quelque chose, Il n'est pas en disposition, en humeur, en état d'entendre raison, d'écouter ce qu'on a à lui dire.

CAPABLE se dit aussi en parlant De la capacité légale. Être capable de recevoir, de disposer entre-vifs, ou par testament. Être capable de contracter. Il est en âge, il est capable d'exercer cet emploi.

CAPABLE se dit quelquefois absolument pour Habile, intelligent. C'est un homme capable, très-capable. Mettre une affaire entre les mains d'une personne capable.

Fam., Prendre, avoir l'air capable, Prendre, avoir l'air d'un homme qui présume trop de son habileté. Substantivement, Faire le capable, Faire l'habile homme.

CAPABLE signifie aussi, Qui peut produire tel ou tel effet, amener tel ou tel résultat; et, en ce sens, il ne se dit que Des choses. Cette maladie est capable de le tuer. Un pareil événement est capable de changer la face des affaires. Cette démarche est capable de vous nuire. J'eus recours à tout ce qui me semblait capable de l'émouvoir. Il prit toutes les mesures capables d'assurer l'exécution de son entreprise.

CAPACITÉ. s. f. La profondeur et la largeur d'une chose, considérée comme contenant, ou pouvant contenir. La capacité d'un vaisseau. La capacité du cerveau. La capacité de l'estomac.

Il signifie, en parlant Des personnes, Habileté, aptitude. Avoir beaucoup de capacité, une grande, une vaste capacité. Avoir peu de capacité. Manquer de capacité. Faute de capacité. Juger de la capacité d'un homme par ses ouvrages.

La capacité de l'esprit, L'étendue et la portée de l'esprit. Selon la capacité de son esprit.

CAPACITÉ en termes de Jurisprudence, se dit de La faculté qu'une personne a de contracter, de disposer, de donner ou de recevoir, soit par actes entre-vifs, soit par testament, etc. La capacité des parties contractantes est une des conditions voulues pour la validité de tout contrat. La capacité d'un donataire est jugée par les lois existantes à l'époque de la donation.

En Matière bénéficiale, Les titres et capacités d'un ecclésiastique, Les actes et pièces qui servent à montrer qu'il est capable de posséder le bénéfice qu'il demande.

CAPARAÇON. s. m. Sorte de couverture qu'on met sur les chevaux. Caparaçon de toile. Mettre un caparaçon à un cheval.

CAPARAÇONNER. v. a. Mettre un caparaçon. Il faut caparaçonner ce cheval.

CAPARAÇONNÉ, ÉE. participe Un cheval caparaçonné.

CAPE. s. f. Manteau à capuchon qui était fort en usage autrefois. Cape de Béarn. Ces bergers portent des capes.

Prov. et fig., N'avoir que la cape et l'épée, se disait autrefois D'un gentilhomme, d'un cadet de bonne maison qui n'avait point de bien. On le dit encore D'une personne ou d'une chose qui n'a qu'un mérite apparent et superficiel. Cela n'a que la cape et l'épée. C'est un mérite qui n'a que la cape et l'épée.

Prov. et fig., Rire sous cape, Éprouver une satisfaction maligne, qu'on cherche à dissimuler.

CAPE se dit aussi d'Une couverture de tête dont les femmes se servent en quelques provinces, contre le vent et la pluie. Cape de camelot. Cape de taffetas. Cape de toile cirée. Sortir en cape.

CAPE en termes de Marine, Situation d'un bâtiment qui a la barre du gouvernail sous le vent, et qui ne conserve que très-peu de voiles, afin de présenter le côté et de ne plus faire de route. Mettre à la cape. Être à la cape. Un bâtiment qui tient la cape est sans sillage et dérive beaucoup.

CAPELAN. s. m. On appelle ainsi, par mépris, Un prêtre pauvre ou cagot, qui ne s'attire pas le respect dû à son caractère. Ce n'est qu'un capelan. Il a vieilli.

CAPELAN désigne aussi, Un petit poisson de mer, dont la chair est douce, tendre et de bon goût. Le capelan est commun dans la Méditerranée. Les pêcheurs de morue se servent de capelans pour appât. Dans ce sens, quelques-uns écrivent, Caplan.

CAPELET. s. m. T. d'Art vétérinaire. Espèce de loupe, de tumeur qui vient au train de derrière du cheval, à l'extrémité du jarret.

CAPELINE. s. f. Espèce de chapeau dont les femmes se servaient contre le soleil.

CAPENDU. s. m. Espèce de pomme rouge.

CAPERON. s. m. Voyez CAPRON.

CAPILLAIRE. adj. des deux genres (On prononce les L sans les mouiller.) Délié comme des cheveux. Il se dit principalement, en termes de Botanique, De certaines parties des plantes. Racines capillaires. Feuilles capillaires.

Il se dit, en termes de Physique et d'Anatomie, Des tubes, des vaisseaux qui sont d'un très-petit calibre. L'ascension de l'eau dans les tubes capillaires. Veines, vaisseaux capillaires.

Plantes capillaires, ou simplement et mieux, Capillaires, se dit de Certaines fougères, dont on fait usage en médecine. Le capillaire noir. Le capillaire du Canada. Le capillaire de Montpellier. L'adiante, le cétérac, sont des capillaires. Sirop de capillaire.

CAPILOTADE. s. f. Sorte de ragoût fait de plusieurs morceaux de viandes déjà cuites. Bonne capilotade. Faire une capilotade de perdrix, de poulets.

Fig. et fam., Mettre quelqu'un en capilotade, L'accabler de coups; et, au sens moral, Médire de quelqu'un sans aucun ménagement, le déchirer par des médisances outrées.

CAPISCOL. s. m. Dignité de chapitre, dans quelques provinces, qui répond au titre de doyen.

CAPITAINE. s. m. Chef d'une compagnie de gens de guerre, soit à pied, soit à cheval. Capitaine d'infanterie, de cavalerie, de gendarmes, de carabiniers, de dragons, etc. Capitaine des gardes. Capitaine réformé. Capitaine en pied. Capitaine-lieutenant. Capitaine commandant. Le grade de capitaine.

Capitaine-lieutenant, se disait, dans la Maison du roi ou des princes, de Celui qui commandait une compagnie dont le roi, la reine, ou un prince était censé capitaine. On donnait également ce titre Au lieutenant de la compagnie colonelle d'un régiment d'infanterie.

CAPITAINE se dit aussi de Celui qui commande un bâtiment de guerre ou de commerce. Capitaine de vaisseau, de frégate. Capitaine en second. Le capitaine d'un bâtiment marchand. Capitaine marchand. Capitaine au long cours.

Capitaine de pavillon, Celui qui commande le vaisseau monté par un contre-amiral ou par un vice-amiral.

Capitaine d'armes. Voyez ARMES.

Capitaine de port, Officier préposé à la police maritime d'un port de commerce.

CAPITAINE se disait autrefois de Celui qui commandait dans certaines maisons royales. Capitaine de Fontainebleau. Capitaine de Saint-Germain. Capitaine de Vincennes. On dit aujourd'hui, Gouverneur.

Capitaine des chasses, Celui qui avait le soin de ce qui regarde la chasse dans une certaine étendue de pays. On dit dans un sens analogue, Capitaine de louveterie.

Capitaine de voleurs, capitaine de bohèmes, etc., Le chef d'une troupe de voleurs, de bohèmes, etc.

CAPITAINE se dit aussi d'Un général d'armée, par rapport aux qualités nécessaires pour le commandement. Ce roi était un grand capitaine. Sage capitaine. Capitaine expérimenté. Vaillant capitaine. Vieux capitaine. Ce général était plus soldat que capitaine. Ce n'était pas un capitaine.

CAPITAINERIE. s. f. Charge de capitaine d'une maison royale, d'un château, etc., ou de capitaine des chasses. Capitainerie de Fontainebleau. Voyez CAPITAINE.

Capitainerie des chasses, L'étendue de la juridiction d'un capitaine des chasses. Cette terre était dans la capitainerie de Saint-Germain.

CAPITAINERIE dans quelques maisons royales, désignait, Le lieu affecté au logement du capitaine du château et des chasses. Loger à la capitainerie.

CAPITAL, ALE. adj. Principal. C'est là le point capital de l'affaire. Affaire capitale. Cette clause est capitale dans le contrat. Défaut capital.

En termes de Peinture, Tableau capital, Tableau d'un peintre célèbre, qui se distingue des autres productions du même artiste par son étendue, sa perfection ou son prix.

Les sept péchés capitaux, Les sept péchés mortels.

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.