LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 256

fondre les métaux. Dans l'affinage, on s'en sert pour désigner Le gonflement ou le soulèvement des cendres dans la coupelle.

COCHONNÉE

COCHONNÉE. s. f. Ce qu'une truie faile petits cochons en une portée. Elle a fait tant de petits cochons en une cochonnée.

COCHONNER

COCHONNER. v. n. Il ne se dit que d'Une truie qui fait de petits cochons. La truie a cochonné. Elle cochonnera bientôt.

On l'emploie activement dans un antre sens, qui est, Faire salement et grossièrement un ouvrage. C'est un ignorant qui cochonne la besogne. Voilà qui est bien cochonné. Il est familier.

COCHONNERIE

COCHONNERIE. s. f. Terme populaire, pour dire, Malpropreté.

COCHONNET

COCHONNET. s. masc. Sorte de boule à douze faces, sur chacune desquelles il y a des poiuts marqués depuis un jusqu'à douze. Jouer aucochonnet.

On appelle aussi Cochonnet, Ce que des gens qui jouent à la boule ou au palet, jettent devant eux au hasard, pour leur servir de but. Cochonnet va devant.

COCO

COCO. s. m. Fruit du cocotier. Ce fruit est gros comme un melon, et quelquefois davantage. Une tasse de coco. Un chapelet de coco. Les Indiens tirent du fil de la première écorce du coco, et en font de la toile. La chair du coco est agréable. Il y a dans le coco, frais cueilli, une liqueur bonne à boire.

COCON

COCON. s. m. La coque qui enferme le ver à soie quand il a achevé de filer. Un cocon de ver à soie.

COCOTIER

COCOTIER. s. m. L'arbre qui porte la noix de coco.

COCTION

COCTION. s. f. Action de faire cuire dans de l'eau bouillante, ou dans une autre liqueur. Il signifie aussi L'effet de cette action.

Il se dit proprement, De la digestion des alimens dans l'estomac. Quand l'estomac est foible, la coction ne se fait pas bien.

On dit aussi, La coction des humeurs. Cela sert à la coction des humeurs.

On dit encore, La coction des métaux, en parlant De la manière dont les métaux se perfectionnent dans le sein de la terre.

COCU

COCU. s. m. Terme de dérision et un peu libre, qui se dit De celui dont la femme manque à la fidélité conjugale. Il est cocu. C'est un cocu. Sa femme l'a fait cocu.

COCUAGE

COCUAGE. s. masc. C'est aussi un terme de dérision et un peu libre, qui se dit De l'état d'un homme qui est cocu. Il souffre patiemment le cocuage.

COCYTE

COCYTE. s. mas. Un des fleuves de l'Enfer, selon la Fable. Il se prend poétiquement pour l'Enfer même.

COD

CODE

CODE. s. m. Recueil, compilation des Lois, Constitutions, Rescrits, etc. des Empereurs Romains. Le Code Tnéodosien ou de Théodose. Le code de Justinien, qu'on appelle aussi absolument Le Code. Dans un tel titre du Code. Le Code et le Digeste.

Il se dit De quelques compilations des Ordonnances, comme, Le CodeHenri. Il se dit aussi De quelques Ordonnances sur des matières particulières, comme: Le Code Louis. Le Code Civil. Le Code Criminel. Le nouveau Code. Le Code de la Marine. Le Code Noir.

CODÉCIMATEUR

CODÉCIMATEUR. s. m. Celui qui perçoit des dîmes avec un autre Décimateur.

CODÉTENTEUR

CODÉTENTEUR. s. m. Terme de Jurisprudence. Qui retient avec un autre, une somme, une succession, un héritage.

CODICILLAIRE

CODICILLAIRE. adj. des 2 genr. (Les L ne sont pas mouillées dans ce mot et le suivant.) Qui est contenu dans un codicille. Legs codicillaires. Clause codicillaire. Disposition codicillaire, etc.

CODICILLE

CODICILLE. sub. mas. Disposition écrite, par laquelle un testateur ajoute ou change quelque chose à son testament. Par son codicille il a révoqué trois ou quatre articles de son testament.

CODILLE

CODILLE. s. mas. Terme du jeu de l'Hombre, du Tri, du Quadrille. On appelle Gagner codille, Gagner sans avoir fait jouer.

CODONATAIRE

CODONATAIRE. adj. des 2 g. Associé, conjoint avec un autre dars une même donation.

COEC

COECUM

COECUM. s. m. (On pron. Cécòm.) Terme d'Anatomie emprunté du Latin. L'un des gros instestins.

COE

COEFFICIENT

COEFFICIENT. s. m. Terme d'Algèbre. On appelle ainsi Le nombre ou la quantité connue qui est au--devant d'une quantité algébrique, et qui la multiplie.

COEMPTION

COEMPTION. s. fém. Achat réciproque.

COERCIBLE

COERCIBLE. adj. des 2 g. Terme de Physique. Qui peut être rassemblé et retenu dans un certain espace. La vapeur de l'eau est coercible.

COERCITIF, IVE

COERCITIF, IVE. adj. Terme de Palais. Qui renferme le droit de coercition. Pouvoir coercitif. Puissancecoercitive.

COERCITION

COERCITION. s. f. Terme de Palais. Action par laquelle on empêche quelqu'un d'agir contre son devoir. Droit qu'on a de contraindre quelqu'un à faire son devoir. Les Abbés Commendataires n'ont point de coercition sur les Religieux.

CO--ETAT

CO--ETAT, s. masc. Il se dit d'Un État, d'un Prince qui partage la souveraineté avec un autre.

COÉTERNEL, ELLE

COÉTERNEL, ELLE. adject. Qui existe de toute éternité avec un autre. Le Verbe est coéternel au Père. Quelques Philosophes Païens ont cru que la matière étoit coéternelle à Dieu.

COEU

COEUR

COEUR. s. m. Partie noble de l'animal, dans laquelle on croit communément que réside le prinoipe de la vie. C'est un mascle creux situé dans la cavité de la poitrine, et presque transversalement couché sur le diaphragme. Il a en quelque sorte la forme d'un cône aplati par deux côtés, arrondi à la pointe, et ovalaire a la base. Le mouvement du coeur. Le battement du coeur. Palpitation du coeur. Le coeur est le premier vivant, et le dernier mourant. Les ventricules, les oreillettes, la pointe, la base du coeur. Il est blessé, frappé au coeur. Le coeur lui bat. Le coeur lui palpite. Le coeur lui tressailloit d'aise, de joie. La joie dilate le coeur. Epanouissement de coeur.

On dit d'Un homme qui se sent fort foible, fort épuisé et abattu, qu'Il a le coeur mort.

On dit aussi, que Le vin, la thériaque, etc. fait revenir le coeur.

On dit familièrement, Tant que le coeur me battra dans le ventre, au ventre, et mieux, Tant que le coeur me battra, pour dire, Tant que je vivrai.

On dit proverbialement, pour exprimer La haine mortelle qu'une personne porte à une autre, qu'Elle voudroit lui manger, lui avoir mangé le coeur, lui arracher le coeur.

Le Coeur

Le Coeur, se considère quelquefois comme le siége des passions; et en ce sens on dit d'Un homme: Il a le coeur oppressé, serré de douleur, de tristesse. Le coeur navré, outré, transi. Le coeur enflammé, embrasé d'amour, de colère, etc. Il a le coeur saisi, il a le coeur contrit. Le coeur gros de soupirs, de dépit. Le coeur plein d'amertume, d'indignation. Il a le coeur gros, il en a le coeur gros. Le coeur lui saigne. Cela me fait saigner le coeur, me fait crever le coeur. Il en a le coeur ému. Cela le touche au coeur. Son coeur nage dans la joie. On lui toucha le coeur. Vous l'avez frappé, blessé au coeur. Cela me perce, me déchire, me fait fendre le coeur. Il gardoit cela dans son coeur. J'ai gravé cela dans mon coeur. J'ai cela bien avant dans le coeur.

On dit, Avoir à coeur, prendre à coeur une affaire, pour dire, L'affectionner extrêmement, s'y intéresser fort.

On dit dans le même sens, qu'Une affaire tient au coeur.

On dit aussi, qu'Une chose tient au coeur, pour dire, qu'On en garde le souvenir, parce qu'elle a deplu et qu'elle cause de la peine.

On dit, Avoir quelque chose sur le coeur, pour dire, En avoir du ressentiment.

On dit, Se ronger le coeur, ronger son coeur, pour dire, S'affliger, se chagriner, se tourmenter.

Coeur

Coeur, se dit quelquefois par opposition à l'esprit. Ce sermon plaît à l'esprit, et ne touche point le coeur.

On dit figurément, Amollir ou attendrir le coeur de quelqu'un, pour dire, L'émouvoir, le fléchir. Et dans le même sens on dit, Vous me percez, vous me crevez le coeur, vous me faites crever le coeur, pour dire, Vous excitez dans mon âme un grand attendrissement, une grande pitié.

On dit d'Un événement qui rend le courage, qu'Il relève le coeur.

On dit, qu'Un homme a le coeur endurci, que c'est un coeur endurci, pour dire, qu'Il est tellement opiniâtre,

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.