Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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et à quatre roues, réunissent le train de derrière et celui de devant. Le brancard de cette berline est trop court. On dit quelquefois, dans ce sens, Les brancards, au pluriel. L'un des brancards de cette voiture est rompu, est cassé.

BRANCHAGE. s. m. coll. L'ensemble des branches d'un arbre. Ce branchage est trop touffu, il faut l'élaguer.

BRANCHE. s. f. Bois que pousse le tronc d'un arbre, d'un arbrisseau, et qui s'allonge comme une sorte de bras. Petite branche. Grosse branche. Cet arbre étend ses branches bien loin, pousse ses branches toutes droites. Il faut couper cette branche. Un oiseau qui saute de branche en branche. La branche rompit sous lui. Une branche de laurier.

Mère branche, Grosse branche d'où sortent plusieurs autres branches. Branche à bois, Celle qui ne donne ni fleurs ni fruits. Branche à fruits, Celle dont les boutons doivent produire des fleurs, et ensuite des fruits. Branche gourmande, Celle qui absorbe la nourriture des autres branches. Branche chiffonne, Branche courte et menue, qui ne peut donner ni bois ni fruit.

Prov. et fig., Sauter de branche en branche, Passer brusquement d'un sujet à un autre, en ne s'arrêtant à aucun et en les traitant tous superficiellement.

Fig. et fam., Se prendre, s'attacher aux branches, S'arrêter aux circonstances inutiles d'un sujet, et négliger le fond. Cette phrase est peu usitée.

Fig. et fam., S'accrocher à toutes les branches, Se servir de tous les moyens, bons ou mauvais, pour se tirer d'embarras, de danger.

Prov. et fig., Il vaut mieux se tenir, s'attacher au gros de l'arbre qu'aux branches, Il vaut mieux s'attacher à celui qui a l'autorité supérieure, qu'à celui qui n'a qu'une autorité subalterne.

Prov., Être comme l'oiseau sur la branche, Être dans un état incertain, et sans savoir ce qu'on deviendra.

BRANCHE désigne, par extension, Diverses choses qui ont avec les branches des arbres un certain rapport de forme et de position.

Les branches du bois d'un cerf, Les deux parties du bois d'un cerf.

Chandelier à plusieurs branches, Chandelier dont la tige se partage en plusieurs rameaux qui portent chacun une bougie, une chandelle, etc.

Les branches d'un mors, Les deux pièces de fer qui tiennent au mors du cheval et où la bride est attachée.

Lunettes à branches, Lunettes qu'on fixe devant les yeux au moyen de deux petites branches de métal, d'écaille fondue, etc., qui s'appliquent le long des tempes.

Les branches d'un compas, d'un binocle, d'un forceps, etc., Les deux pièces qui forment un compas, un binocle, un forceps, etc., et qu'on peut écarter ou rapprocher à volonté.

En termes d'Anat., Les branches d'une artère, d'une veine, d'un nerf, Les petites artères, les petites veines, les petits nerfs qui tiennent, qui aboutissent aux grosses artères, aux grosses veines, aux grands nerfs. Les branches qui sortent du tronc de la veine cave. On dit aussi, Les branches de la moelle allongée, les branches du pubis, etc.

Les branches d'un fleuve, d'une rivière, Les rivières moins considérables qui s'y jettent. La Marne et l'Yonne sont deux branches de la Seine.

Les branches d'une mine d'or, d'argent, etc., Les petits filons qui partent du filon principal.

En termes de Fortific., Branche de tranchée, Boyau d'une tranchée.

BRANCHE se dit figurément, en termes de Généalogie, Des familles différentes qui sortent d'une même tige. La branche aînée. La branche cadette. La branche de Bourbon. La branche de Valois. Il a fait une nouvelle branche. Il est la tige de telle branche. Il est l'aîné de sa branche.

BRANCHE se dit encore, figurément, Des différentes parties ou divisions de certaines choses. Une bonne branche de commerce. Une nouvelle branche d'industrie. Une branche d'exportation. Ce commerce a bien des branches. Les différentes branches de l'administration. Les branches d'une science. Les différentes branches des mathématiques, de la physique, de l'anatomie, de l'histoire naturelle.

BRANCHER. v. a. Pendre, attacher à une branche d'arbre. Il est vieux, familier, et ne se disait guère qu'en parlant D'un voleur ou d'un déserteur qu'on pendait à un arbre. Le prévôt de l'armée trouva un soldat en maraude, et le fit brancher au premier arbre.

BRANCHER en termes de Chasse, se dit Des oiseaux qui se perchent sur des branches d'arbre. Dans ce sens, il est neutre. Le faisan, la perdrix rouge, le coq de bruyère branchent.

BRANCHÉ, ÉE. participe Il se dit proprement D'un oiseau perché sur des branches. On l'emploie figurément et familièrement dans quelques occasions. Un mousse branché sur une vergue.

BRANCHE-URSINE. s. f. (Quelques-uns disent, Brancursine.) Voyez ACANTHE et BERCE.

BRANCHIER. adj. m. T. de Fauconnerie. Il ne se dit que dans cette locution, Oiseau branchier, Celui qui n'a encore que la force de voler de branche en branche.

BRANCHIES. s. f. pl. T. d'Hist. nat. Il se dit Des organes en forme de peignes, qui servent à la respiration de l'eau, dans les poissons, et qu'on nomme vulgairement Ouïes.

Il se dit aussi d'Organes analogues, mais de forme plus variable, dont les têtards et les mollusques aquatiques sont pourvus.

BRANCHU, UE. adj. Qui a beaucoup de branches. Un arbre fort branchu.

BRANDADE. s. f. T. de Cuisine. Manière d'apprêter la morue, qui consiste à l'émincer et à la faire cuire avec de la crème, des blancs d'oeufs, de l'ail haché, de l'huile, etc. Morue en brandade.

BRANDE. s. f. Sorte de bruyère, de petit arbuste qui croît dans des campagnes incultes. Un pays de brandes. Chauffer le four avec des brandes.

Il se dit aussi Des lieux incultes où croissent çà et là ces sortes de petits arbustes. Entrer dans une brande.

BRANDEBOURG. s. m. Espèce d'ornement de broderie ou de galon qui entoure les boutonnières de certains habits. Brandebourg d'or. Brandebourg d'argent. Un habit à brandebourgs.

BRANDEBOURG se dit aussi d'Une sorte de casaque à longues manches qui était à la mode du temps de Louis XIV. En ce sens, il est féminin. Porter une brandebourg.

BRANDEVIN. s. m. T. emprunté de l'allemand. Eau-de-vie de vin.

BRANDEVINIER, IÈRE. s. Celui, celle qui vend et qui crie du brandevin, de l'eau-de-vie dans un camp, dans une garnison. Il est vieux.

BRANDILLEMENT. s. m. Mouvement qu'on se donne en se brandillant. Il est familier.

BRANDILLER. v. a. Mouvoir, agiter deçà et delà. Brandiller les jambes. Brandiller les bras.

BRANDILLER avec le pronom personnel, Se mouvoir, s'agiter en l'air par le moyen d'une corde, d'une escarpolette, ou de quelque autre machine. Se brandiller sur une corde. Ce verbe est familier.

BRANDILLÉ, ÉE. participe

BRANDILLOIRE. s. f. Il se dit de Branches entrelacées ou de quelque autre chose semblable, sur quoi l'on peut s'asseoir pour se brandiller. Se mettre sur une brandilloire. Il est familier et peu usité.

BRANDIR. v. a. Secouer, agiter dans sa main une lance, un épieu, une épée, etc., comme si on se préparait à frapper. Il brandissait une pique. Brandir une lance. Brandir une épée, un sabre, une hache, un bâton, etc.

BRANDIR en termes de Charpenterie, Arrêter, affermir deux pièces de bois l'une contre l'autre, sans qu'elles soient entaillées; ce qui se fait au moyen d'une cheville qui les traverse. Brandir un chevron sur la panne.

BRANDI, IE. participe Prov., Enlever un gros fardeau, un gros ballot tout brandi, L'enlever tout d'un coup. Enlever un homme tout brandi, L'enlever en l'état où on le trouve. Ces phrases vieillissent.

BRANDON. s. m. Espèce de flambeau fait avec de la paille tortillée. Allumer des brandons.

Il se dit aussi Des corps enflammés qui s'élèvent d'un incendie. Le vent poussait des brandons qui portaient l'incendie de tous côtés.

Il s'emploie dans certaines phrases figurées du style élevé. Les brandons de la discorde. Jeter le brandon de la discorde parmi les citoyens. Cet homme est un brandon de discorde. Cet écrit est un brandon de guerre civile.

Le dimanche des brandons, se disait anciennement Du premier dimanche de carême, parce que, ce jour-là, le peuple allumait des feux, dansait à l'entour, et parcourait les rues et les campagnes en portant des brandons ou des tisons allumés.

BRANDON se dit encore de La paille tortillée au bout d'un bâton qu'on plante aux extrémités d'un champ, d'un terrain, pour marquer que les fruits en ont été saisis judiciairement: de là l'expression de Saisie-brandon, en termes de Procédure.

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