LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798
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Page 205
Acheter du catholicon. Ordonner du catholicon.
Prendre du catholicon. Se purger
avec du catholicon.
CATHOLIQUE
CATHOLIQUE. adj. des 2 g. Qui
est universel, qui est répan du partout.
Il ne se dit qu'en parlant De la vraie
Religion, et de ce qui n'appartient qu'à
elle. La Foi Catholique. La Religion Catholique.
L'Église Catholique, Apostolique
et Romaine. Il a toujours eu des
sentimens très--catholiques, des opinions
très--catholiques.
On appelle le Roi d'Espagne, Le
Roi Catholique, Sa Majesté Catholique.
Et on appelle Cantons Catholiques,
Les Cantons Suisses qui font profession
de la Religion Catholique; Pays--Bas Catholiques, Les Provinces des
Pays--Bas où la Religion Catholique
est demeurée la Religion dominante.
Catholique
Catholique, est aussi substantif.
Un Catholique. Un bon Catholique.
On appelle proverbialement, Catholique
à gros grains, Un Catholique qui
ne fait pas scrupule de bien des choses
défendues par la Religion.
CATHOLIQUEMENT
CATHOLIQUEMENT. adv. Conformément
à la Foi de l'Église Catholique.
Il a prêché, il a écrit très--catholiquement.
CATI
CATI. sub. mas. Apprêt propre à
rendre les étoffes plus fermes et plus
lustrées.
CATIMINI
CATIMINI. En catimini, en cachette.
Façon de parler adverbiale, qui n'est
d'usage que dans le style familier. Il
a fait cela en catimini. Il est venu en
catimini.
CATIN
CATIN. sub. fém. On ne met pas ce
nom ici comme nom propre, mais comme
un mot dont on se sert pour dire
Une femme ou fille de mauvaises
moeurs. C'est une franche catin. Il est
familier.
CATIN
CATIN. s. m. Bassin dans lequel un
métal fondu est reçu.
CATIR
CATIR. v. actif. Donner le lustre à
une étoffe. Catir du drap, des bas.
Cari, ie
Cari, ie. participe.
CATON
CATON. subst. masc. Nom qu'on
donne à un homme très--sage, ou qui
affecte de l'être. C'est un Caton, il fait
le Caton.
CATOPTRIQUE
CATOPTRIQUE. s. f. Science qui
enseigne une des parties de l'Optique,
et qui explique les effets de
la réflexion de la lumière. Un traité
de catoptrique.
CAU
CAUCHEMAR
CAUCHEMAR, s. m. (se prononce
comme Cochemar.) Sorte d'oppression
ou d'étouffement qui survient quelquefois
durant le sommeil, en sorte qu'on
croit avoir un poids sur l'estomac, et
qui cesse dès qu'on vient à se réveiller.
Etre sujet au cauchemar. Avoir lecauchemar.
On dit familièrement d'Un homme
ennuyeux et incommode, que C'est un
homme qui donne le cauchemar.
CAUCHOIS, PIGEONS CAUCHOIS
CAUCHOIS, PIGEONS CAUCHOIS. Ce sont de gros pigeons, ainsi
nommés des pigeons de Caux en Normandie,
qui sont plus gros que ceux
des autres lieux.
CAUDATAIRE
CAUDATAIRE. subs. m. Celui qui
porte la queue de la robe d'un Cardinal.
CAUDEBEC
CAUDEBEC. sub. mas. Chapeau de
laine, dont la première fabrique a été
dans la ville de Caudebec. Les Caudebecs
sont moins chers, durent moins que
les castors.
CAULICOLES
CAULICOLES. s. fém. plur. Terme
d'Architecture. Tiges qui sortent d'entre
les feuilles d'Acanthe, et qui sont
roulées en volutes sous le tailloir du
chapiteau corinthien.
CAURIS
CAURIS ou CORIS. sub. m. Petite
coquille qui sert de monnoie dans plusieurs
contrées de l'Inde et de l'Afrique.
CAUSAL, ALE
CAUSAL, ALE. adj. Voyez Causatif, ive.
CAUSALITÉ
CAUSALITÉ. subst. fémin. Terme
dogmatique. Manière dont une cause
agit.
CAUSATIF, IVE
CAUSATIF, IVE. adj. Terme de
Grammaire. Il ne se dit guère qu'en
ces phrases, Particule causative, Conjonction
causative. C'est une particule
dont on se sert pour rendre raison de
ce qui a été dit. Car, Parce que, sont
des conjonctions causatives.
CAUSE
CAUSE. s. f. Principe, ce qui fait
qu'une chose est. Dieu est la première
de toutes les causes, la cause des causes,
la souveraine cause, la cause universelle.
On appelle Dieu, absolument et par
excellence, Cause première, comme on
appelle les créatures, Causes secondes.
Dieu laisse agir les causes secondes. Il
y a aussi différens genres de causes.
Cause principale. Cause instrumentale.
Cause matérielle. Cause formelle. Cause
efficiente. Cause finale. Cause exemplaire.
Cause physique. Cause morale. Causeoccasionnelle.
On dit, qu'Un homme est cause du
bonheur, du malheur d'un autre, pour
dire, qu'Il y a donné occasion.
On dit d'Un malheur que quelqu'un
a causé sans le vouloir, Il en est la
cause innocente. Et en parlant de certaines
choses, qui amènent quelques
événemens à leur suite, on dit, qu'Elles
en sont cause. Ce que je vous dis--là est
cause de tous les désordres qui sont arrivés
depuis. Les affaires qui me sont survenues,
sont cause que je n'ai pu avoir l'honneur
de vous voir. Il est cause que je vous en
ai parlé. Les remèdes dont on l'a accablé,
sont cause de sa mort.
Cause
Cause, siguifie aussi Motif, sujet,
occasion, raison. Cause légitime. Juste
cause. Il n'a point fait cela sans cause.
Il se formalise sans cause. C'est à juste
cause qu'il en a usé de la sorte.
On dit, Parler avec connoissance de
cause, agir en connoissance de cause,
pour dire, Parler, agir avec pleine connoissance
de ce qu'on dit, de ce qu'on
fait.
Quand on ne veut pas s'expliquer sur
les motifs qu'on a de faire ou de ne pas
faire quelque chose, on dit, Je veux
faire cela, je ne veux pas faire cela, et
pour cause.
Dans les Édits et Lettres patentes,
on met, À ces causes, pour dire, En
considération de ce qui a été exposé.
Cause
Cause, signifie aussi en style de
Pratique, Droit cédé ou transmis d'une
personne à une autre; et il n'est en
usage qu'en cette façon de parler: Ayans
cause. Ses héritiers ou ayans cause.
Cause
Cause, signifie encore Intérêt. On
dit en ce sens: La cause de Dieu. La
cause du prochain. La cause des Rois. La
cause publique. La cause des pauvrés. La
cause de l'Eglise. La cause de l'Etat.
On dit, La bonne et la mauvaise cause,
pour dire, Le bon et le mauvais parti.
On dit, Prendre le fait et cause de
quelqu'un, prendre fait et cause pour
quelqu'un, pour dire, Se déclarer pour
quelqu'un, prendre son parti, le défendre.
Cause
Cause, se dit aussi d'Un procès qui
se plaide et qui se juge à l'Audience.
Mettre une cause au Rôle. Faire appeler
une cause. Plaider une cause. Gagner sa
cause. Perdre sa cause. Prendre le fait et
cause. Prendre fait et cause. Cause imperdable.
Cause appelée. Cause remise.
Bonne cause. Mauvaise cause. Cause douteuse.
Cause indubitable. Cause embrouillée.
Causes célèbres. Causes majeures.
Cause d'apparat.
On dit, qu'Un homme est en cause,
qu'il a été mis en cause, qu'il a été appelé
en cause, pour dire, qu'Il est partie
au procès; et qu'Il est hors de cause,
pour dire, qu'Il n'est plus intéressé au
procès.
On appelle Avocat sans cause, Un
Avocat qui n'est point employé. Il est
du style familier.
À cause
À cause. préposition. Pour l'amour
de, En considération de. À cause de
lui. À cause de cela.
À cause que
À cause que. conjonction. Parce
que. Je n'irai pas, à cause qu'il est trop
tard.
CAUSER
CAUSER. v. actif. Être cause. Il a
pensé causer un grand malheur. Causer
du dommage. Causer la guerre. Causer de
la joie. Causer du scandale. Causer de la
douleur. Causer du chagrin.
Causé, ée
Causé, ée. participe.
CAUSER
CAUSER. v. n. S'entretenir familièrement
avec quelqu'nn. Ils ont été
une heure à causer ensemble.
Il veut dire aussi, Parler trop, parler
inconsidérément. Ne lui dites que
ce que vous voudrez que tout le monde
sache; car il aime à causer. Il est familier.
On dit dans le style familier, Causer
de choses et d'autres, pour dire, S'entretenir
familièrement de diverses choses
sans contention d'esprit; et ce n'est
qu'en cette phrase et en d'autres semblables,
que Causer se dit avec un régime.
Nous avons causé littérature, voyages,
etc. pour dire, Causé de littérature,
de voyages, etc.
Causer
Causer, signifie aussi, Parler avec
malignité. N'allez pas si souvent dans
cette maison, on en cause.
CAUSERIE
CAUSERIE. s. f. Babil, action de
causer. C'est une causerie perpétuelle. Il
est familier.
CAUSEUR, EUSE
CAUSEUR, EUSE. adj. Qui parle
beaucoup. Une femme bien causeuse. Il
est d'humeur causeuse.
Causeur, euse
Causeur, euse, sont aussi substantifs.
Faites taire ces causeurs. Une
causeuse. Insupportable causeur.
On s'en sert aussi pour désigner
quelqu'un qui parle superficiellement
des choses, qui ne les traite pas à fond.
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