Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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en état de prendre ses précautions
ou ses mesures. Il se dit aussi par forme de
menace et signifie Prenez-y garde, si vous ne
tenez compte de l'avertissement que je vous
donne, vous vous en repentirez.

En termes de Commerce et de Finance, À
valoir
se dit de Ce qui est fourni soit en argent,
soit en billets, soit en marchandises, à compte
d'une plus forte somme qu'on doit fournir. J'ai
reçu telle somme à valoir sur ce qu'il me doit. Je
vous envoie vingt balles de draps, dont vous retirerez
le prix à valoir sur ce que le dois fournir
pour ma part dans la société.

VALOIR signifie aussi Rapporter, donner du
profit. Cette terre, cet emploi vaut tant.

Prov., Tant vaut l'homme, tant vaut la terre.
Voyez TANT.

Faire valoir une chose, Tirer d'une chose le
profit, l'avantage qu'elle peut rapporter. Faire
valoir un domaine, une terre. Faire valoir son
argent. Faire valoir ses droits. Faire valoir ses
talents.
On dit absolument : Faire valoir, Exploiter
soi-même sa terre.

Faire valoir une chose signifie aussi Lui donner
du prix, la faire paraître meilleure, plus
belle. C'est la pureté de ce diamant, plutôt que sa
grosseur, qui le fait tant valoir. Cet acteur a l'art
de faire valoir ses rôles. Il a fait valoir les endroits
les plus faibles de son discours par
manière dont il l'a débité.

Faire valoir une chose signifie encore En relever,
en vanter le mérite, l'importance. Il fait
trop valoir ses services. Je ne fais pas valoir un
si faible sacrifice.

Faire valoir sa marchandise se dit au propre
des Marchands qui, par leurs discours et par
leur adresse, savent donner une idée favorable
de ce qu'ils veulent vendre. Il se dit figurément
et familièrement de Ceux qui louent beaucoup
tout ce qu'ils ont, et jusqu'aux moindres choses
qu'ils font ou qu'ils disent.

Faire valoir quelqu'un, Le mettre en crédit,
lui fournir des occasions de paraître à son
avantage.

Se faire valoir, Se faire apprécier. Vous êtes
trop modeste, vous ne savez pas vous faire valoir.
C'est un fanfaron qui veut se faire valoir. Il se
fait valoir aux dépens des autres.

VALOIR s'emploie aussi comme verbe transitif
et signifie Procurer, faire obtenir, produire.
Cette bataille lui a valu le bâton de maréchal
de France. Que lui a valu son ambition,
sinon de le rendre odieux? Cette action ne lui a
valu que de la honte. La gloire que cette action
lui a value.

SE VALOIR, Avoir la même valeur. Ces deux
oeuvres se valent. Ces deux gredins se valent.

VAILLE QUE VAILLE, loc. adv. et familière.
À tout hasard, quoi qu'il en soit. Prenez sa promesse
vaille que vaille.

VALOREM (AD). Locution latine employée
en termes de Douanes et qui signifie Selon la
valeur des choses.

VALSE. n. f. Danse tournante exécutée par
un couple sur un mouvement à deux ou à trois
temps. Danser une valse. La valse à deux temps,
à trois temps.

Il se dit aussi de l'Air sur lequel on exécute
cette danse. Jouer une valse.

VALSER. v. intr. Danser la valse, une valse.
Il ne sait pas valser. Nous avons valsé plusieurs
fois ensemble.

VALSEUR, EUSE. n. Celui, celle qui valse.
Un bon valseur. Une bonne valseuse. Un valseur
infatigable.

VALUE. n. f. Voyez MOINS-VALUE, PLUS-
VALUE
.

VALVE. n. f. T. de Conchyliologie. Coquille.
Ce mollusque a deux valves, il est bivalve.

En termes de Botanique, il sert à désigner
les Pièces qui forment un péricarpe sec. Les péricarpes
des crucifères et des papilionacées ont
deux valves, ils sont bivalves, celui des violettes a
trois valves.

En termes d'Arts, il désigne un Appareil
servant à régler le mouvement d'un fluide. La
valve d'un pneumatique.

VALVULE. n. f. T. d'Anatomie. Membrane
qui, dans les vaisseaux ou autres conduits du
corps de l'homme et de l'animal, dirige les liquides
dans un certain sens et les empêche de
refluer. Les valvules du coeur. Il y a plusieurs
valvules dans cette veine.

VAMPIRE. n. m. Mort qui, suivant la superstition
populaire, sort de son tombeau pour
sucer le sang des vivants.

Il s'emploie figurément pour désigner Ceux
que l'on accuse de s'enrichir par des gains illicites
et aux dépens du peuple.

Il se dit encore, figurément, de Violateurs
de sépultures.

Il est encore le Nom que les naturalistes
donnent à une très grosse chauve-souris.

VAN. n. m. Instrument d'osier, en forme de
coquille, qui a deux anses, et dont on se sert
pour secouer le grain, les impuretés, afin de
séparer la paille d'avec le bon grain. Nettoyer
du grain avec le van.

VANADIUM. n. m. T. de Chimie. Métal
blanc, qui se combine à l'oxygène, au chlore, à
l'azote.

VANDALE. n. m. Celui qui détruit un monument,
qui abîme une oeuvre d'art, par allusion
à un ancien peuple de la Germanie qui dévasta
plusieurs provinces de l'empire romain. C'est
un vandale, un vrai vandale.

VANDALISME. n. m. Conduite, état d'esprit
de ceux qui détruisent des monuments, des
oeuvres d'art. On commit à cette époque beaucoup
d'actes de vandalisme. Le vandalisme de ces
sectaires s'attaqua surtout aux monuments religieux.

VANDOISE ou VAUDOISE. n. f. T. d'Histoire
naturelle
. Poisson d'eau douce du genre
des Carpes et de forme allongée. On l'appelle
aussi Dard.

VANILLE. (ILLE se prononce IYE.) n. f. Fruit
du vanillier, sorte de gousse qui a un parfum
et une saveur aromatique. Un paquet de vanilles.
Mettre deux ou trois gousses de vanille
dans une livre de chocolat. Chocolat à la vanille.
Crème à la vanille. Liqueur de vanille.

VANILLÉ, ÉE. adj. Qui est parfumé à la vanille.
Crème vanillée. Sucre vanillé.

VANILLIER. n. m. Plante sarmenteuse et
grimpante qui produit la vanille.

VANITÉ. n. f. Caractère de ce qui est vain,
vide, inutile. Tout n'est que vanité dans le
monde. L'Écriture dit : Vanité des vanités, et
tout est vanité. Mépriser les vanités du monde.
Il est revenu des vanités du monde.

Il signifie aussi Amour-propre frivole, désir
de paraître et de se faire louer, complaisance
en soi-même. Il a beaucoup de vanité. Il est
plein de vanité. Il est d'une vanité insupportable.
Flatter, blesser la vanité de quelqu'un. La
vanité l'a perdu. Il tire vanité de sa naissance.
Des vanités rivales ne se pardonnent rien.

Faire vanité d'une chose, S'en glorifier, en
faire gloire. Il danse bien et en fait vanité. On
dit plutôt aujourd'hui Tirer vanité.

SANS VANITÉ, loc. adv. dont on se sert dans
le langage familier, quand on dit de soi quelque
chose d'avantageux et pour le faire passer.
Sans vanité, j'en sais plus que lui sur ce sujet.
Sans vanité, je ne crains pas mes concurrents.

VANITEUX, EUSE. adj. Qui a beaucoup de
vanité, de désir de paraître. C'est l'homme le
plus sot et le plus vaniteux.
Substantivement,
C'est un vaniteux, une vaniteuse insupportable.

Il se dit aussi des Choses et signifie Qui indique
de la vanité, qui est inspiré par la vanité.
Des propos vaniteux.

VANNAGE. n. m. T. d'Agriculture. Nettoyage
des grains au moyen du van.

VANNAGE. n. m. T. d'Hydraulique. Ensemble
de vannes, disposition de vannes.

VANNE. n. f. Sorte de porte de bois dont on
se sert aux moulins, aux écluses des rivières,
etc., et qui se hausse ou se baisse pour laisser
aller l'eau ou la retenir. Il faut lever la vanne
pour faire tourner le moulin. Abaisser la vanne.
Réparer les vannes. Vannes de décharge. Vannes
de chasse.

VANNEAU. n. m. T. d'Histoire naturelle.
Oiseau de l'ordre des Échassiers, qui est de la
grosseur d'un pluvier et qui a une huppe noire
sur la tête. Le vanneau n'est pas aussi bon à
manger que le pluvier.

VANNER. v. tr. Nettoyer les grains au
moyen d'un van. Vanner du blé, de l'avoine, de
l'orge.

VANNERIE. n. f. Métier de vannier.
Il se dit aussi de la Marchandise du vannier.

VANNETTE. n. f. Grand panier rond, plat
et à petit bord, dont on se sert ordinairement
pour vanner l'avoine, avant de la donner aux
chevaux.

VANNEUR, EUSE. n. Celui, celle qui vanne.

VANNIER. n. m. Ouvrier qui travaille en
osier et qui fait des vans, des corbeilles, des
paniers, des hottes, etc.

VANTAIL. n. m. Battant d'une porte, d'une
fenêtre. Les vantaux d'une porte, d'une fenêtre.

VANTARD, ARDE. adj. Qui a l'habitude de
se vanter. Un homme vantard. Une femme vantarde.
Substantivement, Ce n'est qu'un vantard,
une vantarde.

VANTARDISE. n. f. Habitude de se vanter.
Il est d'une vantardise ridicule.

Il se dit aussi de l'Action de se vanter. Ce
propos n'est qu'une vantardise.

VANTER. v. tr. Louer, exalter. Vous vantez
bien votre protégé. On ne saurait trop vanter son
mérite. On le vante beaucoup pour peu de chose.
Il se vante trop.

Fam., Il n'y a pas de quoi se vanter se dit de
Quelqu'un ou à quelqu'un qui a fait une chose
blâmable, honteuse.

SE VANTER signifie familièrement S'attribuer
des qualités, des mérites que l'on n'a pas.
À l'en croire, c'est lui qui a tout fait; il se vante.

SE VANTER DE signifie Se glorifier, se faire
honneur de. Il se vante d'avoir fait réussir cette
affaire. Il m'a rendu des services, mais il s'en
vante trop.

Il signifie aussi Se faire fort de. Il s'était
vanté de le faire consentir. Il se vante d'en venir
à bout.

Le participe passé VANTÉ s'emploie adjectivement.
Les auteurs les plus vantés.

VANTERIE. n. f. Vaine louange qu'on se
donne à soi-même et qui marque de la présomption.
Il y a bien de la vanterie dans ce qu'il
dit. Il est insupportable avec ses vanteries continuelles.

VA-NU-PIEDS. n. m. Vagabond, misérable.
Il est familier.

VAPEUR. n. f. T. de Physique. Exhalaison
gazeuse résultant de la transformation partielle
ou totale d'une substance ordinairement
liquide. La vapeur d'eau est transparente comme
l'air, il en est de même de la vapeur d'éther, d'alcool,
de camphre. L'air le plus transparent contient
toujours de la vapeur d'eau. Des vapeurs
d'essence. La vapeur de l'iode est violette.

Il se dit absolument de la Vapeur d'eau. On
utilise la vapeur comme force motrice.

Machine à vapeur, Machine mise en jeu par
la vapeur de l'eau bouillante. Bateau à vapeur,
Bateau qui marche au moyen d'une machine à
vapeur.

Cheval vapeur. Voyez CHEVAL.

Bain de vapeur, Celui qu'on prend en demeurant
exposé, dans un lieu clos, à des vapeurs
chaudes qui s'exhalent d'un liquide, ou

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