Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 190

une occasion, pour dire, qu'Elles ont eu l'avantage du combat. Et que Des gens d'affaire ont eu du bon dans un parti, dans un traité, pour dire, qu'Ils y ont trouvé du gain, du profit. Et en parlant d'une affaire d'utilité, on appelle Le revenant bon, Ce qui en revient de profit. Ils ont eu tant de revenant bon dans ce traité, dans cette affaire. On appelle aussi Deniers revenans bons, La somme qui reste d'un fonds qu'on avoit destiné pour quelque dépense.

BON est aussi une espèce d'adverbe dont on se sert pour marquer qu'on approuve la chose dont il s'agit. En ce sens, il se prend aussi substantivement, lorsqu'on dit, Le bon du Roi, d'un Ministre, d'un Banquier, pour dire, L'agrément du Roi, le consentement d'un Ministre, l'acceptation d'un Banquier.

Il se dit aussi par une espèce d'interjection de surprise, ou en plaisanterie, & pour marquer qu'on ne fait nul cas de la chose dont il s'agit. Vous dites qu'il est fâché contre moi, bon!

On dit, Tout de bon, pour dire, Sérieusement. Parlez-vous tout de bon?

BONNE AVENTURE Aventure heureuse. Il lui est arrivé une assez bonne aventure. Il se dit surtout des vaines prédictions de l'avenir, & particulièrement des prédictions qu'on fait sur l'inspection de la main. Se faire dire sa bonne aventure. Une diseuse de bonne aventure.

BONBON s.m. Terme pris du langage des enfans, & dont on se sert en leur parlant, pour dire, Des friandises. C'est du bonbon. On vous donnera du bonbon.

BONNE FORTUNE Ce qui arrive d'avantageux. Il lui est arrivé une bonne fortune depuis peu. Dans le discours familier, on appelle Bonne fortune, Les faveurs des Dames. Il a eu plusieurs bonnes fortunes. C'est un homme à bonnes fortunes.

BONNE GRACE Outre la signification qui a été marquée ci-dessus, se dit Des lez d'étoffe qu'on attache vers le chevet & vers les pieds d'un lit, pour accompagner les grands rideaux. Les bonnes graces d'un lit.

BONNE VOGLIE Terme pris de l'Italien, & qui se prononce comme oille. Il se dit de celui qui se loue pour ramer sur une Galère, & qu'on appelle communément Marinier de rame. Il y a tant de bonnes voglies sur cette Galère.

Il s'emploie adverbialement dans cette [alt p. 132] phrase, De bonne voglie, qui signifie, De bonne volonté. Faire quelque chose de bonne voglie.

BONACE. s.f. Calme, tranquillité. Il ne se dit guère qu'en parlant De l'état où est la mer quand elle est calme. Un temps de bonace. En bonace. Être en bonace. La bonace retarde les vaisseaux sur la mer.

BONASSE. adj. de t. g. Simple & sans aucune malice. Il ne se dit guère que d'Une personne de peu d'esprit. Il est bonasse, tout bonasse. Il est du style familier.

BONBANC. s.m. Pierre blanche des carrières de Paris, propre à des ornemens, à faire des colonnes, &c.

BON-CHRÉTIEN Voyez CHRÉTIEN.

BOND. s.m. Le saut, le rejaillissement que fait un ballon, une balle, ou autre chose semblable, lorsqu'étant tombée à terre, elle se releve plus ou moins haut. La balle n'a point fait de bond. Attendre la balle au bond. Prendre la balle au bond. La balle a fait deux bonds, trois bonds. Le boulet de canon fit plusieurs bonds. Entre bond & volée.

On dit figurément, Prendre la balle au bond, pour dire, Faire une chose précisément dans le moment qu'elle est faisable. Et en parlant d'une chose qu'on relève après quelqu'un, on dit, que Ce n'est que du second bond.

On dit aussi figurémenent, Prendre la balle entre bond & volée, pour dire, Faire une chose dans un moment, après lequel il seroit à craindre qu'elle ne manquât. Et,Faire une chose tant de bond que de volée, pour dire, La faire d'une manière ou d'une autre, selon qu'on le peut.

On dit, qu'Une balle fait un faux bond, Lorsqu'en faisant le bond, elle s'écarte du lieu où vraisemblablement elle devoit retomber. Et on dit figurément, qu'Un homme a fait faux bond à un autre, pour dire, qu'Il a manqué à lui rendre service comme il devoit. Il m'a fait faux bond. Faire faux bond à son maître, à son ami.

On dit, Faire faux bond à son honneur, pour dire, Manquer à ce que l'on doit à son honneur. Et on dit, qu'Une femme, qu'une fille a fait faux bond à son honneur, pour dire, qu'Elle a manqué à son honneur.

On dit d'Un cheval & de quelques autres animaux, qu'Ils vont par bonds, qu'ils ne vont que par sauts & par bonds, pour dire, qu'Ils ne font que sauter. La même chose se dit d'Un jeune homme qui ne fait que sauter & gambader. Et figurément en parlant d'Un homme dont le discours est inégal & plein de saillies, on dit, qu'Il ne va que par sauts & par bonds.

BONDA. s.m. Arbre d'Afrique. C'est le plus gros & le plus haut des arbres, dont on fait des canots d'une grandeur extraordinaire.

BONDE. s.f. Grosse planche de bois, qui étant baissée ou haussée, sert à retenir ou à lâcher l'eau d'un étang. Lever la bonde. Hausser la bonde. Lâcher la bonde.

On dit figurément, Lâcher la bonde à ses larmes, à ses pleurs, lâcher la bonde à sa colère, pour dire, Donner une entière liberté à ses larmes, à ses pleurs, à sa colère. Il commence à vieillir.

BONDIR. v.n. Faire un ou plusieurs bonds. Les boulets de canon bondissent sur le pavé, dans les champs, sur la mer. Cette balle est trop molle, elle ne bondit point.

Il se dit aussi De certains animaux qui vont quelquefois en sautant. Les agneaux bondissoient dans les campagnes. Un cheval qui bondit.

Figurément, lorsqu'on a une extrême répugnance pour un aliment, ou pour quelque autre chose qui fait soulever le coeur, on dit, Cela fait bondir le coeur. Le coeur me bondit contre.

BONDISSANT, ANTE. adj. Qui bondit. Les agneaux bondissans.

BONDISSEMENT. s.m. Mouvement de ce qui bondit. Le bondissement des agneaux dans une prairie. On ne lui parle point de prendre médecine, qu'il ne lui prenne un bondissement de coeur.

BONDON. s.m. Cheville de bois, grosse & courte, dont on bouche le trou par où l'on remplit un tonneau, un muid. Le bondon d'un muid.

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.