Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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du pouvoir ecclésiastique qu'on prétend
entaché d'abus.

Fig. et fam., J'appelle de votre décision, ou
J'en appelle, Je ne me soumets pas à votre
décision, je ne l'adopte pas.

Fig., J'en appelle à votre témoignage, J'invoque
votre témoignage. J'en appelle à votre
probité, à votre honneur, à votre sagesse, etc.,

Je m'en réfère à votre probité, à votre sagesse,
etc.

Fig., En appeler à la postérité, S'en référer
au jugement de la postérité.

Fig. et fam., Il en a appelé, se dit de
Quelqu'un qui est revenu d'une grande
maladie.

APPELLATIF. (Dans ce mot et dans le suivant,
on fait sentir les deux L.) adj. m. T. de
Grammaire
. Il ne s'emploie que dans cette
locution, Nom appellatif, Nom qui convient à
toute une espèce. Homme, arbre sont des noms
appellatifs.
On dit plus ordinairement Nom
commun.

APPELLATION. n. f. Action d'appeler et
spécialement Façon de dénommer quelqu'un
ou quelque chose. Appellation à haute voix,
familière, injurieuse.

Appellation des lettres, Action de nommer
chaque lettre de l'alphabet.

Il signifie, en termes de Pratique, Appel
d'un jugement. Il ne se dit guère que dans
les formules des arrêts et des jugements. La
Cour a mis l'appellation à néant. Le jugement
sera exécuté nonobstant opposition ou appellation
quelconque.

APPENDICE. (EN se prononce IN dans ce
mot et dans le suivant.) n. m. Ce qui semble
appendu, ajouté à une autre chose.

Il désigne, en termes d'Édition, les Pages
ajoutées à un volume et contenant soit des
remarques, soit des documents qui n'ont pas
trouvé place dans l'ouvrage.

Il se dit, en termes d'Anatomie, de Botanique,
de Physique, de Toute partie qui
semble être une addition, qui sert de prolongement
à une partie principale. L'appendice
xiphoïde. Appendice membraneux. Appendice
du caecum, etc.

APPENDICITE. n. f. T. de Médecine.
Inflammation de l'appendice du caecum.
Opérer de l'appendicite.

APPENDRE. (Il se conjugue comme PENDRE.)
v. tr. Pendre, suspendre, attacher à une
voûte, à des piliers, etc. Il se dit particulièrement
en parlant des Choses que l'on offre,
que l'on consacre dans une église, dans un
temple, en signe de reconnaissance, de respect
ou pour conserver un souvenir. Appendre une
offrande, un ex-voto aux murs d'une chapelle.
Appendre des étendards à la voûte d'une église.

APPENTIS. n. m. Demi-comble, toit en
manière d'auvent à un seul égout, appuyé
contre une muraille et soutenu en avant par
des piliers ou des poteaux. Se mettre à l'abri
de la pluie sous un appentis. Il faut faire là
un appentis pour servir de remise.

APPESANTIR. v. tr. Rendre plus pesant.
L'eau avait tellement appesanti ses habits qu'il
avait peine à marcher. En chargeant ainsi
votre voiture, vous l'appesantirez tellement que
votre cheval ne pourra la traîner.

Fig., Dieu a appesanti sa main, son bras
sur ce peuple, sur cette race,
Il lui a envoyé
des châtiments. La main de Dieu s'est appesantie
sur ce peuple.

Fig., Il appesantit son joug, Son autorité
devient plus oppressive. Le joug de ce prince
s'appesantit sur son peuple.

Fig., Le sommeil appesantit ses yeux, ses
paupières,
L'envie de dormir commence à lui
faire fermer les paupières. Ses paupières, ses
yeux s'appesantissent.

Fig., S'appesantir sur un sujet, Porter tout
le poids de son attention sur un sujet, le développer
avec insistance. S'appesantir sur les
détails,
S'y arrêter trop longtemps.

Par extension, il signifie Rendre moins
propre à l'exercice des facultés physiques ou
intellectuelles. Trop manger, trop dormir vous
appesantira. L'âge, la vieillesse, l'oisiveté, la
fainéantise appesantit les corps. Le corps s'appesantit
par l'oisiveté, par un trop long repos.
Sa dernière maladie l'a beaucoup appesanti.
L'âge a beaucoup appesanti la main de ce chirurgien.
La main de ce peintre s'appesantit,
commence à s'appesantir. L'âge n'a point encore
appesanti son esprit. Son esprit baisse et
s'appesantit de jour en jour.

APPESANTISSEMENT. n. m. Action d'appesantir
ou Résultat de cette action. L'appesantissement
de la main de Dieu. L'appesantissement
graduel du corps se fait sentir dans
l'homme depuis l'âge de soixante ans. Il est
sujet à un appesantissement après chaque repas.
Appesantissement d'esprit.

APPÉTENCE. (Dans ce mot et dans le suivant,
on fait sentir les deux P.) n. f. Tendance
de tout être vers ce qui peut satisfaire ses
instincts et ses besoins, surtout physiques.

APPÉTER. v. tr. Désirer vivement par
instinct, par inclination naturelle, indépendamment
de la raison. Il n'est guère usité
qu'en termes de Physiologie. L'estomac appète
les aliments.

APPÉTISSANT, ANTE. adj. Qui excite
l'appétit. Mets appétissant. Viande appétissante.
Cela n'est pas, cela n'est guère appétissant.

Fam., Elle est appétissante, se dit d'une
Femme qui a de la fraîcheur et un certain
embonpoint.

APPÉTIT. n. m. Mouvement qui porte à
désirer ce qui peut satisfaire les besoins et
les instincts. Appétit sensuel, charnel, brutal.
Appétit déréglé, désordonné. Contenter, suivre,
satisfaire ses appétits sensuels. Se laisser entraîner,
se laisser gouverner par ses appétits. Avoir
un appétit insatiable des richesses, des honneurs.

Il se dit particulièrement du Désir de
manger. Bon appétit. Grand appétit. Avoir
appétit. Avoir de l'appétit. Avoir un violent
appétit. Donner de l'appétit. Exciter, éveiller,
aiguiser l'appétit. Être sans appétit. Rentrer en
appétit. Ôter, émousser, faire passer l'appétit.
Perdre l'appétit. Cela m'a ouvert l'appétit. Être
en appétit. Remettre en appétit. Manger avec
appétit. Manger d'appétit. Je n'ai point d'appétit
à cela. Gagner de l'appétit. Se mettre en
appétit. L'appétit me vient. Avoir l'appétit
ouvert de bon matin. Pour se bien porter, il
faut demeurer, rester sur son appétit.

Fam., Bon appétit, Espèce de souhait qu'on
adresse à quelqu'un qui mange ou qui va
manger.

Prov., Il n'est chère que d'appétit, La faim
assaisonne tous les mets.

Prov. et fig., L'appétit vient en mangeant,
Le désir de s'enrichir ou de s'élever augmente
à mesure qu'on acquiert de la fortune
ou des honneurs.

Fig., Avoir l'appétit ouvert de bon matin,
Rechercher prématurément quelque chose
d'utile et d'agréable.

Fig., Demeurer, rester sur son appétit signifie
aussi figurément Ne pas aller aussi loin
que nos désirs, que nos goûts pourraient
nous porter.

Fig., C'est un homme qui a bon appétit,
se dit d'un Homme qui recherche avec avidité
l'argent et les places, qui veut toujours
ajouter à ce qu'il possède.

APPLAUDIR. v. intr. Battre des mains en
signe d'approbation. Dans les spectacles du
cirque et du théâtre, le peuple romain marquait
sa joie en applaudissant, en battant des mains.

J'étais hier au spectacle, on applaudit beaucoup.

Il est aussi transitif dans ce sens, Applaudir
une pièce. Applaudir les acteurs, les comédiens.

Il signifie aussi donner son complet assentiment
à une chose, et, en ce sens, il est le
plus souvent précédé de la préposition à.
Applaudir à un projet. Applaudir à une proposition.

S'APPLAUDIR signifie Se vanter, se glorifier.
C'est un homme vain qui s'applaudit sans
cesse.

Il signifie plus ordinairement Se féliciter
de quelque chose. S'applaudir d'un événement
heureux. S'applaudir des bontés de quelqu'un,
de son accueil. On s'applaudit du bon
choix qu'a fait le gouvernement. Loin de me
reprocher ces sentiments, je m'en applaudis.
Il s'applaudit beaucoup de ce qu'il a dit, de
ce qu'il a fait.

APPLAUDISSEMENT. n. m. Action d'applaudir.
Son discours fut suivi de longs applaudissements.
Cet acteur a mérité, a obtenu de
grands applaudissements. Il fut reçu aux
applaudissements de toute l'assemblée, à l'applaudissement
universel. Donner, recevoir des applaudissements.

APPLAUDISSEUR. n. m. Celui qui applaudit
sans discernement.

Il signifie aussi Celui qui est payé pour
applaudir. Applaudisseurs à gages.

APPLICABLE. adj. des deux genres. Qui
doit ou peut être appliqué. Ces fonds sont
applicables à telle dépense. Ce passage n'est
point applicable au sujet dont il s'agit. Cette
loi n'est point applicable aux enfants mineurs.

APPLICATION. n. f. Action d'appliquer
ou Résultat de cette action. L'application
d'un enduit sur une muraille, des couleurs
sur la toile d'un tableau. Application de dentelles,
de fleurs sur une robe. L'application d'un
procédé, d'une découverte. L'application d'un
remède à une maladie. La loi n'a point ici
d'application. L'application d'un principe à
un cas particulier. L'application d'une peine
à un délit. Il y a dans cette pièce un vers dont
on peut faire l'application à bien des gens.

Application d'une science à une autre,
Usage qu'on fait des principes ou des procédés
d'une science pour étendre et perfectionner
une autre science. L'application de
l'algèbre à la géométrie. L'application de la
physique à la médecine. Les applications de la
chimie aux arts industriels.

Application d'une somme à telle ou telle
dépense,
Emploi spécial que l'on fait ou que
l'on doit faire d'une somme pour telle ou telle
dépense.

En termes de Théologie, Application des
mérites de
JÉSUS-CHRIST, Bienfait par lequel
JÉSUS-CHRIST transfère aux chrétiens ce qu'il
a mérité par sa vie et par sa mort.

Il signifie aussi figurément Action de s'appliquer
de toute son attention à une chose.
Avoir de l'application à l'étude. Il n'a point
d'application à ce qu'il fait. Il met toute son
application à se rendre agréable. Cela demande
une grande application. Travailler avec application.
Il fait tout sans application. Il est
incapable d'application.

APPLIQUE. n. f. T. d'Arts. Tout ce qui est
appliqué, fixé sur un objet pour le décorer.
Pièces d'applique. L'or, l'argent et autres
métaux laminés sont mis en applique sur les
meubles, sur les moulures d'une corniche, etc.

APPLIQUER. v. tr. Mettre une chose sur
une autre, soit pour qu'elle y demeure adhérente,
soit pour qu'elle y laisse une empreinte,
soit simplement pour qu'elle y touche. Appliquer
des couleurs sur une toile. Appliquer une
couche, deux couches de peinture. Appliquer
un emplâtre sur l'estomac. Appliquer des ventouses.
Appliquer un sceau, un cachet sur de

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