Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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goupillon. Il n'est guère usité qu'en termes
de Liturgie. Asperger les assistants d'eau
bénite.

Il s'emploie familièrement dans le sens
général de Mouiller par la projection d'un
liquide. Les curieux furent aspergés par les
jets d'eau.

ASPÉRITÉ. n. f. Qualité de ce qui est
raboteux, inégal. L'aspérité du sol, d'une
pierre, d'une écaille d'huître. Les aspérités d'un
terrain. La tige de cette plante est couverte
d'aspérités.

Fig., L'aspérité du caractère. Les aspérités
du style.

ASPERSION. n. f. Action d'asperger.
Légère aspersion. À l'aspersion de l'eau bénite.
On distingue le baptême par aspersion du
baptême par infusion et par immersion.

ASPERSOIR. n. m. Goupillon à jeter de
l'eau bénite. Présenter l'aspersoir. Jeter de
l'eau bénite avec l'aspersoir.

ASPHALTE. n. m. Bitume compact, noir
et luisant, très fusible, que l'on trouve à la
surface de quelques lacs, et particulièrement
sur la mer Morte ou lac Asphaltite dans
l'ancienne Judée. Asphalte de Judée, de
Suisse, etc. L'asphalte entre dans plusieurs
compositions pharmaceutiques.

Il désigne aussi le Bitume dont on recouvre,
dans les grandes villes, la chaussée des rues.

Familièrement, ASPHALTE désigne quelquefois
la chaussée elle-même.

ASPHODÈLE. n. m. T. de Botanique.
Plante de la famille des Liliacées, dont quelques
espèces sont cultivées dans les jardins.

ASPHYXIANT, ANTE. adj. Qui produit
l'asphyxie. Odeur asphyxiante. Gaz asphyxiant.

ASPHYXIE. n. f. T. de Médecine. Arrêt
plus ou moins long de la circulation, produit
par différentes causes, telles que la submersion,
la strangulation, l'absorption de gaz
irrespirables, la compression du thorax, le
rétrécissement du larynx, etc.

Asphyxie des nouveau-nés, Mort apparente
de l'enfant sortant du sein de sa mère.

ASPHYXIER. v. tr. Suffoquer par asphyxie.
Ce gaz les asphyxia. Il a voulu s'asphyxier.
On l'a trouvé asphyxié. On le retira de l'eau
complètement asphyxié.

Il se dit aussi absolument. La vapeur du
charbon asphyxie.

Son participe passé s'emploie comme nom.
Secours pour les noyés et les asphyxiés.

ASPIC. n. m. Variété de vipère dont la
morsure est très dangereuse. Il fut piqué
d'un aspic, par un aspic.

Fig., Un aspic, une langue d'aspic, se dit
d'une Personne très médisante.

ASPIC. n. m. Nom vulgaire de la grande
lavande. Il n'est guère usité que dans cette
locution, Huile d'aspic. Voyez SPIC.

ASPIC. n. m. T. de Cuisine. Plat composé
de viande ou de poisson froid et de gelée.

ASPIRANT, ANTE. adj. Qui aspire. Il n'est
guère usité qu'en termes d'Arts, dans Pompe
aspirante,
Sorte de pompe qui élève l'eau en
faisant le vide; par opposition à Pompe foulante.

Il s'emploie comme nom pour désigner
Celui, celle qui aspire à une chose, qui veut y
parvenir. Un aspirant ministre.

Il se dit plus particulièrement d'une Personne
qui aspire à obtenir une charge, un
titre, à être reçue dans un corps. Il y a pour
cette place une foule d'aspirants. Aspirant au
doctorat. Aspirante au brevet supérieur.

Aspirant de marine, Celui qui occupe le
grade au-dessous de celui d'enseigne.

ASPIRATEUR, TRICE. adj. Qui sert à
aspirer. La force aspiratrice des végétaux.

Employé comme nom masculin, il désigne,
en termes d'Arts, un Appareil pneumatique
servant à enlever les poussières des appartements.

ASPIRATION. n. f. Action d'attirer l'air
extérieur dans ses poumons. L'aspiration est
opposée à l'expiration. Une forte aspiration.

En termes de Médecine, on dit plus ordinairement
INSPIRATION.

Il signifie, en termes d'Arts, Action par
laquelle une pompe élève l'eau en faisant le
vide. Cette pompe agit par aspiration. Tuyau
d'aspiration.

Il signifie, en termes de Grammaire, Manière
de prononcer en aspirant. Dans plusieurs
mots, l'
H se prononce avec aspiration. Les Allemands
font un usage fréquent de l'aspiration.
Le signe de l'aspiration.

Figurément, il désigne l'Action de porter
ses désirs vers un objet élevé. Il n'a jamais
eu que de généreuses aspirations.

ASPIRATOIRE. adj. des deux genres. Qui
a rapport à l'aspiration. Le mouvement aspiratoire
d'une pompe, des poumons.

ASPIRER. v. tr. Attirer l'air extérieur
dans ses poumons, par opposition à EXPIRER.
Aspirer une grande quantité d'air. Aspirer
l'air à pleins poumons.

Il se dit, par extension, de l'Action par
laquelle une pompe attire, élève l'eau en
faisant le vide. Le tuyau de cette pompe aspire
l'eau avec beaucoup de force.

En termes de Grammaire, il signifie Prononcer
plus ou moins fortement de la gorge.
L'H dit aspiré en français s'aspire rarement
et indique plutôt le manque de liaison.

Au figuré, il est intransitif et signifie Tendre
vers, porter ses désirs vers un objet. Aspirer
aux honneurs. Aspirer à un emploi, à une
dignité, au commandement. Il aspirait au pouvoir.
Aspirer au trône. Aspirer au ciel. Il aspire
à se distinguer dans son état. Il n'aspire qu'à
vous plaire. Je n'aspire qu'à vivre tranquillement.

ASPIRINE. n. f. T. de Pharmacie. Remède
calmant et fébrifuge.

ASSA. n. f. Suc végétal concret. Il y en a
de deux espèces : l'Assa dulcis, qui est la
résine du benjoin, et l'Assa foetida, résine du
silphium, d'une odeur désagréable, qui est
employée en médecine comme un des plus
puissants antispasmodiques.

ASSAGIR. v. tr. Rendre sage. Le malheur
assagit les hommes. À la longue, il s'est assagi.

ASSAGISSEMENT. n. m. Action d'assagir
ou de s'assagir. L'assagissement des esprits,
des foules.

ASSAILLANT. n. m. Celui qui assaille.
L'assaillant ne s'attendait pas à une telle
résistance. Il succomba sous le nombre des
assaillants. Les assaillants étaient trop nombreux
pour qu'il pût se défendre. Les assaillants
furent repoussés jusque dans leurs tranchées.

ASSAILLIR. (J'assaille; nous assaillons.
J'assaillais. J'assaillis. J'assaillirai. Que
j'assaille. Que j'assaillisse. Assailli.
) v. tr.
Attaquer vivement par surprise. Assaillir
un camp. Assaillir les ennemis dans leurs
retranchements. Nous fûmes assaillis d'une
grêle de pierres.

Fig., L'orage nous assaillit. Nous fûmes
assaillis d'une furieuse tempête. Jamais tentation
plus dangereuse n'assaillit mon coeur. Tous
les malheurs l'assaillirent à la fois.

ASSAINIR. v. tr. Rendre sain. Assainir
un quartier. Assainir une prison. L'écoulement
des eaux qui croupissaient dans ce vallon
a bien assaini la contrée.
Fig., Assainir les
moeurs.

Assainir la monnaie, Lui rendre sa valeur
réelle.

ASSAINISSEMENT. n. m. Action d'assainir
ou Résultat de cette action. Assainissement
d'une ville, d'une écurie, d'une étable.

Fig., Assainissement du régime financier.
L'assainissement de la monnaie.

ASSAISONNEMENT. n. m. Action d'assaisonner.
Certains mets ne valent que par l'assaisonnement.
La viande était bonne, mais l'assaisonnement
ne valait rien.

Il signifie aussi Ce qui sert à assaisonner.
Le poivre est un assaisonnement. Mettez-y,
pour tout assaisonnement, du vinaigre et du
sel. Cela doit se manger sans aucun assaisonnement.

Il se dit aussi, au figuré, de Ce qui rend
une chose plus piquante, plus agréable. Il y
a d'assez bonnes choses dans ce livre, mais il
y manque l'assaisonnement. Les assaisonnements
qui donnent du prix à la louange.

ASSAISONNER. v. tr. Accommoder un
mets avec les ingrédients qu'il faut pour le
rendre plus agréable au goût. Ce cuisinier
sait bien assaisonner les viandes, les mets.
Assaisonner une salade.

Prov. et fig., La faim, l'appétit assaisonne
tout,
Quand on a faim, tout mets paraît bon.

Il se dit figurément des Manières agréables,
douces, etc., dont on accompagne ce qu'on dit,
ce qu'on fait, et, en général, de Tout ce qui
sert à relever le mérite ou l'agrément de
quelque chose. Il sait l'art d'assaisonner la
louange. Il assaisonne ses réprimandes de tout
ce qui peut les rendre plus supportables.
Assaisonner un écrit de mots spirituels et
piquants.

ASSASSIN. n. m. Celui qui assassine. L'assassin
a été pris. On a poursuivi les assassins.
Il est tombé sous les coups d'un assassin. Il a
été blessé par un assassin. Crier à l'assassin.

Il s'employait quelquefois par apposition
comme adjectif en poésie. Un fer assassin.
On dit encore aujourd'hui figurément et par
plaisanterie, dans la langue familière, Un
regard assassin. Des yeux assassins.

ASSASSINAT. n. m. Action d'assassiner.
L'assassinat est puni de mort. Une tentative
d'assassinat. Commettre un assassinat. Être
souillé d'un assassinat. Ce ne fut pas un
combat, ce fut un assassinat.

Fig., Cette calomnie est un assassinat, un
véritable assassinat.

ASSASSINER. v. tr. Tuer intentionnellement.
On l'assassina sur le grand chemin. Cet
explorateur a été traîtreusement assassiné par
les indigènes. Il l'assassina, il essaya de
l'assassiner au coin d'un bois.

Il se dit figurément des Actions et des
discours qui portent un grand préjudice à
autrui. Calomnier un homme de la sorte, c'est
l'assassiner.

Il se dit encore par exagération, dans le
sens de Fatiguer, importuner avec excès. Il
assassine tout le monde de compliments, de
cérémonies. Il assassine les gens du récit de
ses aventures, de ses affaires, de ses procès.
Il va vous assassiner de ses vers.

ASSAUT. n. m. Attaque pour emporter de
vive force une ville, une place de guerre,
une position, etc. Assaut vigoureux. Assaut
général. Aller à l'assaut. Monter à l'assaut.
Donner, livrer un assaut, plusieurs assauts.
Repousser un assaut. Les assiégeants furent
repoussés à l'assaut. Prendre, emporter une
place d'assaut. Soutenir un assaut. Soutenir
l'assaut.

Il signifie figurément Action de tout
ce qui assaille ou attaque avec violence. Les
assauts de la tempête. Ce malade éprouvera
encore quelques assauts de son mal. Sa fortune
a essuyé un rude assaut.

Il se dit particulièrement de Toute sollicitation
vive et pressante. J'ai soutenu plusieurs
assauts pour cette affaire. On m'a livré

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