Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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s'assemble. Les actionnaires de cette entreprise s'assemblent deux fois par an.

Prov., Qui se ressemble, s'assemble, Les personnes qui ont les mêmes inclinations, les mêmes habitudes, se recherchent mutuellement. Cela ne se dit guère qu'en mauvaise part. Il ne tarda pas à se lier étroitement avec ce fripon: qui se ressemble, s'assemble.

ASSEMBLÉ, ÉE. participe Il parla devant le peuple assemblé.

ASSEMBLEUR, EUSE. s. Ouvrier, ouvrière qui fait les assemblages, dans une imprimerie ou une librairie.

ASSENER. v. a. (J'assène. J'assènerai.) Porter un coup violent. Il lui assena un coup de massue. Il lui avait assené un coup de pierre entre les deux yeux.

ASSENÉ, ÉE. participe Un coup fortement assené, bien assené.

ASSENTIMENT. s. m. Consentement volontaire donné à une proposition, à un acte. Je n'ai point donné mon assentiment à cet acte, à ce traité, à cette décision. Il ne l'a fait qu'avec l'assentiment de ses supérieurs. On ne peut refuser son assentiment à une proposition si juste.

Il se dit aussi de L'approbation intérieure et forcée qu'on donne à une chose évidemment vraie, évidemment bonne. L'évidence force l'assentiment. Ces vérités ont l'assentiment du genre humain. Tout homme, au fond de sa conscience, donne son assentiment à ce principe immuable.

ASSENTIR. v. n. toujours suivi de la préposition à. Donner son assentiment. Il a vieilli, et ne se disait guère qu'en Jurisprudence, Assentir à un acte, et en Philosophie, Assentir à une vérité démontrée.

ASSEOIR. v. a. (J'assieds, tu assieds, il assied; nous asseyons, vous asseyez, ils asseyent. J'asseyais. J'assis. J'assiérai ou J'asseyerai. J'assiérais ou J'asseyerais. Assieds, asseyez. Que j'asseye. Que j'assisse. Asseyant. On conjugue aussi quelquefois ce verbe de la manière suivante: J'assois, tu assois, il assit; nous assoyons, vous assoyez, ils assoient. J'assoyais. J'assoirai. J'assoirais. Assois, assoyez. Que j'assoie. Assoyant.) Mettre quelqu'un sur un siége, ou sur quelque chose qui tient lieu de siége. Asseoir un enfant. Asseoir un malade. Asseyez cet enfant, ce malade. Asseyez-le sur le gazon. Asseyez bien cette femme à cheval.

Il s'emploie très-souvent avec le pronom personnel, et signifie, Se mettre sur un siége, ou sur quelque chose qui en tient lieu. Asseyez-vous. Il s'assit. Asseyons-nous sur ce banc. Asseyez-vous par terre. Le gazon où elle s'était assise. On le pria de s'asseoir. Avec ellipse du pronom, On le fit asseoir. Par extension, Cet oiseau est allé s'asseoir sur une branche, sur un arbre, Il est allé s'y percher.

Fig., Faire asseoir quelqu'un à sa table, L'y admettre.

Fig., S'asseoir sur le trône, Monter au trône, devenir roi ou reine.

ASSEOIR signifie aussi, surtout en Architecture, Poser solidement et à demeure. Asseoir les fondements d'une maison sur le roc. Asseoir une pierre. Asseoir une statue sur un piédestal.

En termes de Guerre, Asseoir un camp, Placer, établir un camp. Il assit son camp hors de la portée du canon de la ville.

En termes de Manége, Asseoir un cheval, Dresser un cheval à exécuter ses airs de manége ou à galoper avec la croupe plus basse que les épaules.

ASSEOIR signifie encore, figurément, Fonder, établir. Asseoir un gouvernement sur les bases d'une sage liberté. Asseoir le crédit public sur la fidélité aux engagements. Il ne faut pas asseoir son jugement sur de simples présomptions.

Fig., On ne peut asseoir aucun fondement sur ce qu'il dit, sur ce qu'il promet, On ne peut se fier à sa parole, à ses promesses.

ASSEOIR s'emploie particulièrement, dans l'acception qui précède, en matière d'impositions, de rentes, etc. Asseoir un impôt, une contribution sur un genre de propriété, d'industrie. Asseoir une rente, une pension sur un bien qui en assure le payement. Asseoir une hypothèque sur un immeuble.

En termes d'Eaux et Forêts, Asseoir les ventes, Marquer le canton de bois qui doit être coupé.

ASSIS, ISE. participe Restez assis. Le château est assis sur une éminence. La ville est assise à mi-côte.

Voter par assis et levé, se dit, dans une assemblée délibérante, Lorsque les membres font connaître leur opinion, leur vote en se levant ou en restant assis.

ASSERMENTER. v. a. Lier par un serment. Il ne se dit guère qu'en parlant Des personnes auxquelles on confère des offices publics. Assermenter un fonctionnaire public.

ASSERMENTÉ, ÉE. participe Qui a prêté serment avant d'entrer dans l'exercice d'une fonction publique. Garde assermenté. Expert assermenté.

ASSERTION. s. f. Proposition qu'on avance et qu'on soutient comme vraie. La seconde assertion est une suite de la première. Assertion vraie, fausse, hasardée, singulière. En croire quelqu'un sur sa simple assertion.

ASSERVIR. v. a. Assujettir, réduire à une extrême dépendance. Ce conquérant avait asservi plusieurs nations. Il conçut le projet d'asservir son pays. Asservir un peuple. Il voudrait nous asservir à ses moindres volontés.

Il se dit figurément, au sens moral. Il faut asservir les passions, si l'on ne veut être asservi par elles. Pour avoir l'esprit libre et l'âme indépendante, il ne faut pas être asservi par ses besoins. Les charmes de cette femme ont asservi bien des hommes, bien des coeurs. Asservir son génie aux règles de l'art.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel. S'asservir aux caprices de quelqu'un. Je ne saurais m'asservir à l'étiquette.

ASSERVI, IE. participe Un peuple asservi.

ASSERVISSANT, ANTE. adj. Qui asservit, qui tient dans une extrême dépendance. Il ne se dit guère que Des choses. Une condition asservissante. Un joug asservissant. Des règles asservissantes.

ASSERVISSEMENT. s. m. État de ce qui est asservi. Il se dit au propre et au figuré. Tenir un peuple dans l'asservissement. Il ne put survivre à l'asservissement de sa patrie. C'est trop d'asservissement aux usages du monde, à la mode. L'asservissement des esprits.

ASSESSEUR. s. m. Officier de justice adjoint à un juge principal, pour l'aider dans ses fonctions ou le suppléer en son absence. Conseiller assesseur. Premier assesseur. Assesseur d'un juge de paix. Il est maintenant peu usité.

ASSEZ. adv. Suffisamment, autant qu'il faut. Assez bon. Assez grand. Assez long. Il n'a pas assez de vivres pour un mois. Assez d'argent. Assez d'amis. Assez et plus qu'il ne faut. Il est assez fort pour vous tenir tête. Il a assez de courage. Il fut assez hardi pour aller. Vous êtes venu assez à temps. Il y a assez de temps. Assez et trop longtemps. C'est assez parlé, assez disputé. C'est assez parler, assez disputer. J'en ai assez, je m'en contente. Vous avez assez fait, vous avez fait assez pour la gloire. C'est assez, c'en est assez, ou simplement, Assez. C'est assez que vous soyez averti. C'est assez qu'il parle pour qu'on le croie.

Il sert quelquefois à affaiblir, plus ou moins, la signification des mots auxquels on le joint. Cela est assez bien. Cela paraît assez vraisemblable. Cette femme est assez jolie. C'est assez l'usage. Cet ouvrage est fait avec assez de goût. On remarque assez ordinairement que...

Il sert quelquefois, au contraire, à renforcer le sens. Il est assez étrange que vous refusiez. Voilà qui est assez plaisant. Cela fait assez voir quelle estime il a pour vous. C'est dans un sens analogue qu'on dit: Suis-je assez malheureux? Etc.

Il est ordinairement explétif dans les deux locutions Assez peu et Assez souvent. A-t-il du bien? Assez peu. C'est un homme d'assez peu de sens, d'assez peu d'esprit. Il va assez souvent dans cette maison. On se trouve assez souvent embarrassé pour choisir.

ASSIDU, UE. adj. Qui est exact à se rendre où son devoir l'appelle. Ce magistrat est fort assidu aux audiences. Cet employé est assidu à son bureau.

Il signifie aussi, Qui a une application continuelle à quelque chose. Un homme assidu au travail, assidu à l'étude. Être assidu à son devoir. Écolier très-assidu.

Il signifie également, Qui rend des soins continuels à quelqu'un. Dans un temps, il était fort assidu auprès de cette femme. Il est fort assidu auprès du prince. Être assidu à faire sa cour. Courtisan assidu.

ASSIDU se dit encore De certaines choses, pour en marquer la continuité ou la fréquente répétition. Des soins assidus. Des peines assidues. Un travail assidu. Des visites assidues.

ASSIDUITÉ. s. f. Exactitude à se trouver aux lieux où le devoir appelle. L'assiduité d'un juge aux audiences, d'un commis à son bureau.

Il signifie aussi, Application continuelle à un travail, à une chose. Cet emploi demande, exige une grande assiduité. J'ai refusé cet emploi, parce qu'il demandait, parce qu'il y fallait trop d'assiduité. L'assiduité vient à bout de tout. À force de patience et d'assiduité. Assiduité à l'étude.

Il se dit également de La présence fréquente d'une personne dans un lieu, ou bien auprès de quelqu'un pour lui faire la

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