Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 245

les femmes captives. Un Roi captif. Une Princesse captive.

Les Ordres de la Merci & des Mathurins institués pour le rachat des esclaves faits par les Mahométans, sont qualifiés, d'Ordres de la Rédemption des Captifs.

Dans le style soutenu, Captif se dit de toute sorte de prisonniers; & figurément on dit, Ame captive, raison captive, &c.

On dit encore, Tenir captif, pour dire, Tenir dans une extrême contrainte, dans une extrême sujétion. Il tient sa femme captive. Il tient ses enfans captifs, & il ne leur laisse aucune liberté.

CAPTIVER. v.a. Rendre captif. Il n'a point d'usage au propre. Il se dit figurément dans ces phrases. La beauté qui me captive. Ses yeux ont captivé ma liberté.

Il signifie aussi Assujettir. Vous ne sauriez captiver cet esprit. C'est une humeur qu'on ne sauroit captiver. En ce sens, il est quelquefois réciproque. Il perd toutes ses affaires, parce qu'il ne sauroit se captiver. Pour faire sa fortune, il faut se captiver auprès des Grands. En termes de l'Écriture, on dit, Captiver son esprit, son entendement sous le joug de la foi.

On dit aussi, Captiver la bienveillance de quelqu'un, pour dire, Se rendre maître de sa bienveillance, en être assuré.

CAPTIVÉ, ÉE, participe .

CAPTIVITÉ. s.f. Privation de liberté, esclavage. Tenir en captivité. Vivre en captivité. Sortir de captivité. Délivrer de captivité. Être en captivité. Racheter de captivité.

CAPTIVITÉ se dit figurément d'Une grande sujétion. C'est une maison où les domestiques sont en captivité.

CAPTURE. s.f. Prise au corps. Il ne se dit guère que d'un homme arrêté pour dettes, ou pour crime, par ordre de Justice. Ce Sergent a fait deux captures ce matin. On a pris un fameux voleur, c'est une belle capture.

On le dit familièrement Des prises que les soldats font à la guerre. Ces soldats ont fait une bonne capture.

On appelle encore Capture, La saisie des marchandises défendues, faite par les Gardes des Fermes du Roi.

CAPUCE. s.m. C'est la même chose que Capuchon.

CAPUCHON. s.m. Couverture de tête, qui fait une partie de l'habillement des Moines, & qui est ordinairement de drap ou de serge. Capuchon de Moine, capuchon pointu, capuchon rond.

CAPUCHON Fleur en capuchon. En terme de Botanique, on appelle ainsi certains allongemens creux & coniques, plus ou moins longs, qui se trouvent à la partie postérieure de plusieurs fleurs, comme à celles de la Capucine, du Pied d'Alouette, &c. On appelle aussi Éperon, ce même allongement.

CAPUCINE. s.f. Espèce de fleur potagère. Cette plante est ainsi nommée, parce que sa fleur est terminée par une production allongée en forme de capuchon. On la cultive dans les jardins. On emploie ses fleurs dans les salades, & on confit ses boutons au vinaigre. Cette plante a presque toutes les vertus du Cresson. Une salade de capucines.

CAPUT MORTUUM. s.m. Terme de Chimie. Voyez TÊTE MORTE.

CAQUAGE. s.m. Façon qu'on donne aux [alt p. 170] harengs, lorsqu'on les veut saler.

CAQUE. s.f. Espèce de barrique ou de barril. Une caque de harengs. Une caque de poudre.

On dit proverbialement & figurément, La caque sent toujours le hareng, pour dire, qu'Il reste toujours des marques des impressions que l'on a reçues dans sa jeunesse, & de l'état où l'on s'est trouvé. Il se dit toujours en mauvaise part. C'est un homme de rien qui a fait fortune, mais qui a toujours les inclinations basses, & les manières grossières; la caque sent toujours le hareng. Il a passé sa jeunesse en méchante compagnie, vous n'en ferez jamais rien de bon; la caque sent toujours le hareng.

CAQUER. v.a. Mettre le hareng en caque.

CAQUÉ, ÉE, participe .

CAQUET. s.m. Babil. Caquet importun. Avoir bien du caquet. Avoir trop de caquet. Elle a le caquet bien affilé. Cet homme-là n'a que du caquet.

On dit figurément & familièrement, Rabattre le caquet, ou rabaisser le caquet de quelqu'un, pour dire, Confondre par ses raisons, ou faire taire par autorité un homme qui parle mal-à-propos ou insolemment.

CAQUETE. s.f. Sorte de baquet où les Harengères mettent des carpes.

CAQUETER. v.n. Babiller. Des femmes qui ne font que caqueter. Il ne lui faut pas dire de secrets, il aime trop à caqueter.

CAQUETERIE. s.f. Action de caqueter.

CAQUETEUR, EUSE. s. Qui caquette & babille beaucoup. Un grand caqueteur. Une grande caqueteuse.

CAQUETOIRE. s.f. On appelle ainsi une chaise basse, qui a le dos fort haut, & qui n'a point de bras.

CAR. Conjonction qui sert à marquer la raison d'une proposition avancée. Il ne faut pas faire telle chose, car Dieu le défend. Ce discours ne peut pas manquer de réussir, car il est fort éloquent. Vous ne le trouverez pas chez lui, car je viens de le voir dans la rue.

CARABÉ. s.m. Ambre jaune dont on se sert en Médecine, & à d'autres usages.

CARABIN. s.m. Cavalier qui porte une carabine. Capitaine de Carabins. Mestre de Camp des Carabins. Aujourd'hui on dit Carabinier.

CARABIN se dit figurément d'Un homme qui se contente de hasarder quelque chose au jeu, & qui se retire aussitôt, perte ou gain. C'est un vrai Carabin au jeu.

Il se dit aussi figurément d'Un homme qui dans une conversation, dans une dispute, ne fait que jeter quelques mots vifs, & puis se taît, ou s'en va. Il a tiré son coup en carabin.

CARABINADE. s.f. Un tour de carabin. Il à fait une carabinade, & s'en est allé. Il est familier.

CARABINE. s.f. Espèce de petite arquebuse qu'on porte à cheval. Charger une carabine.

CARABINER. v.a. Tracer en dedans d'un canon de fusil des lignes creuses, telles qu'il y en a dans les carabines.

CARABINÉ, ÉE, participe .

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