Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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avant que de recueillir, On n'arrive à un
résultat qu'à condition de l'avoir préparé, de
s'être donné la peine nécessaire.

Prov. et fig., Qui sème le vent récolte la tempête.
Voyez RÉCOLTER.

SEMER signifie aussi Ensemencer. Semer un
champ, une planche, une couche. Ces terres n'ont
pas été bien semées.

Il se dit figurément en parlant de Choses
que l'on répand, que l'on jette çà et là, que
l'on dissémine. On a semé des libelles dans toute
la ville. On avait semé des fleurs sur son passage.

Fig., Semer de l'argent, Distribuer de l'argent
à de nombreuses personnes pour les attirer dans
son parti. Il fallut semer de l'argent pour gagner
le peuple et les soldats.
On dit aussi Cet homme
sème l'argent,
Il est prodigue.

Fig., Semer des pièges sous les pas de quelqu'un,
Lui tendre de secrètes embûches.

SEMER signifie aussi Parsemer, couvrir çà
et là avec des choses que l'on répand. Semer
de fleurs le chemin, le passage de quelqu'un.

Il s'emploie aussi figurément pour Répandre.
Semer de faux bruits, de fausses nouvelles.
Semer des calomnies. Semer la discorde, la zizanie
entre des personnes. Semer la terreur. Semer
dans un ouvrage des réflexions, des anecdotes
piquantes.
On dit de même : Semer de jeux
de mots, de pointes, etc., un discours, un écrit.

Fig. et pop., Semer quelqu'un en route, S'en
débarrasser, le laisser loin derrière soi.

Le participe passé SEMÉ s'emploie adjectivement.
Un discours, un écrit semé de traits
piquants, de pointes, etc.,
Où il y a beaucoup de
traits piquants, de pointes, etc.

Il s'emploie spécialement en termes de Blason
et se dit lorsque les pièces dont on parle
sont en nombre indéterminé et répandues de
telle sorte qu'elles se perdent dans les bords de
l'écu. Un écu semé de fleurs de lis. Substantivement,
Un semé de fleurs de lis.

SEMESTRE. n. m. Espace de six mois
consécutifs. Il rend compte de sa gestion à la
fin de chaque semestre. Le second semestre de
l'année.

Il se dit, par extension, des Rentes, des traitements,
etc., qui se paient par semestre, à
la fin de chaque semestre. Payer le semestre
échu. Il a touché le second semestre de sa pension.
Il lui est dû un semestre.

Semestre de janvier ou d'hiver, Le semestre
qui commence le premier jour de janvier.

Semestre de juillet ou d'été, Le semestre qui
commence le premier jour de juillet.

SEMESTRE, se dit particulièrement en parlant
de Certains emplois qu'on est obligé de
remplir pendant la moitié de l'année. Servir
par semestre. Il est de semestre.

Le grand conseil, la chambre des comptes de
Paris servaient par semestre,
Une partie de
ces compagnies servait pendant six mois, et
l'autre partie pendant les six autres mois.

SEMESTRE désigne encore, dans certaines
universités, une Partie de l'année scolaire.

SEMESTRIEL, ELLE. adj. Qui se fait,
qui a lieu par semestre, à la fin de chaque
semestre. Paiements semestriels. Rente semestrielle.
Examens semestriels.

SEMEUR, EUSE. n. Celui, celle qui sème du
grain. Un semeur habile et diligent.

La pièce, le timbre à la semeuse, La pièce d'argent,
le timbre français dont la vignette porte
l'image d'une semeuse.

Fig., Semeur de discorde, semeur de zizanie.
Celui qui se plaît à brouiller, à diviser les
esprits. Semeur de fausses nouvelles, Celui qui
répand de fausses nouvelles.

SEMEUSE. se dit aussi d'une Machine qui
sert à semer.

SEMI. Mot emprunté du latin. Demi. Il se
joint à un certain nombre d'autres mots et
sert à former des expressions dont les suivantes
sont les plus usitées : Les semi-pélagiens.
Les semi-ariens. Os, cartilage semi-lunaire.
Les canaux semi-circulaires. Une fête

semi-double. Un recueil semi-périodique. Verbe
semi-déponent.

SÉMILLANT, ANTE. adj. Qui est extrêmement
vif. Enfant sémillant. Cette petite fille
est toute sémillante.

Il s'emploie quelquefois figurément. Un esprit
sémillant.

SÉMINAIRE. n. m. Établissement religieux
où l'on prépare les jeunes clercs à recevoir le
ordres sacrés. Le séminaire de tel diocèse. Le
séminaire de Saint-Sulpice. Le séminaire de
Missions étrangères. Entrer au séminaire. Il
n'est pas resté au séminaire.

Petit séminaire, Établissement religieux
d'enseignement secondaire, où l'on élève le
enfants principalement en vue du recrutement
du clergé.

SÉMINAIRE se dit, par extension, de l'Ensemble
des ecclésiastiques et des élèves qui
demeurent dans un séminaire. Tout le séminaire
assistait à ce sermon.

Il se dit encore du Temps déterminé qu'on
doit passer dans un séminaire pour être admis
aux ordres sacrés. Il commence, il finit son
séminaire.

SÉMINAIRE se dit également des Établissements
où l'on se forme à une profession
quelconque. Cette école est un séminaire de bon
officiers. Cet établissement est un séminaire
d'excellents ouvriers.

SÉMINAL, ALE. adj. T. didactique. Qui
rapport à la semence. Les vésicules séminales.

SÉMINARISTE. n. m. Celui qui est élevé,
instruit dans un séminaire. Un jeune séminariste.
Un séminariste de Saint-Sulpice.

SÉMIOLOGIE ou SÉMIOTIQUE. n. f. Voyez
SÉMÉIOLOGIE.

SEMIS. n. m. T. d'Agriculture et de Jardinage.
Plant d'arbrisseaux, de plantes, de fleurs
venant de graines. J'ai un beau semis d'oeillets,
de renoncules. Faire un semis. Semis sur
couche.

Il s'emploie aussi en termes de Décoration
pour désigner des Ornements répandus, des
motifs fréquemment répétés. Un semis de
fleurs de lis.

SÉMITE. n. des deux genres. Celui, celle qui
appartient à la race dont on fait remonter
l'origine à Sem. Un sémite. Adjectivement, Le
type sémite.

SÉMITIQUE. adj. des deux genres. Qui a
rapport aux Sémites. Les races sémitiques. Les
langues sémitiques sont l'hébreu, l'arabe, le
syriaque, etc. Plusieurs des langues sémitiques,
comme le chaldéen, le phénicien, n'existent plus
aujourd'hui.


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