Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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emploi. Vous pourrez bien réussir dans cette entreprise, vous avez un bon second.

EN SECOND. loc. adv. qui marque Subordination, infériorité, et qu'on emploie surtout en parlant D'un homme qui sert sous un autre. Il ne tient pas la première place, il n'est qu'en second. Il n'a pas assez de fermeté pour tenir la première place dans les affaires, il n'est bon qu'en second.

Capitaine en second, Le capitaine qui doit commander au défaut du capitaine en pied. On dit dans le même sens, Colonel en second, lieutenant en second.

Signer en second, se dit D'un notaire qui signe avec celui qui a reçu, qui a dressé l'acte.

SECONDAIRE. adj. des deux genres Accessoire, qui ne vient qu'en second. Motifs secondaires. Preuves secondaires. Raisons secondaires.

En termes d'Astron., Planètes secondaires, se dit quelquefois, par généralisation, pour désigner Les satellites. La lune est une planète secondaire. Les satellites de Jupiter sont des planètes secondaires.

SECONDAIREMENT. adv. D'une manière secondaire, accessoirement.

SECONDE. s. f. Il se dit de La classe qui précède la rhétorique. Un écolier qui est en seconde. Régent, professeur de seconde. Professer la seconde. Monter de troisième en seconde.

SECONDE se dit aussi de La soixantième partie d'une minute d'heure ou de degré. Pendule à secondes. Montre à secondes. Tant d'heures, tant de minutes, tant de secondes. Leurs calculs sont conformes, à une seconde près. Cette planète est élevée sur l'horizon de tant de degrés, de tant de minutes et de tant de secondes.

En Musique, Intervalle de seconde, ou simplement, Seconde, Intervalle compris entre deux sons différents à distance l'un de l'autre d'un seul degré, tels que Ut ré, mi fa, etc. L'intervalle de seconde se compte toujours en montant. Il y a trois espèces de seconde: la majeure, comme ut naturel etnaturel; la diminuée, comme ut naturel etbémol; et l'augmentée, comme ut naturel etdièse.

En termes d'Escrime, Estocade de seconde, ou simplement, Seconde, Botte semblable à la botte de tierce, excepté que la lame passe sous le bras de l'adversaire. On la nomme aussi Tierce basse.

SECONDEMENT. adv. En second lieu. Je vous dirai premièrement que... secondement que...

SECONDER. v. a. Aider, favoriser, servir quelqu'un dans un travail, dans une affaire. Seconder les voeux, les désirs, les bonnes intentions de quelqu'un. Si vous entreprenez cela, je vous seconderai. Il a été bien secondé. Il a fait de grands efforts, mais on ne l'a pas secondé.

SECONDER se dit particulièrement au Jeu de paume, et signifie, Servir de second dans une partie. Prenez ce joueur-là, il vous secondera bien. Il n'est pas bon pour primer, mais il seconde bien.

SECONDÉ, ÉE. participe

SECONDINES. s. f. pl. T. d'Accoucheur. L'arrière-faix.

SECOUEMENT. s. m. Voyez SECOÛMENT.

SECOUER. v. a. Remuer quelque chose fortement et à plusieurs reprises, en sorte que toutes les parties en soient ébranlées. Secouer un arbre pour en faire tomber les fruits. Secouez cette branche. Ce cheval a un trot qui secoue rudement son homme. Secouer un manteau, un tapis, une robe, pour en ôter la poussière.

Secouer la poussière d'un habit, de dessus un habit, Secouer un habit pour détacher et faire tomber la poussière qui le couvre. On dit de même, Secouer la poussière de ses pieds, de ses souliers.

Secouer la tête, Faire un mouvement de la tête, pour refuser quelque chose, ou pour se moquer de quelqu'un.

Prov. et fig., Secouer les oreilles, Ne pas tenir compte de quelque chose, s'en moquer. Quand on lui représente son devoir, il secoue les oreilles. Il se dit aussi D'un homme en place qui ne veut point accorder quelque chose qu'on lui demande. À cette proposition il secoua l'oreille, les oreilles.

Fig. et fam., Il ne fait qu'en secouer les oreilles, se dit D'un homme à qui il arrive un accident fâcheux, qui reçoit quelque injure, quelque affront, et qui témoigne n'y être pas sensible.

Prov. et fig., Il n'y a qu'à secouer un peu l'oreille, et cela est passé, se dit en parlant D'une petite peine qu'on oublie bientôt.

Fig. et fam., Cette maladie, cette fièvre l'a bien secoué, Elle l'a bien tourmenté.

SECOUER signifie aussi, Se défaire de quelque chose par un mouvement violent. Ce taureau a secoué le joug.

Fig., Secouer le joug, S'affranchir de la domination, se mettre en liberté. Secouer le joug de la tyrannie. Quand les Romains secouèrent le joug des Tarquins. Ce jeune homme ne veut plus souffrir de tuteur, il veut secouer le joug.

Fig., Secouer le joug des passions, S'affranchir de la tyrannie des passions, dompter ses passions. On dit dans un sens analogue, Secouer les préjugés.

SECOUER avec le pronom personnel, signifie, Se remuer fortement pour faire tomber quelque chose qui incommode. Les chiens se secouent quand ils sont mouillés. Un oiseau qui se secoue. Les chevaux se secouent pour se défaire des mouches.

Fig. et fam., Il faut se secouer, se dit À une personne à qui l'exercice, le mouvement est nécessaire. Dans un sens plus figuré, cette phrase signifie, Il faut agir dans cette circonstance, il ne faut pas demeurer oisif et spectateur indifférent.

SECOUÉ, ÉE. participe

SECOÛMENT. s. m. Action de secouer. Il répondit par un secoûment de tête. Il est peu usité.

SECOURABLE. adj. des deux genres Qui aime à secourir les autres, à les soulager dans leurs besoins. C'est un homme fort secourable. Il est secourable aux pauvres. Être secourable à tout le monde. Mon Dieu, soyez-moi secourable. Tendre une main secourable.

SECOURABLE se dit passivement D'une place de guerre qui peut être secourue; et, en ce sens, il s'emploie plus ordinairement avec la négation. Cette place est si bien investie, qu'elle n'est plus secourable. Elle n'est secourable que par mer.

SECOURIR. v. a. (Il se conjugue comme Courir.) Aider, assister, donner aide, prêter assistance à qui en a besoin. Secourir puissamment, faiblement, promptement, au besoin, dans la nécessité. Secourir les pauvres, ses amis, ses alliés, etc. Secourir ses amis de sa bourse. Venez me secourir. Il va périr, il va succomber, si vous ne le secourez. Il a été bien secouru dans sa maladie, secouru bien à propos. Secourir une place qui est pressée par les ennemis. Secourir un État, un prince; le secourir d'hommes, d'argent, de munitions, de vaisseaux. Cette place ne peut être secourue que par mer. On l'a secourue par tel endroit, par tel moyen.

SECOURU, UE. participe

SECOURS. s. m. Aide, assistance dans le besoin. Grand secours. Secours considérable. Faible secours. Puissant secours. Prompt secours. Secours lent, tardif. Secours nécessaire. Secours divin. Secours humain. Secours d'argent, d'hommes, de vivres. Aller au secours. Courir, accourir au secours. Il est venu à mon secours. Prêter secours, son secours. Donner secours, du secours. Il n'a reçu aucun secours. Il a péri faute de secours. Refuser, accorder, obtenir du secours. Mendier du secours. Demander secours, du secours à quelqu'un, le secours de quelqu'un. Implorer le secours de quelqu'un. Tirer du secours de quelqu'un. Je n'ai eu secours que de Dieu. On n'a pas grand secours de vous. Appeler quelqu'un à son secours, au secours. Invoquer le secours divin. Envoyer chercher du secours. Crier au secours. Il est privé, destitué, dénué de secours, de tout secours. Mourir sans secours, faute de secours. Les secours de la religion. Les secours de l'art. Venez à mon secours, ou simplement sans verbe, À mon secours, au secours!

Il se dit, particulièrement, Des troupes qu'on envoie ou qui viennent secourir, défendre, seconder ceux qui sont trop faibles pour résister avec avantage à des ennemis. Secours étranger. Secours de France, d'Angleterre. Envoyer du secours. Secours par mer. Secours par terre. On lui envoya un secours de vingt mille hommes. Il avait demandé un renfort considérable, on ne lui envoya qu'un faible secours. Le secours est parti ce matin. Le secours arriva au moment de la bataille. Le secours fut coupé, fut défait, fut battu.

Il se dit encore, particulièrement, Du corps d'armée qui vient secourir une place assiégée. Le secours est entré dans la place. La ville se rendit faute de secours, à la veille du secours, à la vue du secours.

Porte de secours, La porte d'une citadelle qui donne dans la campagne, et par laquelle on peut recevoir du secours ou se retirer.

SECOURS se dit aussi d'Une église bâtie pour la décharge d'une paroisse, à cause du grand nombre des paroissiens, ou de la distance des lieux, ou de la difficulté des chemins. Cette église n'est pas une paroisse, ce n'est qu'un secours. On dit plus ordinairement, Succursale.

SECOUSSE. s. f. Agitation, ébranlement de ce qui est secoué. Rude secousse. Violente secousse. Le fruit n'est pas encore mûr, quand il ne tombe pas de l'arbre après deux ou trois secousses. Les secousses que donne

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