Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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Fig., Une âme sèche, Une âme froide et peu sensible. On dit de même, Un coeur sec.

Fig., Cet homme est sec, Il a une humeur un peu dure, il n'est point affable, gracieux, riant.

Fig., Mine sèche, Mine froide, qui annonce quelque mécontentement, quelque dépit. Il m'a fait une mine sèche, une mine assez sèche, fort sèche. Il m'a fait sèche mine. Je lui trouvai d'abord la mine un peu sèche, mais il devint plus affable.

Fig., Réponse sèche, réprimande sèche, Réponse, réprimande froide, désobligeante et brève. On dit de même, Parler, répondre d'un ton sec.

Fig., Il lui a fait un compliment fort sec, Il lui a parlé d'une manière brève et un peu dure.

Fig. et fam., La donner sèche, la donner bien sèche, Faire une proposition désagréable, annoncer quelque nouvelle fâcheuse, donner quelque alarme sans précaution. Il est peu usité.

SEC est aussi substantif. Le sec et l'humide.

Il se dit particulièrement pour signifier, Du fourrage sec, c'est-à-dire, Le foin, la paille et l'avoine. Établir des magasins de sec, pour faire subsister la cavalerie à l'entrée de la campagne. Donner du sec aux chevaux. Mettre la cavalerie au sec. Ce cheval est nourri au sec, tandis qu'il faudrait le mettre au vert.

Prov. et fig., Employer le vert et le sec, Employer toutes sortes de moyens pour réussir à quelque chose.

En termes d'Office, Tirer des confitures au sec, Les tirer de leur sirop. Une corbeille, une assiette de sec, Une corbeille, une assiette remplie de confitures sèches, et que l'on sert au fruit dans un repas.

SEC s'emploie comme adverbe dans ces phrases: Boire sec, Bien boire, boire sans eau; et, Répondre sec, parler sec à quelqu'un, Lui faire une réponse rude, brusque, rebutante.

À SEC. loc. adv. Sans eau. Mettre un étang, un fossé à sec. Les fossés sont à sec. Les navires sont demeurés à sec. Un bras de la rivière est demeuré à sec.

Fig. et fam., Être à sec, se trouver à sec, N'avoir plus de bien, avoir perdu tout son argent. Le pauvre homme est à sec. Il vient de jouer et de perdre, il est à sec. On dit quelquefois dans le même sens, Il est sec. On dit aussi, Mettre à sec. Les procès l'ont mis à sec.

Fig. et fam., Sa bourse est à sec, Il n'y a plus rien dedans; et, dans un sens plus étendu, Il n'a plus d'argent.

En termes de Marine, Aller à sec, Aller à mâts et à cordes, sans aucune voile, comme on fait durant les tempêtes.

TOUT SEC. loc. adv. et fam. Uniquement, absolument. Son revenu consiste tout sec en cinquante écus de rente. On dit de même, Toute sèche, avec un nom féminin. Cette robe m'a coûté toute sèche, sans la doublure, quarante écus. Ces deux phrases ont vieilli, surtout la dernière.

SÉCABLE. adj. des deux genres T. didactique. Qui peut être coupé. Les atomes ne sont sécables que par la pensée.

SÉCANTE. s. f. T. de Géom. C'est une droite menée du centre d'un cercle à l'extrémité d'un arc, et terminée à la tangente de cet arc. Sécante d'un angle. Table des sécantes.

SÈCHE ou SEICHE. s. f. T. d'Hist. nat. Animal de mer, de la classe des Mollusques, qui jette en certaines occasions une liqueur noire, et qui a dans le dos un os de substance dure et friable. Os de sèche.

SÈCHEMENT. adv. D'une manière sèche, en lieu sec. Il faut tenir les confitures sèchement.

Il signifie figurément, D'une manière froide et peu agréable. Il lui parla, il lui répondit sèchement, bien sèchement. Mécontent de sa conduite, il lui écrivit sèchement.

Fig., Écrire sèchement, signifie aussi, Avoir un style sec, dénué d'agrément. Peindre sèchement, Peindre en marquant durement les contours.

SÉCHER. v. a. Rendre sec. Le soleil sèche les prairies. Le grand hâle sèche les fleurs. Le vent sèche les chemins. On l'emploie quelquefois avec le pronom personnel. Ils se mirent au soleil, ils se mirent devant le fou, pour se sécher.

Il signifie aussi, Mettre à sec. La chaleur a été si violente, qu'elle a séché les ruisseaux.

Fig., Sécher les larmes, Consoler, faire cesser les pleurs, l'affliction. Le temps séchera vos larmes. Elle eut bientôt séché ses larmes.

SÉCHER est souvent neutre, et signifie, Devenir sec. La plupart des arbres séchèrent à cause du grand hâle, des grandes chaleurs. Les arbres séchèrent sur pied. Faire sécher, mettre sécher du linge. Faire sécher des fruits au soleil, dans un four. Ne laissez pas tant sécher cela.

Fig., Sécher sur pied, Se consumer d'ennui, de tristesse, ou Être agité d'une vive impatience, d'une grande inquiétude, qui cause une sorte d'abattement. La même chose se dit, par plaisanterie, D'une fille qui ne trouve point à se marier.

Fig., Sécher d'ennui, de langueur, de tristesse, de dépit, etc., Se consumer d'ennui, de langueur, de tristesse, etc.

SÉCHÉ, ÉE. participe

SÉCHERESSE. s. f. État, qualité de ce qui est sec. La sécheresse de la terre fait grand tort aux moissons. On reconnaît l'ardeur de sa fièvre à la sécheresse de sa langue.

SÉCHERESSE se dit absolument de La disposition de l'air et du temps quand il fait trop sec. Il fit une grande sécheresse cette année-là. La trop grande sécheresse fait mourir les plantes. La sécheresse a fait fendre cette boiserie.

SÉCHERESSE se dit figurément de La manière de répondre avec une froideur marquée à quelqu'un, soit de vive voix, soit par écrit. On lui avait parlé, on lui avait écrit avec beaucoup d'honnêteté, il a répondu avec sécheresse.

Il se dit aussi, figurément, en parlant Des ouvrages d'esprit qui manquent de douceur, de grâce et d'ornements. Il y a beaucoup de sécheresse dans ce discours, dans cet ouvrage, dans cet auteur. Il y a une grande sécheresse de style dans tout ce qu'il écrit. Il écrit avec sécheresse.

Il se dit également en parlant Des ouvrages de peinture où les contours manquent de moelleux, et sont marqués durement. Cela est peint avec une grande sécheresse.

SÉCHERESSE en termes de Dévotion, se dit de L'état de l'âme qui ne sent point de consolation dans les exercices de piété. Dieu le laissa longtemps dans cette sécheresse pour l'éprouver. Il éprouve de grandes sécheresses dans l'oraison.

SÉCHOIR. s. m. Il se dit, dans les manufactures, dans les fabriques, Du lieu où l'on étend, où l'on suspend les toiles, les cuirs, les papiers, etc., pour les faire sécher.

Il se dit également d'Un carré de bois où les parfumeurs font sécher leurs pastilles, leurs savonnettes, etc.

SECOND, ONDE. adj. ordinal. Deuxième, qui est immédiatement après le premier. (Dans ce mot et dans ses dérivés, le C se prononce comme un G, surtout dans la conversation. ) Il n'est pas le premier, il n'est que le second. Tome second. Le second livre. Le chapitre second. La seconde place. Une seconde fois. En premier lieu, en second lieu. Le second capitaine. Le second lieutenant. Premières noces, secondes noces. Premier appareil, second appareil. Le second service d'un repas. Une femme qui est accouchée d'un second enfant. Vous êtes le second, la seconde sur ma liste. Ce n'est qu'un ouvrage du second ordre. La seconde année. Le second jour. Tous les seconds jours du mois.

En Chimie, Eau seconde, Eau-forte affaiblie.

Avoir, acheter une chose de la seconde main, L'acheter à celui qui l'a lui-même achetée au producteur. Je n'ai ces marchandises que de la seconde main.

Fig. et fam., Ne tenir une nouvelle que de la seconde main, Ne l'avoir apprise que par un intermédiaire.

Poétiq., Valeur, beauté sans seconde, à nulle autre seconde, Valeur, beauté sans égale, sans pareille. Ces phrases ont vieilli.

SECOND est aussi substantif, dans diverses phrases. Ainsi,

Il se dit Du second étage d'une maison. J'occupe le second. Il loge au second.

Il se dit, dans une partie de paume, de Celui qui tient le second lieu d'un côté. C'est un second. Il ne prime pas bien, mais il est bon second. Jouer en second.

Il se dit encore, dans un Jeu de paume, de Cette ouverture de la galerie qui est entre le dernier et la porte. La chasse est au second.

SECOND substantif se dit aussi de Celui qui accompagnait un homme dans un duel, et se battait contre l'homme amené par l'adversaire. Il servait de second. Celui qu'il avait pris pour second, pour son second. Les seconds de côté et d'autre se sont tués. Il était son second. Il n'est plus en usage dans ce sens: on dit aujourd'hui, Les témoins, lesquels ordinairement ne se battent pas.

Il se dit encore, sur les bâtiments de commerce, de L'officier qui est immédiatement après le capitaine. Le capitaine et le second.

Il se dit, figurément, de Quelqu'un qui en aide un autre dans une affaire, dans un

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