Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 2:699

notre diocèse, salut et bénédiction. On termine quelquefois les lettres et les billets par des formules analogues. Salut et amitié.

Prov., À bon entendeur salut, se dit Quand on veut faire entendre quelque chose en ne s'expliquant qu'à demi.

SALUT s'emploie souvent, dans le style élevé ou poétique, comme une exclamation de respect ou d'admiration. Salut, jeune héros. Patrie de ces grands hommes, salut.

SALUT en termes de Liturgie catholique, se dit Des prières qu'on chante le soir en de certains jours dans quelques églises, après l'office, et qui se terminent par la bénédiction du saint sacrement. Chanter le salut. Dire le salut. Entendre le salut. Aller au salut. Il y a salut dans cette église. Il a fondé un salut. On a sonné le salut. Voilà le salut qui sonne. C'est un dévot qui court tous les saluts. Le salut de Pâques, de la Pentecôte, etc.

SALUTAIRE. adj. des deux genres Utile, avantageux pour la conservation de la vie, des biens, de l'honneur, de la santé, pour le salut de l'âme. Remède, médicament salutaire. Le quinquina est fort salutaire contre la fièvre. Avis salutaire. Conseil salutaire. Lois salutaires. Salutaire à l'État. Doctrine salutaire. Instruction salutaire. Prévoyance salutaire. Crainte salutaire.

SALUTAIREMENT. adv. Utilement, avantageusement pour la conservation de la vie, des biens, etc. Cela a été salutairement inventé, institué, établi.

SALUTATION. s. f. Action de saluer. Il n'est guère usité, on ce sens, que dans la conversation familière et en parlant d'Une manière de saluer un peu extraordinaire. Je l'ai rencontré dans la rue, et il m'a fait de grandes salutations. Il m'a fait une profonde salutation.

Salutation angélique, Les paroles que l'ange dit à la sainte Vierge, en lui annonçant qu'elle serait mère de Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST.

Recevez mes salutations, mes humbles salutations, mes salutations respectueuses, affectueuses, amicales, etc. Formules dont on se sert quelquefois pour terminer des lettres ou des billets.

SALVAGE. s. m. T. de Marine. Il n'est usité que dans cette locution, Droit de salvage, Le droit qui se perçoit sur ce qu'on a sauvé d'un bâtiment naufragé. Il est vieux: on dit maintenant, Droit de sauvetage.

SALVANOS. s. m. T. de Marine, emprunté du latin. (On fait sentir l'S finale.) Bouée de sauvetage. Voyez BOUÉE.

SALVATIONS. s. f. pl. T. d'ancienne Pratiq. Écritures par lesquelles on répondait aux réponses à griefs. Fournir des salvations. Il employa pour salvations...

SALVE. s. f. Décharge d'un grand nombre de canons ou de fusils tirés en même temps, soit en l'honneur de quelqu'un, soit dans des occasions de réjouissance. Quand il arriva, on fit trois salves de mousqueterie, on tira plusieurs salves d'artillerie. Des salves répétées d'heure en heure. Pendant le Te Deum, on a fait trois salves.

Il se dit également de Plusieurs coups de canon tirés successivement, dans les mêmes occasions. Une salve de vingt et un coups de canon.

Il se dit, par extension, de Plusieurs coups de fusil ou de canon, qui se tirent en même temps à l'exercice ou dans le combat. En approchant de la contrescarpe, de la redoute, il fut accueilli par une salve de mousqueterie.

Le canon tire en salve, se dit Quand plusieurs pièces de canon tirent en même temps.

Une salve d'applaudissements, Le bruit que font un grand nombre de personnes assemblées, en applaudissant toutes à la fois, Cet acteur, à son entrée, fut accueilli par deux salves d'applaudissements.

SALVÉ. s. m. Prière que l'Église catholique chante en l'honneur de la sainte Vierge, et que le peuple chantait autrefois à l'exécution d'un criminel. Chanter un Salvé. Dire un Salvé. Chanter le Salvé.

SAMEDI. s. m. Le septième jour de la semaine. Ce fut un samedi quinze du mois. Le samedi de Pâques. Le samedi de la Pentecôte. La nuit du samedi au dimanche. Je partirai samedi prochain, samedi. Le samedi est chez les juifs le jour du sabbat.

Samedi saint, Le samedi qui précède le jour de Pâques.

SAMSCRIT, ITE. adj. et s. Voyez SANSCRIT, ITE.

SAN-BENITO. s. m. (On prononce Bénito.) T. emprunté de l'espagnol. Sorte de casaque de couleur jaune, que l'inquisition fait revêtir à ceux qu'elle a condamnés.

SANCIR. v. n. T. de Marine. Il se dit D'un navire qui coule bas en plongeant son avant le premier. Ce navire a sanci sous voiles, a sanci à l'ancre, sous ses amarres. Il est familier.

SANCTIFIANT, ANTE. adj. Qui sanctifie. L'esprit sanctifiant. La grâce sanctifiante.

SANCTIFICATION. s. f. L'action et l'effet de la grâce qui sanctifie. La sanctification des fidèles. Travailler à la sanctification des âmes. Opérer la sanctification dans les âmes.

La sanctification des dimanches, des fêtes, La célébration des dimanches, des fêtes, suivant la loi et l'intention de l'Église.

SANCTIFIER. v. a. Rendre saint. La grâce nous sanctifie. La grâce sanctifie nos âmes, nos actions. La descente du Saint-Esprit sanctifia les apôtres. Il fut sanctifié. Les lieux que Notre-Seigneur a sanctifiés par sa présence.

Ce prélat sanctifie tous ses diocésains par son exemple, Il les met dans la voie du salut et de la sanctification par les bons exemples qu'il leur donne.

Dans l'Oraison dominicale, Votre nom soit sanctifié, Que votre nom soit loué, soit honoré dignement.

Sanctifier le jour du dimanche, Le célébrer suivant la loi, suivant l'intention de l'Église. On dit de même, Dans l'ancienne loi, les Juifs sanctifiaient le sabbat.

SANCTIFIÉ, ÉE. participe

SANCTION. s. f. Acte par lequel le roi, exerçant une partie de l'autorité législative, donne à une loi l'approbation, la confirmation sans laquelle elle ne serait point exécutoire. Cette loi n'a pas encore reçu la sanction, attend encore la sanction. La sanction royale.

Il se dit, par extension, de La simple approbation que l'on donne à une chose. Le public n'a pas donné sa sanction à cet établissement. Ce mot n'a pas reçu la sanction de l'usage.

SANCTION se dit aussi de La peine ou de la récompense qu'une loi porte, décerne pour assurer son exécution. Sanction pénale. Sanction rémunératoire. Cette disposition prohibitive de la loi manque de sanction.

SANCTION signifie en outre, Constitution, ordonnance sur les matières ecclésiastiques; et il ne se dit guère qu'avec le mot de Pragmatique. La pragmatique sanction de saint Louis. Absolument, La pragmatique sanction, L'ordonnance faite à Bourges en 1438 par Charles VII, pour adopter ou modifier quelques décrets du concile de Bâle, et qui fut remplacée par le concordat entre Léon X et François Ier.

SANCTIONNER. v. a. Donner la sanction, approuver, confirmer. Sanctionner une loi. Le prince a sanctionné la promesse faite par son représentant. C'est un usage sanctionné par le temps. Ce mot n'a pas été sanctionné par l'usage.

SANCTIONNÉ, ÉE. participe

SANCTUAIRE. s. m. On appelait ainsi, chez les Juifs, Le lieu le plus saint du temple, où reposait l'arche, et qu'on nommait autrement Le Saint des Saints. Le grand prêtre seul pouvait entrer dans le sanctuaire.

Il se dit, parmi les chrétiens, de L'endroit d'une église où est le maître-autel, et qui est ordinairement enfermé d'une balustrade. Un beau sanctuaire. Il se réfugia dans le sanctuaire de telle église.

Il se dit, dans un sens analogue, en parlant Des temples consacrés aux divinités du paganisme, aux idoles. La pythie rendait ses oracles du fond du sanctuaire. Le sanctuaire d'un temple chinois.

Fig., Les droits, les prérogatives du sanctuaire, Les droits, les prérogatives de l'Église, du sacerdoce.

Fig., Le sanctuaire des lois, de la justice, se dit d'Un tribunal, d'un lieu où l'on rend la justice.

Fig., Cette maison est le sanctuaire de l'honneur, des vertus, L'honneur l'habite, les vertus y sont pratiquées. On dit de même, Le coeur de cet homme est le sanctuaire de toutes les vertus.

Prov. et fig., Il ne faut pas vouloir pénétrer dans le sanctuaire, Il est danger eux de vouloir pénétrer les secrets des gens puissants.

Fig., Peser une chose au poids du sanctuaire, L'examiner avec toute l'exactitude possible, l'apprécier selon les règles de la plus sévère conscience.

SANDAL ou SANTAL. s. m. Bois des Indes, dont on fait de petits meubles, et dont on se sert pour faire une couleur, une teinture rougeâtre, qui porte le même nom. Bois de sandal. Couleur de sandal. Un étui de bois de sandal. Il y a aussi du Sandal jaune et du Sandal blanc, qui ont l'un et l'autre une odeur fort agréable.

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.