Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 2:698

Il signifie quelquefois, par extension, L'exposition même. Il a exposé ce tableau au dernier salon. Le salon de telle année.

SALOPE. adj. des deux genres Qui est sale et malpropre. Cet enfant, cette petite fille est salope, est bien salope. Il est familier et peu usité.

Il s'emploie plus ordinairement comme substantif féminin. C'est une vraie salope.

Fig. et par injure, Une salope, Une femme de mauvaise vie.

En termes de Marine, Marie-salope, Petit bâtiment d'une construction particulière, destiné à porter, à une certaine distance des ports, les vases et les sables qu'on en retire.

SALOPEMENT. adv. D'une manière salope. Il mange salopement. Il est couché salopement. Il est familier et peu usité.

SALOPERIE. s. f. Saleté, grande malpropreté. Il n'y a pas moyen de manger dans cette auberge, tout y est d'une saloperie dégoûtante.

Il signifie aussi, Discours, propos ordurier. Dire des saloperies. Il est familier dans les deux acceptions.

SALORGE. s. m. T. de Commerce. Amas de sel.

SALPÊTRE. s. m. Sel neutre formé de potasse et d'acide nitrique: on le prépare ordinairement en décomposant par la potasse les nitrates tirés des plâtras de vieilles murailles, des étables, des écuries, des vieilles démolitions, etc. Faire du salpêtre. Raffiner le salpêtre. Une livre, un quintal, etc., de salpêtre.

Prov. et fig., Faire péter le salpêtre, Faire beaucoup de décharges de canons, de fusils et autres armes à feu. À la naissance de ce prince, à cet exercice, on a bien fait péter le salpêtre.

Fig. et fam., Ce n'est que salpêtre, que du salpêtre, il est pétri de salpêtre, se dit D'un homme, d'un enfant extrêmement vif et prompt.

SALPÊTRER. v. a. Mettre du salpêtre sur un espace de terrain, le mêler avec la terre, qu'on frappe ensuite fortement, pour rendre ce mélange dur et impénétrable à la pluie. Vous voulez faire sabler cette allée de jardin, cette petite cour, cela ne suffirait pas; il faut la faire salpêtrer.

Il signifie aussi, Faire naître du salpêtre. L'humidité commence à salpêtrer ce mur.

Il s'emploie quelquefois avec le pronom personnel. Cette cave humide, ces vieilles démolitions se salpêtrent.

SALPÊTRÉ, ÉE. participe

SALPÊTRIER. s. m. Ouvrier qui travaille a faire du salpêtre. Les salpêtriers de l'arsenal.

SALPÊTRIÈRE. s. f. Lieu où l'on fait le salpêtre.

À Paris, La Salpêtrière, Hôpital de femmes, qui était en même temps maison de correction, et qui est aujourd'hui un hospice pour les femmes âgées et pour les femmes en démence.

SALSEPAREILLE. s. f. T. de Botan. Plante d'Amérique dont la racine est souvent employée en médecine comme dépurative et sudorifique. Salsepareille en poudre. Sirop de salsepareille.

SALSIFIS. s. m. Plante à fleurs composées, dont la racine, qui porte le même nom, est bonne à manger. Salsifis blanc, ou Salsifis commun. Salsifis noir, ou Salsifis d'Espagne. De beaux salsifis. Des salsifis à l'huile, à la sauce blanche, en friture.

SALTATION. s. f. T. d'Antiq. romaine. Il se dit de L'art qui comprenait la danse, la pantomime, l'action théâtrale, l'action oratoire, etc.

SALTIMBANQUE. s. m. Jongleur, bateleur; charlatan ordinairement placé sur un théâtre dans une place publique, pour y faire ses exercices, et y débiter ses drogues.

Il se dit, figurément, d'Un bouffon de société et d'un mauvais orateur qui débite, avec des gestes outrés, des plaisanteries déplacées. Cet homme croit être un bon plaisant, ce n'est qu'un saltimbanque. Ce n'est pas un orateur, c'est un saltimbanque.

SALUADE. s. f. Action de saluer en faisant la révérence. On ne le dit guère que dans la conversation et avec une épithète. Il me fit une grande saluade. Il est vieux.

SALUBRE. adj. des deux genres Qui contribue à la santé. Ces eaux minérales sont fort salubres. Un air salubre. Une nourriture, un régime salubre.

SALUBRITÉ. s. f. Qualité de ce qui est salubre. La salubrité de l'air de tel pays.

Il se dit, particulièrement, en parlant Des soins que l'administration prend de la santé publique. Mesures de salubrité. Conseil de salubrité. L'élargissement de ces rues contribue à la salubrité de votre quartier.

SALUER. v. a. Donner à quelqu'un une marque extérieure de civilité, de déférence ou de respect, en l'abordant, en le rencontrant, ou en quelques autres occasions. Les manières de saluer sont différentes selon les différentes nations. En France et dans presque toute l'Europe, les hommes saluent en ôtant leur chapeau et en s'inclinant. Saluer de la main, du geste, de la voix. Saluer en passant. Saluer quelqu'un de loin. Saluer de bonne grâce, gracieusement. Saluer de mauvaise grâce. Saluer la compagnie.

Je vous salue, j'ai l'honneur de vous saluer, je vous salue très-humblement, se dit quelquefois, par civilité, À une personne que l'on aborde.

Prov., Nous nous saluons, mais nous ne nous parlons pas, Nous sommes froidement ensemble.

Aller saluer quelqu'un, Aller lui faire visite, lui rendre ses devoirs. Les officiers de la garnison sont allés saluer le gouverneur.

SALUER se dit aussi Des marques de respect qu'on donne à de certaines choses. Saluer de loin le lieu de sa naissance. Aller saluer le tombeau de son père. Saluer le soleil. On le dit particulièrement dans certaines occasions de cérémonie. Saluer l'autel. Saluer le catafalque, la représentation, etc. On disait de même autrefois: Saluer les armes. Saluer le lit du roi. Saluer la nef du couvert du roi.

SALUER signifie quelquefois, Faire ses compliments par lettre. Je salue tels et tels. Je vous prie de le saluer de ma part, quand vous le verrez. J'ai bien l'honneur de vous saluer. Je vous salue de tout mon coeur.

SALUER s'emploie aussi pour signifier Les marques de civilité, de déférence, de respect qui sont en usage dans les troupes de terre et dans la marine. Saluer de l'épée, saluer du drapeau en défilant devant le roi, devant le général. On salue à la mer en tirant le canon. Les vaisseaux amis qui se rencontrent en mer, se saluent. Les navires se saluèrent de tant de coups de canon. Les bâtiments de l'État qui sont salués par ceux du commerce, rendent ordinairement le tiers des coups de canon qu'ils ont reçus. Les vaisseaux saluèrent la citadelle. On salue quelquefois, à la mer, en baissant le pavillon. Saluer du canon. Saluer du pavillon.

En termes de Marine, La mer salue la terre, Les vaisseaux qui mouillent devant une forteresse, doivent la saluer en tirant le canon.

SALUER en parlant Des anciens Romains qu'on élevait à l'empire, signifie, Proclamer. Vespasien fut salué empereur par toute l'armée. Il fut salué César.

SALUÉ, ÉE. participe

SALURE. s. f. Qualité que le sel communique. La salure de la mer. Ôter, diminuer la salure de quelque viande.

SALUT. s. m. Conservation ou rétablissement dans un état heureux, dans un état convenable. Le salut du peuple, de la république. Le salut public. Le salut des particuliers. De là dépend le salut de l'État. Je vous en avertis pour votre salut. Il y va de votre salut, du salut de votre famille.

Il signifie également, Cessation de danger, recouvrement de sûreté. Il a cherché son salut dans la fuite. Il ne dut son salut qu'à la vitesse de son cheval. Procurer le salut d'un prisonnier. Cette maison a été pour lui un lieu de salut, un port de salut. Cette circonstance de son procès fut son salut.

SALUT signifie aussi, La félicité éternelle. Le salut des âmes. JÉSUS-CHRIST a opéré notre salut. Il faut songer à son salut. Travailler à son salut. Faire son salut. Être dans la voie de salut, du salut. Le salut éternel. L'affaire de notre salut est la plus importante. Pour l'impénitence finale, point de salut.

Fig., Point de salut, se dit quelquefois en parlant D'une condition indispensable pour obtenir un succès. Sans imagination, point de salut dans les arts. Il faut de l'intérêt dans une tragédie, de la gaieté dans une comédie, etc.; sans quoi, point de salut.

SALUT. s. m. Action de saluer. Il lui doit le salut comme à son supérieur. Un profond salut. Un salut gracieux. Il nous fit de loin beaucoup de saluts. Le salut des armes. Le salut du drapeau, de l'épée, etc. Répondre au salut. Rendre le salut. Refuser le salut.

Saluts de mer, Les coups de canon que tire un vaisseau pour rendre honneur à un autre vaisseau, à une flotte, à une place, etc., ou pour en reconnaître la supériorité. Les ordonnances de marine règlent les saluts de mer.

SALUT est aussi Un terme qu'on emploie dans le préambule des lois et ordonnances, dans les lettres patentes du roi, dans les bulles des papes, dans les mandements des archevêques et évêques, etc., envers ceux auxquels ils sont adressés. À tous ceux qui ces présentes verront, salut. Léon XII, à tous fidèles, salut et bénédiction apostolique. N. archevêque de Paris, à tous les fidèles de

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.