Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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de l'instruction. Recevoir des leçons. Recevoir
de bons, de mauvais exemples. Ces peuples
ne reçurent la foi qu'au troisième siècle. Les
apôtres reçurent le Saint-Esprit le jour de la
Pentecôte.

Il se dit, dans ce sens, en parlant des Sacrements.
Recevoir le baptême. Recevoir la confirmation.
Recevoir les ordres. Recevoir l'absolution.
Recevoir la bénédiction nuptiale.

Ce malade a reçu les sacrements, Les sacrements
de la Pénitence, de l'Eucharistie et de
l'Extrême-Onction lui ont été administrés.

RECEVOIR signifie aussi Tirer, emprunter,
faire venir. Cet escalier reçoit son jour du haut
du bâtiment. La lune reçoit sa lumière du soleil.
Les usages qu'un peuple a reçus d'un autre
peuple. Il reçoit cette marchandise de tel pays.

Il se dit en outre des Choses qui recueillent,
qui contiennent celles qui viennent y
aboutir, qui viennent s'y rendre. La mer reçoit
tous les fleuves. Une gouttière qui reçoit
toutes les eaux d'un toit. Une citerne qui reçoit
les eaux pluviales. Un égout qui reçoit toutes
les immondices de la ville. Ce port reçoit plus
de bâtiments que tel autre. Cette ville pourrait
facilement recevoir de nouveaux habitants.

Il se dit également des Personnes et signifie
Recueillir, retenir. Recevoir dans une
cuvette le sang qui coule d'une saignée. Je lui
ai jeté un paquet, il l'a reçu adroitement. Il
tombait et se serait tué si je ne l'eusse reçu
entre mes bras.

Il se dit encore en parlant de Certaines paroles
ou de certains écrits qui sont donnés pour
servir d'assurance, de gage, etc. J'en ai reçu
sa parole. J'ai reçu sa parole qu'il n'en ferait
rien. Il a reçu parole de lui pour telle chose.
J'en ai reçu la promesse, l'assurance. Il a reçu
ma foi. Elle a reçu mes serments.

Il se dit aussi en parlant de Ce qui est
confié. Recevoir de l'argent en dépôt. Recevoir
une confidence. J'ai reçu sa déclaration sous
le sceau du secret. Recevoir les dernières volontés
de quelqu'un.

Fig., Recevoir les derniers soupirs de quelqu'un,
L'assister à sa mort.

En termes de Guerre, Recevoir le mot d'ordre,
Prendre le mot d'ordre; ou, dans une
autre acception, Se faire dire le mot d'ordre
par ceux de qui on a droit de l'exiger.

RECEVOIR, en parlant de Certaines choses,
signifie Accueillir, agréer, accepter. Je reçois
vos offres. Il en a reçu la proposition avec joie.
La proposition qu'il a faite a été bien reçue,
mal reçue. Son compliment n'a pas été bien
reçu. Je ne reçois pas votre excuse. Sa pièce a
été reçue à corrections.

Bien recevoir, mal recevoir signifie aussi Approuver,
désapprouver. Cette nouvelle fut bien
reçue dans le publie. Cela sera mal reçu. Ce
livre a été bien reçu.

RECEVOIR se dit également en parlant des
Personnes et signifie Accueillir. Recevoir un
ambassadeur, le recevoir avec magnificence. Il
m'a reçu à bras ouverts, cordialement, avec
de grandes démonstrations de joie. Il l'a reçu
froidement. On alla le recevoir au bas de l'escalier.
Il a été fort bien reçu, fort mal reçu. Il est
bien reçu partout. Je me suis présenté chez lui,
mais il n'a pas voulu me recevoir. C'est un
homme qui reçoit fort bien son monde, qui
sait recevoir son monde.
Absolument, Il sait
recevoir.

Il l'a reçu en brave, en homme de coeur
se dit d'un Homme qui s'est présenté courageusement
à un ennemi qui venait l'attaquer.

Les ennemis ont été reçus à coups de canon,
On a fait sur eux, un violent tir d'artillerie
lorsqu'ils se sont approchés.

Fig. et fam., Recevoir quelqu'un comme
un chien, le recevoir comme un chien dans un
jeu de quilles,
Lui faire un très mauvais
accueil.

Être reçu chez quelqu'un, Être admis dans
sa société. Il est reçu chez le ministre. Il est
reçu dans la meilleure société. Son éducation
le met en état d'être reçu partout.

Recevoir la visite de quelqu'un, Être visité
par quelqu'un.

Recevoir des visites, Être visité par diverses
personnes. Il signifie aussi Admettre chez soi
les personnes par qui l'on est visité. Pendant
le premier mois de son deuil, elle ne recevra
pas de visites.
On dit absolument dans la même
acception : Madame une telle ne reçoit pas
aujourd'hui. Le roi reçut hier. On reçoit demain
à la cour. Ce ministre reçoit deux fois par semaine.

RECEVOIR signifie encore Donner retraite,
donner asile chez soi. Il a reçu des réfugiés
chez lui pendant la guerre.

Il signifie aussi Admettre. Après un certain
temps, on n'est pas reçu à demander les arrérages
d'une rente échue. Un tel homme est mal
reçu à se plaindre. Recevoir quelqu'un au nombre
de ses amis. Il l'a reçu dans son régiment,
dans sa compagnie. Il a été brillamment reçu
à son examen.

Il s'emploie dans le même sens en termes
de Procédure. On l'a reçu partie intervenante.
On l'a reçu à prouver.

Fin de non-recevoir, Exception préalable
qui consiste à soutenir que la partie adverse
n'est pas recevable dans sa demande. Alléguer
des fins de non-recevoir.

RECEVOIR signifie aussi Installer dans une
charge, dans une dignité, dans un emploi, etc.,
avec le cérémonial ordinaire. Le jour qu'il fut
reçu conseiller à la Cour de Cassation. On le
reçut les chambres assemblées. Cet officier fut
reçu à la tête des troupes, à la tête de son régiment.
Il est élu membre de l'Académie française,
mais il n'a pas encore été reçu. Ce candidat
était admissible, mais il n'a pas été reçu.
Il a été reçu docteur depuis peu. Se faire recevoir
avocat.

Il signifie encore Se soumettre, déférer à
quelque chose, comme à une loi, à une règle,
à une vérité reconnue. Recevoir une décision
avec respect, avec une parfaite soumission. Recevoir
de nouvelles lois. Le droit romain n'était
reçu qu'en quelques provinces de France. Recevoir
une bulle, un décret, etc. Il n'a d'autres
opinions que celles qu'il reçoit d'autrui. C'est
un principe que tous les philosophes ont reçu.
Recevoir comme une vérité incontestable.

Recevoir les ordres de quelqu'un, Être soumis
à sa volonté, à ses ordres. Je ne reçois point
ses ordres. Je ne reçois point d'ordres de lui.
Je n'ai d'ordres à recevoir de personne.

Recevoir les ordres de quelqu'un signifie aussi
Savoir de lui ce qu'on peut faire qui lui soit
agréable. Je ne manquerai pas d'aller recevoir
vos ordres avant de partir.

Le participe passé REÇU s'emploie aussi
adjectivement et signifie Qui est admis, établi,
consacré. Les usages reçus. Les maximes
reçues. Vous pouvez très bien procéder ainsi,
cela est reçu. Se conformer à ce qui est reçu.

REÇU est aussi nom masculin. Voyez ce
mot à son rang alphabétique.

RÉCHAMPIR. v. tr. T. de Peinture. Détacher
les objets du fond sur lequel on peint,
soit en marquant leurs contours, soit par l'opposition
des couleurs. On dit aussi Échampir.

Il signifie également, en termes de Doreur,
Réparer avec du blanc de céruse les bavures
que la couleur jaune destinée à recevoir la
dorure a pu faire sur les fonds.

Le participe passé RÉCHAMPI s'emploie substantivement.
Il faudra faire les réchampis d'un
ton plus soutenu.

RECHANGE. n. m. Remplacement. Il se
dit en parlant de Certains objets que l'on
tient en réserve pour remplacer, au besoin,
d'autres objets semblables; en ce sens il ne
s'emploie jamais qu'avec la préposition de.
Un rasoir mécanique avec des lames de rechange.
Une roue de rechange. Emporter des
vêtements de rechange.
On appelle quelquefois
ces divers objets Des rechanges. Les rechanges
d'un navire.

Pièce de rechange, Pièce destinée à en remplacer
une autre dans un ensemble, dans un
mécanisme.

Corps de rechange, Partie de certains instruments
à vent qu'on change selon les divers
tons dans lesquels on veut jouer. Une trompette
à corps de rechange.

RECHANGE désigne aussi, en termes de Commerce,
le Droit d'un nouveau change qu'on
fait payer par celui qui a tiré une lettre de
change, lorsqu'elle a été protestée. Payer le
change et le rechange.

RÉCHAPPER. v. intr. Être délivré, se tirer
d'un grand péril. Il a une maladie grave, il n'en
réchappera pas. Ce sera un grand bonheur s'il
en réchappe. Vous êtes bien heureux d'être réchappé
de cet accident.

RECHARGEMENT. n. m. Action de recharger.
Le rechargement d'une voiture, d'une
bête de somme. Le rechargement d'une route. Il
y a de gros frais de rechargement pour toutes
ces marchandises.

RECHARGER. v. tr. Charger de nouveau,
imposer de nouveau quelque charge. On a rechargé
ces marchandises sur le même bâtiment.
On avait déchargé les mulets, il fallut les recharger.

Il signifie aussi Charger de nouveau une
arme à feu. Recharger un canon, un fusil. On
dit dans un sens analogue : Recharger un poêle,
une pile électrique, un appareil photographique.

En termes de Voirie, Recharger une route,
La rééquiper en pierres, gravier, etc.

En termes de Forgeron, Recharger, Ajouter
à des outils, à des pièces de fer le métal
propre à réparer les parties usées, affaiblies.
Recharger une pioche, un essieu.

RECHARGER signifie encore Donner un ordre
encore plus pressant. Je vous avais chargé et
rechargé de l'avertir, et cependant vous n'en avez
rien fait.
En ce sens il est familier.

SE RECHARGER signifie Reprendre son fardeau,
sa charge. Après s'être reposé un instant,
il se rechargea et partit.

RÉCHAUD. n. m. Ustensile de ménage dans
lequel on met du feu pour chauffer les mets,
pour tenir chauds les plats et pour d'autres
usages. Réchaud de cuivre, d'argent. Réchaud
à l'alcool. Réchaud à gaz.

RÉCHAUFFER. v. tr. Échauffer, chauffer
ce qui était refroidi. Faire réchauffer un potage.
Le temps se réchauffe.

Fig., C'est un serpent que j'ai réchauffé dans
mon sein
se dit en parlant d'un Ingrat.

RÉCHAUFFER s'emploie figurément. Ces bons
procédés ont réchauffé son amitié. Son zèle s'est
réchauffé.

Le participe passé RÉCHAUFFÉ s'emploie
adjectivement. Un plat réchauffé. Un dîner
réchauffé.

Il s'emploie aussi substantivement. Ce dîner
n'est que du réchauffé.

Fig. et fam., Cette nouvelle, cette plaisanterie
n'est que du réchauffé,
Elle est loin d'être
neuve.

RECHAUSSER. v. tr. Chausser de nouveau.
Il lui a fallu se déchausser et se rechausser.

En termes d'Architecture, il signifie Refaire
le pied d'une vieille construction ou Le fortifier
avec de nouvelles pierres. Rechausser un
mur, une terrasse, un pilier.

Rechausser un arbre, Remettre de la terre
au pied d'un arbre.

RÊCHE. adj. des deux genres. Qui est rude
au toucher, âpre au goût. Cette étoffe est rêche.
Il a la peau rêche. Poire, pomme rêche.

Il s'emploie aussi figurément et familièrement.
Cet homme est rêche, Il est rude, difficile
à vivre. On dit de même : Il a l'esprit rêche.
Il a l'humeur bien rêche.

RECHERCHE. n. f. Action de rechercher.
Recherche exacte. La recherche de la vérité, La

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