LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798
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Page 742
Ne le vilipendez pas, car il vaut bien son
prix. Vilipender une marchandise. Il est
du style familier.
Vilipendé, ée
Vilipendé, ée. participe.
VILITÉ
VILITÉ. Voyez Vileté.
VILLACE
VILLACE. s. fém. Grande Ville mal
peuplée et mal bâtie. (Les. deux L
ne se mouillent ni dans ce mot, ni
dans les dérivés de Ville: on n'en prononce
qu'une.)
VILLAGE
VILLAGE. s. mas. Lieu non fermé
de murailles, composé de maisons de
Paysans. Gros Village. Petit Village.
Demeurer au Village. Un homme, une
femme, des gens de Village. Curé de
Village. Noce de Village. Fête de Village.
Seigneur du Village. Magister du
Village.
On appelle Le coq du Village, Celui
qui a le plus de crédit dans le Village.
Il est familier.
On dit proverbialement et figurément,
À gens de Village, trompette
de bois, pour dire, qu'Il ne faut aux
ignorans, aux gens grossiers, que des
choses proportionnées à leur état, à
leur goût, à leur intelligence.
On dit proverbialement et figurément,
qu'Il ne faut point se moquer des
chiens qu'on ne soit hors du Village,
pour, qu'Il ne faut point mépriser son
ennemi tant qu'on est en lieu, en situation
où il peut nuire.
On dit proverbialem. qu'Un homme
est bien de son Village, pour, qu'Il est
bien mal instruit de ce qui se passe
dans le monde.
VILLAGEOIS, OISE
VILLAGEOIS, OISE. s. Habitant
de Village. Un pauvre Villageois. Jolie
Villageoise.
Il s'emploie aussi adjectivement.
Un air villageois. Des manièresvillageoises.
VILLANELLE
VILLANELLE. s. fémin. Sorte de
Poésie pastorale, dont tous les couplets
finissent par le même refrain.
Chanter une villanelle. On ne fait plus
guère de villanelles. On donne aussi ce
nom à un certain air fait pour danser.
VILLE
VILLE. subst. fém. Assemblage de
plusieurs maisons disposées par rues,
et fermées d'une clôture commune,
qui est ordinairement de murs et de
fossés. Grande Ville. Bonne Ville. Petite
Ville. Ville murée, close de murailles.
Ville fermée. Ville ouverte. Ville démantelée.
Ville Capitale, Épiscopale. Ville
maritime. Ville frontière. Ville forte.
Ville de Guerre. Ville de Commerce.
Ville marchande. Ville de grand passage.
Ville riche. Ville fort peuplée. Ville
déserte. Fortifier, assiéger, défendre,
prendre, bâtir, détruire, raser une Ville.
Le Gouverneur a porté les clefs de la
Ville au Roi. Les Soldats entrèrent par
escalade dans la Place, et crièrent Ville
gagnée. Officier de Ville. Hôtel de Ville.
La Maison de Ville. La Ville et les
Faubourgs de Paris. La haute et la
basse Ville. La Ville neuve. La vieille
Ville. Aller par la Ville. On lui a donné
la Ville pour prison. Il est allé faire un
tour de Ville, un tour en Ville. J'ai fait
les quatre coins et le milieu de la Ville
pour vous chercher. Il demeure au coeur
de la Ville, à l'autre bout de la Ville.
Il court un bruit par la Ville. C'est un
enfant de la Ville. Bruit de Ville.
Il se prend aussi pour Le Corps des
Officiers de Ville. Le Corps de Ville. La
Ville est venue haranguer.
On dit, qu'Un homme a une partie de
son bien sur la Ville, pour, qu'Il a une
partie de son bien en rentes sur l'Hôtel
de Ville de Paris.
Ville
Ville, se prend aussi pour Les
Habitans de la Ville. Toute la Ville est
allée au devant de lui. Toute la Ville
parle de cette nouvelle. Il avoit chez lui
la Ville et les Faubourgs. Il reçoit, il
traite toute la Ville.
On dit communément, que La Ville
est bonne, pour dire, qu'On y trouve
aisément tout ce dont on a besoin.
On dit, qu'Un homme est à la Ville,
pour, qu'Il n'est point à la campagne;
et, qu'Il est en Ville, pour, qu'Il
n'est pas actuellement chez lui. Dans
ce dernier sens, on dit, qu'Un homme
est allé dîner, souper en Ville, pour,
Hors de chez lui. Il est du style familier.
On dit figurément et proverbialement,
Ville qui parlemente est à moitié
rendue, pour, qu'Une personne qui
écoute les propositions qu'on lui fait,
n'est pas éloignée d'accorder ce qu'on
lui demande.
On dit figurém. De toute difficulté
vaincue, surmontée, Avoir Villegagnée.
VILLETTE
VILLETTE. s. f. diminutif. Trèspetite
Ville.
On dit aussi Villotte. L'un et l'autre
sont du style familier.
VIM
VIMAIRE
VIMAIRE. s. fém. Terme d'Eaux et
Forêts, qui se dit Du dégât causé dans
les forêts par les ouragans.
VIN
VIN
VIN. subst. mascul. Liqueur propre
à boire, que l'on tire du raisin. Vin
blanc. Vin paillet. Vin gris. Vin couleur
d'oeil de perdrix. Vin clairet. Vin rouge.
Vin rosé. Vin qui n'a point cuvé. Vin
excellent. Vin exquis. Vin doux et piquant.
Vin qui a de la sève, qui a vert et sève.
Vin qui a du corps, qui n'a point de
corps, qui a du montant. Vin fait. Vin
mûr. Vin droit. Vin net. Vin coulant et
aisé à boire. Vin de bonne souche, d'un
bon crû. Vin généreux. Vin loyal et
marchand. Vin de primeur. Vin prompt
à boire. Vin qui est en boite. Du vin
qui se maintient, qui se soutient, qui a
de la force. Vin de l'arrière--saison. Du
vin de la première cuvée, de la seconde
cuvée. Vin de garde, ou vin bon à garder.
Vin qui porte l'eau. Vin clair. Vin rassis.
Vin reposé. Vin tiré au clair. Vin tiré
en bouteilles. Gros vin. Petit vin. Vin
foible. Vin mousseux. Vin vert. Vin âpre.
Vin dur. Vin ferme. Vin fumeux. Vin
violent. Vin malfaisant. Vin traître. Vin
capiteux. Vin qui porte à la tête. Vin
qui donne dans la tête. Vin de pressurage.
Vin de quête. Vin doucereux. Vin qui a
de la liqueur. Vin de dixme. Vin mince.
Vin plat. Vin trouble. Vin louche. Vin
qui pèche en couleur. Vin qui file. Vin qui
jaunit. Vin qui graisse, qui s'engraisse,
qui tourne à la graisse. Vin gras. Vin
gâté. Vin passé. Vin poussé. Vin besaigre.
Vin qui sent l'évent. Vin éventé. Vin
qui sent le fût. Vin battu. Vin mixtionné.
Vin sophistiqué. Vin frelaté. Vin cuit.
Vin brûlé. Vin soufré. Vin de cabaret.
La lie du vin. Vin de France, vin de
Lignage, vin de Brie. Vin François. Vin
de Champagne. Vin de Bourgogne. Vin
muscat. Vin du Rhin. Vin de Moselle.
Vin d'Espagne. Vin d'Alicante. Vin de
Piémont. Vin du Nècre. Vin Grec. Vin
de Hongrie. Vin de Canaries, etc. Un
tonneau de vin. Un muid de vin. Une
pièce de vin. Un quartaut de vin, etc. Une
bouteille de vin. Une pinte de vin, etc.
Un verre de vin. Faire du vin. Entonner
du vin. Encaver du vin. Percer du vin.
Avoir du vin en cave. Avoir du vin en
perce. Vendre du vin en gros et en détail.
Coller du vin. Éclaircir du vin. Tirer du
vin en bouteilles. Boire du vin. Prendre
un doigt de vin, une goutte de vin. Boire
son vin pur, son vin sec. Tremper son
vin. Goûter bien le vin. Porter bien le
vin. Porter bien son vin, pour dire,
Boire beaucoup sans qu'il y paroisse.
Aimer le vin. Etre sujet au vin. C'est du
vin de son crû.
On appelle Vin de deux feuilles, de
trois feuilles, de quatre feuilles, Du
vin qui a deux ans, trois ans, quatre
ans.
On appelle Vin de goutte et Mère
goutte, Le vin exprimé naturellement
des grappes, avant de donner aucune
serre au pressoir. Voyez Goutte.
On appelle Vin du crû, Le vin cueilli
dans l'endroit même où on le consomme.
On dit proverbialement, Il faut se
défier du vin du crû, parce qu'on y est
souvent pris, et que beaucoup de crûs
sont mauvais. Voyez Crû.
On appelle Vin de copeau, Le vin
que l'on a fait passer sur les copeaux,
c'est -- à -- dire, dans lequel on a fait
tremper des copeaux pour l'éclaircir
et le rendre plus prompt à boire; Vin
doux, Du vin qui n'a point encore cuvé;
Vin bourru, Du vin blanc nouveau qui
n'a guère cuvé, et qui se conserve
doux; Vin de veille, Du vin qu'on met
dans la chambre du Roi et des Princes>,
en cas qu'ils en aient besoin durant
la nuit; Vin de Ville, Le vin que les
Officiers de la Ville donnent en présent
à quelque personne de considération;
Vin de l'étrier, Le vin que l'on donne
au départ, lorsque quelqu'un est près
de monter à cheval; Vin coupé, Du
vin mêlé avec d'autre vin; et Vin de
cerneaux, Du vin rosé qui est bon à
boire dans la saison des cerneaux.
On dit figurément et familièrement,
Vin d'une oreille, vin de deux oreilles.
Voyez Oreille.
On dit qu'Un homme est en pointe de
vin, pour, que Le vin commence à
le mettre en gaîté; qu'Il est chaud de
vin, pour, qu'Il commence à être ivre;
et, qu'Il est pris de vin, pour, qu'Il
est déjà ivre.
On dit, Être entre deux vins, pour,
Approcher de l'ivresse.
On dit figurément, Cuver son vin,
pour, Dormir afin de laisser passer
son ivresse.
On dit d'Un grand ivrogne, que
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