Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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portant promesse. J'ai promesse de lui, j'ai obtenu
de lui promesse qu'il s'occupera de votre
affaire. Promesse de vente. C'est un homme à
qui les promesses ne coûtent rien.

Fig. et fam., Se ruiner en promesses, Faire
beaucoup de promesses qu'on ne tient pas.

Promesse de mariage, Engagement pris
d'épouser une personne.

PROMETTEUR, EUSE. adj. Qui promet,
qui donne à espérer. Voilà des débuts prometteurs.

Il s'emploie aussi substantivement et désigne
Celui, celle qui promet légèrement, ou
sans intention de tenir sa promesse. C'est un
grand prometteur. Vous êtes une belle prometteuse,
un beau prometteur.
Il est rare.

PROMETTRE. (Il se conjugue comme
METTRE.) v. tr. S'engager verbalement ou par
écrit à quelque chose. Être exact à tenir ce
qu'on a promis. Vous m'aviez promis de l'argent
à Pâques. Je vous promets bien que je
ferai tout mon possible, mais je ne vous promets
pas de réussir. Il m'a promis de venir me
voir. C'est un homme qui promet toujours,
qui promet tout et qui ne tient rien. Il lui a
promis obéissance. Ils se sont promis fidélité
l'un à l'autre.

Prov., Promettre et tenir sont deux, Il y a
grande différence entre promettre et tenir.
On dit aussi encore : Ce n'est pas tout de promettre,
il faut tenir.

Fig., Promettre monts et merveilles, Promettre
toutes sortes de choses avantageuses.
Cela se dit ordinairement de Ceux qui, pour
engager quelqu'un à faire ce qu'ils désirent,
lui promettent beaucoup plus qu'ils ne veulent
ou ne peuvent tenir.

Fig. et pop., Promettre plus de beurre que
de pain,
Promettre plus qu'on ne veut ou
qu'on ne peut tenir.

PROMETTRE s'emploie figurément et signifie
Annoncer, prédire. Il se dit des Personnes
et des choses. Vous nous promettez
sans cesse votre ami et il ne vient jamais. Je
vous promets du beau temps pour demain. Voilà
un ciel qui nous promet de l'orage. Voilà un
temps qui promet de la chaleur, du froid, de
la pluie. Cette campagne promet une riche
moisson. La force de leur armée leur promettait
une victoire facile. Son regard, son accueil nous
promettait plus de sérénité qu'il n'en a mis dans
cet entretien.

PROMETTRE s'emploie aussi absolument au
figuré et alors il signifie Faire espérer, donner
des espérances. Il se dit des Personnes et
des choses. Ce jeune homme promet beaucoup.
Cet enfant promet. Il promettait beaucoup dans
sa jeunesse. Les blés promettent beaucoup cette
année. Voilà qui promet. Cette entreprise promet
beaucoup
ou simplement promet.

PROMETTRE signifie aussi Assurer qu'une
chose sera. Je vous promets que je ne le ménagerai
pas. Je vous promets qu'il s'en repentira.

Il est familier en ce sens.

SE PROMETTRE signifie Espérer. Il se promet
cela de votre bonté. Il se promet d'y être bientôt.
Je n'oserais me promettre que vous me ferez
cet honneur. Je m'étais promis plus de plaisir
que je n'en ai eu. Qui peut se promettre d'éviter
un tel malheur? Je ne me promets aucun
fruit de cette démarche.

Il signifie aussi Prendre une ferme résolution.
Elles se sont bien promis de ne plus
remettre les pieds dans cette maison. Je me
promets bien de profiter de vos conseils. Je
me suis promis de ne jamais le recevoir.

Le participe passé PROMIS s'emploie adjectivement.
C'est chose promise.

La terre promise, La terre de Chanaan,
que Dieu avait promise an peuple hébreu.

Fig., C'est la terre promise, se dit d'un
Pays riche et fertile.

Prov., Chose promise, chose due, On est
obligé de faire ce qu'on a promis.

PROMIS, ISE, s'emploie aussi substantivement
au sens de Fiancé, fiancée. Le promis,
la promise. Les promis.

PROMISCUITÉ. n. f. Mélange confus et
choquant. Il ne se dit qu'en parlant des Personnes.
La promiscuité des sexes causait de
grands désordres dans cet établissement. Il y a
avait dans cette réunion une écoeurante promiscuité.
Il a cruellement souffert des honteuses
promiscuités qui lui ont été imposées.

PROMISSION. n. f. Il n'est guère usité
que dans cette locution : La terre de promission,
autrement appelée La terre promise,
La terre de Chanaan, que Dieu avait promise
au peuple hébreu.

Fig., C'est une terre de promission se dit
d'un Pays très fertile.

PROMONTOIRE. n. m. Cap, pointe de
terre élevée qui s'avance dans la mer. Les
trois promontoires de Sicile. Le promontoire
de Malée. Doubler un promontoire.
Ce mot
n'est guère usité que dans le style soutenu et
qu'en parlant de la géographie ancienne;
dans la géographie moderne, on dit Cap.

PROMOTEUR, TRICE. n. Celui, celle qui
donne la première impulsion pour quelque
chose. Ce ministre fut le promoteur de la guerre.
La Sorbonne fut la promotrice de cette querelle.
Il fut un des plus ardents promoteurs
de la Réforme.

PROMOTEUR est aussi le Titre du procureur
d'office, faisant fonction de partie publique
dans une juridiction ecclésiastique,
dans une assemblée du clergé, dans un concile,
dans un chapitre, etc. À la requête du
promoteur.

PROMOTION. n. f. Action par laquelle
on élève à la fois plusieurs personnes à un
même grade, à une même dignité. Le pape
fit une promotion de quatre cardinaux. Le roi
fit une promotion de pairs, d'officiers généraux.
Faire des promotions dans l'armée. Il
est général de brigade, de la dernière promotion.

Il se dit, en parlant des Écoles du Gouvernement,
de l'Ensemble des élèves d'une
même année. Nous sommes de la même promotion
de l'École Normale, de l'École de Saint-
Cyr. Camarades de promotion.

Il se dit encore de la Nomination, de l'élévation
d'une ou de plusieurs personnes à une
dignité, à un emploi supérieur. Ces officiers,
depuis leur promotion... Il a obtenu sa promotion
au grade d'officier de la Légion d'honneur.

PROMOUVOIR. v. tr. (On ne l'emploie
guère qu'à l'infinitif et aux temps composés.)
Élever à quelque grade, à quelque dignité
d'un rang supérieur. Il a été promu au
grade supérieur. Ce prince fut promu à l'empire.
On l'a promu à l'épiscopat.

PROMPT, OMPTE. (On prononce Pron,
pronte
.) adj. Qui est rapide, qui ne tarde
pas. Je vous souhaite un heureux voyage et
un prompt retour. Rendre une prompte réponse.
Il a obtenu un prompt succès. Jamais
conquête ne fut plus prompte. Il faut apporter
un prompt remède à ce mal. Le succès de l'entreprise
dépend d'une prompte exécution. Cet
homme a la repartie prompte.

Avoir l'esprit prompt, la conception vive
et prompte, Avoir un esprit qui conçoit, qui
comprend aisément.

Avoir la main prompte, Être vif, emporté,
au point de frapper pour le moindre sujet.

PROMPT signifie encore Qui se passe vite,
en un moment. Son mouvement fut si prompt
qu'on n'eut pas le temps de l'apercevoir. Cela
fut prompt comme un éclair, comme l'éclair,
comme la foudre.

Il signifie, en parlant des Personnes, Qui
est vif, actif, diligent, qui ne perd point de
temps à ce qu'il fait. C'est un homme prompt
dans tout ce qu'il fait. Il est prompt à servir ses
amis. Être prompt à juger, à se décider.

Il signifie encore Qui va vite. Un cheval
prompt à la course.

Il signifie encore Qui éprouve, ressent vite.
Cet homme est prompt à se décourager, à s'enthousiasmer,
à se mettre en colère
.

PROMPTEMENT. (Dans ce mot et dans
le suivant, le second P ne se prononce pas.)
adv. Avec promptitude.

PROMPTITUDE. n. f. Disposition qui fait
qu'on ne met aucun délai à entreprendre ou
à exécuter. Agir avec promptitude, avec une
grande promptitude, avec une étonnante promptitude.
Il vous servira avec promptitude. C'est
une affaire qui demande de la promptitude.

La promptitude de l'esprit, La facilité de
l'esprit à concevoir, à entendre.

La promptitude à croire une chose, La facilité
avec laquelle on la croit.

PROMULGATION. n. f. Publication des lois
faite dans les formes requises. Les lois sont
exécutoires à dater de leur promulgation.

PROMULGUER. v. tr. Publier une loi dans
les formes requises, pour la rendre exécutoire.
Nul n'est censé ignorer une loi qui a été promulguée.

PRONAOS. (On prononce l'S.) n. m. T.
d'Antiquité
. Partie antérieure des temples
anciens.

PRONATEUR. adj. m. T. d'Anatomie. Il
se dit de Deux muscles de l'avant-bras qui
servent au mouvement de pronation. Muscles
pronateurs.
Substantivement, Les pronateurs.

PRONATION. n. f. T. d'Anatomie. Il n'est
usité que dans cette expression : Mouvement
de pronation,
Celui par lequel on tourne la
main, de manière que la paume regarde la
terre. Il est opposé à Supination.

PRÔNE. n. m. Instruction chrétienne que
le curé ou un vicaire fait tous les dimanches
en chaire, à la messe paroissiale. Faire le
prône. Le curé ayant achevé son prône. Les
bans furent publiés au prône. Les prières du
prône.

Recommander quelqu'un au prône, Le recommander
aux prières ou aux charités des
fidèles, lorsqu'on est en chaire pour faire
le prône.

PRÔNE se dit, figurément et familièrement,
d'une Remontrance importune qu'une personne
fait à une autre. Je me moque de son
prône. Quand donc finira-t-il son prône?
Il
est vieux en ce sens.

PRÔNER. v. tr. Faire le prône. Le vicaire
nous a prônés ce matin en l'absence du curé.

Il est peu usité.

PRÔNER signifie au figuré Vanter, louer
avec exagération. Il prône cette action partout
comme un trait héroïque. Il le prône comme
un homme extraordinaire. Il a des amis qui
le prônent sans cesse
.

PRÔNEUR, EUSE. n. Celui, celle qui loue
avec excès. Cet écrivain a ses prôneurs qui
le font valoir
.

PRONOM. n. m. T. de Grammaire. Celle
des parties du discours qui tient ou qui est
censée tenir la place du nom. Pronom personnel.
Pronom démonstratif. Pronom relatif.

Moi, toi, lui, eux, etc., sont des pronoms
personnels.

PRONOMINAL, ALE. adj. T. de Grammaire.
Qui appartient au pronom; Qui est
de la nature du pronom.

Verbe pronominal, Verbe qui se conjugue
avec les pronoms me, te, se, nous, vous, se;
dans les formes composées, l'auxiliaire est
Être.

PRONOMINALEMENT. adv. T. de Grammaire.
Comme verbe pronominal. Le verbe
Rire s'emploie quelquefois pronominalement :
Se rire de quelqu'un
.

PRONONÇABLE. adj. des deux genres. Qui
peut être prononcé. Il y a, dans certains mots

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