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Page 737
On dit, Les mains vides, pour exprimer Le manque de profit. Il croyoit faire sa fortune dans cette affaire, il est resté les mains vides: et, pour dire, qu'Un homme a eu soin de ses intérêts dans une administration, on dit, qu'Il ne s'est pas retiré les mains vides.
En parlant Des ouvrages de broderie, et des autres ornemens sur les habits et sur les meubles, on dit, Un habit brodé tant plein que vide, des meubles chamarrés tant plein que vide, pour faire entendre, que Ce qui est brodé ou chamarré, occupe autant d'espace que ce qui ne l'est pas.
On dit figurément, qu'Un discours, qu'un ouvrage est vide de sens, de raison, pour, qu'Il n'y a ni sens ni raison, qu'il n'y a rien de solide.
En parlant Des pièces dramatiques, on dit, que Le théâtre est vide, Lorsque dans le cours d'un acte, les Acteurs qui étoient sur la scène étant sortis, ceux qui leur succèdent commencent une scène qui n'a aucune liaison avec celle qui vient de finir.
Il se dit figurément au moral par rapport aux personnes ou aux occupations dont on vient à être privé. La mort de ce Prince fait un grand vide à la Cour. Il s'est défait de sa Charge, cela laisse un grand vide dans sa vie.
On dit figurém. Mâcher à vide, pour
dire, Se repaître d'une fausse espérance.
Voyez
On dit figurém. et familièrem. Vider les bouteilles, vider les pots et les verres, pour, Boire beaucoup, faire la débauche.
On dit, Vider une volaille, du gibier, du poisson, pour, En tirer ce qui n'est pas bon à manger.
Vider un cheval, en termes de Maréchalerie, C'est passer la main dans son fondement pour en retirer les crotins. Videz ce cheval avant que de lui donner ce lavement.
En termes de Fauconnerie, on dit, Vider un oiseau, pour, Le purger.
On dit, qu'Une médecine a fait vider de la bile, de la pituite, pour, qu'Elle a fait rendre de la bile, de la pituite par les voies ordinaires.
On dit, qu'Un chien se vide, pour, qu'Il rend ses excrémens.
On dit, Vider une clef, pour dire, La creuser par le bout: et dans le même sens, on dit, Vider un canon d'arquebuse, de pistolet.
On dit, Vider les lieux, vider la Province, vider la Royaume, etc. pour, Sortir des lieux, de la Province, du Royaume, etc. par crainte, par force, ou par autorité de Justice.
On dit aussi d'Un homme entre les mains de qui on a saisi, Il a été condamné à vider ses mains, pour, Il a été condamné à remettre les deniers qu'il avoit en dépôt, ou les autres choses saisies, à celui à qui la Justice a ordonné qu'il les remettroit.
On dit, Vider ses comptes, pour, Les terminer.
On dit dans la même acception, Vider une querelle, vider une affaire, vider un différent. Il veut vider ses différens l'épée à la main.
On dit en termes de Palais, Vider les meubles, pour, Rassembler, emporter les meubles. On l'a forcé de vider les meubles.
On dit en parlant d'Un cheval, Des jarrets bien vidés, pour, Les jarrets d'un cheval ne sont pas pleins, ne sont pas gras.
Il y a dans certaines Provinces, Un droit qu'on appelle Droit de viduité.
On dit, Être en vie, pour dire, Être vivant; et Mourir tout en vie, pour. Mourir dans un état où l'on est encore plein de force.
On dit, Recommander quelque chose à quelqu'un sur la vie, pour, Le recommander avec la dernière instance.
On dit, Être entre la vie et la mort, pour dire, Être dans un extrême péril, soit par maladie, soit par quelque autre accident. Cette maladie l'a mis entre la vie et la mort. Dans cette tempéte nous fûmes deux jours entre la vie et la mort.
On dit familièrement, Revenir de mort à vie, pour, Revenir contre toute espérance, d'une maladie très--périlleuse; et, Aller de vie à trépas, pour, Mourir. Cette dernière phrase vieillit.
On dit, qu'Un homme a donné la vie à son ennemi, pour, que Le pouvant tuer, il ne l'a pas voulu; et, qu'Un Prince a donné la vie, a accordé la vie, a fait grâce de la vie à un criminel, pour dire, qu'Il a empêché par l'autorité souveraine, que l'Arrêt qui condamnoit le criminel à mort, fût exécuté.
Demander la vie, se dit d'Un homme qui prie son ennemi de ne le pas tuer. Il lui demanda la vie. Il cria la vie, la vie.
On dit De celui à qui un homme a sauvé ou conservé la vie, qu'Il doit la vie à cet homme, qu'il lui est obligé de la vie, qu'après Dieu, il ne tient sa vie que de lui. Et on dit figurément d'Une bonne nouvelle, ou de quelque autre chose d'agréable qui arrive à quelqu'un lorsqu'il étoit dans une grande inquiétude, qu'Elle lui a redonné la vie, qu'elle lui a rendu la vie.
On dit figurément d'Un vieillard ou
d'un malade en qui l'on trouve de la
force, qu'Il y a bien de la vie dans cet
homme.
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