ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
Previous page
Page 2:563
cependant la plûpart peuvent être placés commodément
pour être vûs au microscope, avant que
leur action commence; & même pour qu'elle s'exécute,
il faut humecter avec une goutte d'eau
l'extrémité supérieure de l'étui extérieur, qui commence
alors à se développer, pendant que les deux
petits ligamens qui sortent hors de l'étui se contournent
& s'entortillent en différentes façons; en même
tems la vis monte lentement, les volutes qui
sont à son bout supérieur se rapprochent & agissent
contre le sommet de l'étui. Cependant celles
qui sont plus bas arrivent aussi, & semblent être
continuellement suivies par d'autres qui sortent du
piston. M. Needham dit qu'elles semblent être suivies,
parce qu'il ne croit pas qu'elles le soient en
effet; ce n'est qu'une simple apparence produite
par la nature du mouvement de la vis. Le suçoir
& le barillet se meuvent aussi suivant la même direction;
& la partie inférieure qui contient la semence
s'étend en longueur, & se meut en même
tems vers le haut de l'étui: ce qu'on remarque par
le vuide qu'elle laisse au fond. Dès que la vis avec
le tube dans lequel elle est senfermée, commence
à paroître hors de l'étui, elle se plie, parce qu'elle
est retenue par ses deux ligamens; & cependant
tout l'appareil intérieur continue à se mouvoir,
lentement & par degrés, jusqu'à ce que la vis, le
suçoir, & le barillet soient entierement sortis.
Quand cela est fait, tout le reste saute dehors en un
moment; le suçoir se sépare du barillet; le ligament
apparent qui est au - dessous de ce dernier, se
gonfle & acquiert un diametre égal à celui de la
partie spongieuse qui le suit. Celle - ci, quoique
beaucoup plus large que dans l'étui, devient encore
cinq fois plus longue qu'auparavant; le tube qui
renferme le tout s'étrécit dans son milieu, & forme
ainsi deux especes de noeuds distans environ
d'un tiers de sa longueur, de chacune de ses extrémités;
ensuite la semence s'écoule par le barillet,
& elle est composée de petits globules opaques,
qui nagent dans une matiere sereuse, sans donner
aucun signe de vie, & qui sont précisément tels
qu'on les a vûs, quand ils étoient répandus dans
le réservoir de la semence. La partie comprise entre
les deux noeuds paroît être frangée; quand on
l'examine avec attention, on trouve que ce qui la
fait paroître telle, c'est que la substance spongieuse,
qui est en dedans du tube, est rompue & séparée
en paralleles à peu près égales.
Quelquefois il arrive que la vis & le tube se
rompent précisément au - dessus du suçoir, lequel
reste dans le barillet; alors le tube se ferme en un
moment, & prend une figure conique, en se contractant
autant qu'il est possible par - dessus l'extrémité
de la vis; ce qui démontre qu'il est très - élastique en cet endroit, & la maniere dont il s'accommode
à la figure de la substance qu'il renferme,
lorsque celle - ci souffre le moindre changement,
»
prouve qu'il l'est également par - tout ailleurs.
On sait par les fragmens d'alimens que l'on a trouvés
dans l'estomac du calmar, qu'il se nourrit d'animaux,
& entre autres de pélamides & de melettes,
qui sont de petits poissons, dont il y a grand nombre
dans les bas - fonds, près de l'embouchure du Tage.
Voyez les nouvelles observations micr scopiques.
On a distingué deux sortes de calmars, le grand &
le petit, celui - ci est aussi appellé casseron; il differe
de l'autre en ce qu'il est plus petit, & que l'extrémité
de son corps est plus pointue.
Le nom du calmar vient de la ressemblance qu'on
lui a trouvée avec un encrier, sur - tout pour la liqueur
noire qui est dans le corps de l'animal, & que l'on
prendroit pour de l'encre. Rondelet. (I)
CALMAR
CALMAR, (Géog.) grande ville fortifiée de Sue<cb->
de, dans la province de Smaland, avec un port sur
la mer Baltique, sur le détroit auquel on donne le
nom de Calmar - Sund. Long. 34. 33. lat. 56. 48.
CALME
CALME, s. m. (Marine.) c'est une cessation entiere
de vent: on dit sur mer calme tout plat, pour
dire qu'il ne fait point du tout de vent. Quelques-uns prétendent que le grand calme est un présage d'une
prochaine tempête. On dit mer calme.
Etre pris du calme, c'est demeurer sans aucun vent,
ensorte qu'on ne peut plus gouverner.
CALMENDA
CALMENDA, (Géog.) ville du royaume de Portugal, peu >loignée de Brague.
CALMANDE
* CALMANDE, s. f. (Commerce.) etoffe de laine
d'un excellent user: elle se fabrique particulierement
en Flandre. Il y en a de deux especes, des unies
ou rayées, & des calmandes à fleurs. On fait entrer
dans ces dernieres de la soie, & dans quelques autres
du poil de chevre. Il n'y a rien de constant ni
sur leur longueur ni sur leur largeur.
CALMER
CALMER, appaiser la tempête; il commence à
calmer se dit à la mer, calmer, devenir calme, pour
signifier que le vent diminue.
Dans un combat entre deux armées navales, le
grand nombre de coups de canon qui se tirent, fait
presque toûjours calmer. (Z)
CALMOUCKS ou CALMUQUES
CALMOUCKS ou CALMUQUES, (Géog.) peuples
d'Asie, dans la grande Tartarie, entre le Mongul & le Wolga: ils sont divisés en hordes ou tribus
qui ont chacune leur chef ou kam, dont le principal
réside à Samarcand. Les Calmouks n'ont point de demeure
fixe; ils campent toûjours sous des tentes, &
ont des especes de chariots qui les suivent par - tout,
& qui portent leurs femmes, leurs enfans, & le peu
de bagage qu'ils peuvent avoir. La Russie est en alliance
avec cette nation, & a toûjours 6000 Calmouks à sa solde.
CALOMEL
CALOMEL, s. m. terme de Pharmacie, nom qu'on
donne au mercure doux, sublimé jusqu'à quatre fois
ou même davantage. Voyez Mercure.
Il paroît que cette dénomination a été d'abord donnée
à l'éthiops minéral, & est composée des deux
mots Grecs KALO\S2, beau, & ME/LAS2, noir, parce que
les corps pâles ou blancs qu'on en frotte, deviennent
noirs. Voyez Ethiops.
D'autres veulent qu'elle ait été donnée dès le commencement
au mercure doux, par la fantaisie d'un
certain Chimiste qui se faisoit servir dans ses opérations
par un noir, & que cette dénomination fait allusion
tout - à - la - fois à la couleur de l'aide qui étoit
noir, & à la beauté du médicament qui étoit d'une
fort belle apparence. (N)
CALOMNIE
CALOMNIE, s. f. (Morale.) on calomnie quelqu'un, lorsqu'on lui impute des défauts ou des vices
qu'il n'a pas. La calomnie est un mensonge odieux que
chacun réprouve & déteste, ne fût - ce que par la
crainte d'en être quelque jour l'objet. Mais souvent
tel qui la condamne, n'en est pas innocent lui - même: il a rapporté des faits avec infidélité, les a grossis,
altérés ou changés, étourdiement peut - être, &
par la seule habitude d'orner ou d'exagérer ses récits.
Un moyen sûr, & le seul qui le soit, pour ne point
calomnier, c'est de ne jamais médire.
Transportez - vous en esprit dans quelque monde
imaginaire, où vous supposerez que les paroles sont
toûjours l'expression fidele du sentiment & de la pensée;
où l'ami qui vous fera des offres de service, soit
en effet sempli de bienveillance; où l'on ne cherche
point à se prévaloir de votre crédulité, pour
vous repaître l'esprit de sables; où la vérité dicte tous
les discours, les récits & les promesses; où l'on vive
par conséquent sans soupçon & sans défiance, à l'abri
des impostures, des perfidies, & des délations ealomnieuses: quel délicieux commerce, que celui des
hommes qui peupleroient cet heureux globe!
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the
French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et
Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the
Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division
of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic
Text Services (ETS) of the University of Chicago.
PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.