ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Vous voudriez que celui que vous habitez jouît d'une pareille félicité: ch bien, contribuez y de votre part, & commencez par être vous - même droit, sincere & véridique. (C) « L'église, dit le célebre M. Pascal, a différé aux calomniateurs, aussi - bien qu'aux meurtriers, la communion jusqu'à la mort. Le concile de Latran a jugé indignes de l'état ecclésiastique ceux qui en ont été convaincus, quoiqu'ils s'en fussent corrigés; & les auteurs d'un libelle diffamatoire, qui ne peuvent prouver ce qu'ils ont avancé, sont condamnés par le pape Adrien à être fouettés, flagellentur».

L'illustre auteur de l'esprie des loix, observe que chez les Romains, la loi qui permettoit aux citoyens de s'accuser mutuellement, & qui étoit bonne selon l'esprit de la république, où chaque citoyen doit veiller au bien commun, produisit sous les empereurs une foule de calomniateurs. Ce fut Sylla, ajoûte ce philosophe citoyen, qui dans le cours de sa dictature, leur apprit, par son exemple, qu'il ne falloit point punir cette exécrable espece d'hommes: bientôt on alla jusqu'à les récompenser. Heureux le gouvernement où ils sont punis. (O)

* Les théniens révererent la calomnie; Apelle, le peintre le plus fameux de l'antiquité, en fit un tableau dont la composition suffiroit seule pour justifier l'admiration de son siecle: on y voyoit la crédulité avec de longues oreilles, tendant les mains à la calomnie qui alloit à sa rencontre; la crédulité étoit accompagnée de l'ignorance & du soupçon; l'ignorance étoit représentée sous la figure d'une femme aveugle; le soupçon, sous la figure d'un homme agité d'une inquiétude secrette, & s'applaudissant tacitement de quelque découverte. La calomnie, au regard sarouche, occupoit le milieu du tableau; elle secoüoit une torche de la main gauche, & de la droite elle traînoit par les cheveux l'innocence sous la figure d'un enfant qui sembloit prendre le ciel à témoin: l'envie la précédoit, l'envie aux yeux perçans & au visage pâle & maigre; elle étoit suivie de l'embûche & de la flatterie: à une distance qui permettoit encore de discerner les objets, on appercevoit la vérité qui s'avançoit lentement sur les pas de la calomnie, conduisant le repentir en habit lugubre. Quelle peinture! Les Athéniens eussent bien fait d'abatre la statue qu'ils avoient élevée à la calomnie, & de mettre à sa place le tableau d'Apelle.

Calomnie

Calomnie, en Droit, outre sa signification ordinaire, s'est dit aussi de la peine ou amende imposée pour une action mal intentionnée & sans fondement.

On appelloit aussi anciennement calomnie l'action ou demande par laquelle on mettoit quelqu'un en justice, soit au civil, soit au criminel; & en ce sens elle se disoit même d'une légitime accusation, & d'une demande juste. (H)

CALONE

CALONE, (Géog.) comté des Pays - bas, dans le duché de Brabant, sur les frontieres du pays de Liege.

Calone

Calone, (Géog.) riviere de France, en Normandie.

CALOPINACO

CALOPINACO, (Géog.) petite riviere du royaume de Naples, dans la Calabre ultérieure.

CALORE

CALORE, (Géog.) riviere du royaume de Naples, dans la principauté ultérieure, qui prend sa source près de Bagnolo, & qui se jette dans le Sabato, près de Benevent.

CALOT

CALOT, s. m. terme de Bimblotier, ou faiseur de dragées an moule; c'est une calotte de chapeau dans laquelle ils mettent les dragées après qu'elles sont séparées des branches. Voyez D. fig. 2. Pl. de la Fonderie des dragées au moule.

CALOTTE

CALOTTE, s. f. est une espece de petit bonnet de cuir, de laine, de satin ou d'autre étoffe, qu'on porta d'abord par nécessité, mais qui par succession est devenu un ornement de tête, surtout pour les ecclésiastiques de France.

Le cardihal de Richelieu est le premier qui en ait porté en France. La calotte rouge est celle que portent les cardinaux. Voyez Bonnet.

On a transporté par analogie avec la calotte partie de notre vêtement, le nom de calotte à un grand nombre d'autres ouvrages. Voyez la suite de cet article.

Calotte

Calotte, en terme d'Architecture, est une cavité ronde ou un enfoncement en forme de coupe ou de bonnet, latté & platré, imaginé pour diminuer la hauteur ou l'élevation d'une chapelle, d'un cabinet, d'une alcove, par rapport à leur largeur. (P)

Calotte

Calotte, en terme de Boutonnier, c'est la couverture d'un bouton orné de tel ou tel dessein. Les calottes sont de cuivre, de plomb, d'étain argenté, d'or, d'argent, de pinchbec, &c. & sont serties sur des moules. Voyez Bouton.

Calotte

Calotte, en terme de Fourbisseur, c'est cette partie de la garde d'une épée qu'on remarque au - dessus du pommeau, sur laquelle on applique le bouton.

Calotte

Calotte, en terme de Fondeur de petit plomb, se dit des formes de chapeaux dans lesquelles on met le plomb aussi - tôt qu'il est séparé de sa branche. Voyez Calot.

Calotte

Calotte, nom que les Horlogers donnent à une espece de couvercle qui s'ajuste sur le mouvement d'une montre. Les Anglois sont les premiers qui s'en sont servis. Cette calotte sert à garantir le mouvement de la poussiere; on n'en met guere aux montres simples; ce n'est qu'aux répétitions à timbre qu'elles deviennent absolument nécessaires, parce que la boîte étant percée, pour que le timbre rende plus de son, on est obligé d'avoir recours à ce moyen pour garantir le mouvement de toute la poussiere qui y entreroit sans cela.

On a presque abandonné l'usage des calottes, parce qu'elles rendoient les montres trop petites; sans cela elles seroient fort utiles: car il faut convenir qu'une montre en iroit beaucoup mieux, si l'on pouvoit enfermer son mouvement de façon que la poussiere n'y pût pas pénétrer. Voyez la fig. 53. Pl. X. d'Horlogerie, où C marque la cavité nécessaire pour loger le coq. Voyez Répétition. La fig. de dessus est le profil. (T)

Calotte Céphalique

Calotte Céphalique ou Cucupha, (Pharmacie.) sachet qu'on appliquoit sur la tête dans la céphalalgie; il étoit fait avec des morceaux de linge, de satin, de coton, doublés, entre lesquels on mettoit des médicamens céphaliques; on imprégnoit aussi ce sachet de quelque huile distillée.

Nota. Ces calottes ne sont plus en usage, parce que souvent leurs effets devenoient funestes; le plus petit mal qui en arrivoit, étoit de rendre les malades très - sensibles aux changemens les plus légers de l'air.

On peut voir sur ces calottes les différentes Pharmacopées, surtout celle de Lemery. (N)

CALOTTIER

CALOTTIER, s. m. (Commerce.) celui qui a le droit de faire & de vendre des calottes: les maîtres Calottiers sont de l'état des marchands Merciers.

CALOYER ou CALOGER

CALOYER ou CALOGER, s. m. (Hist. eccles.) calogeri, moine, religieux ou religieuse Greque, qui suivent la regle de S. Basile. Les Caloyers habitent particulierement le mont Athos: mais ils desservent presque toutes les églises d'Orient. Ils font des voeux comme les moines en Occident. Il n'a jamais été fait de réforme chez eux; car ils gardent exactement leur premier institut, & conservent leur ancien vêtement. Tavernier observe qu'ils menent un genre de vie fort austere & sort retirée; ils ne mangent jamais de viande, & outre cela ils ont quatre carêmes, & observent plusieurs autres jeûnes de l'église Greque avec une extrème régularité. Ils ne mangent du pain qu'a<pb->

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