Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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qui tournent autour d'une autre planète. La lune est une planète secondaire. Les satellites de Jupiter sont des planètes secondaires.

SECONDEMENT. adv. En second lieu. Je vous dirai premièrement que.... secondement que...

SECONDER. v.a. Aider, favoriser, servir quelqu'un dans un travail, dans une affaire. Seconder les voeux, les désirs, les bonnes intentions de quelqu'un. Si vous entreprenez cela, je vous seconderai. Il a été bien secondé. Il a fait de grands efforts, mais on ne l'a pas secondé.

SECONDER dans une acception moins étendue, signifie, Tenir lieu de second dans une partie de Paume. Prenez cet homme-là pour second, il vous secondera bien. Il se dit aussi absolument. Il n'est pas bon pour primer, mais il seconde bien.

SECONDÉ, ÉE, participe .

SECOUER. v.a. Remuer quelque chose fortement, en sorte que toutes les parties en soient ébranlées. Secouer un arbre pour en faire tomber les fruits. Secouez cette branche. Ce cheval a un trot qui secoue bien son homme. Je ne veux point me servir de ces porteurs-là, ils secouent trop. Secouer la tête en se moquant de quelqu'un. Secouer un manteau, un tapis, une robe pour en ôter la poussière.

On dit à peu près dans la même acception, Secouer la poussière de dessus un habit. Et dans l'Écriture-Sainte, JESUS-CHRIST ordonne à ses Apôtres, De secouer la poussière de leurs pieds contre ceux qui ne les voudront pas recevoir.

On dit proverbialement & figurément, Secouer les oreilles, pour dire, Ne pas tenir compte de quelque chose, s'en moquer. Quand on lui représente son devoir, il secoue les oreilles.

On dit aussi d'Un homme à qui il arrive un accident fâcheux, qui reçoit quelque injure, quelque affront, & qui témoigne n'y être pas sensible, qu'Il ne fait qu'en secouer les oreilles.

On dit figurément, qu'Une maladie a bien secoué son homme, pour dire, qu'Elle l'a bien tourmenté. La fièvre ne l'a guère tenu, mais elle l'a bien secoué. Il est du style familier.

SE SECOUER se remuer fortement pour faire tomber quelque chose qui incommode. Les chiens se secouent quand ils sont moullés. Un oiseau se secoue. Les chevaux se secouent pour se défaire des mouches.

SECOUER signifie aussi, Se défaire de quelque chose par un mouvement violent; c'est dans ce sens qu'on dit, qu'Un taureau a secoué le joug. Et on dit figurément, Secouer le joug, pour dire, S'affranchir de la domination, se mettre en liberté. Secouer le joug de la tyrannie. Quand les Romains secouèrent le joug des Tarquins. Ce jeune homme ne veut plus souffrir de tuteur, il veut secouer le joug.

On dit aussi figurément, Secouer le joug des passions, pour dire, S'affranchir de la tyrannie des passions, dompter ses passions.

SECOUÉ, ÉE, participe .

SECOÛMENT. s.m. Action de secouer. Il répondit par un secoûment de tête.

SECOURABLE. adj. de t. g. Qui aime à secourir les autres, à les soulager dans leurs besoins. C'est un homme fort secourable. Il est secourable aux pauvres. Être secourable à tout le monde. Mon Dieu! soyez-moi secourable. Tendre une main secourable.

SECOURABLE se dit aussi passivement d'Une Place qui peut être secourue; & en ce sens il se dit plus ordinairement avec la négative. Cette Place est si bien assiégée, qu'elle n'est plus secourable. Elle n'est secourable que par mer.

SECOURIR. v.a. (Il se conjugue comme Courir. Aider, assister, donner aide, prêter assistance à qui en a besoin. Secourir puissament, foiblement, promptement, au besoin dans la nécessité. Secourir les pauvres, ses amis, ses alliés, &c. Secourir ses amis de sa bourse. Venez me secourir. Il va périr, il va succomber, si vous ne le secourez. Il a été bien secouru dans sa maladie. Secourir une Place qui est pressée par les ennemis. Secourir un État, un Prince, le secourir d'hommes, d'argent, de munitions, de vaisseaux. Cette Place ne se peut secourir que par mer. On l'a secourue par un tel endroit, par un tel moyen.

SECOURU, UE, participe Il a été secouru bien à propos.

SECOURS. s.m. Aide, assistance dans le besoin. Grand secours. Secours considérable. Foible secours. Puissant secours. Prompt secours. Secours lent, tardif. Secours nécessaire. Secours divin. Secours humain. Secours d'argent, d'hommes, de vivres. Aller au secours. Courir, accourir au secours. Il est venu à mon secours. Prêter secours. Donner secours. Il n'a reçu aucun secours. Il a péri faute de secours. Refuser accorder, obtenir du secours. Mendier du secours. Demander secours, le secours de quelqu'un. Implorer le secours de quelqu'un. Tirer, avoir secours de quelqu'un. Je n'ai eu secours que de Dieu. On n'a pas grand secours de vous. Appeler quelqu'un à son secours, au secours. Invoquer le secours divin. Envoyer quérir du secours. Crier au secours. Il est privé, destitué, dénué de secours, de tout secours. Mourir sans secours. Venez à mon secours, ou simplement sans verbe. À mon secours, au secours.

SECOURS se prend particulièrement pour Les troupes qu'on envoie au secours de quelqu'un en guerre contre ses ennemis. Secours étranger. Secours de France, d'Espagne. Envoyer du secours. Secours par mer. Secours par terre. Le secours est entré dans la Place. La ville se [alt p. 488] rendit, faute de secours, à la veille du secours, à la vue du secours. Le secours arriva sur le point de la bataille. Le secours fut coupé, fut défait, fut battu.

SECOURS se dit aussi d'Une Église bâtie pour la décharge d'une Paroisse, à cause du grand nombre des paroissiens, ou de la distance des lieux, ou de la difficulté des chemins. Une telle Église n'est pas une Paroisse, ce n'est qu'un secours. On dit plus ordinairement, Une succursale.

SECOUSSE. s.f. Agitation, ébranlement de ce qui est secoué. Rude secousse. Violente secousse. Le fruit n'est pas encore mûr, quand il ne tombe pas après deux ou trois secousses de l'arbre. Les secousses que donne le cheval qui trotte, & celles d'un carrosse par des chemins raboteux, incommodent fort. Les secousses de ce tremblement de terre ont été violentes.

Il signifie figurément, Les fortes, les violentes attaques qu'une personne reçoit dans sa santé par une maladie, ou dans sa fortune par les pertes & par les malheurs. La colique lui a donné de rudes secousses. Une fièvre continue de quinze jours est une rude secousse. Il a reçu de rudes

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