Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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Monnaie dont il existe des pièces ayant cours dans le commerce. La livre tournois, la livre sterling, sont des monnaies de compte. Le franc est une monnaie réelle.

Papier-monnaie, Papier créé par le gouvernement pour faire office de monnaie.

Monnaie obsidionale, Monnaie frappée dans une ville assiégée, où on lui donne cours pendant le siége, pour une valeur ordinairement beaucoup plus forte que sa valeur intrinsèque.

Payer en monnaie forte, Payer en espèces évaluées sur un pied avantageux à celui qui reçoit.

Fig. et fam., Battre monnaie, Se procurer de l'argent. Il a battu monnaie, il a vendu ses livres.

Fam., Être décrié comme de la fausse monnaie, comme la fausse monnaie, comme fausse monnaie, Avoir une très-mauvaise réputation.

MONNAIE dans un sens plus particulier, se dit Des petites espèces d'argent ou de billon. N'avez-vous point de monnaie sur vous? Je n'ai pas un sou de monnaie.

Il signifie aussi, La valeur d'une pièce monnayée, en plusieurs pièces moindres. N'avez-vous point la monnaie d'un louis, d'un écu, d'une pièce de vingt sous, etc.?

Donner à quelqu'un de belle monnaie, Lui donner des pièces d'or ou d'argent, au lieu de pièces de cuivre ou de billon.

Prov. et fig., Rendre, donner à quelqu'un la monnaie de sa pièce, Se venger, user de représailles.

Prov. et fig., Payer quelqu'un en monnaie de singe, Le payer en gambades, se moquer de lui, au lieu de le satisfaire.

Prov. et fig., Il l'a payé en même monnaie, se dit D'un homme qui, ayant reçu d'un autre ou quelque service ou quelque déplaisir, lui a rendu ensuite la pareille.

MONNAIE se dit, figurément et au sens moral, Des paroles dont il se fait une espèce d'échange dans la société. Les compliments sont une monnaie dont chacun connaît la valeur.

MONNAIE signifie aussi, Le lieu où l'on bat monnaie. Porter des lingots à la monnaie, pour qu'ils soient convertis en espèces. Ce lieu s'appelle autrement Hôtel de la monnaie, des monnaies. Hôtel des monnaies de Paris, de Lyon, de Bordeaux, etc.

La monnaie des médailles, Le lieu où l'on frappe les médailles, les jetons.

Cour des monnaies, Cour supérieure qui était établie pour juger souverainement tout ce qui concernait les monnaies. Le premier président de la cour des monnaies.

MONNAYAGE. s. m. Fabrication de la monnaie. Monnayage au marteau, au balancier. Il entend bien le monnayage. Droit de monnayage.

MONNAYER. v. a. Convertir un métal en monnaie. On a monnayé de l'argent pour plus d'un million.

Il signifie plus particulièrement, Donner l'empreinte à la monnaie. Ce balancier monnaye tous les jours tant de milliers de pièces d'or.

Il s'emploie aussi absolument. Avant l'invention du balancier, on monnayait au marteau. L'art de monnayer a fait de grands progrès.

MONNAYÉ, ÉE. participe Argent monnayé, se dit par opposition à Argent ouvragé ou brut. Payer en argent monnayé.

MONNAYEUR. s. m. Celui qui travaille à la monnaie de l'État.

Faux monnayeur, Celui qui fait de la fausse monnaie.

MONOCHROME. adj.des deux genres Qui est d'une seule couleur. Les camaïeux, les grisailles sont des peintures monochromes.

Il s'emploie aussi comme substantif masculin. Un monochrome.

MONOCLE. s. m. Petite lunette qui ne sert que pour un oeil. Voyez LORGNON.

MONOCORDE. s. m. Instrument de bois, de cuivre, etc., sur lequel il y a une seule corde tendue, et divisée selon certaines proportions pour faire connaître les différents intervalles des sons. La division du monocorde. Diviser un monocorde. La trompette marine était une espèce de monocorde.

MONOCOTYLÉDONE. adj.des deux genres T. de Botan. Il se dit Des plantes dont les semences n'ont qu'un seul lobe ou cotylédon. Les plantes monocotylédones. On l'emploie quelquefois substantivement, au féminin. Le lis est une monocotylédone.

MONOECIE. s. f. T. de Botan. Classe du système de Linné, dans laquelle on range les plantes qui portent, sur le même pied, des fleurs mâles et des fleurs femelles. Le maïs appartient à la monoecie.

MONOGRAMME. s. m. Chiffre ou caractère composé des principales lettres d'un nom, et quelquefois de toutes. La signature de la plupart de nos anciens rois était un monogramme.

MONOGRAPHIE. s. f. T. d'Hist. nat. Description d'un seul genre ou d'une seule espèce d'animaux, de végétaux, etc.

MONOÏQUE. adj.des deux genres T. de Botan. Il se dit Des plantes qui portent, sur le même pied, des fleurs mâles et des fleurs femelles. Le maïs est une plante monoïque.

MONOLITHE. adj.des deux genres Qui est d'une seule pierre. Statue, monument, pyramide, aiguille, obélisque monolithe.

Il s'emploie aussi substantivement, au masculin. Beaucoup de monuments, en Égypte, sont des monolithes.

MONOLOGUE. s. m. Scène d'une pièce de théâtre où un personnage est seul et se parle à lui-même. Beau monologue. Monologue ennuyeux. Ce monologue est trop long. Les monologues manquent ordinairement de vraisemblance.

MONOMANE. adj. et s. des deux genres Qui est atteint de quelque monomanie. Il est monomane. Elle est monomane. C'est une monomane.

MONOMANIE. s. f. Espèce d'aliénation mentale, dans laquelle une seule idée semble absorber toutes les facultés de l'intelligence. Monomanie érotique. Le traitement de la monomanie.

MONÔME. s. m. T. d'Algèbre. Grandeur qui est exprimée sans que celles qui la composent soient jointes par les signes plus ou moins.

MONOPÉTALE. adj.des deux genres T. de Botan. Il se dit Des fleurs dont la corolle est d'un seul pétale, d'une seule pièce. La fleur de la mauve est monopétale. Corolle monopétale.

MONOPHYLLE. adj. m. T. de Botan. Il se dit D'un calice formé d'une seule pièce. Calice monophylle, à cinq divisions.

MONOPOLE. s. m. Trafic exclusif, fait en vertu d'un privilége. Faire le monopole. Exercer le monopole. Les monopoles nuisent au commerce. C'est une compagnie qui a obtenu le monopole de cette denrée. Le gouvernement s'est réservé le monopole du tabac et de la poudre à canon.

Il se dit, par extension, Du trafic d'un ou de plusieurs marchands réunis, qui achètent quelque marchandise en si grande quantité, que ceux qui veulent s'en procurer sont obligés de s'adresser à eux, et de payer le prix qu'ils exigent. Quelques marchands ayant enlevé tous les draps pour se rendre maîtres des prix, on se plaignit de ce monopole.

Il se dit quelquefois figurément. Cet écrivain semble s'être réservé le monopole de l'injure et de la calomnie.

MONOPOLEUR. s. m. Celui qui exerce un monopole.

MONOPTÈRE. adj.des deux genres T, d'Architecture. Il se dit D'un édifice qui n'a qu'une seule rangée de colonnes; et surtout D'un édifice rond formé d'une simple colonnade, sans mur. Temple monoptère à six, à huit colonnes, surmonté d'une calotte, d'un toit.

MONOSTIQUE. s. m. Épigramme, inscription en un seul vers.

MONOSYLLABE. s. m. T. de Gram. Mot d'une seule syllabe. Cette langue abonde en monosyllabes. Vous, moi, toi, sont des monosyllabes.

Il s'emploie quelquefois comme adjectif des deux genres. Ce mot est monosyllabe.

MONOSYLLABIQUE. adj.des deux genres Il se dit particulièrement Des vers dont tous les mots sont des monosyllabes. Vers monosyllabiques.

Il se dit aussi Des vers d'une seule syllabe.

MONOTONE. adj.des deux genres Qui est presque toujours sur le même ton, qui n'est pas assez varié dans ses intonations ou dans ses inflexions. Chant, déclamation monotone. On dit dans un sens analogue, Un bruit monotone.

Par extension, Acteur, orateur monotone, Acteur, orateur dont le débit a de la monotonie.

MONOTONE se dit, figurément, Des choses qui sont trop uniformes, qui manquent de variété. Cet homme mène une vie monotone. Les plaisirs de la campagne sont un peu monotones. Le style de cet écrivain est monotone.

MONOTONIE. s. f. Uniformité, égalité ennuyeuse de ton dans la conversation; dans les discours prononcés en public; dans la musique, soit vocale, soit instrumentale. Sa manière de réciter est d'une monotonie fatigante. Cette musique est d'une monotonie assoupissante.

Il se dit, figurément, d'Une trop grande uniformité dans le style. Ce poëme a de la monotonie.

Il se dit, par extension, d'Une manière de vivre qui est toujours la même. Sa vie est d'une monotonie ennuyeuse. Il y a bien de la monotonie dans les habitudes de cette famille.

MONS. s. m. (On prononce l'S.) Abréviation

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