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ancien. On disoit il y a vingt-cinq ans, M. de Belle-Isle commande la Réserve sur le Bas-Rhin.

En termes de Marine, on appelle simplement La réserve, Certain nombre de vaisseaux placés hors des lignes, & destinés à secourir ceux qui en ont besoin. Ce vaisseau étoit en ligne, & l'autre étoit de la réserve.

En termes de Coutumes, on appelle Réserves coutumières, Les biens dont les Coutumes défendent de disposer par testament.

À LA RÉSERVE Façon de parler adverbiale. À l'exception. Il a perdu tous ses biens, à la réserve d'une petite maison. Un tel Intendant a le pouvoir de faire tels & tels baux, à la réserve de... Il a fort bien reçu tout le monde, à la réserve de tels & tels.

SANS RÉSERVE Façon de parler adverbiale. Sans exception.

EN RÉSERVE Façon de parler adverbiale. À part, à quartier. Il a mis tant d'argent en réserve. On ne le surprend jamais, il a toujours quelque chose en réserve.

RÉSERVE signifie aussi, Discrétion, circonspection, retenue. Cet homme ne parle jamais qu'avec beaucoup de réserve. Il étoit fort inconsidéré, il en use maintenant avec plus de réserve.

RÉSERVÉ, ÉE. adj. Circonspect, discret, qui ne se hâte pas trop de dire, ni de faire connoître ce qu'il pense. Il faut être fort réservé avec ces gens-là. On ne sauroit être trop réservé à parler de soi, à critiquer les autres. Une autre fois je serai plus réservé à dire mon avis, à donner des conseils. Réservé en paroles. Cette femme est fort réservée.

Il se met quelquefois substantivement. Cet homme-là fait bien le réservé.

On dit, qu'Une femme fait bien la réservée, pour dire, qu'Elle veut paroître avoir plus de vertu qu'elle n'en a.

RÉSERVER. v.a. Garder, retenir quelque chose du total. Il a vendu la propriété de cette terre, mais il s'en est réservé l'usufruit, la jouissance. Il a vendu les fruits de son jardin, & s'en est réservé tant d'arbres. Il veut donner tout son bien aux pauvres, à ses enfans, & se réserver seulement tant. Il a résigné son bénéfice, mais il s'est réservé une pension. L'Évêque se réserve le pouvoir d'absoudre de certains cas. La Cour a jugé le principal, & a réservé à faire droit sur les intérêts. Il réserve le reste à un autre temps. Le Pape se réserve la provision, la collation, la prévention de certains Bénéfices. Le Roi s'est réservé la connoissance de cette affaire. Dieu s'est réservé la vengeance.

On dit, Se réserver à faire quelque chose, se réserver à parler, pour dire, Attendre, remettre à faire, à parler, quand on le trouvera à propos, en temps & lieu. Je me réserve à faire cela en tel temps. Je me réserve à parler quand j'aurai entendu vos raisons.

On dit, Se réserver la réplique, pour dire, Déclarer qu'on veut répliquer. Et on dit, qu'Un Avocat prie les Juges de lui réserver la réplique, pour dire, qu'Il leur demande la permission, le droit de répliquer quand il en sera temps.

RÉSERVER signifie aussi, Garder une chose pour un autre temps, pour un autre usage, la ménager pour une bonne occasion. Réservez ce discours-là pour une [alt p. 428] autre fois. Il est bon de réserver de l'argent pour les besoins imprévus. Un homme sage réserve ses amis pour les occasions essentielles. Le Gouverneur de cette Place ne veut point faire de sorties, il réserve ses gens pour soutenir les attaques. Il réserve ce cheval pour un jour de bataille.

RÉSERVÉ, ÉE, participe .

On appelle Cas réservés, Les péchés dont il n'y a que l'Évêque ou le Pape qui puisse absoudre.

RÉSERVOIR. s.m. Lieu fait exprès pour y réserver certaines choses. Il ne se dit proprement que d'Un lieu où l'on amasse des eaux, ou dans lequel on conserve du poisson. Un réservoir de plomb, de ciment, de glaise. Un réservoir de cent muids d'eau. Il a toujours quantité de poisson dans son réservoir. Il a fait pêcher son grand étang, & a mis tout le plus beau poisson dans son réservoir. Il faut raccommoder le réservoir, il ne tient pas l'eau.

On appelle La vésicule du fiel, Le réservoir de la bile.

RÉSIDANT, ANTE. adj. Qui réside, qui demeure. Le lieu où il est résidant, où elle étoit résidante.

RÉSIDENCE. s.f. Demeure ordinaire en quelque ville, en quelque lieu, en quelque pays. Il fait sa résidence en tel lieu. C'est le lieu de sa résidence.

RÉSIDENCE se dit aussi Du séjour actuel & perpétuel d'un Officier, ou d'un Bénéficier, dans le lieu de sa Charge, de son Bénéfice. Ce Magistrat ne peut faire le voyage, à cause de la résidence à laquelle sa Charge l'oblige. Les Évêques, les Curés sont obligés à la résidence. Il y a des Bénéfices qui obligent à la résidence, à résidence, qui demandent résidence.

RÉSIDENCE se prend aussi pour Le lieu de la résidence ordinaire d'un Prince, d'un Seigneur. Une telle ville est la résidence d'un tel Prince.

RÉSIDENCE se dit aussi De l'emploi d'un Résident auprès d'un Prince. Au retour de sa résidence. Je demande une telle résidence.

RÉSIDENCE en termes de Chimie, signifie, Les parties les plus grossières qui s'amassent au fond d'un vase, après que la liqueur qu'il contient s'est reposée. On juge de la qualité des eaux, des liqueurs, par leur résidence.

RÉSIDENT. s.m. Celui qui est envoyé de la part d'un Souverain vers un autre pour résider auprès de lui, & qui est moins qu'un Ambassadeur, & plus qu'un Agent. Le Résident de France à Genève. Le Résident de l'Électeur Palatin à la Cour de France. Il n'a pas la qualité d'Ambassadeur, il n'a que celle de Résident.

RÉSIDER. v.n. Faire sa demeure en quelque endroit. Il est d'une telle ville, mais il réside ordinairement à Paris. On l'a mis à la taille au lieu où il résidoit. Il y a des Bénéfices qui obligent à résider.

On dit, Toute l'autorité réside dans la personne d'un tel, pour dire, qu'Il a toute l'autorité.

On dit aussi figurément, qu'Un homme croit que toute la sagesse, toute la science, tout le bon sens réside dans sa tête, pour dire, qu'Il se croit seul sage, seul savant, & avoir tout le bon sens en partage.

RÉSIDER se dit absolument d'Un Évêque, d'un Bénéficier qui demeure dans le lieu de son Bénéfice.

RÉSIDU. s.m. Terme de Commerce. Le restant. Résidu du compte. Pour le résidu nous en

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