Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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Il se dit encore Des fleurs et des fruits nés du mélange de deux espèces. Cet oeillet est métis. Cette poire est métisse.

Il s'emploie substantivement en parlant Des hommes et des animaux. C'est un métis. C'est une métisse. Troupeau de métis. Donner des métis en cheptel.

MÉTONOMASIE. s. f. T. didact. Changement de nom propre par la voie de la traduction, comme Mélanchton, fait de deux mots grecs, pour Schwarzerd, qui, en allemand, signifie, Terre noire; Ramus, pour la Ramée; Métastase, fait aussi de deux mots grecs, pour Trapassi.

MÉTONYMIE. s. f. Figure de rhétorique, par laquelle on met la cause pour l'effet, le sujet pour l'attribut, le contenant pour le contenu, etc., comme dans ces exemples: Il vit de son travail, Il vit de ce qu'il gagne en travaillant. La flotte était de cent voiles, De cent vaisseaux.

MÉTOPE. s. f. T. d'Archit. Intervalle carré qui est entre les triglyphes de la frise dorique, et dans lequel on met ordinairement des ornements.

Demi-métope, Portion de métope qui termine une frise.

MÉTOPOSCOPIE. s. f. Art de conjecturer, par l'inspection des traits du visage, ce qui doit arriver à quelqu'un. Faire une prédiction fondée sur la métoposcopie. La métoposcopie n'est qu'une science chimérique.

MÉTOPOSCOPIQUE. adj.des deux genres Qui a rapport à la métoposcopie. Observations métoposcopiques.

MÕTRE. s. m. Il se dit, dans la Versification grecque et dans la Versification latine, d'Un pied déterminé par la quantité, comme le dactyle, le spondée, etc. Le dactyle est un mètre que l'on multiplie lorsqu'on veut exprimer la légèreté, la rapidité.

Il se dit aussi de La nature et du nombre de pieds nécessaires à la formation de chaque genre de vers. On a fait un traité sur les mètres employés par Horace. Le mètre du vers français de dix syllabes est favorable au récit familier. Il y a une harmonie propre à chaque mètre. Vers du même mètre. Changement de mètre.

MÕTRE se dit encore de L'unité fondamentale des nouvelles mesures, laquelle est égale à la dix-millionième partie de l'arc du méridien terrestre, compris entre le pôle boréal et l'équateur, et à peu près équivalente à trois pieds onze lignes et demie des anciennes mesures. Mètre carré. Mètre cube. Le mètre est l'élément de toutes les autres mesures, et même des poids.

MÉTRÕTE. s. f. Mesure des anciens pour les liquides: c'était, chez les Romains, la même mesure que l'amphore.

MÉTRIQUE. adj.des deux genres Composé de mètres. Les vers grecs et les vers latins sont métriques. On a essayé de faire des vers métriques en français. La poésie métrique.

MÉTRIQUE signifie aussi, Qui a rapport à la nouvelle mesure appelée Mètre. Système métrique. Quintal métrique.

MÉTRIQUE en Philologie, s'emploie comme substantif féminin, et signifie, La connaissance de la quantité, et celle des différentes espèces de vers, dans les langues prosodiques. Il connaît à fond la métrique grecque.

MÉTROMANE. s. des deux genres Celui, celle qui a la manie de faire des vers. C'est un métromane, une métromane.

MÉTROMANIE. s. f. La manie de faire des vers.

MÉTROPOLE. s. f. Il s'est dit primitivement de La ville principale d'une province, et se dit maintenant d'Une ville avec siége archiépiscopal. Paris, Bordeaux, Toulouse, sont des métropoles.

Église métropole, Église métropolitaine ou archiépiscopale. Dans cette locution, Métropole est adjectif.

MÉTROPOLE se dit aussi d'Un État considéré relativement aux colonies qu'il possède. Les colonies doivent être protégées par leur métropole.

MÉTROPOLITAIN, AINE. adj. Archiépiscopal. Église métropolitaine. Siége métropolitain.

Il est aussi substantif, au masculin; et alors il signifie, Archevêque. Il a appelé de la décision de l'évêque au métropolitain.

METS. s. m. Chacun des aliments apprêtés qu'on sert pour les repas. Il nous a fait bonne chère, tous les mets étaient excellents. Tous ces mets sont exquis. Un mets délicat, simple, recherché, mal apprêté. Il ne nous a donné que des légumes pour'tout mets. Je ne ferai pas mon mets de cette espèce de poisson.

METTABLE. adj.des deux genres Qu'on peut mettre. Il ne se dit guère que Des vêtements. Cet habit, ce linge, ce manteau n'est pas mettable, n'est plus mettable, On ne peut pas le mettre, parce qu'il est mal fait, parce qu'il est trop vieux, parce qu'il est hors de mode. Dans le sens opposé, Cet habit, etc., est encore mettable.

METTEUR. s. m. Il ne s'emploie guère que dans les locutions suivantes:

Metteur en oeuvre, Ouvrier dont la profession est de monter des pierres fausses. On le dit quelquefois, figurément, en parlant Des ouvrages d'esprit. Cet écrivain est un habile metteur en oeuvre des idées d'autrui.

En Imprim., Metteur en pages, Ouvrier chargé de rassembler les différents paquets de composition, pour en former des pages et des feuilles.

METTRE. v. a. (Je mets, tu mets, il met; nous mettons, vous mettez, ils mettent. Je mettais. Je mis. Je mettrai. Mets. Que je misse. Mettant. Mis.) Placer une personne, ou un animal, ou une chose dans un lieu déterminé. Mettre un malade dans une baignoire. Mettre un cadavre dans une fosse. Mettre un mort en terre. Mettre un cheval dans l'écurie, à l'écurie; un oiseau dans une cage, en cage. Mettre du foin dans le grenier, au grenier. Mettre du bois dans la cheminée. Il faut mettre chaque chose en son lieu, à sa place. Par extension: Mettre de l'eau dans du vin, du sel dans un ragoût, du bois dans le feu, au feu. Etc.

Mettre le pied dans une maison, Y entrer. Je n'ai jamais mis le pied dans cette maison.

METTRE signifie aussi, Placer dans un certain rapport de position, un être animé avec un autre, ou une chose avec une autre, ou un être animé avec une chose. On m'a mis à côté de lui à table. Mettre un enfant à terre, par terre. Mettre quelqu'un hors d'une maison, ou simplement, le mettre dehors. Mettre un gigot à la broche. Mettre des marchandises à bord d'un navire. Mettre la main à la plume. Mettre les chevaux à la voiture. Mettre un mors, une bride, une selle à un cheval. Mettez vos livres avec les miens. Mettez ces livres ensemble. Mettre un écran devant le feu. Mettre ses pieds sous la table. Mettre l'adresse à une lettre. Mettre la main sur quelqu'un, sur le collet à quelqu'un. Mettre un tableau dans son jour, à son jour. Mettre de la toile à la rosée. Mettre pied à terre. Mettre le pied sur quelque chose.

Il ne saurait mettre un pied devant l'autre, Il est si faible, si languissant, qu'il ne saurait marcher.

METTRE s'emploie au sens moral dans les deux significations précédentes. Mettre un homme dans l'embarras, dans son tort. Mettre son bonheur, sa gloire dans la vertu. Mettre son espérance dans les bontés de quelqu'un. Mettre en quelqu'un ses affections, ses complaisances. Mettre un homme au-dessus, au-dessous, à côté d'un autre. Mettre quelqu'un au nombre, au rang de ses amis. Mettre quelqu'un à la tête d'une affaire. Mettre des obstacles, des bornes à quelque chose. Mettre le comble à ses bienfaits, à son ingratitude, etc.

Il s'emploie aussi, dans les mêmes significations, en un grand nombre de phrases figurées et proverbiales. Mettre la main à l'oeuvre, à la pâte. Mettre la main au bon endroit. Mettre la main à l'encensoir. Mettez la main sur la conscience. J'en mettrais ma main au feu. Vous avez mis le doigt sur la plaie, sur le mal. Mettre un homme sous ses pieds, l'honneur sous ses pieds. Mettre le feu sous le ventre à quelqu'un. Mettre à quelqu'un le poignard sur la gorge. Se mettre la tête dans le guêpier. Mettre les fers au feu. Mettre le feu aux affaires, aux étoupes. Mettre le nez dans les affaires, dans les livres. Mettre une question sur le tapis. Mettre quelqu'un sur son testament. Mettre quelqu'un au tombeau. Cette nouvelle l'a mis aux champs. Mettre quelqu'un hors de combat, hors des gonds. Mettre quelque chose sur le compte, sur le dos de quelqu'un. Mettre la charrue devant les boeufs. Mettre écu sur écu. Mettre au jour un livre, une vérité. Mettre quelqu'un sur la voie. Mettre un homme sur les dents. Mettre un homme sur le bon pied, sur un bon pied. Mettre une armée sur pied. Mettre quelqu'un en pied. Mettre le marché à la main à quelqu'un. Etc. Voir, pour l'explication, les mots MAIN, DOIGT, PIED, FEU, ETC.

METTRE en parlant Des personnes, signifie souvent, Envoyer, conduire en un lieu, y faire entrer, y établir. Mettre un enfant dans un collége, au collége; dans une pension, en pension; dans une école, à l'école. Il a mis son fils chez le notaire, chez l'avoué. On m'a mis dans une chambre bien froide.

Par extension, Mettre un enfant en nourrice, en apprentissage, en métier.

Fig., Mettre un prince sur le trône, L'y établir. Mettre quelqu'un dans un poste, Lui conférer un emploi. Mettre quelqu'un dans le monde, L'introduire dans la société. Mettre au monde un enfant, Lui donner la naissance.

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