RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
Page 15:778
Par la seule idée qu'on doit se faire d'un système,
il est évident qu'on ne peut qu'improprement appeller
systeme ces ouvrages, où l'on prétend expliquer
la nature par le moyen de quelques principes abstraits.
Les hypothèses, quand elles sont faites suivant
les regles que nous en avons données, méritent
mieux le nom de système. Nous en avons fait
voir les avantages. Voyez l'article
Les vrais systèmes sont ceux qui sont fondés sur des faits. Mais ces systèmes exigent un assez grand nombre d'observations, pour qu'on puisse saisir l'enchaînement des phénomenes. Il y a cette différence entre les hypothèses & les faits qui surviennent des principes, qu'une hypothèse devient plus incertaine à mesure qu'on découvre un plus grand nombre d'effets, dont elle ne rend pas raison, au lieu qu'un fait est toujours également certain, & il ne peut cesser d'être le principe des phénomenes, dont il a une fois rendu raison. S'il y a des effets qu'il n'explique pas, on ne doit pas le rejetter, on doit travailler à découvrir les phénomenes qui le lient avec eux, & qui forment de tous un seul système.
Il n'y a point de science ni d'art où l'on ne puisse faire des systèmes: mais dans les uns, on se propose de rendre raison des effets; dans les autres, de les préparer & de les faire naître. Le premier objet est celui de la physique; le second est celui de la politique. Il y a des sciences qui ont l'un & l'autre, telles sont la Chimie & la Médecine.
Ce mot est formé d'un mot grec qui signifie composition ou assemblage.
C'est dans ce sens - là que l'on dit un système de Philosophie, un système d'Astronomie, &c. le système de Descartes, celui de Newton, &c. Les Théologiens ont formé une quantité de systèmes sur la grace.
Gassendi a renouvellé l'ancien système des atomes,
qui étoit celui de Démocrite, suivi par Epicure,
Lucrece, &c. Voyez
Les expériences & les observations sont les matériaux
des systèmes. Aussi rien n'est - il plus dangereux
en Physique, & plus capable de conduire à l'erreur,
que de se hâter de faire des systèmes, sans avoir auparavant
le nombre de matériaux nécessaires pour
les construire. Ce n'est souvent qu'après un très grand
nombre d'expériences qu'on parvient à entrevoir
la cause d'un effet, & il y en a même plusieurs,
sur lesquelles des expériences répétées & variées
à l'infini, n'ont pu encore nous éclairer. Le Cartésianisme qui avoit succédé au Péripatétisme, avoit
mis le goût des systèmes fort à la mode. Aujourd'hui,
grace à Newton, il paroît qu'on est revenu de ce
préjugé, & qu'on ne reconnoît de vraie physique
que celle qui s'appuie sur les expériences, & qui
les éclaire par des raisonnemens exacts & précis,
& non pas par des explications vagues. Voyez
Il y a dans l'Astronomie trois systèmes principaux, sur lesquels les philosophes ont été partagés: le système de Ptolomée, celui de Copernic, & celui de Tycho - Brahé.
Le système de Ptolomée place la terre immobile
au centre de l'univers, & fait tourner le cieux autour
de la Terre d'orient en occident; de sorte que
tous les corps célestes, astres & planetes suivent ce
mouvement. Voyez
Pour ce qui est de l'ordre & des distances des différens
corps qui entrent dans ce système: les voici.
D'abord la Lune tourne autour de la Terre; ensuite
Vénus, puis Mercure, le Soleil, Mars, Jupiter &
Saturne. Tous ces astres, selon Ptolomée, tournoient
autour de la Terre en vingt - quatre heures; &
ils avoient outre cela un mouvement particulier par
lequel ils achevoient leurs révolutions annuelles.
Voyez
Les principaux partisans de ce système sont Aristote, Hipparque, Ptolomée & un grand nombre
d'anciens philosophes que tout l'univers a suivi pendant
plusieurs siecles, & que suivent encore plusieurs
universités & autres colleges d'où l'on a banni
la liberté de philosopher; mais les observations des
derniers tems ont entierement détruit ce système; &
même aujourd'hui on ne manque pas de démonstrations
pour l'anéantir absolument. Voyez
En effet, les observations nous apprennent qu'en quelque lieu que l'on place le Soleil, il faut nécessairement reconnoître qu'il est renfermé dans l'orbite de Vénus, puisque cette planete paroît passer tantôt derriere le Soleil, tantôt entre le Soleil & la terre. Donc l'orbite du Soleil ne sauroit entourer celle de Vénus, comme elle l'entoure dans le système de Ptolomée. Il en est de même de Mercure qui est presque perpétuellement plongé dans les rayons du Soleil, & qui, parce qu'il s'en écarte beaucoup moins que Vénus, doit par cette raison avoir une orbite beaucoup plus petite.
D'ailleurs, nous n'exposons ici que ce qu'il y a de plus simple dans le système de Ptolomée. Si nous y ajoutions tous les cieux de crystal qu'il imaginoit pour rendre raison des différens phénomenes célestes, c'est seroit assez à un bon esprit pour rejetter entierement cette hypothese.
Le système de Copernic place le Soleil immobile
au centre de l'univers, si ce n'est qu'il donne au Soleil un mouvement de rotation autour de son axe.
Voyez
Autour de lui tournent d'occident en orient, &
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.