ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 15:777

c'est aussi la situation que lui donne Pline, liv. III. c. xxv.

Strabon, l. VII. qui écrit Syscia, en fait une ville fortifiée, ou du - moins il lui donne le titre de Castellum. Zosime, l. II. c. xlviij. fait mention de la garnison de la ville Syscia, située sur le bord de la Save. Velleïus Paterculus, liv. II. ch. cxiij. parle aussi de cette ville; & Prudence, verset 3. en décrivant le martyre de saint Quirinus, évêque de Syscia, dit:

Urbis moenia Sysciae Concessum sibi martyrem Complexu patris fovent. Cette ville, dans l'itinéraire d'Antonin, est marquée sur la route de Hemona à Sirmium, entre Quadrata & Varianoe, à 28 milles de la premiere de ces places, & à 23 milles de la seconde.

Dans la table de Peutinger, la ville de Syscia se trouve au milieu de l'île Segestica, avec les marques de ville & de colonie. Cette ville subsiste encore aujourd'hui, & conserve son ancien nom, corrompu en celui de Sisak, Sisek ou Sisseg: ce n'est plus qu'une bourgade. La qualité de ville, le nombre des habitans, & la dignité épiscopale: tout cela a été transféré à Zagrab. (D. J.)

SYSPIÉRITIDE

SYSPIÉRITIDE, (Géogr. anc.) Syspieritis, contrée que Strabon, l. XI. p. 503. semble placer dans la grande Arménie. Constantin Porphy rogénete met ce pays dans la petite Arménie. Cicéron ad Atticum, nomme cette région Syspira. (D. J.)

SYSSARCOSE

SYSSARCOSE, (Médec.) SUSSA/RXSSIS2; de SU/N, avec, & SA/RC, chair, espece d'articulation qui se fait par l'intervention des chairs, ou plutôt, comme dit M. Monro, par des muscles communs à un os, & à un autre.

On entend encore par syssarcose la maniere de traiter les plaies, sur - tout celles de la tête, lorsque le crâne est découvert, & que l'intervalle entre les levres est trop grand pour pouvoir les rapprocher, & donner lieu à la réproduction des chairs; ce que les anciens appelloient granulatio.

Enfin Paul Eginette se sert du terme syssarcose pour désigner une production contre nature des chairs autour des vaisseaux, & des tuniques des testicules, qui donnent lieu au sarcocele. (D. J.)

SYSTALTIQUE

SYSTALTIQUE, adj. (Médec.) ce mot veut dire tout ce qui a le pouvoir de se resserrer, de se contracter. C'est une épithete qu'on donne au mouvement du coeur, des arteres, des nerfs & des fibres, qui, par leur vertu élastique, se contractent alternativement, & accélerent le mouvement progressif des liqueurs.

SYSTASE

SYSTASE, s. f. (Lexicographie médic.) ce terme est grec, & veut dire en général amas d'humeurs; mais Hippocrate s'en sert quelquefois pour exprimer une espece de contraction douloureuse du corps, causée par quelque sensation désagréable. (D. J.)

SYSTEME

SYSTEME, s. m. (Métaphysique.) systeme n'est autre chose que la disposition des différentes parties d'un art ou d'une science dans un état où elles se soutiennent toutes mutuellement, & où les dernieres s'expliquent par les premieres. Celles qui rendent raison des autres s'appellent principes, & le système est d'autant plus parfait, que les principes sont en plus petit nombre: il est même à souhaiter qu'on les réduise à un seul. Car de même que dans une horloge il y a un principal ressort duquel tous les autres dépendent, il y a aussi dans tous les systèmes un premier principe auquel sont subordonnées les différentes parties qui le composent.

On peut remarquer dans les ouvrages des philosophes trois sortes de principes, d'où se forment trois sortes de systèmes. Les uns sont des maximes générales ou abstraites. On exige qu'ils soient si évidens ou si bien démontrés, qu'on ne les puisse révoquer en doute. La vertu que les philosophes leur attribuent est si grande, qu'il étoit naturel qu'on travaillât à les multiplier. Les métaphysiciens se sont en cela distingués. Descartes, Mallebranche, Leibnitz, &c. chacun à l'envi nous en a prodigue; & nous ne devons plus nous en prendre qu'à nous - mêmes, si nous ne pénétrons pas les choses les plus cachées. Les principes de la seconde espece sont des suppositions qu'on imagine pour expliquer les choses dont on ne sauroit d'ailleurs rendre raison. Si les suppositions ne paroissent pas impossibles, & si elles fournissent quelque explication des phénomenes connus, les philosophes ne doutent pas qu'ils n'aient découvert les vrais ressorts de la nature. Une supposition qui donne des dénouemens heureux, ne leur paroît pas pouvoir être fausse. De - là cette opinion que l'explication des phénomenes prouve la vérité d'une supposition, & qu'on ne doit pas tant juger d'un systeme par ses principes, que par la maniere dont il rend raison des choses. C'est l'insuffisance des maximes abstraites qui a obligé d'avoir recours à ces sortes de suppositions. Les métaphysiciens ont été aussi inventifs dans cette seconde espece de principes que dans la premiere. Les troisiemes principes sont des faits que l'expérience a recueillis, qu'elle a consultés & constatés. C'est sur les principes de cette derniere espece que sont fondés les vrais systèmes, ceux qui mériteroient seuls d'en porter le nom. Conséquemment à cela, j'appellerai systèmes abstraits ceux qui ne portent que sur des systèmes abstraits; hypotheses, ceux qui n'ont que des suppositions pour fondement; & vrais systèmes, ceux qui ne s'appuyent que sur des faits bien prouvés.

M. l'abbé de Condillac, dans son traité des systèmes, s'est appliqué sur - tout à décrire tous les systèmes abstraits. Selon lui, il y a trois sortes de principes abstraits en usage. Les premiers sont des propositions générales exactement vraies dans tous les cas. Les seconds sont des propositions vraies par les côtés les plus frappans; & que pour cela on est porté à supposer vraies à tous égards. Les derniers sont des rapports vagues qu'on imagine entre des choses de différente nature. Les premiers ne conduisent à rien. Qu'un géometre, par exemple, médite tant qu'il voudra ces maximes, le tout est égal à toutes ses parties; à des grandeurs égales, ajoutez des grandeurs égales, les tous seront égaux; ajoutez - en d'inégales, ils seront inégaux: aura - t - il là de quoi devenir un profond géometre? S'il n'est donné à aucun homme de devenir, après quelques heures de méditation, un Condé, un Turenne, un Richelieu, un Colbert; quoique l'art militaire, la politique & les finances aient comme toutes les autres sciences leurs principes généraux, dont on peut en peu tems découvrir toutes les conséquences: pourquoi un philosophe deviendroit - il tout - à - coup un homme savant, un homme pour qui la nature n'a point de secrets; & cela par le charme de deux ou trois propositions? Ce seul parallele suffit pour faire voir combien s'abusent ces philosophes spéculatifs, qui apperçoivent une si grande fécondité dans les principes généraux. Les deux autres ne menent qu'à des erreurs. Et c'est ce que l'auteur du traité des systèmes prétend prouver, par les différens systèmes qu'il parcourt. Bayle, Descartes, Mallebranche, Leibnitz, l'auteur de l'action de Dieu sur la créature, & Spinosa, lui fournissent des exemples de ce qu'il avance. En général le grand défaut des systèmes abstraits, c'est de rouler sur des notions vagues & mal déterminées, sur des mots vuides des sens, sur des équivoques perpétuelles. M. Loke compare ingénieusement ces faiseurs de systèmes à des hommes, qui sans argent & sans connoissance des especes courantes, compteroient de grosses sommes

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.