ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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SIMENIE

SIMENIE, (Géog. anc.) peuples de la grande - Bretagne. Ptolomée, l. II. c. iij. leur donne une ville nommée Venta. Il y en a qui croient que ces peuples sont les habitans de l'Hantshire; mais Camden soupçonne qu'il faut lire dans Ptolomée Iceni, au lieu de Simeni. (D. J.)

SIMIA

SIMIA, (Chimie.) c'est le nom que les Arabes modernes donnent à une partie de la chimie prise dans sa plus ample signification: car, selon les idées les plus communes parmi eux, la chimie proprement dite, ne s'exerce que sur les sucs & sur les essences des plantes, quoique, par extension, elle comprenne la préparation des métaux & des minéraux, qui sont particulierement l'objet de ce que les Arabes appellent simia. Cependant lorsqu'ils parlent de la chimie en général, & des merveilleux effets qu'elle produit, ils joignent toujours les mots de kimia & de simia, pour comprendre toutes les opérations que l'on fait par le moyen du feu, tant sur les métaux & les minéraux, que sur les animaux & les plantes.

Ils donnent aussi le nom de simia à un autre art, qui a pour objet les noms & les nombres, dont on tire une espece de divination, de la même maniere que des points & des lignes, par le moyen de la géomancie. Cette science des noms va bien loin, parce qu'elle comprend aussi celle des noms des esprits, & leur invocation; & dans le livre intitulé kitah al anwar, le livre des lumieres, on trouve 28 alphabets de la simia pour faire des talismans, afin d'attirer les esprits, & d'en tirer divers usages; de sorte qu'ils définissent cette science, l'art de connoître les esprits supérieurs, & de faire descendre jusqu'à nous leurs vettus, pour obtenir ce que nous desirons.

Le mot de simia vient des mots arabes sam & samat, qui signifient les veines d'or & d'argent qui se trouvent dans les mines. Les Arabes attribuent l'invention de la simia à Ammonius, & celle de la kimia ou chimie proprement dite, à Kirum ou Carum, c'est - à - dire à Chiron le centaure, précepteur d'Achile, qu'ils prétendent, selon M. d'Herbelot, n'être autre chose que le coré de Moïse. Voyez ses articles Simia & Kimia. (D. J.)

SIMILAIRE, nombre

SIMILAIRE, nombre, (Arihmét.) le nomore similaire est la même chose que le nombre proportionnel. Les nombres plans similaires, sont ceux qui font des rectangles proportionnels; par exemple, 6 multiplié par 2, & 12 multiplié par 4, dont l'un produit 12, & l'autre 48. sont des nombres similaires. Les nombres solides similaires, sont ceux qui font de parallelepipedes rectangles similaires. (D. J.)

Similaire

Similaire, adj. (Physique.) corps similaires se dit de deux corps comparés l'un à l'autre, qui ont, ou qui sont censés avoir des particules de même espece & de même nature, comme deux monceaux d'or, deux monceaux de plomb. &c. au - contraire un monceau d'or & un monceau de plomb sont des corps dissimilaires.

Similaire se dit aussi en parlant d'un même corps, dont les parties sont aussi toutes de la même nature. On les appelle autrement homogenes; ainsi l'eau est un fluide homogene ou similaire. Au - contraire l'air, dont les parties n'ont pas toutes la même densité, est un fluide hétérogene & non similaire. Voyez Homogene & Hétérogene. (O)

Similaire

Similaire, lumiere similaire, selon M. Neuton, est celle dont les rayons sont également réfrangibles. Il l'appelle encore lumiere simple & homogene. Telle est, par exemple, la lumiere rouge primitive, qui est un faisceau de rayons tous également réfrangibles; au - contraire, la lumiere blanche est un composé de rayons de diverses couleurs, dont les réfrangibilités sont différentes. Voyez Rayon, Refrangibilité, Couleur , &c. (O)

Similaires

Similaires, en Anatomie, sont les parties du corps qui au premier coup d'oeil paroissent être composées de parties semblables ou de même contexture, nature & formation. Voyez Partie.

On en compte ordinairement de dix sortes; savoir, les os, les cartilages, les ligamens, les membranes, les fibres, les nerfs, les arteres, les veines, la chair, & la peau: on peut les voir chacune sous son article particulier, &c.

Le docteur Grew remarque dans son anatomie des plantes, qu'elles ont pareillement leurs parties similaires & organiques. Voyez Plante.

SIMILE

SIMILE ou A SIMILI, (Litérat.) lieu commun en rhétorique, par lequel on tire des preuves ou des argumens de la convenance que deux ou plusieurs choses ont entre elles. Tel est cet argument du p. Bourdaloue sur la providence. « Le mondain croit qu'un état ne peut être bien gouverné que par la sagesse & le conseil d'un prince. Il croit qu'une maison ne peut subsister sans la vigilance & l'économie d'un pere de famille. Il croit qu'un vaisseau ne peut être bien conduit sans l'attention & l'habileté d'un pilote: & quand il voit ce vaisseau voguer en pleine mer, cette famille bien réglée, ce royaume dans l'ordre & dans la paix, il conclut sans hésiter, qu'il y a un esprit, une intelligence qui y préside. Mais il prétend raisonner tout autrement à l'égard du monde entier; & il veut que sans providence, sans prudence, sans intelligence, par un effet du hasard, ce grand & vaste univers se maintienne dans l'ordre merveilleux où nous le voyons. N'est - ce pas aller contre ses propres lumieres & contredire sa raison?» Carême de Bourdal. t. II. p. 309.

SIMILITUDE ou RESSEMBLANCE

SIMILITUDE ou RESSEMBLANCE, s. f. en Métaphysique, c'est l'identité des choses qui servent à distinguer les êtres entre eux. Les êtres ne peuvent être discernés que par certaines propriétés intrinseques; mais ces propriétés ne sauroient être connues & déterminées qu'en les comparant avec celles qui se trouvent dans d'autres êtres. Il n'y a que cette voie qui mette en état d'expliquer la différence de ces propriétés. Quand on n'y en remarque aucune, les objets sont censés parfaitement semblables. Levez le plan de deux édifices; si leur disposition & leurs dimensions sont absolument pareilles, ces deux plans sont les mêmes; & à moins que de les numéroter, vous ne saurez à quel édifice chacun d'eux se rapporte, ou plutôt il vous sera indifférent de le savoir.

La quantité peut différer ou être la même dans les choses semblables. Quand elle differe, on se sert de cette disproportion de choses semblables pour les distinguer.

L'identité de quantité fait ce qu'on appelle égalité, dont voyez l'article; & la similitude porte sur tout ce qui n'est pas quantité dans les êtres. Léibnitz qui a donné le premier une idée distincte de la similitude, définit les choses semblables: ea quoe non possunt distingui nisi per comproesentiam. Mais ce terme de comprusentia aura quelque chose d'obscur & de trop resserré, si on le restreint à la présence des objets qui s'offrent à - la - fois à nos sens. Pour rendre l'expression de Léibnitz juste, & son idée véritable, il faut étendre la comprésence à la possibilité d'appliquer non - seulement les objets l'un sur l'autre, mais encore à celle de comparer successivement deux objets, l'un présent, & l'autre absent, à un troisieme, qui serve de mesure & de proportion commune.

Si deux ou plusieurs objets ressemblans sont présens à - la - fois, la place que chacun d'eux occupe, le distingue des autres. S'ils ne s'offrent pas aux sens en même tems, on procede à l'égard de ceux qui different en quantité, par la voie de comparanon à

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